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Accueil du site > Tribune Libre > L’école et le numérique

L’école et le numérique

 Demain, tous programmeurs !
                          A vos tableaux tablettes !
L'école doit être moderne, disent-ils...
 On entend ce discours depuis les années 80 , où l'on a commencé à ouvrir l' école sur la vie, c'est à dire à tous les vents. Où elle s'est convertie à l'entreprise, jusqu'à en mimer l'esprit, où la culture de papa devait être délaissée au profit des technologies modernes, où les lettres devaient céder le pas à l'utilitaire, faire la place à la sacro-sainte communication...

 Aujourd'hui s'ouvre l'ère du colonialisme numérique : la culture est au bout de la tablette. Foin des fondamentaux, des apprentissages de base ! Place à la magie du numérique, qui sauvera le monde...et l'économie.
 La maîtrise du langage écrit n'est plus assuré, jusque dans les facs et les écoles d'ingénieurs, l'orthographe de base est devenue une vieille lune, la lecture est en chute libre.
 Et en voudrait prendre encore du temps sur le français qui a rétréci comme peau de chagrin, l'histoire, etc... pour enseigner le code informatique à l'école
 " L'écolier français fera-t-il bientôt des lignes de code à côté de ses lignes d'écriture ? Dans un monde où l'ordinateur prolonge nos cerveaux, la capacité à programmer et plus largement à maîtriser ce qui se passe derrière l'écran est en train de créer une nouvelle élite. A eux les emplois de demain, certes, mais aussi l'usage plus intelligent des appareils courants. « L'informatique façonne le monde moderne. Il faut casser la frontière entre ceux qui sont capables de créer, et ceux qui resteront des consommateurs d'écrans », résume l'académicien et professeur au Collège de France, Gérard Berry...
 
Mais "Est-ce à l'école d'enseigner ces langages que l'ordinateur sait interpréter ? « Oui », répondent 87 % des parents interrogés par BVA pour Syntec Numérique dans une consultation rendue publique mercredi 21 mai. Le 14, un rapport d'information sur le « développement de l'économie numérique », signé par les députées Corinne Erhel (PS) et Laure de La Raudière (UMP), insistait déjà sur la nécessité d'« éveiller les élèves dès l'école primaire » et de créer « un enseignement dans le secondaire ». A cette convergence de plus en plus large s'opposent les tenants de l'idée que l'école ferait bien d'enseigner à lire et compter à tous ses élèves avant de se fixer d'autres missions… Fût-ce l'apprentissage de ce qui va devenir, selon certains, la langue universelle de demain..."
 
 Donc, dès septembre, dès le primaire (pourquoi pas la maternelle ?), avec des formateurs non formés, on foncera vers le nouvel eldorado de la connaissance, la nouvelle langue de Leibniz... en plus de l'anglais...et diverses matières dites d'ouverture...
 
 Le ministre a de l'ambition, il envisage aussi "un grand programme en faveur de la filière industrielle française du numérique éducatif". D'ici 2020, "70% des élèves du primaire et de collège et 100% des enseignants" seront équipés "en PC-tablettes dotés de ressources pédagogiques numériques"
 
  Avec la fin des notes sanctions, qui consacre l'effondrement de l'orthographe (normal, on ne fait plus que trois ou quatre dictées par an...pour éviter trop de contraintes), voici le début du numérique valorisant, qui abolira le traumatisme des mauvaises notes...


 Le colonialisme numérique est en route, nouvelle illusion scolaire.
Vive la logique binaire et la pédagogie de la tablette ! 
 
 ____________ Ce coup de gueule lancé, qui ne relève pas d'un combat d'arrière-garde mené par un papi nostalgique du porte-plume, de l'encrier et du tableau noir, l'école doit, bien sûr, dans une mesure raisonnée, adopter les outils de son temps. Le numérique fait partie de notre horizon et il y a sur ce sujet bien des apprentissages à mener.
  Puisque son usage commence de plus en plus tôt et de manière totalement anarchique, que peu de parents jouent dans ce domaine leur rôle de modérateurs et de pédagogues, il reviendrait d'abord à l'école d'apprendre le discernement dans l'usage culturel de l'outil informatique.
 Apprendre à mener collectivement une recherche en privilégiant la réflexion critique à l'égard des sources où l'on se noie le plus souvent. Développer un sens aiguisé de l'exigence sélective pour mettre de l'ordre dans le désordre immense des données numériques, en évitant le copier-coller, hantise des prof de facs, etc...Il y a là-dessus beaucoup à faire, même si certains le font déjà.
 
 Mais peut-on mener ce difficile et exigeant programme sans bases culturelles solides, sans (osons le mot !) une instruction digne de ce nom ? L'esprit ne peut s'enrichir que sur des fondements déjà assurés.
 Avant un plan informatique démesurément ambitieux, un plan pour sauver l'école de ses maux accumulés est la première des urgences....
 Mais la rue de Grenelle, annexe de Bercy, est-elle encore capable d'entendre ce langage-là ?

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64 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 15 juillet 2014 11:46

    une fois de plus on regarde l’avenir dans le rétro .....
    la place de l’informatique a l’école n’est pas celle d’ apprendre a faire du code ( franchement ça sert a qui ? ) mais a utiliser des outils organisationnels comme le mind mapping .
    d’autres choses seraient également utiles : savoir chercher une information , évaluer la valeur d’une source ......
    le français y aurait toute sa place puisque encore plus qu’avant savoir analyser et interpréter un texte devient crucial ( mais peut être moins au travers des grilles du 19 ème siècle et plus au travers de celles du marketing , de la langue de bois .....)


    • ZEN ZEN 15 juillet 2014 12:13

      Bonjour gaijin

       : savoir chercher une information , évaluer la valeur d’une source ......
      C’est bien ce que je dis...
      Vous n’avez pas lu la fin du billet
      Mais les indications données pour l’instant ne vont pas dans ce sens


    • gaijin gaijin 15 juillet 2014 15:34

      zen
      si j’avais lu mon commentaire s’adressait a la grande « innovation » de hollande ...


    • credohumanisme credohumanisme 15 juillet 2014 11:53

      Vous avez bien sûr raison et votre position est tout à fait modérée. Depuis quelques décennies on tente (avec une réussite variable) ajouter des couches supplémentaires d’enseignement dès la primaire - parfois dès la maternelle -
      Langue vivante
      Morale
      Égalité des genres
      Éducation à la citoyenneté
      Renforcement des Activités sportives et culturelles
      Philosophie (http://www.occe.coop/ ad82/IMG/pdf/ressources_en_ligne_pour_les_enseignants.pdf)
      Code de la route
      Éducation sexuelle
      Codage

      Toutes ces intentions sont, de prime abord louables mais, comme vous le dîtes justement, le constat est établi que le niveau dans les matières « de base » (écriture, lecture, calcul) ne cesse de diminuer.

      A l’évidence il n’est pas possible d’ajouter de nouveaux enseignements dans un calendrier annuel et hebdomadaire qui n’est pas extensible à l’infini.

      Peut-être (je fais preuve d’une grande modestie sur mes compétences en la matière, conscient de la difficulté du sujet) les bonnes pistes sont-elles :
      - Une réforme globale où une partie l’apprentissage des matières fondamentales se feraient à l’occasion de l’apprentissage des autres matières.
      - Une réorganisation des vacances et, en particulier une diminution des vacances d’été.
      - Un plus grand nombre de techniciens réseau dans les établissements et une formation basique (pour les enseignants qui ne l’ont pas) à la gestion des problèmes quotidiens de l’informatique.


      • mmbbb 15 juillet 2014 17:51

        votre argumentaire est juste l’ecole publique francaise contrairement a une idee recue souffre d’avoir ete trop reformee et de vouloir epouser les tendances contemporaines Apres la theorie du genre nous nous raccrochons a l’apprentissage du code informatique Deja des ma scolarite ( j’ai 49 ans ) nous souffrions de ces changements intempestifs de l’enseignements Deja l’informatique etait une preoccupation En primaire notre institutrice nous apprenais sans vraiment comprendre la finalite de cet enseignement l’algebre de Boole en insistant desormais que ces math dit moderne etait l’avenir Idem pour le francais une annnee c’etait la forme au detriment du fond l’autre c’est la geometreie qui devait supplanter l’algebre Ces changements incessants ces profs souvent mal a l’aise dans certaines matieres apportaient plutot le trouble qu’une coherence d’un enseignement Je vais jouer les vieux cons mais il vaut mieux avoir des bases solides en francais mathematiques et culture generale afin de pouvoir poursuivre des etudes C’est comme un pianiste avant d’improviser il vaut mieux connaitre les gamme Tout est mis en place afin de produire des generations de decerebres depuis des decennies L’enseignement public je le hais


      • jef88 jef88 15 juillet 2014 21:48

        les maths modernes ?
        pouahhh !
        j’y ai eu droit en seconde, 1961.....
        elle venaient d’être mises au programme du CM2 à la seconde !
        en une heure nous avons appris les 5 années qui manquaient....
        total : échec au 1er bac


      • Pere Plexe Pere Plexe 15 juillet 2014 12:10

        Il semble surtout que cette initiative répond à une crainte du Medef qui estime que le secteur du développement est sous tension ce qui obligerai à payer au prix fort les codeurs compétant.
        L’initiative de Niel qui n’est pas un philanthrope est aussi dans cette logique.

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        >>

        • ZEN ZEN 15 juillet 2014 12:17

          PerePlexe

          Je suis aussi perplexe :
          Les liens sont étroits entre Grenelle, Bercy et l’Avenue Bosquet..


          • ZEN ZEN 15 juillet 2014 12:33

            Bernard Stiegler propose quelques pistes qui méritent d’être discutées


            • Pere Plexe Pere Plexe 15 juillet 2014 14:06

              Il est moins questions de pistes que de constats.
              Les MOOC sont déjà une réalité non négligeable chaque université un peu renommée ayant son réseau.Il ne faudrait pas pour autant les limiter à un simple effet de mode.
              Pour revenir aux réflexions de Stiegler elle montre clairement que la révolution n’ est pas dans le contenu mais dans la manière.
              En ce sens la réponse ministérielle est mauvaise.


            • jef88 jef88 15 juillet 2014 12:56

              Mais peut-on mener ce difficile et exigeant programme sans bases culturelles solides, sans (osons le mot !) une instruction digne de ce nom ? L’esprit ne peut s’enrichir que sur des fondements déjà assurés.

              Bien d’accord, +10000 (au moins).....
              Mais c’est tellement plus valorisant (pour le prof) d’enseigner des « matières d’éveil » que de se taire suer à faire apprendre la lecture l’écriture et le calcul... Surtout quand on a un bac+5 et aucune formation pédagogique ....


              • mac 15 juillet 2014 12:58

                Obliger tous les élèves à faire du code informatique me semble inutile mais proposer un initiation à la programmation à des élèves volontaires et motivés comme on le fait pour le latin ou les arts serait une bonne idée. Un certain nombre d’élèves sont demandeurs et on ne leur offre qu’une initiation à l’utilisation de logiciels plus ou commerciaux.

                Elaborer des algorithmes demande une forme de rigueur et d’abstraction parfois difficiles à retrouver dans d’autres disciplines.
                Pourquoi l’enseignement optionnel de cette matière se ferait au détriment des autres ?

                L’informatique enseignée de façon ambitieuse n’est pas une sous-discipline à moins de considérer que seuls les arts et lettres élèvent l’esprit en oubliant au passage que bon nombre de philosophes viennent des mathématiques...












                • mmbbb 15 juillet 2014 18:03

                  l’enseignement souffre de ces options trop nombreuses Certes vous avez raison d’affirmer que certains philosophes etaient avant tout des mathematiciens comme Descartes Pascal Leibniz sauf Fermat qui fut juriste Ils appartenaientt a une generation ou la rigueur jusqu’au XIX ou les humanites etaient enseignees donnaient une base solide et une bonn structure mentale Mais croyez vous pas qu’il vaudrait mieux que l’ecole enseigne les matieres fondamentales avec rigueur Comprendre et assimiler correctement la syntaxe francaise permet deja de comprendre ce qu’un langage informatique est .


                • Mmarvinbear Mmarvinbear 15 juillet 2014 13:14

                  Et oui, connaître un bout de code est parfois utile quand son pc plante. Une ligne tapée dans le terminal peut éviter une réinstallation complète et la perte de temps et de données qui vont avec !


                  De façon plus large, pourquoi croyez-vous que la Finlande ou l’Inde aient mis le codage informatique au programme ?

                  Regardez un peu le résultat, avec leurs taux de chômage plus bas que le nôtre ou les passéistes hurlent quand il est question de mettre moins de Ronsard ou de Du Bellay pour avoir plus de temps à consacrer à des choses qui feront de l’élève autre chose qu’ un chômeur sachant scander son CV en alexandrin ou en octosyllabes avec césures à l’hémistiche.

                  • mac 15 juillet 2014 13:24

                    Il ne s’agit pas de mettre l’informatique en concurrence avec Ronsard ou Du Bellay mais simplement de comprendre que cette discipline fait appel à certaines qualités intellectuelles et qu’elle mérite, autant que bien d’autres, une option dans le secondaire...

                    D’autant plus que certains élèves souhaiteraient cette option et sont pour l’instant obligés de se débrouiller par eux-mêmes.



                  • ZEN ZEN 15 juillet 2014 13:40

                    Mmarvinbear,
                     La caricature n’aide pas à faire progresser la réflexion sur le sujet...


                  • chantecler chantecler 15 juillet 2014 13:45

                    « Une ligne ... ça peut .... »
                    Oui mais c’est pas obligé : de mon expérience il est rare que juste une ligne saute .
                    Et dans ce contexte il est plus rapide de sauvegarder ses documents et de réinstaller le logiciel .
                    Sinon deux jours plus tard on bute sur une autre anomalie .« 

                    Sinon de mon point de vue l’informatique à l’école , vieux marronnier :
                    L’informatique à l’école ne peut être qu’un outil et ne doit pas se substituer aux apprentissage de base : lire , écrire , compter et une connaissance générale géo histoire sciences .

                    Rappelons que lire ce n’est pas simplement déchiffrer mais comprendre un texte et parfois aussi utiliser un dictionnaire pour saisir le sens et au passage l’orthographe des mots .

                    Alors dans ce contexte de la même façon que tout lecteur doit pouvoir approfondir et vérifier la fiabilité d’un texte (non littéraire) l’outil informatique doit être utilisé de la même façon : ce n’est pas parce que l’on trouve une info sur le net qu’elle doit être considérée comme fiable, pas plus que ce qui a été »dit à la radio ou à la TV « .

                    Bref l’école ce n’est pas simplement remplir le cerveau de connaissances c’est aussi apprendre à réfléchir .

                    Et sur ce plan je ne suis pas convaincu de la pertinence du net , sans aborder par exemple le problème du plagiat : ! (on recopie Wiki ou toute autre source pour effectuer un devoir de français ou de philo sans réfléchir encore qu’avec les »annales« de textes de français on en soit là : ... »ce qu’il faut savoir , ce qu’il faut comprendre , ce qu’il faut en penser".

                    Avec ce système on fabrique des ânes qui n’ont pas lu mais qui en parlent .


                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 15 juillet 2014 13:53

                    Il ne s’agit pas de mettre l’informatique en concurrence avec Ronsard ou Du Bellay mais simplement de comprendre que cette discipline fait appel à certaines qualités intellectuelles et qu’elle mérite, autant que bien d’autres, une option dans le secondaire...


                    L’apprentissage des langues étrangères requiert aussi des compétences particulières. C’était en tout cas l’argument massue des opposants à l’apprentissage dès le primaire.

                    Pourtant, les expériences menées sont formelles : plus tôt on commence, mieux on apprend. Tout simplement parce qu’un élève de primaire possède un cerveau encore en mode « apprentissage » de sa langue natale et peut faire bénéficier de sa plasticité cérébrale à cette nouvelle langue.

                    Rien n’empêche donc à une initiation dès le primaire ou la 6è, avec la mise en place d’une option « renforcée » pour les volontaires et les plus doués par la suite.

                    Après tout, quand j’étais en primaire, on nous faisait bosser un peu sur informatique déjà.

                    Bon, c’était sur TO 7 et cela a duré un an, faute de matériel et de prof compétent, mais l’idée était déjà là !

                  • mac 15 juillet 2014 14:08

                    @Chantecler,


                    Pondre des algorithmes plus ou moins complexes est une science qui dérive des mathématiques.

                    Dire qu’il faut d’abord apprendre à lire et à compter à l’école c’est enfoncer des portes ouvertes. 
                    La question est plutôt de savoir pourquoi après plus de dix années de scolarité obligatoire autant d’élèves ont du mal à lire et à compter ?
                    Pourquoi un élève qui s’apprête à passer son diplôme national du brevet est capable d’affirmer que la deuxième guerre mondiale s’est déroulée au XVIII ème siècle ?

                    L’informatique de bon niveau n’est pas une mécanique qui ne demande qu’une moelle épinière. Créer des algorithmes à partir de rien demande souvent abstraction et rigueur et je ne vois pas pourquoi on ne pourrait proposer cette activité en option au même titre que des cours de Djumbé, de tags sur les murs, la visite d’un musée du chocolat, du montage vidéo, du football et même du théâtre ou du latin.
                     




                  • ZEN ZEN 15 juillet 2014 14:21

                    Moi, c’était sur le MO6, une machine à vous dégoûter de l’informatique


                  • mac 15 juillet 2014 14:25

                    Mmarvinbear

                    L’apprentissage d’une langue au primaire se fait de façon empirique alors que créer un algorithme à partir de rien est comparable la réalisation d’une démonstration en mathématiques. Or la structuration d’une démonstration est souvent difficile avant la classe de quatrième.


                  • chantecler chantecler 15 juillet 2014 15:39

                    Je n’ai pas la réponse .
                    Mais il y a deux choses évidentes : apprendre à lire à l’école ne suffit pas ,si l’on ne lit pas pour soi s’il n’y a pas de désir de lecture .
                    Notre société se détache de l’écrit pour l’audiovisuel : voir le nombre d’heures passées devant les écrans .Plus les pictogrammes les SMS etc, etc ....
                    De la même façon que le permis de conduire n’est qu’un permis et que l’on apprend surtout (théoriquement) par la pratique .


                  • Xenozoid 15 juillet 2014 15:42

                    moi j’ai une réponse,on nomme un être humain officiellement quand son nom le défini....


                  • Pere Plexe Pere Plexe 15 juillet 2014 18:31

                    C’est vrai que les responsables du projet avaient fait très fort !
                    Non seulement dans les choix matériels mais plus encore dans le choix du langage : le LOGO...un truc vraiment imbuvable et difficilement exploitable.
                    Quitte à faire sourire j’ai connu les premiers algorithmes en cinquième (1975 ).Le prof avait une calculette HP qui devait couter un bras et nous faisait faire de petits programmes en notation polonaise inverse (utilisé par sa bécane qui ).


                  • mmbbb 15 juillet 2014 19:27

                    vous prenez comme exemple la Finlande et l’Inde La Finlande a de nombreux atouts petits pays qui soigne son enseignement population homogene et culture uniforme Je vous rappelle que le createur de linux Linus Torvalds. est finlandais Quant a l’inde sa situation est quand meme tres contrastee et ne peut etre comparee aux pays europeens Quant a nous, notre chomage est avant tout structurel et que notre education nationale un mastodonte fait office de gardiennage ou les profs depasses font tout sauf enseigner sauf si vous avez la chance d’emprunter des voies de traverse c’est a dire l’ecole privee La France semble toujours courir apres un modele d’education et est incapable d’en produire solide fiable et pérenne. Quant certains lecteurs notifient leur apprentissage sur le TO7 de Thomson ce fut un exemple du gaspillage dont les rapports de la Cour des Comptes a souligne cette gabegie Est ce que Thomson a survecu non la micro informatique francaise est morte nee Exemple d apprentissage de code qui devint suranné


                  • hunter hunter 15 juillet 2014 20:11

                    Ah le Mo6 ... ça tournait sous une version maison de CP/M non ?

                    Ah les vieux souvenirs......

                    H/


                  • epicure 15 juillet 2014 21:15

                    @Par Pere Plexe (---.---.24.25) 15 juillet 18:31



                    Tu vas pas former des gamins au langage objet en C++ en leur posant comme question au devoir
                    « que fait cette ligne :
                    while ( *a++ = *b++ ) 
                     »

                    justement le logo c’est le langage adapté aux enfants.
                    A chaque langage informatique son domaine d’application, et le logo c’est justement l’éducation des enfants, pas de faire le dernier FPS à la pointe de la technologie, la dernière simulation nucléaire ou la gestion du moteur de recherche de google.

                    Il a été conçu pour être proche du langage naturel, simple, et ludique, accessible pour les enfants.


                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 16 juillet 2014 02:01

                    Moi, c’était sur le MO6, une machine à vous dégoûter de l’informatique


                    J’ai connu le MO 5 aussi, au collège en 6è. Les machines en nano-réseau, les ordis Goupil ou Bull, vestiges du plan Informatique à la Française, c’est à dire en état d’échec complet avant même de commencer faute de matériel adapté, de profs formés mais surtout de logiciels bien faits et compatibles PC. Un naufrage industriel et financier dont le pays ne s’est pas encore remis.

                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 16 juillet 2014 02:04

                    L’apprentissage d’une langue au primaire se fait de façon empirique alors que créer un algorithme à partir de rien est comparable la réalisation d’une démonstration en mathématiques. Or la structuration d’une démonstration est souvent difficile avant la classe de quatrième.


                    Pitié, assez avec cet argument bidon. On nous faisait faire du BASIC en 6è et pourtant on connaissait même pas encore Thalès et Pythagore !

                    Le fait de ne rien comprendre en mécanique ne nous handicape pas au moment de conduire une voiture après tout. On comprends la logique de base, on utilise. Et quand ça va pas, on file au garage...

                  • epicure 16 juillet 2014 22:35

                    justement le logo si j’ai bien compris est fait pour être « développé » de façon ludique, intuitive.
                    A la base il s’agissait de déplacer « une tortue », et donc la base c’est pour l’élève de chercher comment déplacer la tortue selon les objectifs (dessiner un carré par exemple) en se basant sur le langage naturel.
                    J’imagine donc ( au niveau éducatif ) par exemple qu’avant d’utiliser des instructions de boucle l’enfant doit découvrir les séquences répétitives dans ses algorithmes, plutôt que de balancer les différents types de boucle dans un cours magistral abstrait.


                  • ZEN ZEN 15 juillet 2014 13:38

                    Avant la maîtrise des codes formels, c’est la maîtrise (critique) des savoirs qui doit être la première mission de l’école, ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pas possible d’offrir, dès la seconde, une option en codage informatique, pour les plus motivés.


                    • Pere Plexe Pere Plexe 15 juillet 2014 14:15

                      Coder demande des aptitudes assez spécifiques.Mêmes les mathématiques si elles demandent abstraction et logique ne sont pas vraiment comparable.
                      Confronter assez tôt des élèves à cet exercice peut être un intéressant révélateur.
                      Même si, comme avec l’éveil musical qui ne produit pas des Mozart à la pelle, les résultats potentiels sont à relativiser.


                    • mac 15 juillet 2014 14:16

                      ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pas possible d’offrir, dès la seconde, une option en codage informatique, pour les plus motivés.


                      Peut-être même dès la quatrième pour ceux qui ont une bonne maîtrise des fondamentaux et se montrent particulièrement motivés. C’est l’âge où certains esprits les plus curieux commencent à se demander ce qui se cache derrière les décors des jeux vidéos qu’ils utilisent.
                      Mais pour le primaire ça me semble vraiment prématuré.


                    • cubrad 15 juillet 2014 14:33

                      Je me souviens des cours d’initiation en programmation en DEUG, pour la plupart des étudiants c’était cauchemardesque. Seuls ceux qui avaient un intérêt particulier pour la discipline s’en tiraient, mais souvent, ils avaient déjà appris par eux même.


                      • mac 15 juillet 2014 15:17

                        Juste pas curiosité.

                        Quelles sont les autres matières que vous faisiez en Deug ?

                      • mac 15 juillet 2014 15:23

                        @Cubrad


                        Le côté cauchemardesque on peut en dire autant pour la chimie, les maths la physique ....
                        De moins en moins de gens maîtrisent correctement ces disciplines ou s’orientent vers elles. Il ne faudra pas s’étonner de se faire doubler par les autres dans quelques années...



                      • cubrad 15 juillet 2014 18:58

                        @mac : mathématiques et sciences sociales. Ce DEUG permettait de déboucher sur l’IUFM — formation des professeurs des écoles, anciennement instituteurs — mais aussi de suivre un cursus en informatique (mon cas).

                        @2° réponse, désolé je n’ai plus votre pseudo sous les yeux : c’était spécialement « cauchemardesque » même par rapport aux maths.


                      • cubrad 15 juillet 2014 19:00

                        pff, la 2° réponse était du même auteur, j’avais pas vu !


                      • hunter hunter 15 juillet 2014 20:14

                        Est-ce qu’il y en a ici qui ont été initiés au Pascal ?

                        C’était un cauchemar ce langage, je kiffais pas du tout !

                        Adishatz

                        H/


                      • epicure 15 juillet 2014 21:24

                        le pascal ?
                        c’est un langage bien structuré, qui avait un côté éducatif/universitaire.
                        Et c’est plus clair que le C.

                        En général ceux qui ont un problème avec le pascal, c’est plus sur la programmation elle même, , sa logique , que le pascal proprement dit.
                        L’année dernière j’ai vu plein de jeunes ( et moins jeunes ) s’initier à la programmation avec le pascal, et à la fin ils arrivaient à se débrouiller.
                        Bon on avait un bon prof aussi ça a aidé.

                        Mais vaut mieux étudier l’algorithmique avant de programmer .
                        Si tu maitrises l’algorithme tu sais comment poser tes instruction, que ce soit en pascal ou autre.


                      • Mowgli 21 juillet 2014 03:53

                        « Est-ce qu’il y en a ici qui ont été initiés au Pascal ? »

                        Voui m’sieur, bibi m’sieur

                        « C’était un cauchemar ce langage, je kiffais pas du tout ! »

                        Je l’ai trouvé fastoche comme tout. Mais j’avais été élevé à l’ALGOL 60 et au Simula 68. Les cauchemars, c’était le Fortran et le C. Ne parlons même pas du COBOL ni du PL/I, horreurs absolues !


                      • soi même 15 juillet 2014 14:36

                        C’est la plus belle saloperie introduite à l’école !


                        • Pere Plexe Pere Plexe 15 juillet 2014 15:15

                          La place de l’informatique dans notre société est énorme et ne cesse de croitre.
                          Il serait incompréhensible que l’enseignement et l’EN n’en tiennent pas compte !
                          A défaut de faire des spécialistes il est souhaitable de former des citoyens capables d’ appréhender le monde numérique et les questions qui lui sont liées.

                          La triste aventure Hadopi est symptomatique d’un monde ou élus et citoyens par manque de compétences laissent les lobbys agirent.
                          D’autres problèmes plus importants (liés à la sécurité, à la confidentialité, à la neutralité du net, à la vie privée,à la place du libre,...) ne peuvent être compris sans une solide culture numérique.


                        • mac 15 juillet 2014 15:15

                          C’est la plus belle saloperie introduite à l’école !


                          Effectivement, face à une telle argumentation on ne peut que s’incliner.




                        • epicure 15 juillet 2014 21:28

                          d’un autre côté la programmation, ça peut aider à la formation du raisonnement logique. Donc si c’est bien fait cela peut être bénéfique dans la formation des enfants, au delà de l’aspect informatique.


                        • L'enfoiré L’enfoiré 15 juillet 2014 15:50

                          Bonjour Zen,

                           Voici un complément à votre article.
                           

                          • ZEN ZEN 15 juillet 2014 16:07

                            Bonjour L’enfoiré

                            Merci pour le lien
                            Le diagnostic de Stiglitz me semble justifié
                            A part quelques universités de pointe et horriblement chères donc élitistes, le système va mal... et une nouvelle bulle se prépare.


                          • vachefolle vachefolle 15 juillet 2014 16:00

                            En tant qu’informaticien je ne vais tout de même pas dire que la programmation ne sert a rien, mais a moins de vouloir transformer la moitie du pays en codeur, cette nouvelle effervescence de l’éducation nationale est totalement stupide. Il s’agit d’une simple fuite en avant. Puisque nous ne savons pas enseigner les matières principales, essayons avec les matières secondaires !!!

                            Il est totalement évident que les programmes de l’éducation jusqu’en 3ieme devraient être constants de génération en génération. Francais, Math, Anglais, ...

                            on peut bien sur adapter le style de l’enseignement aux enfants, mais pas le programme de fond.

                            Enfin disons que la programmation peut etre présentée a partir de la 3ieme au même titre que la technologie et les exercices de cette nature, mais franchement avant c’est totalement stupide....

                            Car comme on dit, avant d’apprendre a coder, il faut savoir compter, alors que déjà les gamins apprennent les maths.


                            • mac 15 juillet 2014 20:06

                              @Vachefolle

                              Il ne faut tout de même pas 15 ans de scolarité pour maîtriser correctement certaines bases.
                              Je ne vois pas en quoi un bon élève de troisième un peu motivé ne pourrait pas suivre quelques cours d’informatique. En tout cas si l’éducation nationale ne le fait pas pour mes enfants, c’est moi qui le ferai surtout quand on voit les heures passées sur des activités très discutables et qui n’ont rien à voir avec les fondamentaux.
                              Je pense notamment à l’importance horaire donnée, dans les programmes, à la notion de développement durable comme si elle n’était pas parfois controversée et considérée par certains comme un oxymore du registre de la novlangue néolibérale...



                            • mmbbb 16 juillet 2014 08:39

                              je vous rejoins et je l ai dit dans mon commentaire L’education nationale court toujours apres un modele et est incapable de fournir aux ecoliers une base stable solide Il va de soit si vous avez une bonne maitrise de la syntaxe francaise une bonne formation en math l’apprentissage d’un langage informatique sera plus aise L’inverse ne sera pas forcement vrai


                            • ZEN ZEN 15 juillet 2014 16:02

                              Pas folle la vache !
                              Cela me semble du bon sens, surtout venant d’un praticien.


                              • morytraore.com morytraore.com 15 juillet 2014 17:56

                                Merci ZEN, de nous offrir un article aussi intéressant. Le titre à mon sens aurait du être : le numérique et l’école. L’école devenant un fait secondaire, car il est incapable d’intégrer à cause de son esprit exclusif, lié à l’alphabet et au papier. En revanche, la magie du numérique permet d’intégrer sans détruire. Le mode d’apprentissage du numérique n’est plus la formation (de type académique) mais l’INITIATION. Alors, vive le colonialisme numérique bienvenu pour l’Afrique et pour tous les humains laissés pour compte. 


                                • Pere Plexe Pere Plexe 15 juillet 2014 19:12

                                  Le défi est enthousiasmant.
                                  Malheureusement l’expérience démontre que les initiatives philanthropiques résiste mal aux intérêts mercantiles.
                                  Et l’éducation est un marché lucratif dont les acteurs ne se laisseront pas déposséder facilement !


                                • mmbbb 20 juillet 2014 13:41

                                  je vous ferais remarquer que les pays africains francophones parlent tres bien le francais nous en revanche il semblerait que notre langue vernaculaire soit de moins moins bien parlee et que le taux d’illetrisme ne peut plus etre un tabou Probleme ? 


                                • WakeUp 15 juillet 2014 18:47

                                  Bonjour,

                                  Merci pour votre article.
                                  L’introduction du numérique à l’école revient régulièrement sur le devant de la scène, toujours semble t-il comme un écran de fumée pour occulter l’incompétence véritable de ceux qui nous gouvernement.

                                  J’appuierai le commentaire de vachefolle, faisant moi-même beaucoup de code : Comment envisager d’enseigner des langages basés sur la logique et les mathématiques alors qu’une grande partie des élèves de primaire ne maitrise déjà pas les tables de multiplication, ni même le langage de tous les jours ??

                                  Je note l’incroyable paradoxe d’ailleurs qui subsiste entre la volonté de rapprocher les « citoyens » de la création informatique et la promotion des nouveau supports informatiques qui ne permettent pas cette créativité :

                                  1-L’ordinateur de salon que l’on trouvait jadis dans les foyers (relativement aisés) était le même outil que celui employé par les développeurs de Microsoft (à la puissance de calcul près). On pouvait également jouer avec le hardware sans trop de soucis, le montage d’un ordinateur étant à la porté d’un enfant de 12 ans, pour peu qu’il ne soit pas trop couillon et un peu intéressé. Même si seulement 10% des gens utilisaient véritablement les capacités de leur machine, c’est souvent comme cela que les passions se sont révélées.

                                  2-Viens ensuite l’ordinateur portable, exit le bidouillage hardware (le niveau requis étant beaucoup plus élevé). Mais peut importe, la créativité est toujours possible.

                                  3- Puis maintenant les tablettes... et là, catastrophe ! Nous n’avons plus entre les main que des terminaux de communications. S’ils peuvent bien envoyer de la vidéo ou du texte, le potentiel créatif informatique (c’est bien de ça dont il s’agit) est réduit à néant ! On ne peut plus rien bidouiller, plus rien générer. Pour vous en convaincre allez faire un tour chez des ingénieurs en informatiques, et compter le nombre de personnes travaillant de fait sur une tablette...

                                  Vous noterez d’ailleurs que les gamins d’aujourd’hui soit-disant nés avec une tablette dans la main ne comprennent pas grand chose à l’informatique : utilisation désastreuse de leur outil, installation de programme inutiles, sécurité à faire pleurer, réseaux sociaux non maitrisés... Plus jeune je devais « réparer » l’ordinateur de ma grand-mère. Aujourd’hui je dois aussi « réparer » l’ordinateur de ma petite sœur...
                                  Et avant de lui apprendre ça, il faudrait déjà qu’elle apprenne à utiliser ça.
                                  Mais je ne crois pas que ça soit à l’école de le faire...pas plus que ce n’est à l’école d’apprendre à planter des clous ou faire à manger.

                                  Enfin pour conclure, voici un article qui montre que les gens qui maîtrisent ces outils, n’en veulent pas comme base éducative pour leur propres enfants.

                                  Mais tous ceci n’est pas surprenant quand on regarde le niveau de nos politiques dans ce domaine...


                                  • Pere Plexe Pere Plexe 15 juillet 2014 19:47

                                    Comme pas mal « d’anciens » j’avoue que le coté bidouille était formateur (électronique et Amstrad cpc464 pour moi). Je ne suis pas informaticien mais garde de l’interet pour la technologie numérique.
                                    Pour autant, de même que les voitures récentes sont plus difficilement accessible au bricoleurs, les conducteurs sont plutôt meilleurs qu’avant.
                                    Et c’est bien ce qui nous intéresse ici : former des gens capables d’appréhender logiciels et matériels sans être nécessairement capable de mettre les mains dedans...

                                    Pour la tablette dont l’interface tactile n’est pas la plus propice aux longues saisies (problème facilement contournable par ailleurs) elle me semble par sa compacité sa simplicité et sa transportabilité un support vraiment adapté à la pédagogie !
                                    y compris à la programmation (pour peu que l’on prenne soin de faire un effort d’adaptation) je ne vois pas pourquoi l’apprentissage de c++ ou java ne pourrait pas se faire sur tablette ?
                                    Reste le prix encore important du matériel (le jura équipe ses collégiens d’ipad...) qui à terme devrait être compensé en parti par le coût des livres scolaire mais surtout le manque de supports pédagogiques tirant vraiment parti des capacités de l’outil.


                                  • ZEN ZEN 15 juillet 2014 19:55

                                    Merci WakeUp pour votre commentaire pertinent


                                  • jef88 jef88 15 juillet 2014 21:56

                                    un langage génial le « basic » et le« français » du système pick....

                                    vieux souvenirs...
                                    mais maintenant cela n’existe plus :


                                    • trevize trevize 16 juillet 2014 14:08

                                      Je trouve que de la façon dont s’est proposé, c’est à dire de façon optionnelle en primaire, en appui avec le tissu associatif, c’est une très bonne chose. C’est léger, modulaire, et pas totalitaire pour un sou, il y a beaucoup de liberté dans l’application de la loi ; ça c’est pour la forme.

                                      Pour le fond, c’est vrai qu’il faut un minimum de logique et de rigueur grammaticale. Mais qui nous dit qu’enseigner le codage léserait les connaissances sur le plan orthographe et grammaire française ? Cette rigueur syntaxique que nous semblons avoir beaucoup de mal à inculquer dernièrement, n’est pas l’apanage de la langue française. La rigueur syntaxique, c’est quelque chose de beaucoup plus générique, qui touche le langage écrit, parlé, et pensé, aussi bien que la façon dont nous nous comportons dans la vie de tous les jours. Le savoir est transposable, et apprendre la rigueur à l’aide d’un langage rigoureux est plus simple que de l’apprendre avec le français qui est plein d’exceptions. D’une certaine façon, il est plus simple d’apprendre à coder que d’apprendre toutes les subtilités de la langue française.

                                      Enfin, quand on apprend à coder, avant même d’apprendre un véritable langage, on fait de l’algorithmique, en pseudo-code. Et les premiers algorithmes qu’on apprend sont ceux de tri (mettre une liste de mots en ordre alphabétique) et ceux de recherche (la recherche dichotomique, comme dans un dictionnaire)

                                      A ce que je sache, une fois qu’on a appris l’alphabet, on connaît l’ordre des lettres, et on est donc tout à fait capable de trier une liste de mots. Ce pourrait d’ailleurs être un exercice (facile) de français de niveau CP ou CE1, que de mettre une liste de mots dans l’ordre. Ma scolarité est loin derrière moi, mais il me semble qu’on m’a appris à chercher un mot dans un dictionnaire en CE2. Tout le monde est capable de faire ça, tout le monde le fait, mais de manière automatique, comme un robot. Bien peu de personnes (hors codeurs) sont capables de décrire la suite d’opérations qu’ils effectuent pour trier des mots ou en chercher un dans le dictionnaire. C’est quelque chose d’extrêmement grave, nous apprenons simplement à nos enfant à appliquer bêtement des procédures sans réfléchir. Apprendre à coder, c’est aussi apprendre l’introspection, à être vigilant face à ce que nous faisons, à décrypter tous nos automatismes. C’est un des savoirs les plus importants que nous puissions donner à nos enfants.
                                      Alors tailler dans les autres matières pour dégager des dizaines d’heures pour la programmation, non bien sûr ce n’est pas une bonne idée ; mais dans la mesure où coder n’est qu’une façon de décrire formellement et rigoureusement toutes sortes d’actions que nous effectuons au quotidien, il me semble que c’est un savoir que nous devons tenter de transmettre à nos enfants, dès que possible.

                                      Ce qui me réjouit dans cette histoire, c’est que le programme n’est pas imposé depuis les académies, mais qu’on laisse la liberté au niveau local d’effectuer cette réforme, via des associations. De cette façon, bien des expériences peuvent être menées, et dans deux ou trois ans, nous pourrons tirer des conclusions de tout ça, trouver la ou les méthodes qui fonctionnent bien, pour peut être les appliquer à plus grande échelle.


                                      • WakeUp 16 juillet 2014 17:37

                                        Bonjour,

                                        @Pere Plexe

                                        Lorsque vous dites "former des gens capables d’appréhender logiciels et matériels sans être nécessairement capable de mettre les mains dedans", cela exclue bien l’apprentissage des langages informatiques (C++, Basic, etc.). Quant à la formation sur logiciels, étant donné qu’ils constituent des outils professionnels, leur apprentissage doit se faire -à mon avis- dans le cadre d’une formation professionnelle...

                                        Pour ce qui est de l’apprentissage du langage sur tablette, c’est tout à fait possible si les constructeurs s’y mettent... Or ce n’est pas du tout leur stratégie actuelle. Et l’exemple du Jura avec les Ipad est catastrophique et infirme d’ailleurs votre dernier argument : ne seront visibles sur Ipad que les cours homologués par Apple, payants de surcroit. Et quand bien même ce serait gratuit, le changement régulier de la machine nécessaire pour suivre l’évolution technologique (je ne parle pas d’obsolescence programmée) pulvériserait de toute façon votre budget.
                                        Vous auriez tout à fait raison dans un monde où la question de l’informatique à l’école serait détachée de la question des lobbies...

                                        Quant à l’efficacité du support en terme d’apprentissage je suis dubitatif : lorsque j’effectue mes réunions (la réunionite est répandue dans mon domaine), je n’utilise finalement que très peu le support informatique. Je projette simplement des titres et des schémas, ce que j’aurai pu faire sur un paperboard ou des feuilles. Dès que c’est possible je prends un stylo et je griffonne sur le tableau Velléda. L’impression d’ergonomie donnée par les animations, les couleurs et la quantité d’informations que l’on peut afficher sur un écran est fausse. Cela est très souvent délétère en termes d’attention de l’auditoire.


                                        • Pere Plexe Pere Plexe 16 juillet 2014 22:34

                                          La connaissance de quelques langages ne permet pas à elle seule de bidouiller (surtout une fois compilé).
                                          L’expérience en cours dans le Jura me semble au contraire un bon début.En quoi la déclarez vous catastrophique ?
                                          Pour les cours sur Ipad, même le monde très fermé d’Apple ne peut empêcher des profs de mettre des ressources (cours, exercices, corrigés,documents audio/vidéo,...) sur un serveur par exemple et accessible d’un clic sur Safari !
                                          Ou de les mettre sous forme texte (ou pdf).


                                        • WakeUp 16 juillet 2014 23:47

                                          Bon, il est vrai que j’ai laissé ma ferveur anti-Apple prendre le dessus dans ce commentaire. J’en suis désolé.
                                          Il est vrai qu’un iPad n’empêchera pas de partager du contenu. Mais je reste dubitatif quant à la question du coût réel de cette solution, ainsi que sur les qualités pédagogiques du numérique. Mais si l’expérience montre le contraire (de manière objective...) alors je serai heureux de m’être trompé.

                                          En ce qui concerne le langage informatique, je crois que mon commentaire n’était pas assez clair.
                                          Je suis d’accord avec vous, la connaissance des langages informatiques ne permet pas de bidouiller.
                                          Mais les compétences mises en jeu me semblent bien compliqués pour des enfants (d’expérience, contrairement à ce qu’a dit ZEN, un algorithme informatique ne formalise pas ce que l’on fait de manière intuitive...même le tri d’un tableau...).
                                          Des jeunes de 17-18 ans seraient déjà potentiellement plus aptes à appréhender ce domaine.
                                          Je ne suis pas contre qu’on pousse les élèves à utiliser les outils informatiques (les former à la recherche d’information sur internet, comme on l’a fait pour moi dans une bibliothèque/CDI), pour que -comme vous le dites très bien- nous ayons des gens capables d’appréhender logiciel et matériel.
                                          Mais le plus simple et le moins couteux, ça reste selon moi un bon vieux pc avec du logiciel libre gratos.

                                          En somme, l’informatique doit conserver sa place d’outil, de moyen, et non de finalité (après tout, personne ne code pour coder !), et faisons attention à l’arrivée de cette économie implacable dans nos écoles...


                                        • Pere Plexe Pere Plexe 17 juillet 2014 10:03

                                          On est bien d’accord.Le principal obstacle est le coût. (sans doute 500€ pour 3ou 4 ans soit environ 130€ par an et par élève)
                                          Je me suis intéressé au projet Jurassien (j’étais étonne du choix des tablettes,n’étant pas un fan de la marque à la pomme). En fait ce choix est tout bonnement le résultat d’un appel d’offre classique .
                                          Pour autant ce projet me semble vraiment intéressant, même si je pense qu’il faudra plusieurs années pour en mesurer vraiment l’impact.
                                          Il faut aussi que les différents intervenants (CG,rectorat,EN,profs...) jouent le jeu et misent à fond sur le collaboratif en bonne synergie.


                                        • Mowgli 21 juillet 2014 02:32

                                          Voui voui voui ! Enseignons la programmation dès la maternelle. Ça fera de l’emploi pour les programmeurs incapables de programmer. Super !

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