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Accueil du site > Tribune Libre > Création d’un « comité stratégique des langues »

Création d’un « comité stratégique des langues »

Mensonges et non-dits sont les parrains de cet énième comité, ce qui augure mal de sa production future.

Il eût été plus honnête de l’appeler « Comité stratégique de l’anglais », ou, mieux encore « Strategic English Committee », tant ses buts sont transparents, quoique (mal) dissimulés.


Composition du comité
Lettre de mission du ministre à ce comité (en pdf)
Site du Ministère

On s’abrite derrière la diversité linguistique (« Aussi veillera-t-il à respecter la pluralité linguistique qui constitue une richesse culturelle »), alors que le but réel est d’imposer l’anglais dès la maternelle, à tous les élèves, volonté qui est explicite dans la lettre de mission  :

« (...) faire évoluer l’enseignement des langues vivantes, notamment l’anglais devenu nécessaire dans les domaines social, économique et professionnel. »

« La question de l’apprentissage précoce des langues, et plus particulièrement de l’anglais, est un autre enjeu majeur de notre société (...) »

Or, pour des questions de logistique, de nombre de profs, de budget, il est impossible à la fois de commencer précocement et de proposer une diversité de langues au primaire, encore moins à la maternelle ! C’est l’anglais précoce et imposé à tous, OU le libre choix, pas les deux ! On nage en pleine hypocrisie...

« J’ai notamment demandé au CNED de concevoir un service d’apprentissage de l’anglais pour l’ensemble des publics et pour tous les niveaux. »

Mensonge encore que l’anglais soit devenu une compétence fondamentale pour trouver un emploi en France et à l’étranger  : mon boulanger, mon dentiste, mon plombier, l’instit de ma fille, le prof de maths de mon fils, mon contrôleur des impôts, le prof de tennis de mon député et des milliers d’autres (dont des ministres !) n’ont nul besoin d’anglais.

Les entreprises reconnaissent que la meilleure langue pour vendre quelque chose est la langue du client. Elles reconnaissent la diversité de leurs besoins linguistiques.
De nombreux candidats ayant une connaissance basique de l’anglais, celui-ci n’est plus décisif à l’embauche, et des profils atypiques pourront être appréciés (par exemple anglais médiocre + chinois pas mal, plutôt que anglais moyen seul). On peut aussi faire anglais deuxième langue et le commencer plus tardivement – du moins dans les pays libres !
De très nombreux métiers en France n’auront jamais besoin d’anglais. Seuls quelques profils particuliers de quelques carrières pourront avoir besoin d’un anglais moyen.
Exemple : un chercheur oui, mais le spécialiste peut se contenter de lire les résumés de sa discipline dans un anglais technique (niveau bien inférieur au « fluent english »), voire peut suivre l’actualité en français – du moins si la francophonie n'a pas déjà supprimé toutes les revues francophones... Et pour cela, nul besoin de commencer à la maternelle.

D’autant plus que le début précoce n’est pas une garantie de bon niveau à l’âge adulte : les langues peuvent s’oublier ! Il y faut une grande motivation et de la persévérance.
Demandez à des expatriés : même le vocabulaire de sa propre langue s’oublie ! Et une fois de retour au pays, leurs enfants oublient parfois totalement une langue étrangère qu’ils parlaient pourtant presque couramment dans la cour de récréation – il semble y avoir un cap vers 7 ans.
Inversement, on peut acquérir un bon niveau sans avoir commencé précocement, les exemples sont nombreux.

Pour profiter des qualités musicales des enfants, il suffit d’une initiation aux sons qui n’existent pas dans notre langue, une initiation à la diversité linguistique : le « r » roulé (comme dans beaucoup de langues régionales, et en fait dans la majorité des langues), la jota espagnole, le х russe, le kha arabe, les « tch » de quelques langues slaves, les alphabets différents : cyrilliques, arabe, etc.

Quand ce n’est pas le ministre qui ment, ce sont les médias, toujours à la recherche du sensationnel, comme Le Point qui titre : « Les Français faibles en anglais, un comité stratégique des langues est installé » , alors que sur ce sujet le ministre s’est montré plus prudent dans sa formulation : « (...) malgré des progrès, les résultats de nos élèves peuvent être encore améliorés ».

A moins que ses plumes n’aient lu plus attentivement les résultats des études internationales : car les Français sont dans la moyenne, et même dans la fourchette supérieure question connaissance des langues étrangères, les plus mauvais étant, et de loin, les anglophones...

Plus fort encore : sur le plan pédagogique et médical, introduire l’anglais précocement est une aberration, car c'est un âge où beaucoup peinent à maîtriser les bases du français... alors que la dyslexie, affection multifactorielle, est plus fréquente chez les Anglais. Inversement, elle est plus rare ou passe inaperçue dans les langues régulières comme l’italien : « Ainsi, il y a deux fois moins de dyslexiques chez les petits Italiens de dix ans que chez les jeunes Américains. » (équipe Demonet de l’Inserm, Toulouse, doc en pdf )

Plutôt que de mettre en place cet énième comité, il eût été plus simple, moins coûteux et plus honnête de la part du gouvernement d’imposer l’anglais par une loi, un décret ou une réforme brutale, comme on l’a fait pour le primaire et souvent en 6e (faute de choix), dans le style de la première dictature venue, ou de la planification à la soviétique !

Exigeons la création d’un comité pour lutter contre l’excès de comités et le gaspillage des fonds publics !

Mais ne soyons pas systématiquement négatifs : en supposant que la volonté de réforme de l’enseignement DES langues soit réelle, c’est avec plaisir et gratuitement que je présente à ce comité le fruit des modestes réflexions d’un « journaliste-citoyen », par ailleurs parent d’élève et expert reconnu de son quartier. 

Réforme qui concilie la liberté de choisir ses langues étrangères avec l'usage précoce de l’oreille musicale des enfants, à prix coûtant et simplement – quoique cela implique un changement total de paradigme :

Au primaire, début des langues étrangères au CM1, par un choix, un vrai choix, systématiquement proposé entre quatre options : anglais (ou autre « grande langue » selon disponibilités locales des PDE), langue régionale, initiation linguistique non spécialisée aux diverses langues européennes et à divers alphabets (grâce à un support pédagogique, sur le modèle des programmes Evlang déjà expérimentés, par des enseignants volontaires et formés par stages, tournant sur les établissements scolaires proches), et espéranto (idem : profs volontaires et formés par stages, tournant sur quelques établissements, langue facile à enseigner du fait de sa structure).

Au secondaire : deux langues étrangères à valider à deux niveaux (réalistes) différents, A2 au brevet, et B1 au bac, B2 pour les filières littéraires et langues.
Langues à choisir parmi TOUTES les langues vivantes, et les langues mortes (latin-grec), par complémentarité entre l’école et hors l’école, familles (revalorisation réelle des langues de l’immigration), associations parentales, Instituts nationaux type British Council, Confucius) ou boites privées.
Il ne s’agirait pas de privatisation rampante ni de transfert de compétences, puisque l’école continuerait de proposer ce qu’elle peut comme langues. Seuls les élèves souhaitant en valider une autre chercheraient en dehors (la majorité restant en anglais donc dans le cadre de l’école) et à leurs frais – la validation de la langue et du volet culturel correspondant demeureraient le privilège de l’Éducation nationale. Pour les langues rares et les examens, les TICE (technologies de la communication) seraient mises à contribution, par exemple un examinateur européen pour les langues très rares.

Suppression des filières coûteuses, redondantes, discrètement élitistes et véritables casse-tête logistiques type sections européennes et internationales (en maintenant les bacs dits internationaux), au profit d’après-midis où les élèves choisiraient, dès la 6e, des options de renforcement : langues pour ceux qui le souhaitent (avec également de l’oral par des natifs, selon possibilités) mais aussi sciences, histoire, musique ou toute autre matière. (Le ministre parle d’ailleurs des groupes de compétences et des périodes intensives).

Pourquoi les langues seraient-elles les seules matières (hormis sports-études) à avoir des filières spécialisées alors qu’on manque de scientifiques ?

La question des langues n'est pas pédagogique (ou très peu) mais politique. Il n'y a pas de méthode miracle pour "faire apprendre" une langue étrangère : il faut en avoir très envie et persévérer longtemps, et la plupart des gens n'en ressentent pas le besoin, ni professionnel ni personnel. Toute réforme de masse qui ne tient pas compte de cette réalité est vouée à l'échec - ou ne concerne qu'une minorité.

Quoi qu’il en soit, la création de ce comité n’est que poudre aux yeux pour masquer la baisse drastique des effectifs dans l’enseignement – tout en accentuant la pression en faveur de l’UE anglophone – déjà une réalité.

Dommage que des personnalités reconnues se prêtent à cette mascarade et à cette gabegie (ils ont mandat pendant un an pour faire défiler et questionner tout un panel d’experts internationaux), dont la raison d’être est de cautionner l’imposition future de l’anglais de la maternelle à l’université.

Pour aller plus loin  :

Une analyse fouillée de Charles Durand sur le site de l’AFRAV (commentaire après la vidéo)
Une analyse également détaillée sur les apports supposés de l’enseignement supérieur en anglais, par un angliciste et universitaire, Claude Truchot.


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19 réactions à cet article    


  • beo111 beo111 7 avril 2011 10:35

    Ben la situation est claire. La France préfère soutenir l’impéralisme linguistique, plus avantageux à ses yeux que la démocratie des langues !
     


    • Krokodilo Krokodilo 7 avril 2011 11:13

      Et les bébés n’ont pas fini d’être emmerdés, vu la floraison de boîtes à anglais.


      • beo111 beo111 7 avril 2011 14:35

        Ah bah oui mais vous comprenez, les bébés c’est des futurs enfants.


      • ZenZoe ZenZoe 7 avril 2011 14:50

        J’adore l’anglais. J’ai vécu longtemps dans des pays anglophones et mon seul regret et de ne jamais avoir réussi à être totalement bilingue, car ayant commencé l’apprentissage de la langue trop tard.

        Pourquoi être crispé par rapport à l’anglais ? Une langue étrangère ne représentera jamais un danger pour une culture. Les Allemands, les Suédois, les Chinois, tous apprennent l’anglais sans se sentir menacés dans leur identité. Les Anglais ont intégré un très grand nombre d’expressions françaises dans leur propre langage sans que cela nuise à leur prééminence. C’est le repli sur soi qui est dangereux.

        Vous dites que l’anglais n’est pas nécessaire pour bon nombre de métiers. Vous avez entièrement raison. Mais les maths non plus, ni l’EP, ni la littérature, ni l’histoire. Personnellement, dans ma vie, j’aurais plus eu besoin de savoir mener une conversation en anglais que de résoudre une équation ou disserter de l’influence de Zola sur la condition ouvrière en France (bien que le sujet me fascine aussi).

        L’idée à mon avis est de donner aux élèves un maximum de billes pour leur futur, et, oui, dans de nombreux cas, la connaissance de l’anglais pourra leur être utile.


        • Krokodilo Krokodilo 7 avril 2011 15:25

          L’histoire est une matière scolaire, les langues sont une matière scolaire - l’anglais n’est pas une matière mais une des langues étrangères dans cette matière. La liberté de choisir ses langues étrangères vous ferait-elle peur ? Pourquoi empêcher, par exemple, qu’on choisisse l’anglais en 2e langue ? Oui, imposer l’anglais aux bébés me crispe, mais la langue anglaise pas du tout. Ce n’est pas notre identité qui est menacée dans l’UE, mais nos intérêts ! Quoique, quand on voit le nombre de chanteurs « francophones » et de groupes chantant en anglais, on peut effectivement penser que notre identité elle aussi est menacée : qui étudie le norvégien ?


        • Hermes Hermes 7 avril 2011 15:01

          Je résume ce que j’ai compris de cette lettre. 


          Cette lettre demande de faire un état des lieux au sujet de la maîtrise des langues.

           Il semble exister un problème dans l’enseignement des langues en France malgré certaines améliorations. La mondialisation est de telle manière que les français doivent être compétents au niveau international et qu’ils semblent être en retard par rapport à d’autres pays au niveau de la maîtrise des langues. La langue actuellement la plus utilisée au niveau international est l’anglais, un effort particulier doit être fait. Les autres langues ne sont pas oubliés puisque qu’un état des lieux sur la diversité des langues apprises est aussi demandé. 

          Donc rien de scandaleux

          Maintenant sur l’article :

          « C’est l’anglais précoce et imposé à tous »
          Tiens, imposer l’anglais. Les parents ne se bousculent pas se plaindre de cet état de fait. ET pas de grandes manifestations des parents contre l’anglais à l’école. Il est vrai que l’on retrouve certains rectorats un peu cons alors qu’il est possible de donner de la diversité linguistique, mais aussi des parents qui voudraient donnés de l’italien à la maternelles pour deux bambins sur une classe de 20. Bien chez moi, on a réouvert des classes d’allemand car il y avait assez de gamins, chouet. Et on se demande si on va pas faire aussi une initiation au portugais et l’arabe, cool, enfin pour celle si elle reste dans les cartons depuis 6 ans.

           « Les Français faibles en anglais, un comité stratégique des langues est installé » et « et même dans la fourchette supérieure question connaissance des langues étrangères, les plus mauvais étant, et de loin, les anglophones » 
          Moi, je vois un petit problème, les anglais nul dans leur propre langue. Mais bon je dois être un peu idiot.

          « Plus fort encore : sur le plan pédagogique et médical, introduire l’anglais précocement est une aberration, car c’est un âge où beaucoup peinent à maîtriser les bases du français... alors que la dyslexie, affection multifactorielle, est plus fréquente chez les Anglais. »
          heureusement que maintenant les profs sont plus au courant de ce problème, surtout si on leur en parle. Moi j’ai dis aux parents d’en parler aux profs d’anglais. Et bien la plus part ne prennent pas en grippe ces dyslexiques. C’est souvent noté sur les carnets et des aménagements sont faits, comme le tiers temps. Et quand on peut, on met une autre langue en LV1 comme par exemple l’espagnol. des fois j’ai l’impression de vivre sur l’ile aux enfants

          Ensuite pour le projet revu et corrigé version krokodilo. En gros la diversité au primaire, c’est beau, mais si déjà avec anglais, allemand et espagnol. C’est la plus part du temps anglais qui domine. C’est pas trop possible. Moi je proposerais par contre des cours de langues par la structure de l’intercommunalité. Sinon refonte des cours de langues, plus d’oral avec moins d’écrit, et organisé en petits groupes.

          • Krokodilo Krokodilo 7 avril 2011 15:37

            Quand on ne veut pas voir, on ne voit pas. Cette lettre ne demande pas un simple état des lieux - d’ailleurs déjà disponible par les rapports de l’inspection générale.

            Il n’y a pas de diversité des langues au primaire, faute de choix organisé. Actuellement, dans l’immense majorité des cas, c’est anglais imposé, hormis quelques îlots d’allemand souvent près de la frontière, ou alors la langue régionale selon dispo, tout ça dans la plus grande confusion. Ce que je propose est plus rationnel, organisé et systématiquement proposé - effectivement, l’intercommunalité, c’est à peu près ce que je proposais, des instits qui tourneraient sur quelques établissements proches, spécifiquement pour les langues.

            Coller des bambins à l’anglais alors qu’on se plaint du faible niveau des élèves en français à l’entrée en 6e, ce n’est pas rationnel.Mais je ne vais pas répéter mes arguments, on a le droit de ne pas être d’accord.
            Bien sûr que des parents ont protesté ici ou là (par exemple dans l’Académie de Montpellier pour le manque d’espagnol en 6e et 5e au collège), mais comme le ministère ne communique pas ses chiffres à ce sujet...

            Pourquoi la liberté de choix fait-elle si peur ? Si l’anglais est si indispensable, les parents feront donc le bon choix pour l’Avenir de leurs enfants.


            • Hermes Hermes 7 avril 2011 15:59

              « Quand on ne veut pas voir, on ne voit pas »

              Je pourrais exactement te dire la même chose. Mais comme tu ne souhaite pas vraiment lire ce que j’ai écrit ; j’en prend acte.

              « Il n’y a pas de diversité des langues au primaire, faute de choix organisé. »

              Dans les textes le choix est possible, si les parents ne font pas la demande d’une autre langue que l’anglais, c’est sûr pas de choix, c’est donc bien les parents qui imposent la langue anglaise

              « Actuellement, dans l’immense majorité des cas, c’est anglais imposé, hormis quelques îlots d’allemand souvent près de la frontière, ou alors la langue régionale selon dispo, tout ça dans la plus grande confusion. »

              Confusion oui, c’est le coté agréable de l’éduc nationale. Mais imposé aussi par les parents. La plus part des parents que j’ai rencontrés veulent anglais en première langue.

               « Coller des bambins à l’anglais alors qu’on se plaint du faible niveau des élèves en français à l’entrée en 6e, ce n’est pas rationnel. »

              c’est surtout deux choses différentes


              « Bien sûr que des parents ont protesté ici ou là (par exemple dans l’Académie de Montpellier pour le manque d’espagnol en 6e et 5e au collège), »

              La question c’est comment ont’ils protester si c’est simplement quatre parents pour que le gamin fasse italien, c’est sûr. On va pas ouvrir une classe. Chez les parents qui protestent, j’ai vu q’une seule fois une statistique démontrant qu’il était possible d’ouvrir une classe. les autres protestations n’avaient aucune argumentation

              « Pourquoi la liberté de choix fait-elle si peur ? Si l’anglais est si indispensable, les parents feront donc le bon choix pour l’Avenir de leurs enfants. »

              Elle ne fait pas peur, puisque c’est les parents ( dans leur très grande majorité) qui choisissent puisqu’ils l’écrivent ou ne protestent pas.

            • Krokodilo Krokodilo 7 avril 2011 16:50

              "Dans les textes le choix est possible, si les parents ne font pas la demande d’une autre langue que l’anglais, c’est sûr pas de choix, c’est donc bien les parents qui imposent la langue anglaise« 
              Les textes c’est une chose, la pratique une autre. Comment peut-on nier la réalité à ce point ? Ou il y a un choix, ou il n’y en a pas. Quand tu vas au marché, il n’y a pas une pancarte »légumes", tu n’as pas à demander ce qui est disponible, on te le montre. 
              Rendre les parents responsables de ce qui est planifié, c’est fort ! le socle commun de connaissances (duquel l’anglais a été retiré in extremis), c’ets les parents ? La réforme des langues au primaire et l’incroyable pagaille qui a suivi, c’est les parents ? ce comité récent, c’est les parents ?

              Les parents sont malheureusement eux aussi victimes de l’endoctrinement européen, des études bidons sur l’apprentissage précoce qui rend intelligent, fait repousser les cheveux. Quand bien même 80% des parents seraient d’accord avec cette politique, doit-on condamner les 20% restants à suivre le mouvement ? En un mot, l’anglais est-il devenu une matière obligatoire en LV1 ? Halte à l’hypocrisie !

              Reste que si les choses sont aussi simples, un tel comité était inutile et constitue un gaspillage de fonds publics : il suffisait de décréter l’anglais obligatoire dès le biberon - au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat et des enfants. Pourquoi fait-on au contraire cela en douce, en s’abritant derriière la diversité linguistique ? Moins il y a de diversité linguistique dans nos écoles, plus on en parle !


            • Hermes Hermes 7 avril 2011 17:16

              « Les textes c’est une chose, la pratique une autre. Comment peut-on nier la réalité à ce point ? »

              Faudrais déjà que tu les aient lu ces textes

              « Ou il y a un choix, ou il n’y en a pas. Quand tu vas au marché, il n’y a pas une pancarte »légumes« , tu n’as pas à demander ce qui est disponible, on te le montre. »

              Argument idiot. je demande toujours ce qui est disponible, car je ne vois pas forcément tout


              « Rendre les parents responsables de ce qui est planifié, c’est fort ! le socle commun de connaissances (duquel l’anglais a été retiré in extremis), c’ets les parents ? La réforme des langues au primaire et l’incroyable pagaille qui a suivi, c’est les parents ? ce comité récent, c’est les parents ? »

              Oui c’est les parents en ne manifestants pas leur DESACCORT ( c’est écrit assez gros).

              « Les parents sont malheureusement eux aussi victimes de l’endoctrinement européen, des études bidons sur l’apprentissage précoce qui rend intelligent, fait repousser les cheveux. Quand bien même 80% des parents seraient d’accord avec cette politique, doit-on condamner les 20% restants à suivre le mouvement ? En un mot, l’anglais est-il devenu une matière obligatoire en LV1 ? Halte à l’hypocrisie ! »

              On est en démocratie donc les 20% doivent suivrent, mais les 80% restants sont suffisament gentils pour leur permettre s’il sont en sufisament grand nombres pour faire une classe soit 8 élèves pour ouvrir une classe de langue. Et certains rectorats poussent le visse à 4 élèves minimum.

              « Reste que si les choses sont aussi simples, un tel comité était inutile et constitue un gaspillage de fonds publics : il suffisait de décréter l’anglais obligatoire dès le biberon - au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat et des enfants. Pourquoi fait-on au contraire cela en douce, en s’abritant derriière la diversité linguistique ? Moins il y a de diversité linguistique dans nos écoles, plus on en parle ! »

              C’est surtout que tu ne comprends rien à rien de ce qu’écrivent les gens. Plus on en parle, parce qu’une minorité parle très fort et qu’elle exècre la démocratie. On a tous le droit de donner son opinion, c’est la démocratie, mais c’est la majorité qui impose son opinion, c’est cela aussi la démocratie.


            • Krokodilo Krokodilo 7 avril 2011 17:24

              En somme, dans ma jeunesse, je vivais sans le savoir en dictature, car nous avions un choix de langues clairement proposé aux parents. Maintenant que je suis en démocratie, l’anglais est imposé (sans loi) : c’est clair !

              La démocratie, c’est aussi le débat parlementaire quand on veut introduire des changements aussi radicaux que de transformer une langue parmi d’autres en matière obligatoire, de la maternelle à l’université. Débat suivi d’un vote. Alors, oui, après vote d’une loi, on l’accepte.
              Encore que l’enseignement d’une matière en anglais soit anti-constitutionnel, et pourtant nombre de nos établissements supérieurs le pratiquent, ainsi que quelques sections européennes et internationales. On peut aussi citer la résistance civique (OGM, mais aussi pneus brûlés, routes bloquées) preuve que la démocratie n’est pas aussi simple que ça.


            • Krokodilo Krokodilo 7 avril 2011 17:27

              « Plus on en parle, parce qu’une minorité parle très fort et qu’elle exècre la démocratie »
              Je parlais de notre ministre dans sa lettre de mission et de nos dirigeants en général, qui en appellent souvent à la diversité linguistique et AUX langues, à l’enseignement DES langues, pour finalement renforcer l’anglais, et lui seul : ça s’appelle de l’hypocrisie, pas de la démocratie.


            • Hermes Hermes 7 avril 2011 20:56

              « En somme, dans ma jeunesse, je vivais sans le savoir en dictature, car nous avions un choix de langues clairement proposé aux parents. Maintenant que je suis en démocratie, l’anglais est imposé (sans loi) : c’est clair ! »

              Dans ma jeunesse de nombreux collèges n’avaient que anglais comme choix en LV1

              « La démocratie, c’est aussi le débat parlementaire quand on veut introduire des changements aussi radicaux que de transformer une langue parmi d’autres en matière obligatoire, de la maternelle à l’université. »

              L’anglais n’est pas une matière obligatoire, si des parents veulent autre choses ils peuvent proposés, 

               
              « Encore que l’enseignement d’une matière en anglais soit anti-constitutionnel, et pourtant nombre de nos établissements supérieurs le pratiquent, ainsi que quelques sections européennes et internationales. »

              C’est que tu n’a pas compris dans quel but cela est fait


            • Hermes Hermes 7 avril 2011 21:00

              « Je parlais de notre ministre dans sa lettre de mission et de nos dirigeants en général, qui en appellent souvent à la diversité linguistique et AUX langues, à l’enseignement DES langues, pour finalement renforcer l’anglais, et lui seul : ça s’appelle de l’hypocrisie, pas de la démocratie.  »


              L’idée actuelle est que l’anglais va devenir dans plus de 90% des écoles primaires LV1. L’idée étant que passer plus tot la LV1 devrait permettre dès l’entrée au collège à long terme la mise en place de la LV2. Et proposer en quatrième de collège la LV3. 

            • Krokodilo Krokodilo 7 avril 2011 18:44

              Intéressant aussi l’avis des profs eux-mêmes sur ce forum, avis quasi unanime que c’est du foutage de gueule. J’aime aussi ce commentaire :
              "Ce serait génial d’entendre un matin au réveil à la radio : les professeurs de LVE réclament l’arrêt de l’apprentissage des langues dès le primaire pour telle, telle, telle et telle raisons. Les spécialistes (linguistes, phoniatres, ...) les appuient.
              Tous pensent qu’il serait bien mieux que les enfants arrivent en 6° avec un excellent niveau de français oral et écrit qui est le seul garant d’un bon démarrage dans l’apprentissage rapide et raisonné d’une langue étrangère.« 

              Ou celui d’Agathe :
               »"à 4 ans on travaille les équations différentielles, à 5 on passe le diplôme de médecin généraliste pour combler le désert médical, à 6 on fait un stage d’ingénieur aéronautique qui valide les compétences pour être pilote de ligne.
              et ensuite on peut aller bosser au mac do à partir de 16 ... cool !«  »

              Rappelons aussi le superbe titre de Marianne : « Et pourquoi pas le français ? »

              Oublié aussi de rappeler que Luc Chatel avait évoqué cette piste de l’anglais à 3 ans lors du dernier salon Expolangues, devant des profs et des linguistes. Avis unanime des présents : mauvaise idée (ils sont polis...)

              Il existe aussi des linguistes sensés (!), dont le Pr. Bibeau de Montréal qui rappelle la conclusion d’une vaste étude de l’Unesco vers 1953 : les élèves apprennent plus vite une langue seconde au collège qu’au primaire. Inutilité totale du début au primaire. il suggère aussi un simple programme d’initiation aux langues (donc sur le modèle d’Evlang évoqué ci-dessus).

              Autre linguiste sensé : F. Grosjean :
              "En fait, ces avantages et inconvénients ont très peu à voir avec le bilinguisme en tant que tel ; ils sont plutôt dus à la situation psychosociale dans laquelle se trouvent les différents bilingues."

              Enfin une bonne nouvelle : tous les pédagogues et linguistes ne sont pas atteints par les délires initiés par l’UE !


              • Hermes Hermes 7 avril 2011 21:29

                http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/01/25/01016-20110125ARTFIG00771-le-casse-tete-de-l-anglais-en-maternelle.php 


                Heureusement que certains idées de ministres ne peuvent être réellement appliqués. La connerie humaine existe partout. Mais bon l’idée de faire des comptines en maternelle pour l’oreille. Le CP pour la langue maternelle à l’écrit et lecture. ET en CE1 le début d’une seconde langue, c’est pas la mort quand même.

              • Hermes Hermes 8 avril 2011 09:04

                « Il existe aussi des linguistes sensés (!), dont le Pr. Bibeau de Montréal qui rappelle la conclusion d’une vaste étude de l’Unesco vers 1953 : les élèves apprennent plus vite une langue seconde au collège qu’au primaire. Inutilité totale du début au primaire. il suggère aussi un simple programme d’initiation aux langues (donc sur le modèle d’Evlang évoqué ci-dessus). »

                J’avais lu un truc de ce genre, chez un autre linguiste. C’est surtout la façon d’apprendre qui joue. Il disait que la structure de phrase se faisait mieux à partir de 12 ans. Mais qu’il était bien de commencer avant pour acquérir le son et certain vocabulaire par le jeu.

                « Autre linguiste sensé : F. Grosjean :
                 »En fait, ces avantages et inconvénients ont très peu à voir avec le bilinguisme en tant que tel ; ils sont plutôt dus à la situation psychosociale dans laquelle se trouvent les différents bilingues.«  »

                Une phrase qui ne veut absolument dire. Donc je suis aller voir dans le contexte de l’article. Au passe notre linguiste donne une définition du bilinguisme intéressante et qui se rapproche plus de celle que veut notre gouvernement.


              • Vojo 11 avril 2011 17:46

                Cette insistance à vouloir imposer une langue vernaculaire pour jouer un rôle de langue véhiculaire est consternante, surtout lorsque l’on sait ce qui suit.

                En 09/ 2005, le Haut Conseil de l’ évaluation de l’école Français a demandé François Grin, professeur d’économie à l’école de traduction et d’interprétation de l’Université de Genève, un rapport sur le thème : « l’enseignement des langues étrangères comme politique publique », s’agissant de savoir quelle serait la meilleure solution pour résoudre le problème de la communication en Europe et pour quelles raisons : cf http://en.nitobe.info/ar/kampanjoj/grin-raporto.php

                Après une analyse très pragmatique, comme cela n’avait jamais été fait auparavant, traitant trois scénarios possibles, ce rapport conclut que l’enseignement de l’ espéranto est celui qui répondrait le mieux en termes d’efficacité, d’équité et d’économie.

                On ne peut pas parler crédiblement et utilement à propos de l’enseignement des langues étrangères sans avoir lu ce rapport. ...Afin d’éviter tout débat improductif car basé sur des sentiments, où l’un trouve la bouteille à demi pleine et l’autre, à demi vide.

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