Il y a dans cet article des informations exactes.
Mais il n’est pas équilibré.
Choisir comme titre une phrase littérale de Poutine en dit long sur le parti-pris de l’auteur : « Pourquoi la Turquie a poignardé la Russie dans le dos ».
Ensuite il est affirmé « abattre le chasseur russe Su-24 sur le territoire syrien » : c’est la version russe. Comme si la Turquie n’avait pas une autre version des faits. Parti-pris.
Ensuite, le contenu de l’article est facile à résumer : la CIA et la Turquie font des vilaines choses, mais la Russie, elle, a des raisons (implicitement légitimes) de faire ce qu’elle fait et d’ailleurs, telle Zorro elle va vous le remettre au pas tout ce beau monde, vite fait bien fait. « De manière calculée, froide et rapide ». On est impressionné. Parti-pris permanent. C’est fatigant à la longue. Sauf pour les lecteurs qui ont le même parti-pris, et cherchent à conforter leurs certitudes plutôt qu’à les mettre en question.
La vérité vraie est que les Etats-Unis comme la Turquie comme la Russie interviennent pour défendre leurs intérêts propres, que celà s’appelait impérialisme à une époque, et que donc la Russie comme la Turquie comme Etats-Unis mènent une politique impérialiste en Syrie, et qu’il est illusoire d’opposer en permanence et à chaque crise les « bonnes » raisons" des uns (toujours les mêmes) aux noirs desseins des autres (idem). Une seule argumentation pour expliquer tous les problèmes de la planète, voilà qui est confortable.
Deuxièmement, s’il y a quelque chose sur quoi nous devrions être tous d’accord, c’est la grande menace pesant sur la paix en Syrie et plus largement, à cause de ces jeux de puissance - y compris de la part de la Russie.
Enfin, la jubilation que l’on sent bien dans l’article à l’idée d’une action punitive de la Russie confirme bien le sentiment général : ce n’est pas un article pour la paix, ni pour les droits de l’homme, ni pour proposer une solution aux souffrances des populations, ni pour aider le lecteur à réfléchir. C’est un article pro-Poutine, qui épouse toute l’argumentation de son régime. Le reste n’est que littérature.