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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Femmes, « Hors-la-Loi » et démocrates en Algérie

Femmes, « Hors-la-Loi » et démocrates en Algérie

Il y a les films à spectacle et à message, largement subventionnés et promus par les pouvoirs publics.

Il y a ces scènes de liesse « spontanées », aux couleurs nationales, lors des matchs de foot.

Il y a ces discours officiels, mobilisateurs et unanimistes, contre l’ancienne puissance coloniale.

Et il y a les livres qui ne sont pas publiés, les événements que l’on tait.

Le 29 septembre dernier, le Forum de l’Institut régional du travail social de Lorraine accueillait à Nancy, en partenariat avec l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), la comédienne et militante Nadia Kaci, auteur du livre Laissées pour mortes, le lynchage des femmes de Hassi Messaoud et Ahmed Dahmani, universitaire et membre de la Ligue des droits de l’homme.
 
Les deux invités se sont exprimés devant plusieurs dizaines d’auditeurs, en majeure partie maghrébins ou d’origine maghrébine, sur le thème des libertés en Algérie avant d’échanger avec la salle, sous l’arbitrage d’un membre de l’ATMF et des responsables du Forum.
 
Ahmed Dahmani a ouvert le feu en tentant d’apporter des éléments de réponse à la problématique des libertés et de la situation des droits de l’Homme en Algérie 48 ans après l’indépendance.
 
Son exposé débuta par une chronologie des faits depuis les années 80 jusqu’à maintenant, et se conclut par une présentation de la situation actuelle des droits de l’homme en Algérie.
 
Depuis 1962 jusqu’aux années 80, l’Algérie a vécu sous le régime du parti unique, le FLN.
À partir du milieu des années 80 "l’étau s’[est] desserr[é]" même si, avec le recul, ce fut aussi une "tyrannie du statu-quo".
Un certain nombre d’assouplissements aux pratiques autoritaires en vigueur s’imposent :
1980 : implantation de la première Ligue des droits de l’Homme en Algérie,
1987 : assouplissement de la loi sur les associations,
Novembre 1988 : fin du parti unique et libéralisation des médias etc…
En réalité, d’après M Dahmani, ces mesures ont été adoptées non par conviction mais par tactique, sous la pression d’événements populaires :
"Printemps berbère" en 1980, émeutes liées à "la mal-vie" en octobre 1988, où de jeunes algérois s’en prennent à tout ce qui représente l’État, les institutions et l’autorité. Dans ce dernier cas, la répression, extrêmement brutale, avec des tirs à balles réelles de l’armée sur les émeutiers, plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés, fut un électrochoc et prouva que le statu quo était intenable.
 
Le pouvoir lâcha du lest, mais il ne s’agissait que d’un relâchement de façade : il y a toujours un "noyau dur" extrêmement opaque, autour de quelques chefs de l’armée et des services de sécurité, qui contrôle la vie politique et la redistribution des ressources. Par exemple, personne ne sait réellement comment sont utilisées les réserves de change, quelles sont les revenus de la Sonatrach (1ère entreprise publique algérienne, etc…). Et, même si le multipartisme fut instauré, on a assisté à un très fort émiettement du champ politique, avec près de 80 partis qui furent encouragés et reçurent des subventions.
 
C’est d’ailleurs au cours de cette période de libéralisation, en 1984, que fut adopté le très régressif Code de la famille, dont l’ombre plane sur les émeutes de Hassi Messaoud.
 
Évoquant la dernière élection présidentielle du 9 avril 2009, M Dahmani rappela que la Constitution interdisait au président sortant de se représenter plus d’une fois. Bouteflika l’a donc fait modifier, à l’instar de Ben Ali en Tunisie, et, malgré un boycott que les observateurs ont considéré comme massif, les résultats officiels ont donné une participation de 99% et 74% des voix dès le premier tour pour le sortant.
 
La question de l’état d’urgence permit ensuite à M Dahmani d’introduire le thème des violations des droits de l’homme et des libertés durant cette période :
 
Promulgué en février 1991 dans la foulée de l’annulation des élections qui allaient être remportées par le FIS, il a été décrété pour une durée de 12 mois. Il est encore en vigueur actuellement puisqu’il a régulièrement été prorogé sans vote de l’Assemblée. Or, d’après le gouvernement lui-même, le terrorisme est résiduel dans le pays, donc il n’a plus aucune raison d’être. L’état d’urgence permet de restreindre à volonté toutes les libertés (manifestation…).
 
Autre problématique, celle des disparitions au cours de la guerre civile. Environ 10000 personnes ont disparues depuis 1990. Cependant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale de 2006 a absout les services de sécurité et les anciens terroristes "qui ne sont pas coupables des crimes les plus odieux". Les critiques contre les atteintes aux droits de l’homme perpétrées par les forces de sécurité sont érigées en infractions pénales.
 
Les libertés syndicales sont l’objet de nombreuses violations ; pour exemple, les grèves sont très souvent déclarées illégales. Jusqu’en 1990, il n’existait qu’un syndicat, lié au parti unique, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTG). La loi du 2 juin 1990 a autorisé d’autres syndicats, mais le pouvoir préfère toujours traiter avec l’UGTG, devenue une sinécure pour apparatchiks, détachée du sort des salariés qu’elle prétend représenter.
 
La liberté de conscience est également malmenée, bien qu’elle soit théoriquement garantie par la Constitution. Depuis l’apparition de mouvements prosélytes évangélistes (protestants, car les catholiques s’abstiennent de tout prosélytisme), la loi de 2006 règlemente l’exercice des cultes non musulmans. Le prosélytisme est donc passible de peines de prison, l’exercice des cultes non musulmans est cantonné dans certains lieux[1], on instaure un délit d’ "atteinte aux préceptes de l’Islam". Les "dé-jeuneurs", en réalité des ouvriers qui, la chaleur et la fatigue aidant, se sont permis de boire et de manger sur un chantier lors du dernier ramadan et ont été dénoncés par des voisins, sont poursuivis en justice. Cette répression frappe également des courants musulmans minoritaires comme les Mozabites (courant issu du chiisme), dont le rite n’est pas reconnu.
 
Enfin, le temps pressant, M Dahmani termina son allocution par un petit état des lieux des libertés en matière médiatique. Là encore, une loi de 1990 a libéralisé la presse écrite. Cependant, le pouvoir use de subterfuges pour limiter l’expression des médias : Radio et télévision sont d’ailleurs toutes propriété de la puissance publique, tandis que, pour la presse, les journalistes qui déplaisent sont victimes de harcèlement judiciaire (procès en diffamation, etc…) et terminent parfois en prison. L’Agence nationale de publicité (ANEP), publique, est aussi un moyen de pression indirecte sur les journaux. Ceux qui ne sont pas dans la norme sont privés de publicité, tandis que les journaux "amis" en sont abreuvés.
 
 
Nadia Kaci s’est attachée à présenter son livre, non sans certaines longueurs, probablement parce qu’il ne lui fut pas aisé d’en parler sans résumer l’ensemble du texte et donc d’ ôter aux auditeurs l’envie de l’acheter. Ce qu’elle a du reste fait remarquer à une personne de la salle.
 
Elle a conçu ce livre comme un acte de militantisme, contre le discours, d’après elle omniprésent, confinant à l’obsession, en Algérie, qui consiste à ériger les femmes en pécheresses en puissance, à enfermer sous un voile et reclure à la maison.
 
Le lynchage des femmes à Hassi Messaoud l’a tout de suite intéressé et elle considère qu’il est emblématique de la situation des femmes en Algérie. Après des contacts indirects par le biais d’une association d’aide, et au vu des difficultés rencontrées par les rares victimes pour faire valoir leurs plaintes en justice - seules 2 femmes ont été jusqu’au bout des poursuites -, elle a décidé d’en faire un livre. Comme un cri pour témoigner.
 
Hassi Messaoud est une cité pétrolière du sud de l’Algérie ; elle compte plusieurs dizaines de milliers d’habitants officiels, auxquels s’ajoutent les résidants des bidonvilles alentours.
La population locale a été dépassée par un afflux de travailleurs isolés, des hommes en grande majorité, mais aussi un nombre relativement important de femmes.
Comme les hommes, elles viennent pour subvenir aux besoins d’une famille restée au nord, mais il se trouve également des veuves, des femmes répudiées avec leurs enfants, chefs de famille célibataires par obligation, contraintes de s’embaucher sous peine d’être réduite à la mendicité.
 
Cette situation, pour anodine qu’elle paraisse aux yeux d’un "Occidental", est pourtant explosive :
Chômage et concurrence sur le marché du travail créent des rancoeurs contre celles "qui prennent le travail des hommes".
De plus, si ces femmes sont marginales par rapport à la structure familiale traditionnelle, elles sont relativement émancipées et autonomes financièrement. De nombreuses associations d’entraide ont d’ailleurs vu le jour (coopératives, colocation d’appartements, etc…).
Elles menacent donc doublement l’ordre traditionnel, gravé dans le marbre du Code de la famille, mais sont en même temps vulnérables et isolées.
En toile de fond, mais Mme Kaci n’a guère développé ce point, il y a le bouleversement d’une petite ville par l’exploitation pétrolière et l’industrie lourde, et l’afflux de travailleurs qui en découle.
 
Après plusieurs prêches virulents d’un imam d’un bidonville, une émeute a lieu le 31 juillet 2000, où plusieurs centaines d’hommes agressent, violent et torturent plus d’une centaine de femmes.
 
L’hôpital local, débordé et/ou complice moral des agresseurs, soigne à la va-vite les victimes qui ont, dès le départ, toutes les peines du monde a se faire délivrer des interruptions temporaires de travail. La rumeur se répand, dans la ville puis dans tout le pays : ces femmes seraient des prostituées et des provocatrices. Le signe également d’une frustration sexuelle sous-jacente parmi une population d’hommes seuls ?
 
Sous le poids des violences et de la réprobation morale, la plupart se taisent et quittent illico la ville, tandis qu’une poignée dépose plainte et poursuit les agresseurs en justice.
Là encore, les chausse-trappes se multiplient : leurs avocats ne se présentent pas aux procès, et elles sont menacées par les suspects, soutenus par leurs familles, dans l’enceinte même des tribunaux. Il est vrai que, comme l’a souligné Mme Kaci, la justice algérienne est plus encline à condamner - à de la prison ferme - le riverain qui se plaint du bruit causé par les appels à la prière provenant de la mosquée voisine, que ladite mosquée pour tapage nocturne.
Ponctuellement, les violences se poursuivent à Hassi Messaoud et l’imam responsable des prêches incendiaires a été "promu" au sein de la plus grande mosquée de la ville.
 
Son ouvrage s’est donc attaché à faire le récit de cette tragédie grâce au témoignage de deux victimes. En première partie, il a retracé leur enfance, marquée par le poids du statut d’éternelle dépendante dans lequel est enfermé la femme algérienne.
 
Ce livre pourrait me semble-t-il servir de base à une travail de recherche sociologique visant à analyser le déroulement ce cette émeute, en prenant également en compte le point de vue des agresseurs, un peu sur le modèle du Village des cannibales d’Alain Corbin[2]...
 
 
Les interventions qui suivirent furent souvent centrées sur la question de l’espoir d’une amélioration en Algérie.
 
Un militant prit la parole à deux reprise et évoqua la constitution d’un Gouvernement provisoire de la Kabylie ("GPK") en exil, au vu de la répression sévissant en Algérie. Impossible toutefois de savoir si ces groupes peuvent tenir leurs réunions ailleurs que dans une cabine téléphonique.
 
Une intervenante, soutenue par un groupe d’amies, réfuta par avance toute responsabilité de l’islam dans la situation dégradée des femmes en Algérie ("On ne peut pas imputer [les violences de Hassi Messaoud NDR] à l’islam, ce sont des voyous qui ont fait cela") et accusa indirectement Mme Kaci de participer à la stigmatisation des musulmans ("On [les musulmans NDR] est déjà assez montré du doigt comme ça").
 
Argumentation autiste classique, où l’argument d’autorité ("ça ne peut pas…") absout d’avance toute réflexion et toute critique, ce que Mme Kaci a remarqué en rétorquant que les violences sont bel et bien intervenues après le prêche d’un imam, que ce ne sont pas les actes isolés de simples délinquants. Ça rappelle finalement les analyses martelées dans nos médias après chaque événement mettant en cause des musulmans ou des descendants d’immigrés : "Surtout, il ne faut pas faire d’amalgame…".
Certes. Mais, pour le coup, un esprit critique et rationnel se doit d’analyser les faits sans contraintes et sans œillères.
Et à propos d’œillères, l’une des interventions suivantes exhorta les musulmans à "ne pas s’enfermer dans leur bulle", à prendre garde aux autres, qui n’ont pas forcément les mêmes croyances ou les mêmes coutumes, et à l’image qu’ils peuvent leur donner.
 
Le Consul de Finlande qui, étonnamment, faisait partie de l’assemblée, rapprocha la situation de l’Algérie de celle de la Russie en rapportant une citation du président russe Medvedev soulignant que, depuis les tsars, la Russie n’a jamais été démocratique, donc il est illusoire de penser que ça puisse subvenir du jour au lendemain. Semblablement, il n’y a aucun précédent démocratique en Algérie sous l’Empire ottoman, la colonisation française, ou après l’indépendance.
En écho, l’un des derniers intervenants fit remarquer que s’il y avait des élections libres demain, cela déboucherait peut-être sur le même vote qu’en 1991, et que la question resterait entière.
 
Mme Kaci et M Dahmani furent d’accord pour souligner que malgré le discours officiel, lénifiant et monolithique, l’espoir réside dans un certain nombre d’éléments de la société algérienne (journalistes, internautes, associations, femmes militantes…) qui font preuve d’un esprit critique aiguisé.
 
M Dahmani souligna pour sa part que malgré une guerre civile atroce où des voisins voire des familles entières se sont déchirées, certains sont encore prêts à se battre pour la liberté. La solution, si elle ne réside pas, effectivement, dans l’organisation d’élections libres qui imposeraient magiquement la démocratie, consiste au moins à démanteler l’appareil autoritaire dont il a fait l’inventaire au début.
 
Il conclut enfin en exhortant les membres de l’immigration maghrébine en France et en Europe à inciter les gouvernements européens à réviser leur vision sur leurs homologues maghrébins. Étrangement, il promut la sénatrice Alima Boumédienne-Thiéry -Les Verts- en exemple à suivre, et rappela sans plus de précision qu’elle allait faire l’objet d’un procès à Nanterre pour incitation à la haine raciale.
 
 
Je retire de ces débat l’impression d’une lucidité dont nos journalistes et débateurs, paralysés par leurs tabous ou, plus prosaïquement, par la conviction que leurs compatriotes sont des monstres en puissance, susceptibles d’agresser leurs voisins maghrébins si on ne leur tient pas un discours "antiraciste", gagneraient à s’inspirer. Ce qui convient à légitimer le nationalisme algérien le plus obtus incarné par le président Bouteflika.
Quant à l’espoir…La tenue d’un tel débat est déjà en soi porteur d’espoir, et, cela vaut pour tous les pays, rien n’est jamais définitivement acquis ou perdu.
 
Pour en revenir à mon point de départ, on voit bien à quel point le film Hors la loi est une imposture. Vu l’état de la liberté d’expression en Algérie, les pressions qui ont lieu sur les voix qui déplaisent, et le discours du président Bouteflika, qui instruit chaque jour le procès de la France en génocide, comment croire une seule seconde que le gouvernement algérien a financé le film de Rachid Bouchareb par seul amour de l’art ?
Pour information, le livre de Mme Kaci n’est toujours pas publié en Algérie, officiellement pour des raisons administrative : la procédure ISBN n’est pas bouclée…
 
Quelques ambiguïtés ressortent aussi du discours de M Dahmani, qui promeut un lobbying officiel des populations d’origine immigrée. Au risque de rendre crédible une théorie de la cinquième colonne, qui manipule la politique étrangère de la France. J’ignore l’ampleur du soutien offert par la sénatrice Alima Boumedienne-Thiéry à la cause des démocrates algériens. Mais on peut aussi constater qu’elle est également bien référencée par les très communautaristes oumma.com et indigènes de la république pour son lobbying pro-Palestinien. Il est vrai qu’on retombe par là dans les aberrations des Verts, qui font une distinction subtile entre le nationalisme français, mauvais, et le nationalisme palestinien, foncièrement bon.
Mais, au fait, pourquoi les Algériens, comme les Français d’ailleurs, devraient-ils porter sur leurs épaules tous les malheurs plus ou moins fantasmés des Palestiniens, et hurler à l’unisson des fanatiques qui font leur miel de ce conflit ?
 
Olivier Pierret


[1] Un prêtre l’a appris à ses dépends, qui est poursuivi pour avoir célébré une messe sans autorisation avec des migrants sub-sahariens.
[2] Autopsie du lynchage d’un noble par des paysans de Dordogne en 1870, sur fond de guerre entre la France et la Prusse.

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13 réactions à cet article    


  • LOVE 23 octobre 2010 11:54

    ça décoiffe sérieusement.

    Hommage à tous ceux qui luttent pour une Algérie libre, respectueuse des droits de l’homme.
    L’Algérie est un pays riche (gaz, pétrole) qui pourrait avancer vers le progrès à pas de géant mais l’obscurantisme demeure et est instrumentalisé (comme cet imam).

    les petits ruisseaux font les grandes rivières et les grandes rivières font les fleuves.
    Que les intellectuels, journalistes, professeurs, poètes, philosophes...que les Algériens des villes et des champs...des usines et de la rue...femmes et hommes se rencontrent pour faire émerger leur avenir commun.

    Que la France s’honore en aidant à cela.
    et que les verts deviennent intelligents...(mais ça... ! ) 


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 23 octobre 2010 13:32

      Oui j’ai tenu à insister pour rendre compte de ce débat, qui tranche avec les balivernes qui saturent les questions franco-algériennes.
      Enfin je suppose que ça intéressera moins que la dernière remarque de Nicolas Sarkozy.

      C’est déjà bien que ça soit publié même si c’est un peu long, je l’avoue.


      • Iren-Nao 23 octobre 2010 14:08

        Ca a l’air vachement chouette l’Independance, apres tous les abus des immondes colons.

        Iren-Nao


        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 23 octobre 2010 15:08

          Je vien juste de répondre à l’article de Kamel Benelkadi publié à la Une de www.elwatan.com et intitulé :

          « Le premier ministre l’a confirmé, L’Algérie a perdu son indistrie »

          Au cas où www.elwatan.com censure, Agoravox tient la route !

          ---------------------

          Ce n’est pas aujourd’hui que l’industrie algérienne est sabordée, elle a été démantelée, puis ruinée année après année depuis 1980. La privatisation à l’Algérienne a conduit au plus grand bazar de la planète. Il y’a tout en même temps qu’il n’ya rien : c’est cela même la loi de l’anarchie !

          A cause d’un gouvernement qui ne gouverne pas, l’Algérie a donc perdu non pas son industrie mais plus grave encore son avenir !

          OUYAHIA qui se maintient et permet au régime de se maintenir en usant de l’argent public, veut-il ou peut-il tromper encore les gens ?

          Au lieu de corrompre les Algériens en versant des sacs d’argent prélevés du budget national, OUYAHIA ferait mieux de remplir sa mission pour laquelle il est copieusement payé : Conduire le gouvernement et gérer les affaires publiques conformément aux lois !

          Tant que les pensions illégitimes sont versées, tant que les hors la loi ne restituent pas les espaces publics accaparés devant le nez des collectivités locales, OUYAHIA qui est totalement responsable, ne fera qu’encourager l’émulation au désordre social et à l’anarchie !

          Pour mettre fin à cette monstrueuse médiocrité, je demande la dissolution de cette coalition au pouvoir et un changement radical du régime avant la supercherie électorale prochaine !


          Mohammed MADJOUR.


          • diego149 diego149 23 octobre 2010 18:23

            Bouteflika c’est pas le gnome qui crache sur la France et qui dès qu’il a un pet de travers vient se faire soigner en France aux frais des contribuables français ?


            • Serpico Serpico 23 octobre 2010 19:10

              L’auteur : "En toile de fond, mais Mme Kaci n’a guère développé ce point, il y a le bouleversement d’une petite ville par l’exploitation pétrolière et l’industrie lourde, et l’afflux de travailleurs qui en découle.« 

              ****************************************

              J’y étais, monsieur, à ce »colloque« .

              Prétendre prendre le »livre" de Nadia Kaci comme base pour une étude sociologique est pour le moins prétentieux et risqué.

              HMD n’est pas une ville qui a été bouleversée par l’industrie pétrolière (et encore moins par l’industrie lourde puisqu’il n’y en a pas DU TOUT) car cette ville est ARTIFICIELLE : ce sont les gens qui sont venus APRES.

              Ceux qui y ont habité au début, c’étaient les techniciens français du pétrole UNIQUEMENT. Il n’y AUCUN VRAI AUTOCHTONE à HMD.

              Vous racontez vraiment n’importe quoi et vous osez parler de sociologie !

              HMD (Hassi Messaoud) a été d’abord habitée par les travailleurs du pétrole. Et Nadia Kaci a été complètement à côté de la plaque en interprétant la ville avec des références culturelles ou sociales BIDON.

              Nadia Kaci a même joué du vocabulaire en ne comprenant même pas le sens des mots en arabe : ex. le nom donné au bidonville où se sont déroulés les évènements malheureux qu’elle a voulu dénoncer.

              Et oui, la femme qui a dénoncé la stigmatisation de l’Islam avait parfaitement raison : comme je l’ai fait remarquer à Nadia Kaci au moment des petits fours, elle a omis de parler des imams qui ont été torturés par les islamistes.

              Nadia Kaci elle-même a répondu lâchement à la femme qui protestait qu’elle ne visait pas l’Islam mais les islamistes fous.

              A d’autres : la preuve, vous avez interprété le rôle de l’Imam comme étant celui de l’Islam.

              Tout le monde connaît ces clins d’oeil vicieux pour titiller la fibre anti-islam. Nadia Kaci n’a pas échappé à la règle la plus vendeuse : balancer n’importe quoi qui contienne le mot Islam pourvu que ce soit négatif.

              Nadia Kaci n’a malheureusement rien compris aux véritables problèmes de Hassi Messaoud. Si ces femmes ont été lynchées c’est pour de bien plus sombres raisons que l’Islam.

              Nadia Kaci a oublié aussi de parler d’une femme brûlée vive avec son enfant dans un incendie criminel au chef-lieu du même département que Hassi Messaoud, soit à 80 km de là.

              C’est moins spectaculaire pour Nadia Kaci, comédienne de profession venue pour confirmer les craintes et les préjugés du veau de base occidental.

              Dahmani, par contre, a été beaucoup plus percutant et crédible que cette dinde.


              • Olivier Perriet Olivier Perriet 23 octobre 2010 19:49

                « Prétendre prendre le »livre" de Nadia Kaci comme base pour une étude sociologique est pour le moins prétentieux et risqué.

                HMD n’est pas une ville qui a été bouleversée par l’industrie pétrolière (et encore moins par l’industrie lourde puisqu’il n’y en a pas DU TOUT) car cette ville est ARTIFICIELLE : ce sont les gens qui sont venus APRES.

                Ceux qui y ont habité au début, c’étaient les techniciens français du pétrole UNIQUEMENT. Il n’y AUCUN VRAI AUTOCHTONE à HMD.

                Vous racontez vraiment n’importe quoi et vous osez parler de sociologie« 

                Il me semble que la réponse à vos propos est dans l’énoncé de ma phrase : »ce livre pourrait servir de base à une enquête sociologique«  :
                 Vous prétendez que ce fait divers est une invention ? Moi ça me semblerait intéressant de connaître les motivations des émeutiers, d’un point de vue sociologique. Je n’ai jamais prétendu faire de la sociologie, j’ai repris ce qu’elle a dit. Point barre.


                 »A d’autres : la preuve, vous avez interprété le rôle de l’Imam comme étant celui de l’Islam« 
                 »elle a omis de parler des imams qui ont été torturés par les islamistes« 

                Je n’interprète rien, ce sont des faits. D’ailleurs le 2e fait que vous citez n’est en rien contradictoire avec le précédent. Bref, c’est de l’autisme.

                 »Quant à confirmer les craintes du veau de base occidental« , vu le nombre »d’occidentaux pure souche« dans une salle où qlq dizaines de personnes (y compris les organisateurs) étaient rassemblées, l’objectif de cette »dinde" n’a donc pas vraiment été atteint smiley


                • Serpico Serpico 23 octobre 2010 22:08

                  Perriet : « Vous prétendez que ce fait divers est une invention ? »

                  ***************

                  Pas une seconde. Essayez de ne pas déformer les propos des gens juste pour les diaboliser.

                  "Je n’interprète rien, ce sont des faits. D’ailleurs le 2e fait que vous citez n’est en rien contradictoire avec le précédent. Bref, c’est de l’autisme.« 

                  Ça commence à bien faire avec votre »autisme« à la con : L’autiste, c’est vous.

                  Je vous dis qu’un Imam, à vos yeux et aux yeux de pas mal de veaux, un symbole et un représentant de lIslam, a été torturé et même sodomisé par les islamistes et pas loin de HMD.

                  Le sens SIMPLE de ce que je dis est que l’Islam n’est pas en cause puisque ce qui déclenche votre association d’idées (reçues) est le mot imam »virulent« . Or un imam a été victime des mêmes abrutis.

                  On ne peut à la fois faire porter à la fonction d’Imam la représentation de l’Islam et faire semblant de ne pas voir quand un imam est victime des islamistes. Celà signifie tout simplement -si l’islam est le centre moteur selon vos préjugés- qu’on ne saurait éviter de dire que l’Imam agressé combattait les islamistes et les cons intégristes.

                  C’est simple à comprendre. Il faut AUSSI rendre hommage à un imam qui défendait l’Islam contre les intégristes. A ce titre, à votre opposé, on pourrait conclure que l’Islam est infiniment humain.

                  Les deux représentations étant erronées (puisque tout se ramène à des comportements individuels), vous essayez de généraliser comme Nadia Kaci. Une dinde, oui.

                  Encore une fois, je ne dis pas que le lynchage de ces femmes n’a pas eu lieu. je dis que l’exploitation INTERESSEE de ces évènements est très malhonnête et Nadia Kaci est loin, très loin, d’avoir la jugeote nécessaire et l’intelligence minimum pour parler de ces choses.

                  En fait, c’est du pur opportunisme de sa part.

                  Ce qui s’est passé à HMD n’a rien à voir avec les »bouleversements« d’une ville ni avec l’Islam mais plus simplement avec des magouilles policières autour d’un réseau de prostitution.

                  Je trouve même débiles les propos de Kaci quand elle prétend défendre les femmes lynchées en disant »Ce n’étaient pas des prostituées« en réponse à l’accusation qui a été lancée contre elles.

                  Car, tout de même, Nadia Kaci démontre qu’elle est aussi »bouchée" que les criminels qu’elle prétend combattre : quand bien même ces femmes auraient été des prostituées, personne n’avait le droit de les agresser.

                  Je n’ai entendu personne relever cette connerie monumentale dans la salle.


                • Ibn Taymiyya 23 octobre 2010 20:02


                  Excellent Serpico

                  faut rien lâcher .ts les prétextes sont bons pour emmerder les ( je sais pas quel mot il faut choisir)


                  • pons 23 octobre 2010 20:26

                     c ’est une lapalissade, mais je la dirais quand mème : le pouvoir totalitaire algerien ne se maintien que grace aux soutiens des occidentaux.Ceux de nos compatriotes, d’ origine algerienne ,qui vivent en France et qui font la fine bouche ont une grande responsabilité (par leur silence)dans la souffrance de la population autochtone algerienne qui subit un calvaire permanent.Nos concitoyens qui vivent en Europe ne bougent pas le petit doigt , notamment les intellectuels et les industriels etablis en France(plus enclin a faire des affaires), pour agir auprès des gouvernements,des deputés ou des pouvoirs publics dans le pays qui les accueillent et faire en sorte de leur demander de cesser leur soutien à ce regime impopulaire et corrompu En menant.Des opérations de lobbying en quelque sorte.Mais apparement les Français d’ origine Algerienne ou qui ont des parents bi nationaux ,sont plus interressés par le taux de change exhorbitant en devise de l’ euro / en dinar(1 euro pour 130 dinars), que de la situation précaire de leur concitoyens restés au pays ,ce qui leur permet de passer des vacances de nabab en algerie ET de construire des palais dans ce pays tourmenté de leurs ancètres.Nous aimerions voir tous ces jeunes beurs qui se mobilisent pour les retraites, ou les match de foot, fassent autant pour marquer leur solidarité avec leur frères d’ algerie.Que leur parents en fassent autant.


                    • Olivier Perriet Olivier Perriet 24 octobre 2010 10:10

                      Serpico, tout d’abord je commence par la fin :
                      « je n’ai entendu personne relever cette connerie monumentale ».

                      Vous auriez pu le faire (tout comme dire qu’il n’y a pas « d’autochtone » à Hassi Messaoud, tout comme pour le reste de vos propos), ça aurait été intéressant. Heureusement que le débat est relancé grâce à agoravox...
                       
                      Sinon pour le reste, je peux revenir à l’adjectif « sociologique » qui vous a tant « choqué ». D’après l’analyse de N Kaci, il y a différents facteurs qui peuvent expliquer ces violences (concurrence sur le marché du travail, émancipation de femmes par rapport à la famille « traditionnelle »). Le tout mis en musique par un imam.
                      Il ne me semble pas avoir dit (ni elle, mais je ne suis pas son porte parole) que l’islam en était « l’élément moteur ». 
                      D’ailleurs, son livre prend comme point de départ ces émeutes pour retracer le destin de deux algériennes et mettre en exergue le statut d’inférieure des femmes en Algérie.
                      C’est avant tout il me semble un livre féministe. C’est comme ça qu’elle s’est présentée en plus.

                      Ma réflexion sur l’islam est personnelle, elle part de l’intervention de la dame dans la salle : quand on dit que « l’islam ne peut pas... », on exclut d’avance toute réflexion sur ce sujet. Que vient faire un imam là dedans sinon ?
                      Pourquoi, d’après le fait divers que vous me rapportez, des imams s’entretuent-ils ?
                      Il me semble évident qu’il y a un contexte religieux derrière ces faits. Bien sûr, vous allez me dire que je n’ai rien compris, que les seules voix autorisées sur le sujet doivent respecter des prudences de langage, etc...
                      Curieusement, s’agissant des autres religions, et particulièrement du catholicisme, personne n’a ces pudeurs : voir les polémiques sur les évangélistes protestants autour de Bush, sur la réintégration larvée des fondamentalistes catho par le pape, etc...

                      Enfin vous effleurez l’esquisse d’une autre explication pour ces violences. Ca serait bien de la développer car ça me semble un peu flou : « réseau de prostitution », « magouilles policières ». Et donc ?


                      • nada 24 octobre 2010 14:26

                        le Parquet conteste la version rapportée par les médias.

                        Dans un rectificatif adressé, dimanche 24 octobre, au quotidien El Watan – le journal qui a révélé l’information -, le procureur général du tribunal d’Ain Beïda écrit : « s’il est exact que le jeune B. F. a été poursuivi pour dénigrement au dogme ou aux préceptes de l’Islam, fait prévu et puni par l’article 144 bis 2 du code pénal, votre journal a oublié ou feint d’oublier qu’il a été aussi poursuivi et inculpé de destruction de bien d’autrui, fait prévu et puni par l’article 407 du même code. S’il est exact aussi que le tribunal de Aïn Beïda a condamné le mis en cause pour les deux infractions citées ci-dessus, par contre en appel, la cour n’a retenu contre lui que le délit de destruction de bien d’autrui.


                      • pons 24 octobre 2010 19:31

                        Destruction de bien d ’autrui, a decreter le procureur ????? IL est bien rigolo, car en fait de bien d ’autrui, c’ est une simple vitre qui s’ est brisée lors de l’ arrestation du pauvre affamé qui s ’est debattu et qui a malencontreusement heurté la vitre.Alors faut avouer que 2 ans de taule pour avoir briser involontairement une petite vitre d’ un commissariat ........je crois que nos magistrats feraient bien mieux de regarder la série«  New york police judiciaire »ils apprendront ce que droit veut dire.

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