France : quelles énergies pour demain ?
La hausse des prix du Gaz (12 % plus le reste), du pétrole (51% depuis le début de l’année et il retrouve son plus haut de 2018) et de l’électricité (10 % pour l’instant) amène nos gouvernants à se pencher à nouveau sur le problème de l’approvisionnement énergétique de la France qui impacte aussi bien les particuliers que les entreprises. Mais quelles sont les énergies que nous consommons aujourd’hui et quel pourrait être l’évolution demain ?
La France ne produit quasiment plus de pétrole et de gaz et son déficit énergétique lui coute environ 36 milliards d’Euros par an (soit 1,5 % du PIB, plutôt 2% avant 2020). Le pétrole (dont la production conventionnelle décline depuis 2008 et dont la production non conventionnelle va commencer à diminuer) reste notre principale source d’énergie.
Origine Consommation d’énergie finale en France en 2019 en Tonne Equivalent Pétrole (https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-energetique-de-la-france-en-2019-synthese ) :
Charbon : 1,14 Mtep 0,8 %
Pétrole : 53,7 Mtep 38,6 %
Gaz : 27,5 Mtep 19,7 %
Biomasse (dt bois de chauffage) : 15,3 Mtep 11,0 %
Electricité : 37,6 Mtep 27,0 %
Total : 139,1 Mtep 100,0 %
L’on constate d’abord que le pétrole reste notre source d’énergie la plus importante (38,6 %) dont 40 Mtep (quasiment 80 % de sa consommation) servent aux transports. Le gaz représente pour sa part 19,7 % de notre énergie finale.
Pour l’électricité (qui ne représente que 27 % de nos sources d’énergie), 69,4 % de sa production est nucléaire, 11,2 % hydraulique, 6,3 % éolien et 2,1 % photovoltaïque.
Le constat est simple : nous restons très dépendants des sources d’énergies fossiles (pas très bon pour l’effet de serre) à hauteur de 59,1 % et notre électricité d’origine renouvelable, dont une grande part due à nos barrages, ne représente que 19,6 % de la consommation électrique totale. Le nucléaire ne représente que 18,7 % de nos ressources énergétiques totales.
Quelles peuvent être les solutions face à des ressources énergétiques fossiles qui vont aller en diminuant et dont le prix va augmenter fortement grâce à une demande qui explose notamment en Asie ?
La priorité est d’abord de diminuer notre consommation de pétrole et de gaz. Le secteur transport qui est très gros consommateur de pétrole (environ 80 %) doit faire des efforts en la matière (le passage à l’électrique ne pourra probablement se faire que sur les voitures urbaines, quant à l’hydrogène, comment le produire ?) : limitation des vitesses, véhicules plus légers et moins consommateurs (avec si possible un moteur hybride) deviennent nécessaires.
Pour le gaz, 17 Mtep sur 27 Mtep sont utilisés pour le résidentiel et le tertiaire, c’est-à-dire pour le chauffage. Il faut donc isoler les logements et les bureaux avec un plan drastique en la matière sur 5-6 ans en développant si possible les pompes à chaleur.
Reste donc la question essentielle qui est celle de la production d’énergies de substitution. Même si nos centrales nucléaires restent relativement sûres, il faut renforcer leur sécurité (notamment en assurant une circulation des circuits primaires et secondaires par le biais d’un générateur). Et envisager leur renouvellement non pas avec des EPR hors de prix mais par une génération avec des sécurités passives (mais qui devront être de plus puissantes que les SMR dont il est tant question aujourd’hui).
Le développement des énergies renouvelables doit être une priorité réaliste : le solaire à concentration (qui nécessite moins de panneaux photovoltaîques) et l’Eolien de haute altitude (avec des kites ou des pales aéroportées : https://www.encyclopedie-energie.org/leolien-en-haute-altitude/) sont probablement des solutions à envisager.
Enfin, à plus long terme pour le carburant, nous pouvons à partir des déchets ménagers et des déchets verts et agricoles, développer un carburant de synthèse qui n’empiète pas sur la production alimentaire et permettrait de faire rouler de petites voitures à des vitesses raisonnables (procédé fischer-tropsch : BTL, Biomass To Liquid https://www.actu-environnement.com/ae/news/demonstrateur_BtL_Biomass-to-Liquid_9227.php4.
En conclusion, face à des énergies de plus en plus rares et chères, les économies deviennent une priorité et le développement de production d’énergie sur notre territoire : aussi bien nucléaire que renouvelables devient un enjeu fort et doit être pris à bras le corps dans des délais raisonnables.
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