@Fanny
Les résultats de cette présidentielle en Russie
seront certainement examinés à la loupe par les USA et alliés dans l’OTAN, et
décideront pour une part de la suite des événements.
On vient d’avoir une première
réponse : 73% de participation en Russie aux présidentielles 2024. France 2022
1er tour : 74 %, 2017 : 78%. C’est assez comparable.
Avec ce taux de participation, le
résultat de cette élection sera certainement pris en compte dans le monde entier, la fraude étant
assez marginale dans les présidentielles russes, à la différence des
législatives (cf. de Giniasty, ancien ambassadeur de France à Moscou).
Le résultat, sous toute réserve,
serait supérieur à 87% en faveur de Poutine.
Ce résultat s’il est confirmé montre
que les Russes soutiennent « l’opération spéciale » de Poutine massivement. Pourquoi ?
Voilà une question que les chancelleries
occidentales, et en particulier la nôtre avec Macron, vont se poser et
débattre entre elles. Je me permets de livrer quelques
pistes.
Les valeurs ? Balivernes. Pour
les Russes comme pour nous.
Entre l’oligarchie qui nous dirige d’une main de
fer (Constitution de 2005) et la verticale autoritaire du pouvoir russe, je ne
suis pas sûr qu’il y ait une vraie différence question Démocratie. Macron a
plus de pouvoir constitutionnel que Poutine (mais c’est purement formel, c’était déjà le cas du temps de Staline).
Il y a une vraie et grande
différence question Etat de Droit, c’est historique, la Russie n’ayant pas connu de
régime permettant de l’établir réellement. C’est une question marginale pour la
grande majorité des Russes. Ceux pour qui c’est intolérable émigrent
en Occident.
Le sociétal ? Les Russes se
foutent (comme la plupart d’entre nous) du LGTBQwokisme, divorcent et avortent
comme nous, vont à la messe aussi peu que nous. Le Lgbtq, c’est juste un
instrument de domination occidentale. Obama vis-à-vis d’un pays africain :
si vous ne m’obéissez pas, si vous n’adoptez pas les bonnes lois concernant les
homosexuels, je vous coupe les vivres.
Le régime économique ? Un peu
le même genre, la France se rapprochant avec son capitalisme social de l’égalité
qu’avait connue l’URSS de Brejnev (cf. de Gliniasty), la Russie actuelle étant plutôt
sur le modèle des inégalités américaines.
L’agressivité géopolitique ?
pas spécialement. La Russie est dans la période où se trouvait la France avec ses
guerres de décolonisations vietnamienne et algérienne. Sauf que la décolonisation
russe s’est passée pacifiquement (phénomène en soi assez extraordinaire), mais en
réalité, elle ne s’est pas achevée, 20 millions de Russes restant dans les anciennes colonies.
Après l’installation des USA et ses
bases CIA en Ukraine, après Maïdan, les Russes ont décidé d’achever leur
décolonisation en récupérant la Crimée et en exigeant un régime spécial pour l’Est
de l’Ukraine. On peut le comprendre, sinon l’approuver.
Non, les Russes n’ont aucune envie
d’attaquer la Pologne ou la Roumanie. Il n’y a pas de « russes » dans
ces pays. Les trois pays baltes avec leurs quelques centaines de milliers de Russes
ethniques ne valent pas de déclencher l’article 5 de l’OTAN et une guerre
mondiale. Il y aurait d’ailleurs sans doute le Kazakhstan ou la Géorgie à
considérer avant les pays baltes, mais aucune velléité en ce sens chez Poutine,
la question Abkhazie / Ossétie du Sud étant de nature différente (conflits
internes à la Géorgie).