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Commentaire de Thierry SALADIN

sur Uberpop : une révolution pour mettre fin aux abus ?


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Thierry SALADIN Thierry SALADIN 28 juin 2015 12:34

@ l’auteur,

Merci pour votre article.

Vous écrivez :

« Si des gens sont prêts à payer pour un service que d’autres sont prêts à offrir, sur quelles bases légitimes peut-on interdire cet échange ?  »

C’est effectivement une bonne question.

La réponse découle du choix de société que nous voulons pour les générations à venir. Car tout est là.

Laisser faire, ce qui est la tendance actuelle puisque nos politiques se sont vendus en abandonnant leur pouvoir à une oligarchie financière et qu’ils sont payés pour déconstruire ce qui a fait la France, c’est à coup sûr voir se multiplier de tels services, et dans d’autres domaines encore non exploités. 

Car ne nous égarons pas, grâce entre autres à ces applications téléphoniques mobiles échappant à tout contrôle, ce processus de démolition programmée déjà bien engagé va se généraliser. D’autres offres de services vont apparaître. Mettant un peu plus à mal des professions existantes avec leurs conséquences sociales.

Les gens qui comme vous — attention, je ne vous juge pas —proposent leurs services par le biais de ces applications téléphoniques non seulement contribuent à enrichir de très gros dont le côté philanthropique est totalement absent, mais le font avant tout pour des raisons financières. Et encore une fois, qui pourrait le leur reprocher ?

En outre, cet argent file à l’étranger et va dans des poches privées. Je parle des commissions, bien sûr.

Conséquence : outre le fait qu’il s’agit de travail au noir, — ici je parle de ce que vous gagnez— donc échappant aux prélèvements sociaux, c’est autant d’argent qui ne rentre plus dans les caisses des différents régimes sociaux avec toutes les conséquences afférentes d’un point de vue fiscal, juridique, industriel et social. Et à terme, c’est évidemment un appauvrissement généralisé de la population. Les gros sachant pertinemment où ils vont, ils appâtent quelques marionnettes en leur faisant miroiter le côté nouvelles formes de consommations collaboratives, et le tour est joué. Le tout dans le cadre d’une politique générale décidée par la finance internationale et appliquée par ceux qui prétendument sont nos représentants.

 

C’est donc un choix de société. Personnellement, vu que j’ai un peu plus de deux fois votre âge, je devrais y échapper et même ne pas m’en soucier. Mais voilà, je m’en soucie. Et même beaucoup. Et ce parce que j’ai une certaine idée de la France, de mon pays et une conception du vivre ensemble, et qu’à terme tout cela ne présage rien de bon. Mais vraiment rien. Rien de bon notamment pour votre génération quand un jour elle sera vieille et ou malade, et pour les générations qui suivront. 

Je pourrais développer, mais est-ce bien nécessaire ?

Un dernier mot : si j’avais 24 ans, je ne sais pas comment je ferais. Peut-être comme vous ? Il faut bien (sur)vivre. 

Cordialement.

Thierry Saladin


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