Betancourt encore

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J’ai un article sur le feu relatif à l’état de nos finances publiques et à l’égale infâmie de la « rigueur » sarkozyenne et de la démagogie socialiste et un autre en tête sur l’effroi que me cause le relativisme scientifique et pseudo-humaniste sur les questions de reproduction humaine mais je ne résiste pas à partager d’abord avec vous mon mélange d’indignation et de satisfaction consécutif à l’impayable (dans les deux sens du terme) réclamation d’Ingrid Betancourt à l’Etat colombien, c’est-à-dire au peuple colombien.

J’ai été, sans prétention, un des rares commentateurs à vous alerter sur la farce de cette "affaire Betancourt" qui a ému les bonnes âmes manipulées autant qu’elles étaient désinformées. Vous trouverez dans les archives d’Agoravox mon alerte.

J’ai souhaité sans illusion qu’une commission parlementaire soit mise en place après la brillante libération d’Ingrid Betancourt par l’armée colombienne, sans que la France y soit pour quoi que ce soit. Il aurait en effet été utile pour les Français de prendre conscience des millions d’euros gaspillés en pure perte par la France dans les tentatives ridicules pour libérer cette femme. Et il aurait été juste à l’égard du peuple colombien et de son gouvernement que les autorités françaises s’excusent pour leur aveuglement et leur manque scandaleux de solidarité envers le gouvernement colombien, engagé résolument dans une lutte incroyablement difficile contre les FARC, organisation reconnue à juste titre par l’Union européenne comme une entité terroriste. On se rappellera d’ailleurs les comptes demandés par Uribe à l’opportuniste petit homme qui nous tient lieu de président lors du dernier G-8 à Toronto : « Je vais lui rappeler, a-t-il déclaré avant son départ, qu’il y a trois ans, à peine élu, il m’a demandé de relâcher un chef des FARC. Il m’a dit qu’il s’agissait d’une raison d’Etat et qu’il avait pris des engagements auprès de l’opinion française concernant Ingrid Betancourt. J’ai relâché Ricardo Granda. Il ne m’a pas dit ce qu’il avait derrière la tête avec cette libération. Moi je lui ai simplement signalé que j’espérais que cela serve à libérer non seulement Ingrid Betancourt, mais aussi les soldats, les députés, la secrétaire d’Ingrid Betancourt Clara Rojas et son enfant, et trois Américains. Trois ans plus tard tous ont été libérés .. par l’armée colombienne, en 2008. Et Ricardo Granda loin d’abandonner les armes, loin d’accepter un échange humanitaire, a repris du service dans les FARC. M. Sarkozy aidez-moi à le recapturer ».

J’en étais arrivé à défendre parfois Ingrid Betancourt face à ses anciens zélateurs vite déçus après sa libération, considérant la souffrance vécue par cette femme et son opportun silence. Bien qu’agacé par les privilèges dont elle jouissait aux frais du contribuable (escorte, décoration, etc.), je les mettais sur le compte de notre président et de sa lamentable tentative de récupération politique des exploits de l’armée colombienne. Et pourtant, je n’oubliais pas les turpitudes de maman Pulecio (la mère d’Ingrid), ni celles de sa soeur, qui n’avaient pas arrêté de taper sur la Colombie pendant la séquestration de leur fille par la pire ennemie de cette même Colombie, les FARC. A posteriori, je regrette ma grandeur d’âme. En réclamant quelques millions d’euros à l’Etat colombien, c’est-à-dire aux millions de contribuables majoritairement pauvres de Colombie, en dédommagement pour ses malheurs, exclusivement imputables aux FARC et à l’irresponsabilité qu’elle a eue en rentrant dans une zone de guerre malgré les avertissements officiels reçus, Ingrid Betancourt a perdu toute chance de regagner un peu d’estime chez moi.

Si la justice colombienne était soucieuse de l’opinion des Colombiens, cette absurde demande n’aurait aucune chance de prospérer. Compte tenu cependant du niveau de pourriture de la magistrature colombienne et de ses accointances avec la guérilla, je reste prudent. Mais si jamais cette demande devait prospérer, Ingrid Betancourt a de toute façon perdu toute opportunité de rentrer un jour s’installer en Colombie (ce qu’elle ne souhaite d’ailleurs probablement pas).

Le gouvernement colombien devrait contre-attaquer sans délai pour facturer à cette fieffée ingrate les frais considérables liés à sa libération par l’armée colombienne.

Et de grâce, que les autorités françaises se taisent ou se désolidarisent de l’ex-icône...

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7 réactions à cet article

furio 17 juillet 2010 13:18

Article nul s’il en est. A moins que ...il n’émane de la propagande colombienne celle qui nous a faire croire que les FARCS étaient une menace en Colombie et que pour cela le massacre des populations par les paramilitaires étaient de fait, justifiées ; qui nous fait croire que les FARCS détenaient Ingrid alors que Ingrid a bien été détenue parla CIA et les paramilitaires ! Alors oui Ingrid a bien raison de réclamer son dû à ce pays de malfaisants qui empoisonnent la Terre entière avec la Cocaïne.
Ps : de la propagande colombienne ou bien des paramiliatires-narcotrafiquants.

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- ZenZoe 17 juillet 2010 14:38
  
  On a maintenant tout dit sur l’ex-icône Bétancourt et sa noblesse d’âme, pas la peine d’en rajouter.
  
  Par contre, il serait bien que nos responsables de l’époque expliquent aux contribuables français comment ils ont pu se laisser aller à gaspiller tant d’argent public en vain, sans à l’évidence prendre la peine de s’informer sur la situation colombienne avant de débarquer avec leurs gros sabots.
  Incompétence et gaspillage à tous les niveaux, Villepin ne vaut pas mieux que Sarkozy en la matière.
  
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  - paul 17 juillet 2010 14:38
    
    @furio
    bon article au contraire.
    En critiquant Bétancourt, il ne s’agit pas de défendre Uribe, les paramilitaires, la CIA, et les narcos,
    la mafia dirigeante de la Colombie .
    Après avoir dû remercier son opposant politique pour sa libération organisée par les E.U., sainte
    Ingrid ne craint pas le ridicule avec sa demande extravagante de dédommagement .
    La grandes majorité des colombiens ,qui ne connaissaient même pas sa double nationalité, étant
    scandalisée par cette prétention, sa carrière politique dans ce pays est très compromise .
    Alors il faut bien assurer ses arrières .Sarko pourrait peut être faire appel à elle au point où il en est .
    
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    - ZenZoe 17 juillet 2010 14:39
      
      Très bon article au fait, émanant de quelqu’un qui a l’air de connaître son sujet, pas comme d’autres (voir mon message ci-dessus).
      
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      - slipenfer 17 juillet 2010 18:22
        
        Les FARCS on t-il un SAV ?
        Parce-ce que la, y’a comme un défaut
        
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        asterix 17 juillet 2010 20:24
        
        Que d’invectives parmi les différents intervenants, tous à se croire seuls titulaires de la vérité, du droit à l’anathème. Je ne voudrais pas vivre en Colombie, tout comme au Vénézuela d’ailleurs, mais le successeur d’Uribe n’a t-il pas été élu avec une très confortable majorité ?
        Les braves FARCS sont-ils des Robins des bois ?
        Pourquoi chacun dit toujours que c’est l’autre qui trafique la coke ? Trafiquants, ils le sont tous.
        Il ne manquait qu’une pauvre Betancourt pour rajouter du comique à la situation. Tranquillisez- vous, c’est fait.
        Ah oui ! Dites-vous bien que la coke, c’est vraiment de la merde.
        
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        phiconvers 17 juillet 2010 23:48
        
        Juste pour prévenir que je n’attendais plus la publication de cet article, écrit et envoyé il y a une semaine. Il semble avoir été stratégiquement publié samedi après-midi pour disparaître au plus vite....
        
        Il s’est passé pas mal de choses depuis, et Betancourt a été contrainte par l’égale indignation des Colombiens et des Français de faire machine arrière. Aujourd’hui, on a appris que Betancourt refusait une offre de dédommagement faite par la France. On croit rêver, en constatant qu’il a pu être envisagé que la France ajoute encore des frais aux millions d’euros engagés en pure perte pour rater ce que l’armée colombienne a brillamment réussi.
        Quant à Maugis et Furio, propagandistes castristes, je n’ai même pas envie de leur répondre. Je suis sans doute sur Agoravox celui qui connaît le mieux la Colombie et je ne m’adresse qu’à deux types de personnes :
        - ceux qui partagent mon expérience de ce pays ;
        - ceux qui sont intéressés, sans parti pris, pour ce magnifique et courageux pays.
        
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