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Commentaire de Phosphoros

sur Nicolas Sarkozy : le retour du déterminisme génétique


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Phosphoros Phosphoros 10 avril 2007 14:31

Je lis ici beaucoup de choses, écrites par des gens bourrés de certitudes mais apparemment bien peu renseignés.

Si vous prenez la peine de vous déplacer dans les locaux de l’UFR de médecine de l’Université Paris VII, vous pourrez accéder aux cours de génétique et de Sciences Humaines et sociales, dans un amphithéatre projetant la vidéo en direct du cours. Et là, vous pourrez apprendre qu’un grand nombre d’études ont été publiées par des chercheurs de divers horizons, puis compilées par les enseignants des matières précitées, pour mettre en évidence un certain nombre de faits.

Ainsi, vous apprendrez qu’une forte corrélation a été mise en évidence entre le lien génétique et l’occurence de certaines affections mentales (mais aussi physiques) ou addictions, telles que la dépression, la schizophrénie, l’alcoolisme ou encore la cocaïnomanie. Mais vous apprendrez également que ces « prédispositions » ne suffisent pas, et ainsi que l’alcoolisme d’un des parents est un facteur de risque pour la dépression d’un enfant.

Je peux comprendre que la personnalité de M. Sarkozy, que je ne porte pas particulièrement dans mon coeur, puissent rebuter certains. J’aurais du mal à comprendre, par contre, que l’on mette en doute la qualité des travaux présentés, et jugés dignes d’être enseignés à des aspirants médecins.

Nous ne sommes plus au XIXeme siècle du tout génétique, mais il ne faut pas non plus s’enfoncer dans le tout environnemental du XXeme siècle.

Il est vraiment surprenant de voir qu’il est bien accepté de dire que n’importe qui n’aurait pas pu avoir la sagesse du Dalaï-lama, mais que dire que la violence d’Hannibal Lecter à certaines origines génétiques peut provoquer une vague d’émoi. Ainsi, la mansuétude serait plus génétique que la violence ??

Pour information, le bouddhisme Zen considère que l’être humain possède des « chemins » de comportement, plus ou moins dégagés : il aura par exemple un chemin « extraversion » peu accessible, donc qui nécessitera beaucoup d’entretien pour s’exprimer, et un chemin « sensibilité » plus dégagé, donc qui aura tendance à se montrer plus facilement.

Cette vision du bouddhisme Zen me semble très proche de la vision « comportement = inné + acquis ». Eugénistes, les bouddhistes ?? On m’aurait menti...

Bien cordialement.

Phosphoros


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