Vous lisez quoi tous les jours pour vous informer ?
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@gruni
Je n’achète plus de journaux. Si je veux savoir ce que devient par exemple l’affaire Fillon, je tape le nom dans Google et j’ai des dizaines d’articles d’orientations diverses. J’achète encore Causeur, parce que je suis de plus en plus réactionnaire et que j’y retrouve assez bien mes propres analyses. De temps en temps, j’achète un bouquin (dernièrement, « Une France soumise », de Bensoussan), mais on n’a pas le temps de tout lire, et je suis abonné à des quantités de sites d’information que je ne peux pas non plus explorer tous les jours.
Je ne peux plus écouter la télévision française, et France culture, même, me dégoûte aussi de plus en plus. La seule chaîne que je regarde assez quotidiennement, c’est celle, à Jaffa, de la télévision israélienne : I24news, dont le niveau est très supérieur à celui de chaînes françaises comme France 24 où l’information sur le Moyen-Orient est lamentable, généralement partielle ou erronée.
Bref, pour comprendre quelque chose à ce qui se passe en France, mieux vaut s’éloigner et regarder d’un peu loin, comme Montesquieu dans « Les lettres persanes ». Et ce qu’on voit alors n’est pas du tout beau à voir.

« Le canard enchaîné », dans une démocratie qui garantit la liberté de la presse, est probablement un mal nécessaire, comme un certain nombre de choses qui ne sont pas très ragoûtantes : latrines, égouts, commissariats et prisons. Cela dit, à moins d’être un peu tordu, on ne choisit pas de passer son temps libre dans ces sortes d’endroits.
Je dois quand même vous rappeler qu’en 81, lors de la première élection de l’ancien maréchaliste à la présidence, le Canard s’était très bien dispensé de signaler au public que le bonhomme avait été décoré de la francisque, ce qui fait qu’un certain nombre de crétins mal informés -dont j’étais, hélas !- avaient voté pour lui.
Dans le même temps, le même Canard avait très bien monté en épingle l’affaire des diamants de Giscard qui, on le sait désormais, n’était vraiment pas grand chose. L’affaire avait été fabriquée de toutes pièces par l’état-major du PS et on ne l’aura su que beaucoup plus tard, grâce aux révélations de Jean-Hern Hallier avouant, avant de mourir d’une banale chute de bicyclette, qu’il avait été grassement stipendié pour participer à l’hallali du nouveau Nemrod amateur de chasses en Afrique. Je n’ai jamais eu la moindre sympathie pour le copain de Bokassa. Il n’empêche : l’indépendance du Canard a toujours été elle aussi bien sujette à caution.