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Commentaire de soi même

sur Hollande 2017 : Capitulation en rase campagne sur champs de ruines (Allégorie)


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soi même 2 décembre 2016 16:33

Le 23 juillet 1964. Conférence de presse.

« Une Europe européenne signifie qu’elle existe par elle-même et pour elle-même, autrement dit qu’au milieu du monde elle ait sa propre politique. Or, justement, c’est cela que rejettent, consciemment, ou inconsciemment, certains qui prétendent cependant vouloir qu’elle se réalise. Au fond, le fait que l’Europe, n’ayant pas de politique, resterait soumise à celle qui lui viendrait de l’autre bord de l’Atlantique leur paraît, aujourd’hui encore, normal et satisfaisant.

On a donc vu nombre d’esprits, souvent d’ailleurs valables et sincères, préconiser pour l’Europe, non point une politique indépendante, qu’en vérité ils n’imaginent pas, mais une organisation inapte à en avoir une, rattachée dans ce domaine, comme dans celui de la défense et celui de l’économie, à un système atlantique, c’est-à-dire américain, et subordonnée, par conséquent, à ce que les Etats-Unis appellent leur «  leadership ». Cette organisation, qualifiée de fédérale, aurait eu comme fondements, d’une part un aréopage de compétences soustraites à l’appartenance des Etats et qu’on eût baptisé « Exécutif », d’autre part un Parlement sans qualifications nationales et qu’on eût dit «  Législatif ». Sans doute, chacun de ces deux éléments aurait-il fourni ce à quoi il eût été approprié, savoir : des études pour l’aréopage et des débats pour le Parlement. Mais, à coup sûr, aucun des deux n ’aurait fait ce qu’en somme on ne voulait pas qu’il fasse, c’est-à-dire une politique. Car, si la politique doit évidemment tenir compte des débats et des études, elle est tout autre chose que des études et des débats.

La politique est une action, c’est-à-dire un ensemble de décisions que l’on prend, de choses que l’on fait, de risques que l’on assume, le tout avec l’appui d’un peuple. Seuls peuvent en être capables, et responsables, les Gouvernements des nations. Il n’est certes pas interdit d’imaginer qu’un jour tous les peuples de notre continent n’en feront qu’un et qu’alors il pourrait y avoir un Gouvernement de l’Europe, mais il serait dérisoire de faire comme si ce jour était venu  ».

 

 

 

Le 4 février 1965. Conférence de presse.

« Il s’agit que l’Europe, mère de la civilisation moderne, s’établisse de l’Atlantique à l’Oural, dans la concorde et dans la coopération en vue du développement de ses immenses ressources et de manière à jouer, conjointement avec l’Amérique sa fille le rôle qui lui revient quant au progrès de deux milliards d’hommes qui en ont terriblement besoin ».

 

 

 

 

Le 14 décembre 1965. Entretien télévisé.

« Dès lors que nous ne nous battons plus entre Européens occidentaux, dès lors qu’il n’y a plus de rivalités immédiates et qu ’il n ’y a pas de guerre, ni même de guerre imaginable, entre la France et l’Allemagne, entre la France et l’Italie et, bien entendu, entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre, eh bien ! il est absolument normal que s’établisse entre ces pays occidentaux une solidarité. C’est cela l’Europe, et je crois que cette solidarité doit être organisée. Il s’agit de savoir comment et sous quelle forme.

 

Alors, il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur les réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! », « l’Europe  ! », « l’Europe ! » mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien.

 

Je répète : il faut prendre les choses comme elles sont. Comment sont-elles ? Vous avez un pays français, on ne peut pas le discuter, il y en a un. Vous avez un pays allemand, on ne peut pas le discuter, il y en a un. Vous avez un pays italien, vous avez un pays belge, vous avez un pays hollandais, vous avez un pays luxembourgeois et vous avez, un peu plus loin, un pays anglais et vous avez un pays espagnol, etc. Ce sont des pays, ils ont leur histoire, ils ont leur langue, ils ont leur manière de vivre et ils sont des Français, des Allemands, des Italiens, des Anglais, des Hollandais, des Belges, des Espagnols, des Luxembourgeois. Ce sont ces pays-là qu’il faut habituer progressivement à vivre ensemble et à agir ensemble. A cet égard, je suis le premier à reconnaître et à penser que le Marché commun est essentiel, car si on arrive à l’organiser, et, par conséquent, à établir une réelle solidarité économique entre ces pays européens, on aura fait beaucoup pour le rapprochement fondamental et pour la vie commune. »

 

(...)

« Alors, vous en avez qui crient : « Mais l’Europe, l’Europe supranationale ! il n’y a qu’à mettre tout cela ensemble, il n’y a qu’à fondre tout cela ensemble, les Français avec les Allemands, les Italiens avec les Anglais », etc. Oui, vous savez, c’est commode et quelquefois c’est assez séduisant, on va sur des chimères, on va sur des mythes. Mais il y a les réalités et les réalités ne se traitent pas comme cela. Les réalités se traitent à partir d’elles-mêmes.

 

C’est ce que nous nous efforçons de faire, et c’est ce que nous proposons de continuer de faire. Si nous arrivons à surmonter l’épreuve du Marché commun — j’espère bien que nous le ferons — il faudra reprendre ce que la France a proposé en 1961 et qui n’avait pas réussi du premier coup, c’est-à-dire l’organisation d’une coopération politique naissante entre les Etats de l’Europe occidentale. A ce moment-là, il est fort probable qu’un peu plus tôt, un peu plus tard, l’Angleterre viendra se joindre à nous et ce sera tout naturel. Bien entendu, cette Europe-là ne sera pas comme on dit supranationale. Elle sera comme elle est. Elle commencera par être une coopération, peut-être qu’après, à force de vivre ensemble, elle deviendra une confédération ».


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