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aquad69 12 août 2008 14:08

Bonjour Michel,

Commercer est une chose utile et légitime.
 
Se retrouver dans un système qui spécialise tellement les productions de populations entières qu’elles en sont obligées d’importer les produits de bases pour leurs subsistances, ce n’est plus du commerce, mais de la dépendance. 

Là est la supercherie fondamentale, l’escroquerie qui se cache derrières le concept du "marché" moderne et de ses prétendues lois.

Les marchés et les foires ont toujours existé dans l’histoire humaine, en tous cas depuis fort longtemps. Mais ils s’agissait alors d’écouler les surplus, et d’acheter le "plus" qui rendait la vie plus agréable, ou qui valorisait des travaux artisanaux.

On ne dépendait pas du marché pour vivre, et c’est ce qui garantissait une libre et juste négociation entre les partenaires.

Absolument différent est le "marché" moderne qui est l’expression de la dictature la plus tyrannique qui soit, le chantage aux moyens de survie.

Comme ce "marché" englobe absolument tout, on ne peut y échapper, et le prétendu "pouvoir de négociation" que l’on nous prête (les économistes aussi savent pratiquer l’humour noir !) est avant tout dominé par la situation de dépendance désespérée dans laquelle nous nous trouvons, qu’il s’agisse d’acquérir, sur le marché des fournitures, ce dont nous avons besoin pour notre subsistance, ou d’obtenir, sur le marché du travail, cet emploi qui est pour la majorité d’entre nous la seule source économique permettant ces acquisitions.

De ce point de vue et dans le principe, il n’y a aucune différence entre les habitants des pays du tiers-monde et nous : nous vivons tous dans la plus absolue dépendance de secteurs décisionnaires qui nous échappent totalement , sur lesquels nous n’avons aucune prise, dans la situation d’en être réduit à espérer contre toute évidence que ces centres de pouvoirs seraient bienveillants par nature et nous voudraient du bien...

 Celà est de plus en plus vrai au fur et à mesure que, par le phénomène de mondialisation, l’échelle des organisations devient de plus en plus gigantesque, et les véritables centres de décisions plus éloignés et inaccessibles.

C’est cette dépendance de chaque individu, et l’absence de tout recours possible, qui est le vice et le danger fondamental de notre époque.

Pour essayer d’y échapper tant soit peu, le mot d’ordre réellement alter-mondialiste devrait être : Autonomie.

Autonomie, avant tout dans le domaine économique, car c’est celui qui commande notre survie-même.

Autonomie, le plus possible, et à tous niveaux : au niveau national, régional, et également local, en ce qui concerne les produits de premières nécessité, surtout alimentaires.

Mais aussi autonomie de pensée, qui n’a rien à voir avec l’information.

Un autre vice de notre époque est d’avoir mené les gens à confondre respect et crainte, et, à force de confondre pouvoir et autorité, d’avoir généré partout le respect de ce qui n’est pas respectable ; en corollaire, à l’inverse, s’est développé une mentalité prétendument "rebelle" qui voudrait considérer toute autorité et hiérarchie comme fondamentalement suspecte, reflexe qui interdit de fait toute organisation et rassemblement efficace en dehors des institutions officielles, toute autonomie humaine, précisément.

Quand à aller contre celà, et changer réellement les choses, ce serait un vaste chantier, évidemment.

Cordialement Thierry


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