• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


easy easy 12 février 2012 11:18

«  »«  » une nationalisation des banques qui allait s’effondrer et qu’on aurait ramassé pour 1€ symbolique en récupérant à l’oeil toutes les dettes souveraines qu’on leur doit, eh bien j’étais pour une telle nationalisation et je le reste. «  »« 

S’asseoir sur les dettes, de cette manière ou d’une autre, est toujours séduisant. Quel endetté n’en rêverait pas !
 
C’est un procédé qui peut marcher s’il est ponctuel et s’il reste très marginal dans le courant du respect des dettes.

Mais dès qu’il devient lui-même le courant principal, ce procédé conduit à la famine absolue.

J’évoque le mot famine parce que le principe de l’emprunt est né quelque part dans le secteur agricole où, globalement, surtout quand on élève des séquoias, il faut planter aujourd’hui et patienter 30 ans avant d’avoir un début de retour sur investissement.

Si nous tuons la confiance en généralisant le trait de plume qui annule nos dettes, plus personne ne nous prêtera de quoi préparer les fruits de demain.

Et dans ce jeu de dettes, qui est devenu particulièrement dangereux pour les prêteurs tant il est partout question de leur renvoyer leurs créances à la figure, il nous faut bien réaliser que ce sont celles de plus long terme qui sont les plus risquées.

Si donc le risque des prêteurs augmente, s’ils ont ne serait-ce qu’une impression de risque augmenté parce qu’ils lisent trop d’assertions comme la vôtre, ils viseront à n’accorder que des prêts de court terme. Et de toute manière plus chers

Ce qui fera que les entrepreneurs devront viser des entreprises à retour sur investissement les plus rapides. Ce qui est déjà largement le cas et ce qui, précisément, nous met dans la merde.

Vous ne semblez donc pas réaliser que cette ritournelle que l’on entend beaucoup ces temps-ci, même si elle ne reste qu’informelle, constitue une ambiance très menaçante contre le prêt et incite tous les entrepreneurs à des visions et perspectives à horizon extrêmement limités versant nettement dans le »Après moi le déluge« ou le »Ma pomme d’abord"



Vous seriez un Louis-Ferdinand Céline ou un Howard Hughes en fin de vie et haïssant le futur, je vous dirais que vous prêchez pour votre paroisse.
Sauf à me tromper sur votre compte, vous n’avez pas l’esprit de ces deux aigris. Par cette revendication à décapiter la dette, vous prêchez certes pour votre paroisse sur le très court terme mais contre elle sur le moyen et long terme.

Je ne dis pas qu’il ne faut jamais rediscuter d’une dette avec son prêteur ou protester contre ses abus, loin de là, mais je dis qu’il ne faut pas le prendre pour un salaud à ruiner ou exterminer et qu’il faut toujours rechercher un modus vivendi avec lui.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès