@ bob

Mauvaise question !

L’important n’est pas de savoir si Bayrou appellera à voter Ségolène, ni même (encore moins) si Ségolène appellera à voter Bayrou (cas de figure illusoire) mais si Royal acceptera l’hommage du béarnais, que ce dernier sera bien obligé de lui rendre s’il veut conserver une petite place aux législatives.

Après avoir mené la révolte à droite, ce n’est en effet pas du côté de l’UMP qu’il pourra négocier ses circonscriptions.

Comme il ne peut pas gagner et arrivera au mieux second sinon troisième, Bayrou va se retrouver dans une situation très délicate.

Supposons un instant qu’il parvienne à éliminer Ségolène (juste pour démontrer l’ineptie du raisonnement politique) : il se retrouvera alors face à Sarkozy, et pour le battre il devra faire encore plus à gauche que le Pacte Présidentiel de Ségolène. Ce qu’il n’est pas prêt à faire puisqu’il est le représentant du centre-mou libéral. Sarkozy gagnera donc contre Bayrou, et Bayrou sera mort politiquement parce, l’UDF étant laminée, il ne représente que lui-même.

Par contre, s’il est troisième, il n’a d’autre choix que de soutenir Ségolène, et même de participer aux réformes et pourquoi pas à un gouvernement d’union populaire ? Parce qu’en s’entendant avec Ségolène (une socio-libérale, dont il n’est pas très loin sur de nombreux points) il préserve un certain nombre de circonscriptions pour ses futurs députés lui permettant de constituer un groupe à l’Assemblée. Et il jouera ainsi face à la gauche le même rôle qu’il jouait face à la droite, celui d’aiguillon. Il se rend indispensable.

Hormis de rendre son hommage à Royal, le béarnais ne s’en sort pas. Il a donc tout intérêt à ménager Ségolène dès maintenant, afin de conserver une porte de sortie honorable inéluctablement à gauche, côté jardin, bien que faisant la cour à Royal.

C’est une pièce qui reste à jouer mais dont je vois très bien les divers éléments se mettre en place.