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Accueil du site > Tribune Libre > Écosse : au temps des orphelins déportés

Écosse : au temps des orphelins déportés

Tout le monde connaît désormais le sort réservé en Grande-Bretagne et en Irlande aux « jeunes filles perdues », grâce notamment à deux films remarquables : The Magdalene Sisters et Philomena. Bien peu de gens ont en revanche entendu parler des « Homers », ces orphelins qui furent naguère déportés dans les îles Hébrides extérieures. Cette pratique a sévi en Écosse durant des décennies. Elle a perduré jusque dans les années 70...

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Black Houses sur l’île de Lewis et Harris

 

En Écosse comme partout ailleurs en Europe, les orphelins – garçons et filles – étaient autrefois recueillis dans des établissements qui leur étaient dédiés, le plus souvent depuis le 17e siècle. Tel était le cas en Grande-Bretagne. Là, sous la férule d’un chef d’établissement rigide, qu’il soit laïc ou religieux, les orphelins étaient soumis à une discipline de fer et devaient se contenter d’une alimentation sommaire, le plus souvent faite de potées aux choux ou de soupes aux légumes. En cas de manquement au règlement intérieur, les pensionnaires étaient sévèrement battus à coup de trique, avec une rigueur d’autant plus grande que la faute était lourde*. Mais tous parvenaient à s’habituer à ces conditions, tout à la fois spartiates et rudes, moyennant quelques larmes le soir dans leur lit pour les plus jeunes et les plus sensibles. Il est vrai que ces gamins n’avaient d’autre possibilité que de courber l’échine jusqu’au jour où ils franchiraient enfin les portes de l’orphelinat pour n’y plus revenir.

Pour la plupart, c’est vers l’apprentissage d’un métier que les pensionnaires iraient tôt ou tard, en espérant tomber sur un patron humain, point trop brutal et pas trop chiche sur la nourriture. Pour quelques-uns, mais surtout quelques-unes, c’était l’adoption qui les délivrait de cette vie austère. Encore fallait-il qu’ils fussent présentables lorsque des couples aisés en mal d’enfant se présentaient à l’orphelinat pour faire leur choix, contre un don significatif à l’Institution, après avoir pris rendez-vous avec le directeur. Garçons et filles étaient alors lavés, coiffés et vêtus des habits destinés aux fêtes religieuses pour faire bonne impression lors de l’inspection. Mis en présence des visiteurs, ils étaient observés sous toutes les coutures, après quoi leur musculature était palpée et, lèvres écartées, leur dentition examinée d’un œil inquisiteur, comme s’il s’agissait de bestiaux sur un champ de foire ou d’« indigènes » sur un marché d’esclaves.

Il arrivait toutefois que des pensionnaires, les catholiques, quittent l’établissement prématurément sans avoir été adoptés par les bourgeois d’Édimbourg ou de Glasgow. Les directeurs d’orphelinat voyaient en effet d’un mauvais œil ces garçons et ces filles qui n’appartenaient pas à l’Église anglicane. Dispensés des offices, les pensionnaires catholiques étaient contraints de rester durant toute la durée de ceux-ci hors de la chapelle, qu’il vente, pleuve ou neige. On n’était pas à une mesquinerie près ! Qu’à cela ne tienne, les prêtres romains étaient en mesure de sortir ces jeunes de l’Institution pour leur tracer un avenir dans un environnement catholique, et cela avec le soutien du directeur, trop content de voir s’éloigner ces suppôts de la papauté et peu désireux de savoir ce qu’il adviendrait d’eux. C’est ainsi que, de temps à autre, un prêtre venaient prendre en charge des enfants pour les conduire vers leur destin...  

À travers les immensités sauvages des Highlands, direction la côte nord-ouest de l’Écosse en train, sous la surveillance de convoyeuses mutiques en ample robe noire et cornette blanche. Arrivés dans un port inconnu d’eux, les enfants étaient confiés au patron d’un ferry, porteurs d’un pauvre bagage contenant leur maigre viatique, et munis d’un carton sur lequel était écrit un simple nom. Après une longue traversée dans les eaux souvent agitées du Minch, les orphelins débarquaient dans un autre port tout aussi inconnu d’eux. Tout juste savaient-ils qu’ils se trouvaient désormais dans les Hébrides extérieures, sur l’île de Lewis et Harris. Comme cela leur avait été demandé par les religieuses, une fois descendue la passerelle, les enfants passaient autour du cou la ficelle qui tenait le carton sur lequel était écrit ce mystérieux nom dont on ne leur avait rien dit. Après un temps plus ou moins long d’attente, une voiture venait les prendre en charge, parfois conduite par un autre prêtre...

 

Dépossédés de leur propre nom

Le voyage s’arrêtait rarement là, sur ces terres presbytériennes ou anglicanes : il se poursuivait vers le sud et les îles catholiques de North Uist, South Uist, Barra, voire Eriskay, ce bout du monde désolé à la pointe sud de l’archipel, parfois au prix d’une nouvelle brève traversée en bac. Les orphelins regardaient avec une appréhension croissante défiler les austères collines faites de roches nues, de sombres tourbières et de maigres landes où paissaient çà et là des brebis. De loin en loin, apparaissaient quelques modestes habitations exposées aux rudes assauts des dépressions atlantiques. Enfin, la voiture s’arrêtait devant l’une de ces blackhouses couvertes de chaume, plus rarement devant une maison de maître.

Là était le terminus du voyage : recueillis contre une dérisoire aide financière dans l’une de ces maisons par une famille d’accueil, les enfants découvraient ce qui serait leur foyer et leur vie jusqu’à l’âge adulte. Une vie rude et sans joie consacrée : pour les garçons, à l’exploitation des « lazy beds » – de pauvres terres amendées de sillons de goémon –, aux soins et à la tonte des brebis, à la récolte et au séchage de la tourbe ; pour les filles, aux activités ménagères et au filage de la laine destinée à la confection des pulls de tweed.

Le plus choquant aux yeux de ces gamins n’était pourtant pas là, dans cette existence de survie qu’ils n’avaient pas rêvée, mais dans la spoliation de leur identité. Tous devaient en effet abandonner leur propre nom pour prendre celui de leurs parents d’accueil. Seul était gardé le prénom, le plus souvent dans sa version gaélique. Quant à la langue, il fallait également qu’ils l’apprennent, et le plus rapidement possible, les ordres étant donnés en gaélique. Or, toute instruction non comprise se traduisait par une sanction, en général sous la forme de taloches, de coups de trique ou de repas au pain sec, comme à l’orphelinat.

En organisant la déportation de ces enfants dans les Hébrides extérieures, l’Église catholique d’Écosse n’avait évidemment pas pour but premier d’apporter une aide bon marché aux familles d’accueil. En réalité, les prêtres poursuivaient un double objectif : contribuer au peuplement de ces lointaines et isolées paroisses catholiques, et limiter les effets des mariages consanguins si fréquents dans ces rudes contrées. En agissant ainsi, les prélats n’hésitaient pas à tuer délibérément les rêves de ces orphelins en leur barrant presqu’à coup sûr la possibilité d’une éducation émancipatrice pouvant déboucher sur un futur métier à Édimbourg, Glasgow ou Aberdeen. On a nommé ces orphelins déportés les « Homers ». Des garçons et des filles dont les prêtres catholiques ont sciemment dévoyé le destin pour asseoir leur pouvoir sur quelques îles désolées.

Que sont devenus ces Homers ? Sont-ils restés dans les Hébrides, le corps courbé sur les tourbières ou les mains usées par le filage de la laine ? Ont-ils rejoint l’Écosse pour tenter leur chance en louant ici ou là leur dureté à la peine ? Ou bien sont-ils, à l’image de nombreux orphelins britanniques, allés tenter leur chance dans la lointaine Australie ? Sans doute un peu tout cela. Mais une chose est sûre : sans la pièce « Homers  » de l’écrivain et dramaturge Iain Finlay Macleod – né à Lewis –, personne ou presque, y compris en Écosse, n’aurait rien su de l’histoire de ces jeunes. Un autre homme de lettres a contribué à faire connaître le sort de ces orphelins : Peter May**. Dans son superbe roman « L’homme de Lewis », l’écrivain décrit le parcours de trois orphelins devenus des Homers, depuis leur entrée dans les murs de The Dean Residence*** à Édimbourg jusque dans les étendues désolées des Hébrides extérieures. 

 

J’ai moi-même connu cela dans un internat religieux en France. Je l’ai raconté dans un article intitulé Au bon vieux temps des châtiments corporels dans l’enseignement catholique.

** On doit à Peter May un autre superbe roman inspiré par la vie des habitants de Lewis, et notamment une hallucinante campagne de chasse en mer : « L’île des chasseurs d’oiseaux ». Ce roman m’a inspiré un article : Les fous de Sula Sgeir.

*** Cette magnifique bâtisse, construite en 1830, a longtemps abrité un orphelinat. De nos jours, devenue The Dean Gallery, elle est un musée qui abrite les collections dadaistes et surréalistes du National Museum of Modern Art.

 


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24 réactions à cet article    


  • bakerstreet bakerstreet 8 septembre 2015 09:46

    Bonjour

    Article intéressant....Les bouts du monde et les îles ont été toujours propices à ce genre de choses.Le roman « Jane Eyre », admirable,de Charlotte Bronté, assez autobiographique d’ailleurs, puisque deux sœurs de Jane moururent dans le pensionnat anglais où elle même fut placée, est assez proche des conditions qui régnaient dans cet établissement.
    Hormis l’architecture des maisons, votre photo aurait pu être prise à Belle ile, où se tenait autrefois, enfin il n’y a pas si longtemps, un demi siècle, un pénitencier pour enfants. Ce n’était pas le seul en France, Car trois ou quatre de ces établissements se tenaient aux quatre coins de la france, avec la même architecture rigide, en fait souvent d’anciens fortins militaires. S’y retrouvaient dans une « joyeuse ambiance » faite de privations, de brimades et de coups, sous la tutelle de matons plus ou moins pervers, des gosses de toutes conditions, et même de toutes origines, bien qu’évidemment les pauvres et exclus étaient hyper représentaient. 
    Mais enfin il suffisait à des parents perturbés par leur engeance de demander aux autorités de placer leur gosse, sans fournir d’explication, autre que « il est trop dur, il faut le mater ! » pour que la machine se mette en place. 
    Une collègue infirmière m’a raconté comment encore au début des années 60, un hélicoptère s’était posé dans la cour de l’école primaire, pour venir chercher un gosse,, et l’avait embarqué vers belle ile, au nez des autres, abasourdis......
    Cet incident était il à l’origine de sa vocation ?...
    Bon, Belle ile à l’époque n’avait cependant plus rien à voir avec ce qu’il avait été avant guerre, et les éducateurs avaient pris la place des matons.....
    Avant guerre, c’est un fait divers tragique survenu en ces lieux qui avait donné le prétexte à Prévert du poéme célébre « la chasse à l’enfant » 
    La chasse à l’enfant, par Jacques Prévert | Génération ...
    Vous trouverez facilement, outre ce lien, des informations sur ce qu’on appelé « la mutinerie de voyoux », à l’époque. 
    Tout de même, il faut savoir qu’après avoir réclamé elle aussi des sanctions exemplaires contre les récalcitrants, la presse se ravisa, et prit le parti inverse, les défendant, jusqu’à obtenir les premières lois de défense des enfants, et l’amorce de ce qui allait devenir une politique d’éducation protégée, l’enfant étant enfin vu comme une victime, pas comme un criminel. 
    Merci à Albert Londres, une grande voix journalistique, qui une fois de plus, retourna l’opinion. ....Comme quoi il ne suffit parfois que d’une voix pour inverser la vapeur, et faire demi tour à la meute....Mais sans doute l’opinion avait elle elle aussi évolué. 
    On réalise après coup que les temps étaient mûrs, et que ce fait divers tragique mit un terme à ce qui était déjà d’un autre temps. 
    Et oui, il y a bien des lumières, une idée de progrès, des choses qu’on admet à une époque, et qui nous semble répugnante et perverse à une autre. 
    Je dis cela en relation avec ceux qui pensent que l’histoire ancienne justifie l’actuelle, et que Daesh n’est juste qu’une continuation de l’histoire, celle ci la cautionnant..... 

    • bakerstreet bakerstreet 8 septembre 2015 09:48

      @bakerstreet
      Je devrais me relire, toujours des fautes d’orthographe abominables


    • Fergus Fergus 8 septembre 2015 11:15

      Bonjour, bakerstreet

      Les iles ont effectivement été souvent des lieux de déplacement, d’incarcération, de déportation. Des lieux d’éloignement pour les filles de mauvaise vie, les petits et grands délinquants, ou bien encore les prisonniers politiques. Dans une île, il est en effet plus facile de surveiller les proscrits et les indésirables. Et pour peu que certains s’y implantent ensuite, c’est tout bénéfice en termes de peuplement...

      Je me souviens bien de Jane Eyre et de sa pénible expérience du pensionnat avant que celui-ci ne soit réformé et qu’il y devienne elle-même professeur.

      Quant à la Haute-Boulogne à Belle-ïle, je connais bien cette histoire également, pour m’être plusieurs fois rendu sur les lieux, au cœur de la citadelle, et pour avoir lu des témoignages d’anciens « pensionnaires ». La discipline avant-guerre, y était là celle d’un bagne pour enfants. Des conditions terribles pour des gamins n’ayant parfois commis que des fautes bénignes ou que l’on voulait délibérément écarter, comme vous l’avez fort justement souligné.

      Merci pour le lien. Et merci également à Albert Londres dont le rôle a été déterminant.


    • bakerstreet bakerstreet 8 septembre 2015 12:28

      @Fergus

      Dans la même lignée répressive, il y eut la prison pour enfants de la petite roquette, à Paris, qui devint ensuite une prison pour femmes, avant d’être fermé et démolie au début des années 70, malgré les protestations de défenseurs du patrimoine. 

      Effectivement, il y aurait eu intérêt à garder cet ensemble qui fut à la fois une prouesse architecturale, et le témoignage d’une système concentrationnaire de répression où tout était pensé....
      Mais c’est une époque où l’on détruisit aussi les halles de Baltard, comme tant d’autres monuments qu’il aurait fallu conserver. On rasait sans trop se questionner, téléguidé par l’économie des promotteurs, tout à une fureur architecturale qui faisait table rase du passé. 
      J’ai vu dernièrement dans la Manche, près de Saint Lo, les piliers d’un pont ferroviaire, juste vestige d’un ensemble construit par Gustave Eiffel, et dont le tablier a été détruit en 70 aussi.La Petite Roquette, la double vie d’une prison parisienne ...

    • bakerstreet bakerstreet 8 septembre 2015 12:34

      @bakerstreet

      Notons que là aussi c’est une voix, celle de l’impératrice Eugénie en visite, qui s’émeut, et commence à entamer un changement, douée c’est vrai d’une autorité certaine, mais aussi d’un sens moral qui l’honore.
      « Le 22 juin 1865, l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, se rend à la Petite Roquette pour une visite officielle. Choquée par les conditions de détention des jeunes délinquants, elle réclame le changement du traitement fait aux mineurs et la fin du système d’isolement individuel. Sa revendication entérine la proposition du magistrat Fréderique Auguste Demetz de placer les mineurs délinquants dans des colonies agricoles en province pour les faire travailler dans les cultures et les élevages »

    • Fergus Fergus 8 septembre 2015 12:55

      @ bakerstreet

      Très franchement, je n’ai pas de regrets particuliers pour la Petite Roquette dont l’architecture était sans aucun doute intéressante, mais la reconversion très difficile sans attenter précisément à cette architecture.

      En revanche, je regrette moi aussi vivement la disparition des Halles Baltard, de même que celle de l’ancien quartier Beaubourg, fait - avant la construction du centre Pompidou et du quartier de l’Horloge - de maisons des 17e et 18e siècles très semblables à celles que l’on peut admirer dans les rues anciennes du 3e et le 5e arrondissement. Certes, ces maisons étaient très vétustes, et beaucoup étaient insalubres. Mais le travail de restauration qui a été fait ailleurs aurait pu être conduit de la même manière sur ces espaces urbains de grand cachet. 

      Merci pour ce lien très intéressant sur la Petite Roquette.


    • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 8 septembre 2015 10:39

      Votre article m’a finalement conduit à faire la connaissance de Mlle Zwertvaegher (très drôle) et ces souvenirs de la « vieille école » ne donnent que peu de raisons d’être nostalgique de cette époque « bénie » où sévissaient encore ceux qui déshonorèrent, durant des siècles, le message des évangiles.
      "Vois cette dévote à museau de crocodile dont la gueule de médisance a dévoré vingt réputations ; vois cette pénitente à figure d’hyène affamée, cramponnée à tous les confessionnaux, ouvrière d’épouvante et provocatrice de malheur, qui travaille, dix heures par jour, à se confectionner un cilice avec de la corde de pendu ; et cette autre, mangeuse d’innocences et mangeuse d’eucharistie, qui n’a pas d’égale pour flairer les cœurs en putréfaction." (Le sang du pauvre)

      Mais entre ces bigots sectaires et nos démagos actuels aux égos enflés apologistes des paraphilies, il n’y a véritablement pas de choix à faire. Que le bourgeois libéral voltairien ne la ramène cependant pas avec ses pisseuses lumières.
       


      • Fergus Fergus 8 septembre 2015 11:27

        Bonjour, Jean-Michel Lemonnier

        Content que la classe de Melle Zwertvaegher vous ait amusé. Mais le fait est qu’il est étonnant de penser que le genre de châtiment pratiqué dans cet établissement ait pu perdurer en France jusque dans les années 60.

        Impressionnante, cette description de ces bigotes sèches et finalement emplies de haine dans leur intégrisme. Par chance, toutes n’étaient (et ne sont) pas du même acabit.

        Pour ce qui est de « nos démagos actuels aux égos enflés apologistes des paraphilies », le fait est que quelques-uns d’entre eux ont la voix qui porte. Encore faudrait-il définir les pratiques visées, afin que chacun puisse, en conscience, faire le tri entre ce qui lui semble acceptable et ce qu’il rejette.


      • Philippe Stephan Christian Deschamps 8 septembre 2015 13:46

        Fergus
        .
        j« ai lu aussi Au bon vieux temps des châtiments corporels dans l’enseignement catholique.
        .
        J’ai connu aussi cette époque de la fessée déculotté devant tout les autres enfants à la cantine
        et aussi la pédagogie 10 fautes d’autographe ,10 coups de règles, c »est super quand tu est dyslexique , les châtiments étaient à la carte suivant les préférences des « prof » .
        Un môme plus émotif ou peureux c’est balancé par la fenêtre de la classe et 4 m
        plus bas c’est fracassé un bras sur le bitume de la cour de récréation ,cela plus
        divers plaintes antérieur ;on conduit à la mutation du directeur et mis fin à ces conneries.
        à genoux sur la règle carré ;mais aussi à genoux et les bras à l’horizontal et une baffe
        si tu descend les bras,ou avec des bouquins en plus sur les mains.Ma mère a étudié avec La pédagogie Freinet (brave Célestin) elle est intervenu plusieurs fois,et les profs faisaient gaffes avec moi et mon frère.
        Le pire c’était pour les boucs émissaire,les faibles qui se faisaient dérouiller à la récrée et pour finir par les parents,la total..
        .


        J’ai lu des livres d ’Alice Miller dont celui-ci

        C’est pour ton bien.
        .
        Ce livre dénonce les méfaits de l’éducation traditionnelle - qui a pour but de briser la volonté de l’enfant pour en faire un être docile et obéissant - et montre comment, fatalement, les enfants battus battront à leur tour, les menacés menaceront, les humiliés humilieront ; comment, surtout, à l’origine de la pure violence, celle que l’on inflige à soi-même ou celle que l’on fait subir à autrui, on trouve toujours le meurtre de l’âme enfantine. Cette « pédagogie noire », selon l’expression de l’auteur, est illustrée par des textes du 18e et 19e siècle, stupéfiants ou tragiques, reflétant les méthodes selon lesquelles ont été élevés nos parents et nos grands-parents, et par trois portraits d’enfances massacrées : celle de Christiane F., droguée, prostituée, d’un jeune infanticide allemand - et d’Adolf Hitler, que l’on découvrira ici sous un jour tout à fait inattendu.
        La Maltraitance, l’Abus de l’Enfant C’est quoi ?

        Les humiliations, les coups, les gifles, la tromperie, l’exploitation sexuelle, la moquerie, la négligence etc. sont des formes de maltraitances parce qu’ils blessent l’intégrité et la dignité de l’enfant, même si les effets ne sont pas visibles de suite. C’est à l’âge adulte que l’enfant maltraité jadis commencera à en souffrir et en faire souffrir les autres. Il ne s’agit pas là d’un problème de la famille uniquement, mais de toute la société parce que les victimes de cette dynamique de violence, transformées en bourreaux, se vengent sur des nations entières, comme le montrent les génocides de plus en plus fréquents sous des dictatures atroces comme celle de Hitler. Les enfants battus apprennent très tôt la violence qu’ils utiliseront adultes en croyant à ce qu’on leur a dit : qu’ils ont mérité les punitions et qu’ils étaient battus « par amour ». Ils ne savent pas qu’en vérité la seule raison des punitions qu’ils ont subies était due au fait que leurs parents ont subi et appris la violence très tôt sans la remettre en cause. A leur tour ils battent leurs enfants sans penser leur faire du mal.

        C’est comme ça que l’ignorance de la société reste si solide et que les parents continuent en toute bonne foi à produire le mal dans chaque génération depuis des millénaires. Presque tous les enfants reçoivent des coups quand ils commencent à marcher et toucher les objets qui ne doivent pas être touchés. Cela se passe exactement à l’age quand le cerveau humain se structure (entre 0 et 3 ans). Là, l’enfant doit apprendre de ses modèles la gentillesse et l’amour mais jamais, en aucun cas, la violence et les mensonges (comme : « je te bas pour ton bien et par amour »). Heureusement, il y en a des enfants maltraités qui recoivent l’amour et la protection chez les « témoins sécourables » dans leur entourage.

        http://www.alice-miller.com/index_fr.php


        • Xenozoid 8 septembre 2015 14:08

          @Christian Deschamps

          il y a tellement de chose a dire sur la domestication 


        • Fergus Fergus 8 septembre 2015 16:57

          Bonjour, Christian Deschamps

          Merci pour ce soutien sur l’existence de châtiments corporels dans la France du début des années 60. Les mœurs en matière de discipline ont ensuite rapidement changé, mais entre les ceintures, les martinets, les triques et autre coups de règle sur les doigts, il a fallu encore quelques années pour que tout cela disparaisse des enceintes scolaires.

          Je ne connais pas ce livre d’Alice Miller. Il va de soi que je suis d’accord avec ce que vous en décrivez.

          Une réserve pourtant : ce livre « montre comment, fatalement, les enfants battus battront à leur tour, les menacés menaceront, les humiliés humilieront ». C’est hélas très souvent vrai, et l’on peut aisément le vérifier lors des procès pour maltraitance. Mais ce n’est heureusement pas fatal. Si tel avait été le cas, j’aurais moi-même eu des attitudes violentes au lieu de quoi je n’ai jamais battu quiconque.


        • Fergus Fergus 8 septembre 2015 16:59

          Bonjour, Xenozoid

          La « domestication » ne s’applique qu’au monde animal, non ?


        • Philippe Stephan Christian Deschamps 8 septembre 2015 17:26

          @Fergus

          .
          Une réserve pourtant

          Alice Miller était thérapeute elle n’a peut-être pas tout vu non plus.mais sont travail est important

          Thomas Gruner - Entretiens avec Alice Miller sur l’enfance et la politique (octobre 2004)

          .

          je me souviens aussi le la remise des prix pour l’obtention de mon certificat d étude primaire ;

          j’ai eu 2ou 3 bandes dessinés genre tintin et milou,je les prix sur moi,je suis rentré chez moi

          j"ai posé les livres par terre dans le jardin et avec la pioche de mon père,du coté pointu,j’ai de toutes mes forces percé ses livres, 4 ou 5 trous au moins,et après poubelle.


        • Fergus Fergus 8 septembre 2015 17:32

          @ Christian Deschamps

          « J’ai posé les livres par terre dans le jardin et avec la pioche de mon père,du coté pointu,j’ai de toutes mes forces percé ses livres, 4 ou 5 trous au moins,et après poubelle. »

          Pourquoi cette réaction ? J’avoue ne pas comprendre...


        • Philippe Stephan Christian Deschamps 8 septembre 2015 18:22

          @mirmidon
          salut toi ,un va bien ,22 posts mazette,force pas trop... smiley


        • Philippe Stephan Christian Deschamps 8 septembre 2015 18:32

          @Fergus
          .
          mon frère lui, avait taillé un couteau en bois,avec du faux sang dessus et inscrit mort aux
          R.......(le nom du prof) et placé l’objet sous son matelas
          ils ont du placer la barre un peu haut,pour qu’un môme saute par la fenêtre pour échapper à sa punition et on ne vire pas un dirlo d’école à la légère,surtout à cette époque.
          pour les livres,j’ai du trouvé cela un peu déplacé ,un cadeau après plusieurs années de tyrannie et de coups.
          Les élèves haïssaient tout ses prof qui nous humiliaient sans arrêt .

           


        • Philippe Stephan Christian Deschamps 8 septembre 2015 18:37

          @mirmidon
          .
          c’est vrai je n’ai peut-être pas été très gentil avec toi.
          alors pardonne moi et redémarrons sur de nouvelles base veux-tu


        • Fergus Fergus 8 septembre 2015 18:43

          @ Christian Deschamps

          Je n’ai pas connu ce genre de situation. Des châtiments corporels, oui. Et des humiliations également. Mais tous les profs n’étaient heureusement pas faits de ce bois-là ; il en était même qui montraient de belles qualités humaines.


        • Philippe Stephan Christian Deschamps 8 septembre 2015 23:46

          @mirmidon
          je constate que tu as décidé de me jeter des fléchettes dans le derrière,c’est pas gentil ça,
          .
          c’est vrai je suis un peut dérangé,mais c’était bien pire avant.
          ma prétention de m’occuper de la santé mentale des autres fait partie du passé et quand je regarde nos politiciens ;je me dit que c’est peine perdu.
          Alors rassure toi et rejoints moi sur mass effect 3 pour combattre les moissonneur,cerberus,les gehts,les récolteur.
          .
          N7-UraniumK_FR et toute mon équipe sur http://team-spaghetti.fr/

           


        • Piere CHALORY Piere Chalory 8 septembre 2015 19:12

          Fergus ; bonsoir,


          Dans le m^me ’genre, un bagne ’légal avait été installé à l’époque napoléonienne sur l’île du Levant, située en face du Lavandou dans le Var, pour ’débarrasser les villes des orphelins et des ’vagabonds. Une centaine d’enfants y seraient morts suite aux ’traitements infligés...


          • Fergus Fergus 8 septembre 2015 19:46

            Bonsoir, Piere Chalory

            Merci pour ce lien. J’ignorais tout de ce bagne pour enfants de l’île du Levant. Et j’imagine que les nombreux touristes qui, l’été vont se dorer la pilule dans les îles d’Hyères, sont eux aussi ignorants de cette sinistre réalité.


          • Agafia Agafia 8 septembre 2015 19:32

            On est maintenant passé d’un extrême à l’autre... Aujourd’hui ce sont les élèves qui maltraitent les profs... Engueuler un gosse sera bientôt inscrit comme délit sur le code pénal ^^


            Sinon, bel et triste article Fergus.

            • Fergus Fergus 8 septembre 2015 19:54

              Bonsoir, Agafia

              Merci pour ce commentaire.

              Les choses ont en effet tellement évolué qu’elles en deviennent par moments effrayantes tant l’impuissance des enseignants est grande dans certains établissements exposés aux comportements agressifs d’élèves sans repères familiaux. Il faut vraiment avoir la foi éducative chevillée au corps pour affronter de telles situations, et je crains que les primes accordées en ZEP ne soient insuffisantes à susciter de sincères motivations.


            • Agafia Agafia 8 septembre 2015 19:34

              Et j’en profite pour dire combien j’apprécie en général la prose et les commentaires de Bakerstreet... 


              Non non, c’est pas de la lèche... juste sincère smiley

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