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Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 2 février 2009 11:38

Sisyphe

À la question du journaliste du quotidien Le Monde : Comment expliquez-vous que vous n’êtes pas audibles ?, Christophe Aguiton (ATTAC) répond : « C’est vrai que depuis maintenant plus de dix ans, le mouvement altermondialiste met en garde contre les risques générés par le capitalisme financier, qui domine dans cette phase de mondialisation néolibérale. Mais nous savons bien que le fait d’avoir raison ne veut pas dire que l’on doit être entendu. Le modèle du capitalisme néolibéral a permis à une élite de centaines de milliers, voire de millions de personnes de s’enrichir considérablement pendant ces vingt dernières années ».

Selon Bernard Cassen et Christophe Ventura, d’Attac France, le mouvement altermondialiste, comme on le voit bien dans les Forums sociaux, est trop absent des questions qui préoccupent quotidiennement les catégories populaires : la protection sociale, la santé, l’éducation, le chômage. Cela explique une partie de son « décrochage » actuel.

Déjà en 2008, lors du Forum social européen (FSE), qui s’était déroulé en Suède, Pierre Khalfa, un des représentants du syndicat français Solidaires, notait : « Nous sommes dans un processus de construction de mobilisation européenne, c’est extrêmement compliqué de faire travailler entre elles des associations et organisations différentes ». 

Encore une fois, Pierre Cochez, du journal La Croix, doit conclure que la rencontre de Belem n’a pas débouché sur des solutions concrètes. « Sur la forme, le forum peut être critiqué. Il ne se donne pas les moyens d’être mondial. Des participants étrangers se sont rendus jusqu’aux portes de l’Amazonie pour voir annulés ou déplacés les ateliers qu’ils souhaitaient suivre, ou pour se heurter à une traduction inexistante ou incompréhensible ». Le journaliste poursuit : « Le Forum social mondial qui s’est achevé dimanche 1er février à Belém a montré les limites de l’exercice. C’est un paradoxe. À l’heure de la crise, le monde – jusque-là grisé par la croissance – admet qu’il doit se réformer et cherche des alternatives au système « néolibéral » de ces vingt dernières années. Le mouvement altermondialiste pouvait donc faire entendre sa voix. Il l’aura essayé faiblement à Belém. Faute de médias, peu nombreux à s’être déplacés. Faute d’adaptation aux réalités, lorsque certains préconisent une nationalisation totale. Faute d’exigence, enfin, sur l’organisation et le travail effectué à Belém ».

Le syndicaliste, ancien secrétaire du groupe ATTAC-Suisse, Alessandro Pelizzari, reconnaît que les altermondialistes, qui avaient prévu la crise hier, n’ont rien de concret à proposer aujourd’hui. « Le mouvement altermondialiste est affaibli et n’a presque rien à proposer, en pleine crise économique et financière ». Il a donné son point de vue à la Radio Suisse Romande.

En terminant, dortoirs et cabines sommaires étaient loués à prix d’or. « Le coût élevé du déplacement et de l’hébergement nous a conduits à réduire notre participation », explique Michel Roy, au Secours catholique. « Nous sommes ici pour témoigner qu’il est possible de construire une alternative par le bas au système économique actuel. De nombreuses expériences d’associations de quartier et de villageois montrent que l’on peut vivre autrement ».

Pierre R. Chantelois





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