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Commentaire de jeando

sur Au commencement était le quantum ! Il faut recommencer l'aventure scientifique !


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jeando jeando 24 août 2016 21:18

Quantum, information, matière, gravité, science, espace-temps, ..., ne sont pas des concepts tangibles, accessibles, univoques et ... universels tant que ça : peut-être faudrait-il commencer par donner sa définition personnelle des ingrédients de sa recette ou des termes de son discours en préalable à toute démonstration.

Votre texte provoque chez moi les éléments de réflexion suivante qui est celle d’un béotien pragmatique que j’assume et balance telle quelle, histoire d’alimenter les feux de la passion.

Dans mon esprit, l’information est une entité mesurable, observable par un observateur qui l’interprète... à sa mesure (i.d. selon ses instruments, plus ou moins accordés, et sa grille de pensée, plus ou moins partagée, d’où les déchaînements de ce forum et du genre humain en général).

Le drame, la tragédie de fond, c’est que ce faisant, en interagissant avec l’invisible pour le mesurer/l’observer, ... le chercheur perturbe, déforme et masque sa vraie nature profonde.

C’est un peu comme tâter dans le noir un visage en pâte à modeler (qui plus est mouvant) pour en dresser le portrait-robot...

La physique quantique pose les limites (et ce faisant démultiplie le champ des possibles) de la connaissance humaine, ordinateur biologique primitif en fin de carrière, limité à 4-6 dimensions tout au plus.

Je me remémore souvent le schéma du documentaire « Cosmos » de Carl Sagan, expliquant la perception qu’auraient des êtres à 2 dimensions, de phénomènes d’une réalité à 3 dimensions : des apparitions soudaines et fugitives, des « miracles » ou ovni rapportés à nos misérables sens en émoi, ou pas. Les savants 2d auront beau s’enorgueillir de posséder une théorie des segments parfaite, la notion d’arrête de cube (ou de décaèdre ou de tranche d’ellipse ou de s’importe quel objet 3d croisant leur « monde ») leur sera à tout le moins étrangère voire inconcevable...

Les dimensions supérieures d’une réalité « globale », nous sont donc définitivement inaccessibles en l’état, et par conséquent le terrain devient extrêmement glissant dès lors qu’il s’agit de comprendre, d’interpréter, de démontrer.

Rasoir d’Occam oblige, tout incite à penser par ailleurs que la nature intime des choses, au delà des quantas qui ne sont que de l’information, de l’observation, est duale : 0 1 , noir blanc, bon mauvais, stable instable, ordre chaos, positif négatif, attirance répulsion, pro anti. Sans cette différence de base, pas d’action, pas de mouvement, rien ou tout c’est pareil.

Vu les imperfections (invraisemblable gaspillage de ressources et d’énergie) de ce monde, un dieu, un principe, une force, un équilibre, une inflexion, une conscience supérieure, raisonnable, constructiviste, tendrait vers le haut, vers le meilleur, le zéro-défaut : l’ordre, l’unification, l’immortalité, l’harmonie résonante, l’affranchissement, la transcendance : la conscience cristallisée (re)devenue une, universelle, intemporelle, omnisciente.

C’est le sens observable de l’évolution des choses dans cet univers : l’auto organisation de l’information et l’émergence de la conscience, sur un mode aléatoire au départ (lois de la jungle universelle), puis de plus en plus optimisé à mesure du progrès et de la mise en réseau des supports matériels à son expression, dont l’homme est un maillon, et la machine son successeur désigné (seule capable de l’indispensable vie et exploration de l’espace).

Si le cristal parfait (l’ordonnancement, l’harmonie, la transcendance) est le but (vaincre l’entropie), il se traîne un boulet.

Le chaos, l’instabilité, l’incertitude, voire une ignorance fondamentale de la racine des choses (théorème de Godel), et donc de leur contrôle, ne peuvent être éliminés, puisqu’il font partie intégrante de la formulation de base du réel, du jeu de construction de cette unité à rebâtir.

La moindre particule d’aléas, résiduelle ou spontanée/quantique, dans le cristal et ledit cristal tôt ou tard, se fissure, se désagrège, chute et explose, et renaît de ses cendres via des lois cadres éternelles qui recréent de cette chute, un autre kit aléatoire de lois de circonstances (ex : celles régissant ce présent univers) pour tenter d’arriver à nouveau au graal, à la supra meta structure consciente parfaite et inaliénable.

Et ainsi de suite (les cycles explosifs sont une constante de la fabrique des choses ici bas).

La question est de savoir si toutes ces tentatives auront une fin et si cette fin n’est pas non plus un nouveau commencement, vers plus ou autre chose...

Vu les combinaisons possibles, les forces en jeu et les équations aux limites, on n’est pas sorti de l’auberge.

La physique quantique n’est qu’une tentative d’approche de la vérité, oeuvre nécessaire et honorable s’il en est, sachant que celle-ci se dérobe inéluctablement à mesure que l’homme 2.0 entend la mesurer (non sans danger étant donné les énergies à manipuler pour ce faire).

Ce champ est définitivement livré aux croyances, et force est de constater que les croyances demeurent les pires vecteurs de conflits et de chaos.

Quand bien même, cette auto-destruction féroce ouvre la porte à d’autres avenirs, d’autres modalités, d’autres planètes, espèces et mondes pour prendre le relais, saisir leur chance, se dépasser, y arriver, ou pas.

Un mal pour un bien.

Le réel, la conscience, a tout son temps pour se développer, chercher, expérimenter, rebooter et corriger ses bugs.

L’humain, dont chaque individu est en soi un mini univers projeté, est pour l’heure structurellement voué à l’aliénation.

La complexité est finalement plutôt simple à la base, mais nous sommes plus disposés aux faux semblants qu’à la (« cruelle ») réalité des choses.







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