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Crise sanitaire. Mépris des enseignants

La réforme du collège (2016) met les enseignants au bord du gouffre

Crise sanitaire. Mépris des enseignants

Lisant ou entendant, de toutes parts, des témoignages émouvants de collègues jeunes mais aussi souvent très expérimentés soudain pris d'un malaise physique irrépressible face à la réforme du collège à tel point qu'il ne peuvent littéralement plus enseigner, je me demande si l'administration -et notamment la médecine du travail, si tant est qu'il y en ait véritablement une pour nous- a réellement pris la mesure de ce qui risque de se passer.

Je pense que beaucoup de collègues ne vont simplement plus pouvoir car ils ne veulent plus s'adapter ou faire semblant.

S'adapter, dans certains cas où le "milieu" est mortifère, quand l'absurde et l'inutile sont la règle, quand le sens est perdu et l'humain avec, n'est pas un signe de santé psychique, bien au contraire. Ceux qui sentent la dépression les guetter, qui voient un gouffre s'ouvrir sous eux, sont peut-être les meilleurs d'entre nous : tout en eux se cabre contre l'insupportable. Je les comprends.

On peut résister et se révolter si le corps suit, si la santé est bonne, si le sommeil (tellement fondamental dans notre métier) est réparateur, si l'on parvient à ne pas ruminer la catastrophe.

Or il n'y a pas que les littéraires qui soient écœurés ou les latinistes, subitement dépossédés de leur enseignement, mais simplement tout ceux qui prennent à cœur leur métier et à qui le seul mot de "compétence" donne la nausée.

Je trouve qu'il n'y a pas assez d'articles de journaux qui fassent état de ce désespoir, relayent cet abattement, très inquiétant dans un contexte où la crise du recrutement s'annonce carabinée. "La misère du monde" de Bourdieu collectait des témoignages de travailleurs en souffrance. Il faudrait aussi compiler nos témoignages. Le vécu professionnel de l'enseignant concerne de près la République.

La "gestion des ressources humaines" dans l'E.N. est proprement CALAMITEUSE et irresponsable. Je pense qu'on a affaire à un processus sans sujet, sans contrôle global réel, tant il est clair que l'on va dans le mur. Le management par le harcèlement a montré, dans l'entreprise privée-et parfois publique-, comment il menait cette dernière à sa perte en détruisant ...ceux qui la font tourner.

CLD (congé longue durée) CLM (congé longue maladie) disponibilité, retraite anticipée, temps partiels pour raisons thérapeutiques, absences intermittentes, on peut prévoir que les médecins des rectorats vont être très sollicités par des enseignants à bout.

On aimerait connaître d'ailleurs les chiffres (car ils doivent parler) pour que les syndicats les répercutent. Aucun des dispositifs de reconversion promis naguère n'ont été véritablement mis en place. La cessation progressive d'activité qui existait il n'y a pas si longtemps n'existe plus : elle permettait à partir de 55 ans si l'on s'engageait à s’arrêter à 60 de travailler à 50 % en étant payé 80% de son salaire. Ce n'était pas un luxe mais une nécessité pour beaucoup.

Personne ne semble désormais plus concevoir la spécificité de notre travail. Une heure face aux "nouveaux publics", même livrés à eux-même selon la recette pédagogiste inepte (on me dirait que mon "face à" trahit un adepte du "cours frontal") nécessite une très haute implication physique et psychique. Une heure de cours, quand bien même on ferait abstraction des préparations et des corrections, représente bien plus en terme d'investissement intellectuel, émotionnel, physique, qu'une heure de bureau.

Il y a des vérités qu'il ne faut pas se contenter de faire comprendre mais qu'il faut surtout faire sentir : il faudrait que les politiques reviennent enseigner dix-huit heures on verrait s'ils tiennent une semaine...

Les experts fous qui font les réformes n'ont toujours pas compris que la santé physique et psychique de l'enseignant était AUSSI importante que celle des élèves, que l'humeur ou le moral du professeur était un ingrédient absolument essentiel pour préserver la qualité de l'enseignement et du rapport professeur élèves.

Comme en montagne, il y a une corde qui relie l'élève au professeur. Le sort des uns est lié à celui des autres. Je suis persuadé qu'un professeur malheureux, mal dans son métier, ne pourra jamais obtenir des élèves qu'ils apprennent et peut-être bien qu'une part de son malheur ou de son mal être se communiquera.

Sans plaisir à enseigner, il n'y aura plus d'enseignement. Que le réformateur et le politique notent ceci en gros au dessus de leur cheminée.

Sans plaisir et désir, l'élève ne va pas loin : c'est la même chose pour son enseignant.

S'en prendre au bonheur d'enseigner, alors que 80 % de la profession rejette #college2016 est, à mots pesés, criminel et stupide.

Mettre "l'élève au centre" ne peut que vouloir dire mettre l'humain au centre.

Il faut en urgence absolue rapatrier dans ce centre le professeur. Rien ne se fera sans lui. Autant que l'élève l'enseignant a besoin de respect et de considération de sa hiérarchie au lieu de mépris et de piétinement.

Mépriser l'enseignant c'est mépriser son élève.

Les conditions matérielles et morales d'exercice du métier ne cessent de se dégrader depuis trente ans, tuant les vocations, décourageant ceux qui sont déjà engagés dans la carrière.

Alors que des soins et des égards, mais oui, devraient être dispensés aux enseignants (une éthique du "care" devrait concerner prioritairement tous les acteurs de terrain, avant que tout le monde n'abandonne ce terrain...) on assiste, au contraire, à des agressions permanentes de l'institution et un refus total du dialogue avec la seule expertise qui vaille : celle du terrain.

Non seulement il se pourrait qu'on aille vers une véritable crise sanitaire propre à l'E.N (Selon l'OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité), non seulement la crise du recrutement va s'aggraver, mais les élèves, rejetés de facto avec leurs professeurs bien loin du fameux "centre", feront lourdement les frais de ce "management" délirant.


Antoine Desjardins, enseignant, Comité Orwell, collectif Condorcet, contributeur à Figarovox et Causeur


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49 réactions à cet article    


  • Perceval Perceval 21 octobre 2016 08:48

    C’est une évidence (qui m’a fait quitter la maison après 25 ans d’enseignement) l’EN va dans le mur avec son million d’enseignant. Aller à l’école aujourd’hui est devenu toxique pour les enfants (une majorité d’entre eux n’éprouve aucun plaisir pour s’y retrouver et ceux qui aiment l"école y retrouvent surtout leurs copains-copines) mais aussi pour les adultes qui fréquentent un univers à la fois déprimant, a-culturel, violent et médiocre.
    En fait l’EN a recréé (sans le vouloir sans doute) toute la bassesse et la médiocrité des démocraties populaires quand le peuple était écrasé par un système prétendument à son service.
    Il y a selon moi trois issues à cette situation devenue infernale (1/3 au moins des enseignants malades d’enseigner dans cette boîte)

    1) cesser de faire croire qu’on peut encore enseigner à l’EN pendant 40 années. La durée de vie moyenne d’un enseignant est de 10 ans environ, qu’on fasse des contrats de 10 ans aux personnels avec des portes de sortie vers d’autres fonctions publiques ou le privé

    2) restaurer la discipline et l’émulation en ré-introduisant l’apprentissage à 14 ans (avec des passerelles pour rejoindre le système scolaire après un apprentissage)

    3) décentraliser l’école avec de vraies équipes éducatives qui réaliseraient le programme dont elles ont besoin pour faire progresser les enfants.

    ...


    • Alren Alren 21 octobre 2016 19:04

      @Perceval

      l’EN va dans le mur avec son million d’enseignants


      Ce n’est parce qu’il y a un million d’enseignants que l’Éducation nationale va dans le mur !

      Ce nombre est proportionné aux besoins, en fonction du nombre d’élèves.

      Et si l’enseignement était entièrement privatisé comme en rêve les ballots de droite, il en faudrait autant sinon plus du fait que les conditions qu’acceptent les enseignants encore idéalistes du service public, ne l’accepteraient pas ceux qui travailleraient sous la surveillance d’une commission diocésaine ou d’un représentant d’une société privée à but lucratif !!!


      L’auteur de l’article a raison : la santé et l’envie d’enseigner des enseignants à tous les échelons (y compris du supérieur alors que c’est aussi important qu’au collège) sont déterminantes.

      J’ajouterai que la personnalité de l’enseignant coiffe ces deux exigences. Les meilleurs enseignants ont une forte personnalité.

      Je fais mienne cette maxime dont j’ai oublié le nom de l’auteur : « On n’enseigne pas ce que l’on veut, on n’enseigne pas ce que l’on peut, on enseigne ce que l’on est. »

      Or la hiérarchie de l’EN n’aime pas les enseignants à forte personnalité (et intelligence) qui relèguent ses serviteurs dociles à ce qu’ils sont : des mouches du coche.

      Toutes les réformes, que je qualifierai de perverses, vont sûrement réussir à atteindre ce but : tarir le recrutement de fortes personnalités pour enseigner, car, bien entendu, ces personnes n’accepteront pas d’être réduits au rang de moutons dociles et sciemment malmenés.


    • quijote 21 octobre 2016 22:36

      @Alren

      Je souscris tout-à-fait à vos diverses remarques, en particulier les dernières.


    • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 10:29

      @Alren
      J’approuve aussi pleinement votre intervention.


    • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 15:35

      @tab
      Le nombre d’enseignants n’est donc pas suffisants ou alors il y a des enseignants sans poste, ce qui me semblerait étonnant.
      Étonnant certes ! Je ne connais pas la situation actuelle, mais je peux vous dire que dans les années 70-80 le cas était fréquent (décharges, stages de toutes sortes, délégations, emplois dans l’administration centrale dans les diverses directions et sous-directions du Ministère, etc. etc.).
      Ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui la plupart des postes mis aux concours ne sont pas pourvus faute de candidats. On baisse donc les exigences en conséquence mais cela ne suffit pas encore. La profession n’attire plus grand monde.


    • quijote 22 octobre 2016 18:37

      @Abou Antoun

      Ce qui dans un contexte de chômage de masse ne laisse pas d’interpeller : comment se fait-il qu’une situation aussi « privilégiée » et somme toute accessible ( une fois le niveau requis atteint, il suffit de se présenter au concours et d’être dans les meilleurs ) ne fasse pas « le plein » ?


    • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 20:20

      @quijote
      La condition de professeur a toujours été accessible avec une règle du jeu simple et connue que vous rappelez.
      Donc toute personne intéressée par les avantages mirifiques que cette profession procure, peut suivre la filière et passer les concours.
      Qui en est incapable (les plus anti-profs sont généralement les profs ratés), et ne veut pas se dévaloriser, doit se dire que les choses ne sont pas simples et que ceux qui ont réussi sont méritants.
      Mais actuellement la situation est un peu différente. on est prêt à donner le titre de professeur et les avantages qui vont avec un peu à n’importe qui pourvu qu’il fasse acte de candidature. Mais justement on a un problème de vocations. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce une situation si enviable ?
      Rapport de Jury CAPES maths 2016
       


    • quijote 22 octobre 2016 20:40

      @Abou Antoun

      Eh oui...


    • quijote 21 octobre 2016 11:07

      Bon papier. Un des drames de ce métier est que les gens croient savoir ce que c’est que d’être face à une classe parce qu’ils ont deux ou trois enfants à la maison. D’où les sempiternelles conneries que l’on entend ou lit à longueur de forum. Je prétends qu’on ne peut savoir ce qu’est ce métier qu’en le pratiquant effectivement et suffisamment longtemps.

      Il faut aussi dire que les campagnes de presse initiées au début des années 80 ( enseignants = paresseux, privilégiés, etc ) ont globalement tout-à-fait bien fonctionné et ont été mises à profit par le ministère et nos élites pour imposer tout un tas de réformes plus ou moins funestes qui ont abouti aux formidables résultats que nous pouvons constater pour nos élèves français dans les études Pisa. Oui, je sais que ces fameuses études sont loin d’être exemptes de défauts mais tout de même... Qui ne s’est pas rendu compte du naufrage organisé qu’ont souffert des notions aussi fondamentales que l’orthographe, la grammaire et la conjugaison ? Aujourd’hui, un élève capable au lycée de distinguer à peu près sans faute un infinitif d’un participe passé ( chanter / chanté ) est un petit génie. Et je ne parlerai pas du subjonctif pour rester poli...

      Ces sabordages divers et variés organisés par les génies de l’inspection ( d’aucuns disent au sein des loges de nos « amis » francs-maçons, je n’ose y croire ) l’ont été au titre de la nécessaire égalité qu’il fallait imposer entre les élèves des différentes classes sociales. Aaah, l’égalité... Qui aurait le front de s’opposer à si beau et si juste objectif ?

      Moi. Et d’autres. Qui nous sommes rendus compte que depuis ces réformes, les écarts n’ont cessé de se creuser entre enfants des classes populaires et enfants des classes moyennes. Ni plus ni moins que l’effet opposé de celui que nos génies des loges et de l’inspection prétendaient atteindre... Pourquoi ? Très simple : plus vous baissez le niveau d’exigence scolaire, plus le niveau socio-culturel des parents devient prégnant dans les résultats des enfants. En conséquence, là où il y a 25 ans, grâce aux exigences alors en vigueur, qui permettaient à ceux des enfants des classes populaires qui le pouvaient d’atteindre les grandes écoles, ces derniers représentaient 20 à 25% des effectifs desdites grandes écoles. Aujourd’hui ? Moins de 5%...

      C’est pas grave : ça fait plus de places pour les enfants des inspecteurs et des francs-maçons. Des génies, je vous dis !


      • Aristide Aristide 21 octobre 2016 12:08

        @quijote

        Je prétends qu’on ne peut savoir ce qu’est ce métier qu’en le pratiquant effectivement et suffisamment longtemps.


        Serait-ce donc que l’enseignant auteur de l’article puissent lui porter un jugement sur des métiers de bureau comme il dit. Allons, cette manière de retoquer tout argument au seul prétexte que l’on n’est pas un ancien dans le métier est assez habile pour interdire tout jugement, toute remarque qui déplairait à l’enseignant devenu inattaquable.

        Je ne partage rien avec ceux qui déblatèrent ici ou là sur les enseignants, les vacances, les « jamais sorti d’école », les privilégiés, ... Mais alors, entendre que ce métier ne serait critiquable que par ses pairs est un tantinet incohérent.

        C’est pas grave : ça fait plus de places pour les enfants des inspecteurs et des francs-maçons. Des génies, je vous dis !

        Vous donnez des chiffres qui ne sont pas les bons, s’il y a eu une légère baisse de la proportion d’étudiants d’origine « populaire », plus précisément employés et ouvriers, elle n’est en aucun cas ce que vous avez écrit. Elle stagne autour d’un plafond de verre de 12 % alors que dans la population totale elle représente 60 %. C’est déjà assez inégalitaire pour ne pas en rajouter ;

        Mais peut être connaissez vous la catégorie sociale sur représentée à tous les stades de l’enseignement supérieur. Les riches ? Les cadres supérieurs ? Ouais ... mais les plus mieux dans ces catégories ? Et bien ce sont les enseignants.

        Ce n’est pas un reproche mais la démonstration éclatante de l’importance du milieu familial, de l’accompagnement à l’extérieur de l’école. Remettant à sa vraie place la part de responsabilité qui tient à l’institution même de l’EN. 


      • quijote 21 octobre 2016 13:06

        @Aristide

        Erreur, je n’interdis rien. Mais je prétends que, de même que pour pouvoir parler précisément du métier de boulanger, il me semble qu’il vaut mieux l’être, eh bien pour pouvoir parler précisément du métier d’enseignant, il me semble qu’il vaut mieux l’être ou l’avoir été. Car en parler uniquement depuis un point de vue extérieur, c’est simplement méconnaître la réalité du vécu, excusez du peu... D’où la remarque que je me fais souvent à la lecture d’opinions sur le sujet ( et il y en a infiniment plus que sur le métier de boulanger... ) : mais de qui parlent ces gens ? Ni de moi, ni de mes collègues en tout cas.
        Il est possible que je me sois trompé dans les chiffres. Donnez-moi donc les références des vôtres. Oui, je suis un peu méfiant : les derniers statistiques que j’ai lues à ce sujet ( incapable de dire où, j’avoue ) donnaient effectivement moins de 5%. Quoi qu’il en soit, comme vous avez l’honnêteté de le reconnaître, le fond de mon raisonnement n’est en rien remis en cause. A plus forte raison lorsque vous concluez votre commentaire très exactement de la même façon que moi.
        A savoir que le milieu socioculturel dans lequel baignent les enfants est d’autant plus prégnant que l’institution se révèle moins exigeante avec eux. D’où le tragique des décisions que j’ai évoquées dans mon premier commentaire, parfaitement contre productives.


      • Aristide Aristide 21 octobre 2016 16:25

        @quijote


        Si les opinions sur le metier de boulanger sont beaucoup moins fréquentes, peut être faut-il envisager que les « gens » sont plus attentifs à qui ils confient une part de l’éducation de leurs enfants qu’à la qualité du pain qu’ils consomment. Il me semble aussi que la seule vision du maître, du professeur est aussi une part bien imparfaite de LA réalité du métier. Il me semble que les enfants et les parents ont aussi une vision aussi imparfaite mais basée aussi sur le réel. Maintenant si vous n’admettez que cette vision comme étant la seule digne pour pouvoir débattre de l’éducation de nos enfants ....

        Sur les chiffres que vous avez annoncés, je suppose que les moyens modernes vous ont permis de les vérifier avant de les asséner, là il ne s’agissait pas d’un détail ou d’un vécu quelconque mais de la « réalité statistique ». Une petite recherche chez notre ami google vous permettra peut être de constater vos erreurs à la lecture d’un rapport de l’INSEE, de rapports du Sénat ou de documents divers venant des grandes écoles elles mêmes. Votre 5% et des poussières concerne les ouvriers, les employés sont au même niveau, ce qui fait autour de 10 à 12 % pour ce que l’on nomme les classes populaires : employés et ouvriers, sans les agriculteurs d’ailleurs.

        Maintenant on peut toujours désigner la fabrique de crétins, l’inutilité des diplômes, l’absence de respect des règles d’orthographe (*), la baisse du niveau MOYEN, la violence et l’incivilité... Ce message n’atteint vraiment que les classes populaires qui ne voient plus en l’école une possibilité, une chance, une opportunité. Alors, seules les classes privilégiées, enseignants compris, savent que le diplôme est le plus sur rempart au chomage, que la formation imparfaite constitue un avantage dans la recherche d’un emploi, enfin que l’école est imparfaite, sans garantie, enfin tous les défauts qu’on lui prête souvent injustement, mais qu’elle constitue tout de même une bonne préparation à la vie.

        (*) Indiscutable, mais pensez vous que ces étudiants ne disposent pas de compétences autres ? 






      • Virrrr (---.---.13.38) 21 octobre 2016 19:39

        @quijote

        "plus vous baissez le niveau d’exigence scolaire, plus le niveau socio-culturel des parents devient prégnant dans les résultats des enfants. « 
        Exactement !!
        De mon temps de collégienne, j’avais 31 heures de cours en 4ème et 3ème (à la fin des années 80) contre 26 heures aujourd’hui : chercher l’erreur.
        De nos jours, les collégiens sont dehors à 16h00 puis souvent seuls à la maison ( alors qu’à mon époque on y était »coincés" jusqu’à 17h00 !)
        C’est donc trop souvent aujourd’hui oisiveté régressive et du pain béni pour les déplorables, lamentables, pitoyables émissions de téléréalité ou de Cyril Hanouna à partir de 17h00...


      • quijote 21 octobre 2016 22:30

        @Aristide

        Je prétends juste qu’on ne se mette pas à notre place quand on n’y est pas. Et donc, je n’ai pas de problème avec le fait qu’un élève parle de son expérience d’élève. Ni avec le fait qu’un parent parle de son expérience de parent ou d’ancien élève.
        Je répète que les variations des statistiques que vous évoquez ne changent rien sur le fond de ce que j’avance : les réformes imposées par nos élites n’ont fait que réduire les chances des enfants des classes populaires quand leur but avoué était strictement le contraire. Échec massif donc, que ces mêmes gens veulent résoudre par plus... de la même chose.


      • Aristide Aristide 22 octobre 2016 10:43

        @quijote


        C’est bizarre que vous ne souhaitiez pas au début que l’on puisse émettre des critiques sur le métier sans être enseignant et maintenant demander assez justement de ne pas se mettre à votre place. Comme quoi, il est donc possible d’émettre un avis sur un métier que l’on connait autrement que par son exercice et son expérience. 

        Il est aussi étonnant que VOTRE statistique fausse n’entraîne chez vous aucune remise en cause, même marginale de vos conclusions. Je vous aide, comment peut on envisager que même dans le meilleur des mondes de l’éducation, le milieu et l’entourage ne soit aussi prégnant dans les résultats des enfants.

        S’il est un fait que l’EN ne peut résoudre les problèmes liés à la déshérence d’enfants laissés à eux mêmes, sans accompagnement, sans motivations, .. il est assez discutable d’en attribuer la seule responsabilité à une « l’elite franc maçonne » ou je ne sais qu’elle explication « complotiste ». Il me semble que l’EN ne peut faire de miracles, compenser les retards scolaires accumulés, le désintérêt de l’école entretenu par cette affirmation fausse sur la non utilité des diplomes.

        Ce que je sais c’est que tout le discours sur une école à l’agonie, ne fait que renforcer l’opinion négative à tort de ceux qui en auraient le plus besoin. Alors, continuons à dénoncer une violence généralisée sans en juger la mesure, à désigner une école devenue un lieu d’ignorance, d’incivilité, ... 

        Si j’étais un tantinet « complotiste », je sortirais la phrase qui tue, « A qui profite le crime ? ». En réponse le taux de réussite exceptionnel (vérifié depuis des décennies) des enfants d’enseignants pourrait donner une piste sérieuse. Mais je ne le suis pas ...

      • quijote 22 octobre 2016 14:53

        @Aristide

        Vous êtes obsédé, ma parole. Où ai-je dit que « je ne souhaitais pas que l’on puisse émettre des critiques sur le métier sans être enseignant » ? Voici ce que j’écris :

        "Un des drames de ce métier est que les gens croient savoir ce que c’est que d’être face à une classe parce qu’ils ont deux ou trois enfants à la maison. D’où les sempiternelles conneries que l’on entend ou lit à longueur de forum. Je prétends qu’on ne peut savoir ce qu’est ce métier qu’en le pratiquant effectivement et suffisamment longtemps.« 

        Je dis qu’on entend et lit beaucoup de conneries du simple fait que beaucoup de gens croient connaître ce métier. C’est mon avis ( »je prétends« ). Mais on a le droit de dire des conneries. Absolument. Je ne me prive pas moi-même, volontairement ou involontairement.

        Vous écrivez par ailleurs : »ll est aussi étonnant que VOTRE statistique fausse n’entraîne chez vous aucune remise en cause, même marginale de vos conclusions. Je vous aide, comment peut on envisager que même dans le meilleur des mondes de l’éducation, le milieu et l’entourage ne soit aussi prégnant dans les résultats des enfants.« 

        D’abord, je dois dire que j’apprécie beaucoup le petit ton de supériorité que vous adoptez. Beaucoup. Pour vous répondre sur un ton équivalent, je pourrais vous dire que vous êtes très sûr de vous pour quelqu’un qui affiche une orthographe d’un niveau, euh, très honorable... Si, si. Peu de fautes. Je vous aide :  »le milieu et l’entourage ne soient aussi prégnants« . N’hésitez pas vous-même à me signaler une faute que j’aurais faite. Je déteste ça.

        Ensuite, votre logique, qui consiste d’une part, à répéter à votre façon ( »Elle stagne autour d’un plafond de verre de 12 % alors que dans la population totale elle représente 60 %« ), exactement ce que je dis moi-même, tout en prétendant que vous dites autre chose est assez pénible. Si vous pensez que les multiples réformes de ces 25 dernières ont eu un effet bénéfique, ou, à tout le moins, aucun effet négatif sur le niveau des élèves, libre à vous. Mais de grâce, dites-le clairement... Pour ma part, je pense le contraire. Car, dans mon expérience personnelle, j’ai constaté le contraire.

        Vous écrivez : »Je vous aide, comment peut on envisager que même dans le meilleur des mondes de l’éducation, le milieu et l’entourage ne soit aussi prégnant dans les résultats des enfants.« 
        Je suis désolé : on ne comprend pas où vous voulez en venir. Votre phrase, telle que vous l’écrivez, N’A PAS UN SENS CLAIR ( car moi aussi je peux écrire en majuscules pour bien insister ). Que voulez-vous dire ?

        Par ailleurs, sans rapport direct avec le sujet, dites-moi, vos ailes de géant, là, elle ne vous gênent pas pour marcher ?

        Vous écrivez : » il est assez discutable d’en attribuer la seule responsabilité à une « l’elite franc maçonne » ou je ne sais qu’elle explication « complotiste« .
        Un, la responsabilité que j’attribue à » l’elite franc maçonne« ( selon vous, car moi, je n’ai rien écrit de semblable ), est celle d’avoir aggravé la situation. Je le maintiens. Mais votre susceptibilité à cet égard signifie-t-elle quelque chose ?

        Vous écrivez : »Si j’étais un tantinet « complotiste », je sortirais la phrase qui tue, « A qui profite le crime ? ». En réponse le taux de réussite exceptionnel (vérifié depuis des décennies) des enfants d’enseignants pourrait donner une piste sérieuse."

        La phrase qui tue ? Et vous tuez qui avec ça ? Pas moi, en tout cas... Ni les enseignants. Il est parfaitement vrai que leurs enfants d’enseignants tirent parti de l’aggravation générale que je dénonce. Mais ce ne sont pas les enseignants qui ont voulu cette aggravation ou qui en sont responsables. Me semble-t-il.

        Pour finir, une question aux collègues enseignants qui vont me lire. Avez-vous fait confiance à l’institution et aux méthodes préconisées par cette dernière pour que vos enfants apprennent à lire ? Ou bien avez-vous pris en charge, à l’ancienne et à la maison, cet apprentissage ?
        Merci de vos réponses.



      • non667 21 octobre 2016 11:57

        à ago vox
        Moyenne : 4.5/5  (2 votes) = résultat affiché sur cet article à 11h...
        voila ou mènent les maths modernes ! smiley
         smiley smiley smiley
        de mon temps avec 2 votes on aurait trouvé 0/% ou 50% ou 100% !

        à tous
        toutes les réformes vont toutes dans le sens de démolir la pédagogie qui s’était construite empiriquement depuis charlemagne dans le but de saboter l’e.n. sur ordre des instances supérieures avec la complicité des syndicats enseignants achetés 
         


        • Aristide Aristide 21 octobre 2016 12:16

          @non667


          Ancien prof de math ? Parce que là, c’est un sommet de ... je n’ose dire.

          Démonstration : 10 niveaux de notation ente 0,5 et 5 par pas de 0,5. Une note à 5, une note à 4, moyenne euhhhh ... 4 + 5 / 2 ... cela va, vous suivez ? ... soit 9 / 2 c’est bon encore ? .... résultat étonnant et sans maths moderne : 4,5. 

          Même en 1960, c’était le même résultat. Visiblement de votre temps ....



        • non667 21 octobre 2016 16:43

          @Aristide

          sauf que 3 étoiles donc 3 possibilités de notation sur 5
          0 ; 2,5 ; 5
          ce qui peut donner avec 2 notes  :
          (0+0) /2 =0
          (0+2,5) /2 =1,25
          (0+5)/2=2,5
          (2,5+5)/2=3,75
          (5+5)/2=5
           je ne voit pas de 4,5 dans les possibilités !
           je revendique la réussite du certificat d’étude primaire soit la résolution par le raisonnement arithmétique de trouver le moment et le lieu de croisement de 2 trains partant a des moments et des vitesses différentes !
           (ou le remplissage d’une baignoire qui fuit ).........
          on savait s’amuser à l’époque !


        • Aristide Aristide 21 octobre 2016 17:09

          @non667


          C’est cela le problème, vous ne voyez pas ...Je comprends la détresse des profs devant tant de ... Mais enfin, si vous ne souhaitez pas comprendre ce qu’est une moyenne et faire l’addition de deux notes. 

          Essayez de comprendre vous verrez,...Les notes possibles sont 0,5 - 1 - 1,5 - 2 - 2,5 - 3 - 3,5 - 4 - 4,5 - 5 étoiles. Si la premiere note est 5 la seconde 4, la moyenne est 4,5 ... compris ? 

          Vous votez FN je crois, ... ceci explique cela ...


        • Alren Alren 21 octobre 2016 18:46

          @Aristide

          Désolé Aristide mais le « pas » pour noter l’article est de 1 :

          Les notes possibles sont en effet de 1 ou 2 ou 3 ou 4 ou 5.

          Ceci précisé, vous avez raison : une note 5 et une note 4 cela fait une moyenne de 9/2 soit 4,5.

          Et non677 se ridiculise en confondant la note possible sur l’article et la note possible sur un commentaire qui est, elle, soit de une, soit de deux soit de trois étoiles.

          Mais dans ce cas encore, il se trompe, car si sur deux votes on a trois et deux étoiles, la moyenne est de 2,5 étoiles sur trois au maximum soit 83,33 % en valeur approchée.


        • non667 21 octobre 2016 19:29

          @Aristide
          autant pour moi !oups !

          ne me servant à l’arrache que des étoiles extrêmes pour les articles comme pour les commentaires je n’avait pas évalué que l’on pouvait couper les cheveux en 5 pour l’article et en 3 pour les coms !
           là étant le 2° a voter et ayant mis maxi j’ai été étonné de ne pas voir 5/5 de moyenne .

          effectivement je fais pareil pour voter aux élection je vote fn et met 0 au front ripoublicain
           de toute façon au 2° tour on en arrive là !
          les abstentionnistes qui laisse voter les autres à leur place savent après coup pour qui ils ont voté


        • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 10:41

          @non667
          Vous vous êtes trompé, certes. Mais vous restez un des rares lecteurs à vous poser la question de la cohérence du résultat affiché avec le mode d’appréciation. Je suis sûr que très peu de contributeurs se posent ces questions.
          Nous vivons dans un système où l’on fait mentir les chiffres en permanence et c’est très facile. Donc il faudrait à chaque fois qu’on publie des statistiques donner en même temps le protocole, c’est à dire la méthode utilisée pour recueillir les données ainsi que le traitement que l’on fait subir à ces données. Cependant cela ne serait pas d’une grande utilité dans la mesure où ce protocole ne serait sans doute pas lu attentivement pas plus qu’on ne lit attentivement la liste des effets secondaires ou des contre-indications des médicaments où les conditions de vente des contrats d’assurance.


        • non667 23 octobre 2016 14:44

          @Abou Antoun

          Nous vivons dans un système où l’on fait mentir les chiffres en permanence e......

          tout à fait ! je trouve que l’ancien classement et l’ancienne notation (il y a ou2 ans ) était mieux . pourquoi ce changement ? volonté d’enfumer ?


        • velosolex velosolex 21 octobre 2016 19:39

          « L’élève au centre »..J’espère que vous ne faites pas semblant de croire à cette ânerie, tout de même...Je veux pas être cruel et bien compatir, mais l’éducation nationale c’est le truc tout de même qui potentialise les inégalités sociales, aujourd’hui encore un peu plus qu’hier. 

          J’ai beaucoup de copains profs, des gens très bien, qui font sans aucun doute le mieux qu’ils peuvent. Mais parfois je les trouve à l’ouest, ne percevant pas trop la réalité sociale et environnementale, question boulot, du pays...C’est sûr qu’être enseignant à l’ile de Groix ou à Sarcelles ce n’est pas tout à fait la même chose, même si l’on est connecté dans les deux endroits, profs et éléves.
           Un fait, le système ne se réforme absolument pas, la culture des genres façon Belkacem étant la grande avancée, très discutable, d’obédience sectaire pour tout dire, tout comme cette demi journée de travail pédagogique. 
          Peut être qu’on devrait pas être prof toute sa vie, mais qui veut aller voir ailleurs.
           La réalité n’est pas terrible dans les services d’urgence où je travaillais. Déficit de personnel, vous savez jamais l’heure que vous sortez moulu, avec toute la détresse du monde. 
          Moi aussi j’aurai bien voulu changer parfois. Et puis je me disais que non, que c’était intéressant en fait une vraie chance. C’est ce qui me sauvait, la certitude d’être dans le réel et le vivant, pas le virtuel et le faux, la com, et toutes ces conneries de troisième type, qui vous font oublier que vous en êtes un. 
          Bien à vous et courage

          • quijote 21 octobre 2016 23:00

            f@velosolex

            Je ne sais pas exactement ce qu’est votre avis sur le principe de « l’élève au centre » car votre propos n’est pas très clair sur le sujet. Mon avis est que c’est une des plus belles âneries, pour reprendre votre mot, jamais invoquée dans le domaine de l’enseignement, voire de l’éducation. Car mettre l’élève au centre, c’est mettre l’enfant au centre. Et mettre l’enfant au centre, c’est mettre le désir de l’enfant au centre. Or, je vous garantis que le désir de l’enfant n’est pas d’apprendre l’orthographe, ni d’apprendre le théorème de Thalès ou les déclinaisons latines...
            L’idéal est, certes, d’utiliser le moteur du désir de l’enfant pour enseigner, mais c’est loin d’être toujours possible. Dans certains cas, oui. Dans un tas d’autres, non. Je crois personnellement davantage à l’effort et donc à la volonté. Sans prétendre, pour des raisons évidentes, que ce soit la voie exacte à suivre, on est obligé de reconnaître que ce sont les pays d’Asie du sud-est qui arrivent en tête dans les études Pisa. Tout leur système est fondé sur l’effort. Nos élèves occidentaux n’y résisteraient pas. Il n’en demeure pas moins que l’on reste parfois confondu devant le manque de volonté de nombre de nos élèves, qui veulent réussir, absolument, mais n’ont pas le courage de faire les efforts nécessaires. On a le sentiment que la « modernité » leur a retiré toute colonne vertébrale « mentale », si je puis m’exprimer ainsi. Pourquoi faire un effort quand je peux rester sans rien faire ?


          • velosolex velosolex 23 octobre 2016 00:58

            @quijote

            Je n’ai jamais cru à cette formule. Comme celle qu’on chante sur les agriculteurs : « Jardiniers de la France... » De grandes tirades de sous préfets aux champs pour faire plaisir aux professionnels, et masquer ce qu’on veut cacher. 
            Si l’enfant était vraiment au centre du système par exemple, nous n’aurions pas le rythme scolaire le plus débile au monde, avec le plus faible nombre de jours scolarisés, pour une durée journalière, elle, maximum...Il y a là une contradiction fragrante entre l’intention et le résultat.

            Désir de l’enfant ? Je préfère parler de ses potentialités, et elle sont capables de le potentialiser si on sait les mettre en relief, en élaborant un terreau assez fertile pour le rendre ouvert à la connaissance, et heureux sur le bancs de l’école. 

            Ce dernier mot étant de trop car ma conception de l’école est trop dynamique dans l’idéal pour le maintenir assis. Les écoles Montesorri ont perçu avec beaucoup d’avance et de finesse, le sens d’une pédagogie ouverte, ou tout fait sens et prétexte à l’unité la connaissance et à l’épanouissement de l’être, dans le groupe !
            Les pays nordiques ( pays occidental) le font maintenant avec beaucoup de bonheur. Rendez l’élève heureux, non stressé, et il apprendra. . 
            On fait avancer une classe, pas une élite, ou soit disant élite. Celle ci devant en France correspondre à un certain cahier des charges : Restituer le discours et la logique du maître. Conception peu susceptible de faire émerger une intelligence nouvelle, dynamique, adaptée à notre monde actuel, mais remarquable pour décourager une bonne moitié au moins de la classe, qui ne parvient pas à se formater aux paradigmes anciens.
            Pour être franc, les profs se disent de gauche mais se formatent souvent à de vieilles méthodes qui ont des lunes, et se recroquevillent, chevillés à un esprit de corps dés qu’ils sont attaqués, mettant en avant l’absence de moyens. 
            Vrai sans doute, comme dans la police à l’heure actuelle, mais les méthodes ne sont jamais évoquées ; même si l’on ne fait plus allusion maintenant à notre « meilleure école du monde »...Mais combien de gamins restent sur le bord de la route...( j’étais un de ceux là, mais dans les années 70, sortir à 16 ans de l’école n’était pas encore un handicap insurmontable, vous donnait la possibilité de reprendre plus tard, ou de monter par la promotion interne d’une entreprise. ..
            Voilà un élément qui ajoute encore au désespoir : Le fait que l’élève très vite aura une image très dégradée de lu-même et bien sûr de son avenir. Un crime à mon avis...
            Qu’importe la durée du parcours d’un élève, l’important est de le mettre en confiance, de le rendre heureux et de ne pas le décourager. Le moteur de la culture étant évidemment l’intérêt...Pourtant, même si je met en exergue la fameuse phrase « mais la majeure partie du corps enseignant est formidable », j’ai pu malheureusement m’apercevoir que rien n’avait parfois changé, ou plutôt avait même empiré depuis l’époque lointaine où j’étais cancre. ...J’ai frémi ainsi quand j’ai entendu l’instit de maternelle où était mon gamin, en grande section, me dire "je me fais fort de deviner quel gamin de 5 ans fera des études supérieures...Pas de chance sans doute, l’enseignante de la classe des petits était superbe de gentillesse et d’ouverture ...Certains ne devraient pas attendre 50 ans pour partir, et quitter un si beau métier s’ils n’ont pas la foi, et l’estime des gosses. ..
            Reste un mystère : Comment une telle enseignante avait elle pu être recrutée. Pourtant au niveau Master ?...Manifestement, cette grille ne reconnait pas la meilleure forme d’intelligence. 
            Alors bien sûr je ne conteste pas combien cela doit être difficile dans certains ghettos, ou l’éducation fait carrément rire. Une nouvelle barbarie moderne où je ne me hasarderais pas à donner des conseils, tout en me désolant. Car ce sont de gosses, des adultes en devenir, ceux du monde de demain. 

          • Osis Osis 22 octobre 2016 07:26



            Chaque semaine, c’est le bureau des pleurs .
            Quelle organisation !

            C’est d’une rare indécence quand on voit le niveau d’illettrisme qui monte, qui monte, qui monte...

            C’est d’une rare indécence quand on voit le niveau réel, avant trucage, du chômage ...

            C’est d’une rare indécence quand on voit la misère ronger notre société, remplir les Restos du cœur et vider les gamelles de la soupe populaire.

            Messieurs les Enseignants, par votre pouvoir de nuisance, vous avez les syndicats les plus puissants du pays...

            Qu’ils fassent autant pour nos enfants, pour l’éducation, pour votre métier qu’ils ne font pour votre confort et vous redeviendrez aussi crédibles respectés et respectables que vous l’étiez il y a quelques décennies.

            Messieurs les enseignants* vous me conjuguerez 30 fois le verbe « relativiser » ...

            (*uniquement ceux qui se plaignent)

             
             



            • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 10:47

              @Osis
              Messieurs les enseignants* vous me conjuguerez 30 fois le verbe « relativiser » ...
              Cette simple phrase semble confirmer votre totale méconnaissance du milieu.
              Voyez plutôt !
              Cela dit, s’il fallait interdire tout constat, toute doléance sous prétexte « qu’il y a pire »...


            • Osis Osis 22 octobre 2016 11:20

              @Abou Antoun

              « Cette simple phrase semble confirmer votre totale méconnaissance du milieu. »  


               
               
              Ceux qui n’ont plus rien à dire sur le fond, attaquent la forme ou la personne.
              Aussi classique que mesquin.

                
               


            • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 14:04

              @Osis
              Je n’attaque ni la personne (je ne vous connais pas) ni la forme mais bien le contenu.
              Vous avez sur le monde enseignant un préjugé : que c’est un univers d’hommes, et je pense que vous en avez bien d’autres, c’est ce que je veux mettre en relief. Votre commentaire n’est pas constructif parce qu’il est haineux, il n’est pas basé sur des faits mais sur une opinion sans doute héritée elle-même de votre vécu scolaire.


            • Osis Osis 22 octobre 2016 15:26

              @Abou Antoun
               

               
               
               
               
               


            • quijote 24 octobre 2016 16:56

              @Osis

              Il ne vous aura pas échappé que c’est le « bureau des pleurs » chez les policiers, les infirmières, au pôle emploi, chez les enseignants, à la poste, etc.
              Peut-être cela signifie-t-il quelque chose...


            • goc goc 22 octobre 2016 11:23

              @ l’auteur

              article moyen, et pour ma part, incompréhensible tant il y a de « points négatifs » sans aucun exemple, ni cas concrets.

              Alors vous pouvez pleurer sur votre sort, mais pour convaincre il faudrait être plus précis et surtout citer des cas, et expliquer en quoi ces points sont négatifs.

              Moi aussi, dans mon métier, je pourrait me plaindre d’être au bord du gouffre, même si ce n’est que parce que je n’arrive pas a trouver une carte SD chez mon commerçant. Tout le monde a des problèmes professionnels, certains sont très graves et d’autres sont futiles. Mais se plaindre en usant d’une dialectique compréhensible uniquement par les autres membres de sa profession, cela s’appelle du corporatisme.

              Et quand on sait ou mène le corporatisme et son argumentaire essentiellement égoïste et sectaire...

              bref je « moinsse » cet article


              • lloreen 22 octobre 2016 11:53

                J’ ai lu votre article avec grand intérêt.
                N’ évoluant pas dans ce milieu, je ne peux en parler que de loin. Ce que je trouve carrément calamiteux et qui n’ est pas semble t-il réservé au monde de l’ école- qui devrait être vraiment un endroit où il fait bon vivre parce que les enfants et leur éducation est ce qu’ il y a de plus précieux- c ’est le terme même de « ressource humaine ».
                Ce terme me fait bondir de dégoût. Depuis quand l’ humain est-il une « ressource ». Et comment peut-on accepter qu’ à d’ éducation nationale on se serve de termes qui devraient être bannis du vocabulaire ?

                J’ ai un profond respect pour la profession enseignante car c’ est par excellence celle qui devrait permettre de rehausser l’ humanisme nécessaire pour rendre ce monde meilleur.
                N’ étant pas naïve, j’ ai évidemment compris depuis longtemps que le monde de l’ école est le reflet de la société de consommation qui est elle même, inhumaine.
                J’ avais déjà commenté des articles de vos collègues sur Agoravox, en écrivant que je trouvais assez incompréhensible cette inertie des professeurs.
                Votre initiative est donc fort louable et votre article devrait être affiché en salle des professeurs. Peut-être vos collègues se mobiliseront-ils autrement qu’ aux côtés de syndicat dont on sait que le rôle se borne à celui d’ un thermomètre social pour que les élites puissent polir leur discours envers la profession sans évidemment remettre leurs réformes en question puisqu’ elles sont dictées par les mêmes aux ordres desquels les politiciens se trouvent.

                Je souhaite que votre collectif puisse mobiliser vos collègues car si le malaise est tel au sein de votre profession que vous le décrivez, la situation est effectivement invivable.
                Est-ce un hasard si une autre profession du service public, la police en l’occurence, est elle aussi grandement malmenée. Je ne le pense pas. C’ est révélateur de ce malaise social profond dû aux mesures dictées par la haute finance internationale qui a pris le dessus les nations et de leurs services publics pour les démembrer et les jeter en pâture aux investisseurs.

                La fonction enseignante tout comme la police, les autres professions et les individus ne trouveront de répit qu’ à partir du moment où ils auront compris que LE problème majeur est l’ escroquerie de la dette et la dictature des multinationales à laquelle se soumettent les politiciens qu’ ils se mobiliseront pour y mettre fin.

                Il existe depuis le 18 juin 2015 une initiative créée par des citoyens, baptisée le conseil national de transition de France qui oeuvre pour une France de la transition qui se mettra en place avec et sous le contrôle des citoyens.C ’est un des moyens aussi de sortir d’ une situation qui empoisonne les relations entre les individus entre eux, qui somme toute, sont les victimes de ce système infâme sous le contrôle exclusif d’ une poignée de malfaisants.

                Voici la vidéo du porte-parole du conseil national de transition de France.
                https://www.youtube.com/watch?v=jE5GjlRGto8

                Je souhaite bonne chance à votre collectif. Puisse t-il en inspirer d’ autres.


                • titi titi 22 octobre 2016 12:35

                  @l’auteur
                  Moi j’ai pratiqué 8 ans en tant que vacataire.

                  Les enseignants feraient bien d’aller faire un tour dans le monde réel...

                  Etre plus pragmatiques...et comme le demande un autre intervenant : relativiser...


                  • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 14:06

                    @titi
                    Moi j’ai pratiqué 8 ans en tant que vacataire.
                    Le statut de titulaire est plus confortable mais (en principe) il faut passer des concours.


                  • titi titi 22 octobre 2016 18:18

                    @Abou Antoun

                    Pour ma part si problème il y a ce n’est pas dans l’institution, mais bien au niveau des enseignants.


                  • Armelle Armelle 22 octobre 2016 19:28

                    @titi
                    Oui mais il semble difficile de reconnaître ce constat navrant, la remise en cause de soi ne peut exister dans un monde parallèle ou l’emploi et le salaire sont à caractère inconditionnel, par conséquent l’honnêteté intellectuelle n’en parlons même pas... c’est de la pure fiction


                  • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 20:23

                    @titi
                    mais bien au niveau des enseignants.
                    C’est sans doute pourquoi, pendant 8 longues années vous n’avez pu ou voulu engager le processus de titularisation.


                  • quijote 22 octobre 2016 20:28

                    @Armelle

                    N’hésitez-pas à vous présenter aux concours, ils sont ouverts à tous, pour peu qu’on ait le niveau requis. On a besoin de gens comme vous, qui êtes honnête intellectuellement.


                  • titi titi 22 octobre 2016 22:18

                    @Abou Antoun

                    « C’est sans doute pourquoi, pendant 8 longues années vous n’avez pu ou voulu engager le processus de titularisation »

                    Je vous rassure : je n’y aurai fait carrière pour rien au monde.
                    J’ai le souvenir des réunions de « département »... c’était d’un ridicule... absence total de bon sens.. instrumentalisation de l’institution à des fins idéologiques...

                    J’ai plein d’anecdotes. Francois Rollin les mettrait dans ses sketchs on dirait « il exagère ».


                  • Abou Antoun Abou Antoun 23 octobre 2016 17:14

                    @titi
                    Les enseignants feraient bien d’aller faire un tour dans le monde réel...
                    Qu’est-ce que le monde réel ?
                    Celui des employés de bureau, des conducteurs de bus, des mineurs de fond, des élus de la république, des dealers, des truands, des putes, des proxénètes, des bonnes sœurs, des curés ???
                    Il n’y a pas de monde réel chacun vit dans SON monde et soit imagine que le monde des autres est semblable au sien, soit fantasme complètement sur le monde des autres.
                    Pour ce qui concerne vos 8 années de souffrance à l’E.N. compliments pour votre persévérance, à moins que vous ne soyez un peu masochiste, moi j’aurais dégagé bien avant.


                  • titi titi 25 octobre 2016 13:58

                    @Abou Antoun

                    « Pour ce qui concerne vos 8 années de souffrance à l’E.N. compliments pour votre persévérance, à moins que vous ne soyez un peu masochiste, moi j’aurais dégagé bien avant »

                    C’était très, très bien payé... alors ca va !


                  • Dzan 22 octobre 2016 14:57

                    Ecolier des années 1950 à 1960, je hurle quand je vois les fotes d’ortografe, sur le franssé aproksimatiffe des fauromes. (sic)

                    J’ai retrouvé mon cahier de CM1 et l’ai prêté à des enseignants de mes amis, qui s’en sont servis comme référence.
                    Non point que je fusse un écolier hors du commun, mais pour montrer le niveau de cette époque.
                    J’ai vécu dans la campagne de la Charente profonde, où mes copains de classe étaient de famille de petits paysans, à la limite de la pauvreté.
                    Parmi ceux-ci, certains devinrent professeurs de Mathématique, de Français, psychiatres, avec des parents se saignant aux quatre veines., d’autres qui ne pouvaient payer, même avec les bourses, sont allés dans les usines du coin ( à 10 kilomètres), ont continué le métier de leurs parents.
                    C’était l’époque où , encore le Certificat d’Etudes, était encadré, accroché au mur.

                    Après le « certcoche » ( 14 ans) il y avait 3 ans d’apprentissage, au bout desquels, ou le patron vous embauchait, ou vous pouviez vous lancer vous-même.

                    En 1974, lors de la révolte des OS ( lire Ouvriers Spécialisés - de rien du tout d’ailleurs ), dans l’usine où je travaillais, la direction décida de faire passer des tests, afin de voir le niveau. Les machines à commandes numériques faisaient leur apparition.
                    J’ai vu des grands costauds de 23 ans, pleurer sur une division à 2 chiffres, et je ne parle pas de l’orthographe et de la grammaire.

                    Au fur et à mesure des années, tout s’est détérioré. Chaque ministre de l’Enseignement ( c’est aux parents d’éduquer) a marqué son territoire, comme les chiens qui pissent le long des réverbères.
                    L’abandon du B A BA, la méthode globale etc...

                    Je vois les enseignants que je connais, ne plus savoir où ils en sont. Parfois certains prennent une année sabbatique, quand ils ne laissent pas carrément le métier. D’autres à qui il ne reste que 2 ou 3 ans a faire, vont enseigner à reculons.

                    Je pense souvent à ma mère institutrice, fille de cultivateurs, sortie de l’EPS de Chasseneuil ( Charente) en 1936. Elle doit se retourner dans sa tombe.


                    • raymond 23 octobre 2016 19:28

                      bon on va faire simple, auteur qui ne réagit pas, causeur.fr (pourquoi pas disons ?) = -


                      • cosmic 23 octobre 2016 21:36

                        1-Malheureusement , la bureaucratie est un fléau qui touche bon nombre de professions et qui les vide de leur sens. ( https://www.google.com/amp/www.liberation.fr/amphtml/debats/2015/10/16/david -graeber-la-bureaucratie-permet-au-capitalisme-de-s-enrichir-sans-fin_1405575?client=firefox-b) 2- on a également l’impression qu il faut « occuper l enseignant » pour faire plaisir à tous les cons frustrés qui pensent que c est un métiers de planqués paresseux.


                        • alinea alinea 23 octobre 2016 23:30

                          ’La désobéissance, ça n’existe pas dans l’ E N ?


                          • Elliot Elliot 24 octobre 2016 13:03

                            Contributeur à Figarovox et Causeur ! 

                            Cela suffisait à éveiller ma méfiance et pourtant j’avais tort.
                            C’est un article bien charpenté, structuré sur le malaise des enseignants face à l’avalanche de réformes dont ils ne perçoivent pas trop l’utilité sinon les bonnes intentions dont l’enfer est, paraît-il, pavé.

                            A mon âge avancé, je n’ai connu que la forme de l’enseignement traditionnel, scolastique dont Renan disait méchamment qu’ " il est propre à fermer l’esprit à tout ce qui est délicat " , transmise à peine altérée du fond des âges.

                            Je mentirais si je disais que je m’en suis trouvé bien chaque jour où j’ai usé mes fonds de culotte sur mon banc, si parfois je ne comptais pas les heures en attendant d’échapper à l’ennui d’un dressage neuronal, cependant j’ai la faiblesse de penser que, de mes humanités gréco-latines, il m’est resté quelque chose.
                            J’ai connu des professeurs qui faisaient vivre l’Illiade ou l’Enéide , qui donnaient à ces récits épiques une vigueur propre à éveiller la rhétorique, des professeurs de français qui transmettaient l’amour des belles lettres et du « gai savoir « .

                            Je garde même un souvenir ému de l’opération de survie que représentaient pour moi les matières scientifiques.

                            C’était l’époque où on donnait la préférence aux esprits bien faits plutôt qu’aux têtes bien remplies, bref fort éloignée de l’utilitarisme triomphant aujourd’hui.

                            C’était aussi l’époque où il était inimaginable de rencontrer un enseignant ne maîtrisant pas l’orthographe ou la langue.

                            Sans doute fallait-il ouvrir l’école sur le monde mais pas au point de la laisser submerger par les fausses valeurs.

                            La société actuelle a besoin d’exécutants et pas d’esprits forts qui contestent leurs marionnettistes et on voit bien que, mesurée à cette aune, l’école remplit bien sa fonction de fabrique de crétins : il n’y a qu’à suivre les comportements électoraux pour se persuader de son efficacité ravageuse. 

                            Ceux qui partagent encore l’illusion que l’élite d’un pays est intellectuelle sont de doux rêveurs totalement déconnectés de la réalité, l’élite dans ce pays , elle fait du flouze, c’est son idéal, la Rollex à 50 ans, le clinquant et le toc que génère l’argent facile.

                            L’école est le reflet de la société et la dépression nerveuse frappe une partie de plus en plus importante de la population en mal d’exister ( puisque exister c’est se poser là dans sa flamboyante réussite ), elle ne se limite pas aux enseignants en butte aux accès de réformite aiguë. 

                             

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