• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Voltaire Voltaire 17 décembre 2010 14:44

@Imothep

J’espère que vous aurez compris le sens de mes phrases en ce qui concerne la personnalité de François Bayrou.

Pour ma part, qu’il soit aussi « rugueux », distant, exigeant, ne me pose pas de problème. Qu’il ait choisi de se protéger par une certaine distance vis-à-vis des militants et autres personnalités de la scène politique ou médiatique me semble plutôt sain, quand on connait l’immense hypocrisie de ces milieux. Et je n’ai aucun doute qu’il existe un autre François Bayrou, pour sa famille, ses amis, car il y a de la droiture et de l’honneur chez lui. Il ne faut pas non plus être naïf. François Bayrou, comme tous les leaders, n’est pas une personne facile. Et cette exigeance, cette intransigeance, parfois ce mépris, si opposé aux rondeurs centristes habituelles, a certainement eu des conséquences négatives.

Que certains de ses anciens soutiens aient été déçu, par son manque de reconnaissance, par ses erreurs tactiques en interne, et même parfois par son manque de respect envers-eux, n’a rien d’anormal, et il serait contre-productif de se voiler la face sur l’impact qu’a pu avoir cette attitude.

Mais là où je ne partage pas l’avis de l’auteur, c’est sur l’importance à donner à ces défauts, qui sont communs à biens des leaders. L’important chez François Bayrou est sa vision, et cette obstination parfois délétère dans son parti en fait aussi un homme d’’Etat.

Jean Arthuis a je pense fait ce qu’il a pu pour influer au sénat les politiques qui étaient de son ressort. Il mérite pour cela des éloges, car je pense qu’un responsable politique a des devoirs envers ses électeurs, et ne peut pas systématiquement s’exclure du jeu en voyant celui-ci tout blanc ou tout noir. François Bayrou a choisi une autre stratégie, car son objectif est plus ambitieux, mais aussi plus risqué. Les deux sont complémentaires, et il serait imprudent de les opposer.

Par manque de cynisme, peut-être aussi par respect envers ses électeurs, François Bayrou n’a pas utilisé ses 18,5% de 2007 pour renforcer son assise en passant un accord avec Nicolas Sarkozy. Il a eu sans doute l’impression que cela aurait été perdre son âme. La fin justifie t-elle les moyens en politique ? Cyniquement, il aurait dû passer un accord, obtenir 60 députés, et claquer la porte au bout de 6 mois pour préparer 2012. Il a choisi une voie plus risquée. Je ne sais pas s’il a eu raison ou tord.
Ce qui est vrai, c’est que le MoDem a été mal conçu ensuite. Que cela soit enfin rectifié ne doit pas faire oublier les erreurs commises. Après, il faut tourner la page. Car philosophiquement, il n’y a pas de différences profondes entres les différentes composantes centristes, juste des différences de stratégie politique.

Tant que les MoDem appelleront traitres leurs anciens amis, qui s’ils ont effectivement baissé le genou, ont aussi sauvé une force politique, et que ceux-ci considèrerons Bayrou comme un illuminé et le MoDem comme insignifiant, cette famille politique demeurera sans influence. Or, comme l’indique justement l’auteur de cet article, les circonstances sont, comme déjà en 2007, favorables à ce courant de pensé. Si ces personnes souhaitent éviter une nouvelle déception, il est peut-être temps de se parler sans animosité et de reconstruire ensemble.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès