@ ELLIOT
La référence à GRAMSCI n’est
pas inintéressante, mais je ne suis pas sûr que le concept de "compromis
historique" puisse lui être attribué, car il est plus tardif.
Il est possible, par contre d’évoquer,
comme vous le faites, sa préconisation d’une alliance entre le
« marteau » du Nord et la « faucille » du Sud.
Ceci dit, l’hypothèse d’un « compromis historique »,
entre « le diable habillé en FN »,et les
autres souverainistes, pour « sauver la nation française » n’est pas aussi farfelue qu’il y paraît au premier
abord,
Mais elle bute effectivement sur
l’inadéquation entre éthique et politique du fait de l’idéologie dominante qui
caractérise le FN et des prétentions à la vertu qui caractérisent la gauche.
Pour l’instant Philippot, qui
toutes proportions gardées serait idéologiquement parlant une sorte de Röhm, (sans les S.A) tient encore, au grand dam de la petite nièce,
un discours « social » qui lui assure la sympathie d’une frange «
populaire » du FN, d’ailleurs souvent issue du P.C.
Mais la grande majorité des
adhérents et des électeurs du FN est composée de petits-blancs paniqués à la
perspective d’une lame de fond arabo-musulmane s’abattant sur la vieille Europe
et provoquant la disparition d’une identité française dont on les assure
désormais qu’elle est d’essence judéo-chrétienne à défaut d’être uniquement
chrétienne.
Le changement de paradigme
intervenu dans le corpus idéologique du FN, l’arabo-musulman remplaçant le
Juif, et le racisme ordinaire remplaçant l’antisémitisme de jadis, fait que
Marine Le Pen bénéficie, terrorisme islamiste aidant, d’une audience
grandissante auprès du « peuple de France. »
Dans le même temps,
contrairement à Hollande, elle ne manifeste apparemment aucune sympathie à
l’endroit des fascistes qui ont pris le pouvoir à Kiev avec l’aval (voire plus)
de l’OTAN, elle se montre hostile à
l’Europe actuelle (inféodée au capital, et aux E.U) et ne craint pas d’afficher
des sympathies pour la Russie et pour Poutine, ce qui lui vaut sinon la sympathie, du moins l’indulgence d’une
partie de l’extrême gauche, volontiers traitée par les « Républicains »
d’islamo-gauchistes.