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Accueil du site > Tribune Libre > L’arrivée des « saints de Dieu » en Gaule

L’arrivée des « saints de Dieu » en Gaule

Désir de connaître et amour du savoir, ou philosophie, c'est bien une même chose (Platon, La République, II, 376b). Merci aux commentateurs qui ont compris que je m'inscrivais dans cette ligne de conduite. Quand j'ai entrepris de restaurer le château de Taisey, tout en menant un travail de recherche et d'écriture, je n'avais pas prévu l'hostilité que j'allais rencontrer. Je n'avais pas pensé qu'on allait me refuser la possibilité de m'exprimer dans les médias (sauf Agoravox que je remercie). J'attends toujours qu'un philosophe se décide enfin à s'intéresser aux questions que je soulève, afin que justice me soit rendue... pas plus, mais justice quand même.
 

Combien de temps faudra-t-il attendre pour que la puissance publique et la communauté scientifique reconnaissent à l'église Saint-Pierre de Moisac son intérêt historique très particulier comme je l'ai expliqué dans mon dernier article ? Le merveilleux chapiteau de Jonas nous révèle qu'à cette époque, le souvenir de Gergovie, au Crest, ne s'était pas encore perdu, bien au contraire. On y découvre indiscutablement l'évocation d'une troupe/population juive débarquant en Auvergne http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-la-responsabilite-des-128052. Mais alors, le tympan, quelle est sa signification ?

 http://www.romanes.com/Mozac/Saint_Pierre_de_Mozac_0006.html

Première constatation : ce tympan ne s'inscrit pas dans l'iconographie habituelle, telle qu'on la voit à Notre-Dame du Port. Pas de rois mages avec leurs présents. Le visage de la Vierge est noir. Sachant que l'iconographie traditionnelle s'inspire du Protévangile de Jacques écrit à la mort d'Hérode, c'est-à-dire en l'an -4, j'en déduis que si le tympan de Moisac ne suit pas cette iconographie, c'est parce qu'il est antérieur.

Deuxième constatation : il existe un lien avec le chapiteau de Jonas qui, comme je l'ai dit, évoque l'arrivée d'une colonie juive en Auvergne. A la gauche de la Vierge, Moïse tient le livre de la Torah ; à sa droite, le prophète Elie tient les clefs de la prophétie. Dans la partie droite, ce ne sont pas des bergers qu'il faut voir, mais ces nouveaux colons qui, dans un nouvel exode, viennent demander l'hospitalité. Ils marchent en s'appuyant sur le bâton de Moïse (Mozac -> Mosiacus -> Moïse). Le dernier personnage porte une petite croix pour indiquer qu'ils fuient une nouvelle persécution. A gauche, c'est un clergé en place qui les accueille : un grand prêtre au riche vêtement sacerdotal, un clerc et un homme du peuple qui s'agenouille devant eux en signe de bienvenu. A l'exception du petit peuple qui ne sait pas lire, tous tiennent fermement contre eux le livre de la Torah ; ils sont la communauté juive installée en Auvergne. Au centre, est-ce Jésus ? La réponse est non. Le nom de Jésus, Christ, n'apparaît que plus tard dans le Protévangile et l'épître de Jacques, en l'an - 4. Il ne peut donc s'agir que d'une espérance de sauveur, un sauveur qui naîtra d'une communauté sainte. Quelle communauté ? Quelle diaspora ? Dans quel pays ? Je ne vois, à cette époque, que la communauté juive d'Alexandrie qui soit en mesure d'enfanter le sauveur capable de délivrer Jérusalem des Juifs impies (question de point de vue). Mais avant de débattre sur ce point, posons-nous la question : quelle est la persécution qui a pu inciter ces Juifs à un nouvel exode, avant l'an - 4 ?

Huit cents Esséniens crucifiés (Les Esséniens ne se sont jamais désignés ainsi. Ils s'inscrivaient dans la longue histoire du peuple juif revenu de l'exil de Babylone. Ils se considéraient comme des Juifs pieux, et même, saints, le niveau "parfait" étant le niveau idéal à atteindre. Le terme de "saints de Dieu" que j'ai choisi pour mon titre me semble bien approprié).

Au temps où Alexandre Jannée était roi des Juifs, ceux d'Israël, qui avaient beaucoup à se plaindre de lui, firent appel de nouveau au roi grec d'Antioche Démétrius. Les deux troupes opérèrent leur jonction à Sichem, en Samarie. Ce point de regroupement indique, d'une façon presque certaine, que les troupes juives venaient, soit de Galilée, soit plutôt de cette région de Galaad, arrière-pays de Damas et de la Galilée où je situe une forte implantation d'Assidéens/Esséniens, descendants des exilés de Babylone

Alexandre ayant remporté la bataille, ses adversaires juifs, parmi les principaux, se réfugièrent à Béthon, ville que je considère comme essénienne et que j'identifie à Bethsaïde, au bord de la mer de Galilée, près de Gamala, leur forteresse. Alexandre enleva, par la suite, cette forteresse sur laquelle Démétrius exerçait son autorité (cf. Flavius Josèphe pour le texte en italiques ; pour les explications, voyez mes ouvrages. Identifier les crucifiés à des Pharisiens est un malentendu. Je ne vois pas où Flavius Josèphe l'aurait spécifié. Ces crucifiés ne peuvent être que des Esséniens).
        
Alexandre Jannée, le roi honni de ses sujets, ramena de Béthon/Bethsaïde huit cents prisonniers. En pleine ville de Jérusalem, écrit l'auteur de La Guerre des Juifs, sur un lieu élevé bien en vue, corrige l'auteur des Antiquités judaïques, Alexandre Jannée fit dresser huit cents croix. Face à ces huit cents croix, on avait préparé la table du festin pour fêter la victoire du roi. Alexandre Jannée était allongé parmi ses concubines... buvant. On éleva les huit cents Esséniens sur le bois et on les crucifia. On égorgea sous leurs yeux leurs femmes et leurs enfants qui se traînaient à leurs pieds. Tel est le témoignage de Flavius Josèphe !
 
Après cela, 8000 Juifs s'exilèrent, et d'autres ont probablement suivi. Cela s'est passé vers l'an - 88, avant la mort de Jannée, dix ans plus tard.
 
Je déduis de ce texte, premièrement, que ces Juifs n'avaient aucune raison d'émigrer avant leur défaite de vers l'an - 88, puisqu'ils pouvaient encore espérer remporter la victoire et reprendre, peut-être, la Jérusalem qui avait appartenu à leurs pères, avant l'exil. J'en déduis, deuxièmement, qu'ils avaient toutes les raisons de continuer à émigrer après la perte de leur forteresse de Gamala qui assurait leur autorité et leur sécurité dans la région. J'en déduis, troisièmement, qu'ils avaient tout intérêt à rejoindre l'ancienne diaspora qui avait émigré, avant eux, au temps des grandes tribulations. J'en déduis, quatrièmement, que la logique veut qu'ils aient fourni, par la suite, le gros de la troupe gauloise qui a accompagné Hérode le Grand dans sa reconquête de la Palestine. Enfin, je remarque que ces crucifiés étaient "parmi les principaux", ce qui donne à l'affaire une importance beaucoup plus grande que s'il ne s'était agi que d'hommes du peuple. Et puis, pour enchaîner sur l'histoire étonnante de cette communauté et de celle de Gourdon, en pays éduen, voyez le tympan de Sainte-Foy de Conques et celui d'Autun. C'est absolument prodigieux. La montée en puissance de ces deux communautés juives, installées primitivement à proximité de Bibracte et de Gergovie, est un phénomène très étonnant. 
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/canaan-gergovie-et-l-enigme-de-110755 ;&nbsp ;
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/retour-a-gergovie-111469 ;&nbsp ;&nbsp ;
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-tympan-de-la-cathedrale-d-autun-115239
 
Cette interprétation rejoint mon interprétation des fresques de Gourdon et la complète.
 
Dans la fresque de la nativité, les noms de Joseph et de Marie (1) y sont écrits mais pas celui de l'enfant qui doit naître. A noter plusieurs points importants : la présence de l'âne et du boeuf que Jacques ne mentionne pas, le messie guerrier en armure descendant du ciel entre l'ange Gabriel et Marie (2), la fresque présentant un Christ/Cléopas faisant l'offrande d'un prépuce et d'un clitoris (3). 
Le messie guerrier (2) est à rapprocher d'une médaille de Dumnorix qui le représente comme un messie qui descend du ciel (4). Sachant que les Esséniens des manuscrits de la mer Morte étaient dans l'attente d'un messie sacerdotal et d'un messie d'Israël guerrier, les frères Divitiac le druide et Dumnorix, le chef de la cavalerie, ont-ils correspondu à cette attente ? La sculpture de Saint-Sernin réalisée au temps de Jules César évoque-t-elle cette double attente (le lion et le bélier) ?(5). 
En gravissant la pente qui conduit au cénacle de Jérusalem, la mule de Salomon ne se rendrait-elle pas au tombeau de David pour aller chercher le nouveau sauveur issu de sa souche ? (6) ; mais dans une autre fresque, c'est du tombeau de Gourdon que le nouveau David sort, enfanté du ventre même de Marie/population sainte d'origine juive immigrée et population convertie (7).
 
Comment interpréter les évangiles qui ont suivi ? Est-ce l'histoire d'un Jésus qui serait descendu du ciel pour vivre anonymement le supplice de la croix dans les membres d'une communauté ? Est-ce l'histoire du conseil de Dieu des Esséniens qui aurait porté la bonne parole jusqu'à monter sur la croix ? Ou celle d'un homme comme tout un chacun, mais un homme sage - un peu semblale à un Bouddha ? Si j'en crois ce que la télévision en dit, il paraîtrait que cela soit la thèse la plus couramment admise. Quant à moi, j'ai fait le choix des deux premières hypothèses. http://bibracte.com/ma_lecture_de_la_bible/l_epitre_aux_hebreux_est_un_texte_essenien.html.
 
Je m'élève donc avec force contre l'hypothèse "Jésus homme comme tout un chacun". Prétendre que les évangiles qui nous sont parvenus n'auraient été écrits que bien après les événements qu'ils relatent tout en les arrangeant, c'est refuser aux Juifs de cette époque la qualité d'une écriture, et tout simplement, l'intelligence et le niveau de leur culture. Si nous sommes incapables de comprendre le sens de ces textes, il ne faut nous en prendre qu'à nous-mêmes. Pour bien montrer l'absurdité de cette thèse, et pour ne pas reprendre tout ce que j'ai développé dans mes ouvrages, je propose au lecteur de relire la fameuse déclaration de foi de l'évangile de Jean. Avouez qu'en la mettant dans la bouche d'un Jésus/homme, cela fait un peu "surréaliste" ; mais si vous mettez le texte au pluriel, cela devient une proclamation, discutable peut-être, mais plutôt émouvante et surtout, parfaitement réaliste. Ces saints de Dieu plaidaient pour la lumière, pour l'esprit, pour la vie et pour toutes les vertus, petites et grandes ; honni soit qui mal y pense ! (renvoi 1).
 
Et Jésus s'écrie ... j'interprète :
 
et les "saints de Dieu" s'écrient :
« Qui croit en nous, ce n'est pas en nous qu'il croit, 
mais en Celui qui nous a envoyés. 
Lumière nous sommes, venus dans le monde 
pour que quiconque croit en nous ne reste pas dans les ténèbres.
L'homme qui entend notre Parole et qui ne la garde pas, 
ce n'est pas nous qui le jugeons ; 
car nous ne sommes pas venus pour juger le monde, 
mais pour le sauver.
Qui nous rejette et ne prend pas notre Parole a déjà son juge ; 
au dernier jour, la Parole que nous avons enseignée, 
c'est elle qui le jugera. 
Car nous, nous ne parlons pas de nous-mêmes, 
mais c'est Celui qui nous a envoyés, 
le Père,
qui nous a transmis ce que nous avions à dire. 
Nous savons que dans son commandement est la vie éternelle. 
Aussi, ce qu'il nous a dit de dire, 
nous le proclamons ! » (évangile de Jean, 12, 44 - 50)
 
Que celui qui a des oreilles entende !
 
Renvoi 1. Discutable, bien sûr, surtout en ce qui concerne l'excision que préconisent les fresques de Gourdon.
Renvoi 2. Mes deux "Histoire du Christ" ont fait l'objet d'un dépôt légal en 1996. Elles ont été reléguées dans le réduit des ouvrages ésotériques. Si vous les cherchez sur internet en tapant le titre, vous tomberez sur une traduction récente d'un livre italien.
 
                                                                                              
 

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17 réactions à cet article    


  • soi même 3 janvier 2013 15:48

    Il serait bon que vous relisez les évangiles ; temps qu’il est encore temps au lieux de divagué sur vos certitudes hypothétiques. Emile, tu m’emmerdes avec tes hypothèses personnelles, tu réécris l’histoire à ta façon. tu oublies avec ton entêtement de voir ce qui est existentiel, c’est que ce n’est plus de ton age de récrire l’histoire, le temps qui t’es offert est là pour autre chose que de refaire le monde !
    Ce si dit bonne et vertueuse année !


    • volt volt 3 janvier 2013 16:08

      et si vous lisiez isaïe 7&8 ou michée 5 ? 

      (c’est chouette mickey)

    • soi même 3 janvier 2013 16:23

      tu disais Dalton !


    • Laconique Laconique 3 janvier 2013 17:59

      Franchement « Soi même », si c’est pour pondre ce genre de commentaire, vous auriez tout aussi bien pu vous abstenir...

      Par ailleurs, j’aimerais bien avoir l’opinion de l’auteur sur la localisation authentique d’Alésia. Chaux-des-Crotenay ou Alise-Sainte-Reine ? 


      • Emile Mourey Emile Mourey 3 janvier 2013 18:18

        @Laconique

        Pour moi, la véritable Alésia, celle dont Diodore dit qu’elle était la métropole de la Celtique, c’est Bibracte, alias Nuerax, alias Mt-St-Vincent, en Bourgogne du sud. En fait, la polémique de la Chaux de Dombief a bien arrangé les archéologues car, bien qu’ils ne veulent pas le reconnaître, ce sont eux qui ont fait mousser l’affaire pour détourner l’attention, sachant qu’ils ne risquaient pas grand chose, bien au contraire. C’est ainsi qu’ils ont pompé l’argent du contribuable sous prétexte de retrouver la vérité historique. Quant aux localisations de Bibracte et de Gergovie, la consigne est surtout de ne pas me répondre. Conclusion : les partisans sincères du site franc-comtois se sont fait rouler dans la farine et Mme Porte y a contribué.

      • Emile Mourey Emile Mourey 3 janvier 2013 18:21

        La bataille ayant bien eu lieu à Alise-Sainte-Reine


      • Laconique Laconique 3 janvier 2013 19:02

        Merci ! Je vais aller jeter un oeil sur votre site, c’est quand même fou qu’on soit toujours pas arrivé à régler la question depuis le temps...


      • Antenor Antenor 3 janvier 2013 23:19

        Sur la fresque de Gourdon, je vois le Jésus de l’Evangile de Luc tenant à gauche l’oreille coupée du prêtre et à droite l’utérus de la femme qui saignait (femme de Cléopas = population des bords du lac de Galilée). Luc était surnommé « le bon médecin » par Paul. Il n’est donc pas étonnant qu’on retrouve un Jésus guérisseur dans un ensemble de fresques évoquant son Evangile.

        Qu’il y ait eu des Juifs parmi les commerçants étrangers installés en Gaule, c’est très probable. Que le judaïsme ait pu intéresser une partie de la population gauloise urbaine à l’image des Grecs et des Galates rencontrés par Paul dans ses voyages, on reste dans le très vraisemblable.

        Par contre, c’est un énorme pas à franchir que de faire du judaïsme la source d’inspiration de la politique gauloise. Comme son étymologie l’indique, la religion est faite pour relier les individus d’une société. Je ne vois pas comment une élité complètement détachée idéologiquement du reste de la population pourrait réussir à fédérer quoi que ce soit. On ne change pas de religion comme cela surtout à cette époque où changer de religion signifiait littéralement changer de peuple. Il n’y a qu’à voir le degré de paganisme dont est encore imprégné le catholicisme actuel pour se rendre compte à quel point il n’y avait aucune chance de soulever un mouvement populaire en Gaule en se basant uniquement sur de vieilles histoires de hyksos datant de Mathusalem ou presque. Il fallait quelquechose de plus. Et ce plus, c’est à mon avis Jésus de Nazareth qui a initié l’ouverture d’Israel aux nations. Jusqu’alors et on le voit bien chez Paul, Juifs et non Juifs cohabitaient mais ne se mélangeaient pas.


        • Emile Mourey Emile Mourey 4 janvier 2013 00:28

          @ Antenor

          Bonjour, 
          Hélas ! je voudrais bien vous croire mais le doute n’est pas possible. Voyez http://vogage-roman-art.blogspot.fr/2011/05/les-fresques-de-gourdon.html. J’ai connu la fresque avant restauration et je puis vous assurer qu’elle était en bon état à cet endroit. Il a suffi au Japonais responsable de la restauration de suivre les traits, et cela sans se rendre compte de ce qu’il mettait au jour.

          Vous dites :Par contre, c’est un énorme pas à franchir que de faire du judaïsme la source d’inspiration de la politique gauloise.

          Je n’ai pas dit cela textuellement. En fait dans mon article, je ne peux affirmer jusqu’à maintenant que deux implantations de colonies juives au Ier siècle avant J.C., mais toutefois suffisamment proches des capitales pour que cela indique qu’elles étaient acceptées. A ce moment là, je ne vois pas de fresques ou de traces judaïques à Mt-St-Vincent, ni au Crest, ce qui plaide encore pour le druidisme. Par ailleurs, César ne fait pas mention de présence judaïque en Gaule, ce qui pose la question de la date des fresques de Gourdon. Je m’interroge encore pour savoir s’il a vu les fresques ou s’il ne les a pas bien comprises.

          Le problème est que les chapiteaux et les tympans sont là et qu’ils parlent. Et ce qu’ils disent, c’est qu’au IVème siècle, le judaïsme est en force, à Autun et à Sainte-Foy de Combe, au VI ème siècle, à Clermont. Reste la campagne où rien ne dit que le judaïsme soit très présent, les croyances druidiques, dites païennes, semblant avoir perduré, quoique, il ya toutes les fresques qui se répandent pour célébrer l’apocalypse

          Mais il y a aussi les textes, et les textes disent que Vindex a soulevé toute une partie de l’empire, dont la Gaule, en 68.

          Ce qu’on peut penser, c’est que le judaïsme s’est adapté pour s’implanter. A Mozac, le personnage centrai est une « Virgo paritura ». A Autun, c’est la figure spiritualisée de Constance-Chlore. A Clermont, c’est un passage en douceur de Gergovie à Marie etc...

        • Emile Mourey Emile Mourey 4 janvier 2013 05:39

          Rectificatif ; au Vème siècle à Clermont


        • Antenor Antenor 4 janvier 2013 19:03

          « Ce qu’on peut penser, c’est que le judaïsme s’est adapté pour s’implanter. »

          C’est justement la question de cette adaptation du judaïsme aux sociétés locales qui est centrale et très délicate à cerner, pour la Gaule comme pour la Méditerranée en général.

          Le Judaïsme a tout de même pour particularité le rejet de tout autre forme de divinité que celle révélée à Moïse et aux prophètes. Les interfaces avec les autres religions sont très réduites. Le seul domaine où il pourrait vraiment y avoir eu accroche, c’est celui de l’astrologie où on peut penser qu’une certaine forme d’oecuménisme prévalait. Tout le monde vit sous le même ciel. Cependant, je ne vois pas ce qui pouvait donner dans ce domaine prééminence au judaïsme par rapport aux autres religions.

          La question d’ensemble est vraiment complexe. La conception de « Dieu » dans la pensée juive est à la base de son succès (partiel ?) à travers le christianisme et l’islam et est en même temps le principal facteur d’isolement des Juifs vis à vis des autres peuples.


        • Antenor Antenor 4 janvier 2013 19:20

          «  A ce moment là, je ne vois pas de fresques ou de traces judaïques à Mt-St-Vincent, ni au Crest, ce qui plaide encore pour le druidisme. »

          Dans votre analyse de la monnaie éduenne, vous assimilez tout de même Dumnorix à une espérance de messie juif.

          Votre explication du rôle symbolique des constellations est sans doute très proche de la réalité. Cependant tous les peuples de l’Antiquité pratiquaient l’astrologie et honoraient des vierges, il peut donc s’agir dans ce cas d’une déesse-vierge gauloise.

          On en revient à la question d’une forme « d’astrologie internationale » qui prévalait peut-être à cette époque et au rôle majeur qu’à dû (d’où le christianisme) y jouer le judaïsme. Il faudrait arriver à trouver des preuves de cette domination judaïque dans ce domaine à cette époque.


        • Emile Mourey Emile Mourey 4 janvier 2013 20:20

          @ Antenor 

          En effet, ce qui, à mon sens, a fait la force de persuasion des juifs esséniens sur les autres religions et sur les autres juifs, c’est justement leur supériorité dans le domaine de l’astrologie et de l’astronomie (héritage babylonien). A cela s’ajoute le fait qu’ils savaient lire, mais aussi, sculpter la pierre, ce qui leur a permis, en Gaule, comme je l’ai montré, d’offrir aux populations une sorte de catéchèse trés explicite. Ce qui serait intéressant de déterminer, c’est le moment où le mouvement a abandonné d’être juif, donc après le tympan de Saint Foy et de son « rex judeorum ».

          Pour le reste, ce serait plutôt au philosophe et à l’anthropologue de s’interroger. En cela, la Bible est un formidable terrain d’étude. Passer de la conscience d’être du troupeau animal à la conscience d’être du troupeau humain, de cette conscience d’être à la croyance d’un dieu présent dans le peuple d’Israël, qui agit dans le peuple, mais qui est aussi au ciel, jusqu’à la croyance ou l’espérance qu’Il revienne après le psaume de David (mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?). Tout cela est dans la Bible, et il en était peut-être de même dans d’autres sociétés. Reste maintenant à essayer de comprendre pourquoi les Esséniens des documents de la mer Morte se sont orientés vers une double espérance de messie sacerdotal et de messie d’Israël (donc guerrier comme Josué). C’est une évolution intéressante, les deux messies étant hommes sortis du peuple, le Maître de Justice restant dans le ciel (c’est mon interprétation des textes). Est-ce sous la pression populaire qu’on en est revenu au Christ du dogme actuel ?

          Question : une société peut-elle fonctionner sans les deux messies, le chef politique et le chef moral ? Aujourd’hui, le chef moral pouvant être le philosophe. Pour le moment, le philosophe ne m’a toujours pas répondu.

        • Emile Mourey Emile Mourey 4 janvier 2013 21:09

          @ Antenor

          Vous dites que dans mon analyse de la monnaie éduenne, j’assimile tout de même Dumnorix à une espérance de messie juif.

          juif, je ne sais pas ? Mais il est difficile de ne pas faire le rapprochement entre la médaille et la fresque. En outre, le texte de César montre bien, si on le lit entre les lignes, que Divitiac, le druide, et Dumnorix, le chef militaire, jouent le même jeu et que c’est Dumnorix qui est appelé à conduire le peuple.

          Question astrologie, il est attesté par les textes que les Esséniens avaient poussé très loin leurs connaissances astrologiques, puisqu’ils en étaient à faire correspondre tout ce qui est sur terre avec ce qu’ils imaginaient dans le ciel. D’ailleurs, la plupart de leurs écrits s’expliquent par cette correspondance. Il n’existe pas d’autres peuples qui aient poussé aussi loin cette manière de faire. Mais je suis bien d’accord que cela existait ailleurs et que ce judaïsme a évolué sous une influence venue d’ailleurs. Dans l’histoire de Moïse, le Yawé masculin ne se partage pas, mais dans l’apocalypse de Jean que je considère comme un texte proche de l’essénisme, la vierge du ciel est bien présente.

        • Antenor Antenor 5 janvier 2013 17:51

          Le silence de César sur la fonction réelle de Dumnorix est tout de même curieux. Pourquoi a-t-on des monnaies à son nom et pas à celles du Vergobret Liscos ni à celle de Divitiac qui était vraisemblablement le Druide Suprême des Eduens ? 

          Cela donne l’impression que César a énormément minimisé l’importance politique de Dumnorix. Je ne suis pas loin de penser que Dumnorix était le roi des Eduens. Si c’était le cas, César aurait alors réalisé un véritable coup d’Etat dès sa première campagne en Gaule et aurait cherché à le camoufler ensuite en mettant en avant le vergobret Liscos et en faisant passer Divitiac pour un allié peu fiable.


        • Emile Mourey Emile Mourey 5 janvier 2013 19:03

          @ Antenor

          En effet, si on recherche la logique de l’histoire en lisant entre les lignes le texte de César, il apparaît clairement que Dumnorix était destiné à être le « rix » de la nation éduenne et de la Gaule. Son mariage avec la fille d’Orgétorix lui apportait le renfort de l’armée helvète, tandis que Divitiacus lui apportait le soutien de la religion. Voilà pourquoi César a voulu écarter Dumnorix en l’emmenant dans son expédition en Grande Bretagne et qu’il l’a fait mettre à mort ; voilà pourquoi, après avoir fait croire à son amitié pour Divitiac, César le fait disparaître fort à propos de la scène politique de façon à être seul maître à bord.

          Question : les druides éduens attendaient-ils la venue d’un messie en l’enfant qui devait naître de Dumnorix et de la fille d’Orgétorix ?

        • Antenor Antenor 6 janvier 2013 22:59

          Si Dumnorix avait véritable le statut de roi chez les Eduens, il s’ensuit que la naissance d’un héritier avait forcément un caractère divin. Y avait-il une attente particulière pour cette génération, c’est difficile à dire. On peut tout de même faire le parallèle avec Rome où Octave devint l’Auguste sans que les fondements de la République ne changent réellement.

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