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Commentaire de kb

sur De la linguistique de la médiocratie...


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kb kb 14 octobre 2018 19:20

Oui elle a bon dos la colonisation et il est navrant de constater l’impact funeste des médias pour qui l’histoire civilisationnelle débute le 11 septembre et lorsque vous ramenez le peu d’avance qu’aurait pu avoir le maghreb à une influence romaine ou chrétienne (deux entreprises coloniales des plus dévastatrices) ça donne de de quoi crier plus à l’ignorance qu’à du révisionnisme

A lire entre les lignes on n’est pas loin de penser que jamais la chrétienté n’a pardonné à l’Islam l’occupation de l’Espagne des siècles durant. Jamais, elle n’a fait grâce au conquéreur de l’Andalousie, des Pyrénées et d’une partie de la France, des raids meurtriers sur les régions littorales du Languedoc, de Provence et d’Italie…

Rappelons que la haine à l’égard de l’islam et des musulmans, encore si vive aujourd’hui atteignait son paroxysme du VIIème au XVIIIème siècle :

« Les sarrasins (c’est à dire les arabes), écrit le pape Jean VIII, se sont abattus sur la terre comme des sauterelles… » et «  ayant attaqué la métropole d’Aix, et l’ayant prise, la dépouille entièrement. C’est ainsi qu’écrivent à la même époque les moines de Vézelay, ajoutant que les arabes écorchèrent vifs hommes et femmes pris prisonniers ».

 En outre, tout indique que la réalité et la spécificité religieuse de l’Islam sont demeurées longtemps méconnues par les auteurs chrétiens : La Chanson de Roland qualifie l’Islam de secte païenne et le considère comme une déviance par rapport au dogme catholique.

 Et cette image négative de l’Islam doit beaucoup à l’Espagne chrétienne, bastion de la résistance contre l’envahisseur musulman, assimilé pour les besoins de la cause à des créatures d’apocalypse.

 Les chrétiens préparèrent ainsi les esprits à une croisade, à une reconquête totale et à une mobilisation sans précédent décrétée en 1095 par le pape Urbain II contre « un peuple barbare, cruel, méprisable, tyrannique, esclave des démons ». Et Saint Bernard écrira au XIIème siècle, pour justifier l’action des croisés que sont les Templiers : « Le chevalier du Christ est le ministre de Dieu pour le châtiment des méchants…..Quand il tue ‘un musulman’, il n’est pas homicide mais, si je puis dire, malicide ». L’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, ajoute avec répulsion que ces ‘infidèles’ sont des êtres de débauche et de perversion.  Ils sont en outre « fourbes, sadiques voire serpents, vipères, dragons, démons comme les dépeint encore la Chanson de Roland.

 Cette grossière caricature de l’Islam que l’église, pendant longtemps, s’est employée à diffuser en vue de modeler l’imaginaire de leurs disciples est d’un simplisme mesquin : « Les païens ont le tort, et les chrétiens le droit ».

 Mais les intellectuels tels qu’Abélard au XIIème, Roger Bacon au XIIIème qui ont appris à côtoyer et à apprécier les arabes musulmans préconisèrent de reconnaître l’existence, voire la qualité de L’Autre.

 Le poète Wolfram Von Eschenbach fit écho dans ses œuvres de critiques à l’égard d’une église intolérante, orgueilleuse et dominatrice.

 Et l’illustration la plus spectaculaire d’un esprit d’ouverture à l’égard de la civilisation musulmane a été donnée par l’empereur Frédéric II en butte à l’hostilité persévérante, acharnée de la papauté.

 Mais ces attitudes d’ouverture restent minoritaires. Seule l’intolérance demeure l’idéologie dominante : Marco Polo décrit les musulmans comme « de mauvaises gens, coupe-bourses, voleurs, meurtriers et traîtres » ajoutant que la « maudite loi que leur a donné leur prophète leur commande tout le mal qu’ils peuvent faire aux autres gens ».

 Cette « maudite loi » qu’est l’Islam est incarnée, aux XIVème et XVème siècle par une force nouvelle, les Turcs : Constantinople succombe, et avec elle le millénaire empire byzantin.

a suivre...

  


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