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Accueil du site > Tribune Libre > L’origine oubliée de notre civilisation : l’Atlantide, (...)

L’origine oubliée de notre civilisation : l’Atlantide, Gergovie...

Bibracte, Gergovie, à condition de les replacer sur leurs véritables sites, sont-elles à l'origine de notre civilisation occidentale, l'origine lointaine étant, bien entendu, au Proche et au Moyen-Orient ? Retour aux sources.

I. La pensée de Bibracte dans l'hydrie de Grächwill, vers 580 av. J.C., VIème siècle ?

Exposée au musée de Berne, elle est connue sous le nom de la déesse Artémis, maîtresse des animaux. Je propose une autre interprétation.
Coiffée d’un semblant de tiare phénicienne, la cité de Bibracte regarde dans l’infini de Dieu. Elle étend sur sa population les ailes stylisées du symbole paternel qui trône sur sa tête, le faucon. Sous sa blouse, parce qu'elle est nourricière, pointent ses deux seins. A défaut d’écriture, sa robe est décorée de barres.
De part et d’autre de Bibracte, voici les fondateurs, premiers colons venus du Proche ou du Moyen-Orient. Ce sont eux qui ont dressé la cité sur la hauteur et qui l’y ont maintenue en la soutenant d’un geste sans effort de leur patte levée. Ces hommes étaient des lions, il faut leur rendre hommage, des lions chaldéens du pays de Sumer ou de Sem. Au-dessus, sur le bord du vase, un peu plus petits de taille, les descendants des héros veillent sur la cité dont ils ont hérité, écrasant sous leurs pattes massives le serpent prisonnier dont la langue désormais inoffensive pend lamentablement.
  Quant à vous, jeunes guerriers celtes, c’est pour vous que ce vase a été fondu ! Ce livre vivant est votre catéchisme d’instruction civique. Vous voilà, dans les lionceaux, confiant vos frêles pattes dans les mains rassurantes de Bibracte, prêts à vous engager sans peur et avec foi dans l’éternel cycle de la vie qui descend et de la mort qui monte.
Souvenez-vous de vos illustres origines, de ce drapeau que vos ancêtres avaient choisi pour emblème pour signifier qu’un nouveau soleil rayonnant s’était levé sur le monde : le faucon de la cité de Lagash (?). Le faucon pèlerin s’est élevé à la verticale dans les airs de son vol altier. C’est un oiseau guerrier, un oiseau chasseur. Aucun ennemi n’échappe à son regard perçant. Il plane dans les hauteurs. Soudain, il glisse sur les nuages, il pique sur l’adversaire et sa vitesse devient foudroyante. Sans jamais se départir de sa dignité royale, il s’abat sur sa proie .
Le faucon de Lagash (?) est venu se percher sur la forteresse oppidumique de Bibracte, à Mont-Saint-Vincent, au sommet de la Gaule chevelue, et sur cet observatoire à l’histoire de légende, il surveille depuis des millénaires les grands espaces de notre pays, de la Saône à la Loire, et de la Saône au Rhin.

II. La pensée de Bibracte dans l'église de Mont-Saint-Vincent, en Bourgogne... IX ème siècle avant J.C. (?)

  Copie ou soeur du temple de Salomon, le temple de Mont-Saint-Vincent, là où je situe Bibracte, n'a pu être construit qu'après, au IX ème siècle avant J.C. peut-être. Il ne s'y trouve dans ses chapiteaux aux lions que du cananéen/sumérien, une glorification/idéalisation du courage militaire/dévouement à la cité jusqu'au sacrifice suprême presque mystique. Point de dieux et de divinités secondaires ayant formes humaines. Seulement "un je ne sais quoi de divin" qui transparaît dans le visage du lion. Dieu est pourtant bien là, mais il ne se devine que dans sa création. Il se devine dans la luxuriance de la végétation, encore mieux dans le règne animal, encore mieux dans le lion royal, le jour, dans l'inquiétant hibou, la nuit.

III. La pensée de Gergovie dans l'église du Crest, en Auvergne... IX ème siècle avant J.C. (?)

Plus fins, moins archaïques, apparemment plus récents, les chapiteaux du Crest, là où je situe Gergovie, ne représentent de même, ni déesses, ni dieux ayant forme humaine. Il ne s'y trouve aux places d'honneur qu'une évocation des deux lampadaires de la Genèse, le soleil et la lune. Là aussi, Dieu est, mais invisible sauf dans sa création qui exprime sa puissance et sa gloire. Il faut être aveugle pour ne pas le voir.

Voilà ! C'est très simple à comprendre. Il y a Dieu inconnu et invisible qui se manifeste toutefois dans la luxuriance de la nature, et il y a la terre-mère qui enfante les hommes et les cités, telle que Gergovie. C'est un constat. La terre-mère au sexe de lotus, coiffée d'un turban solaire, aveugle mais généreuse, nourrit indistinctement la cité de Gergovie dans ce qu'elle a de bon comme dans ce qu'elle a de mauvais, à la fois charnellement et mystiquement. Crachés par le volcan au torque céleste, il y a les bons citoyens, dans le symbole de la salamandre, qui se nourrissent à son sein droit. Crachés par le volcan mauvais, il y a les mauvais citoyens dans le symbole du serpent qui se nourrissent à son sein gauche. Il s'agit là d'un constat. Les citoyens sont-ils prédestinés ? Ont-ils le libre choix ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que les mauvais finiront dans des grands paniers d'osier auxquels les druides mettront le feu (César, DBG VI, 16).

IV. Salamandre, symbole de Gergovie. Pourquoi ?

Parce que, protégée par sa peau, elle peut s'échapper d'un feu sans se brûler ? Parce que son venin est puissant ? Peut-être, mais est-ce suffisant ? Pour des Gaulois qui espéraient aller au ciel, la salamandre n'aurait-elle pas été une image de renaissance par cette étonnante faculté qu'elle a de régénérer un membre coupé ? Et il y a aussi cette curieuse mutation qui la fait passer d'animal terrestre terne et rampant à l'animal aquatique aux curieuses tâches de couleurs évoluant dans des eaux comparables pour l'homme aux eaux célestes espérées. Ajoutons à cela que les salamandres étaient très répandues en Auvergne, notamment près du site sacré de Corent et qu'il en existait plusieurs espèces.

Ainsi s'expliquerait que les salamandres, mais aussi les tritons, leurs cousins, soient représentés dans les chapiteaux archaïques de la région. Mais pourquoi des tritons à deux queues ? Anomalie génétique ou accidentelle ? Dieu présent dans le nature, Dieu créateur toujours agissant, Dieu se faisant remarquer parfois par un phénomène étrange ?

V. A l'intérieur de l'église/temple de Lavaudieu, le soleil et la lune sont toujours honorés mais Adam et Eve font leur apparition, conformément aux croyances cananéennes du texte de la Genèse.

De toute évidence colonie arverne de Gergovie, nous retrouvons à Lavaudieu le symbolisme de la terre-mère aveugle allaitant indistinctement notre Gergovie au sein gauche comme au sein droit ainsi que le soleil rayonnant, quoique avec des traits plus précis, ainsi que le reflet d'une lune entourée de roseaux en forme de lances. Comme ce ne sont que des reflets sur la surface de l'eau, cela signifie que nous sommes toujours dans le symbolisme mais avec toutefois, dans le soleil, une figure d'homme vénérable et dans la lune, celle d'un personnage couronné. Est-ce un retour au dieu Baal/soleil ? Non ! Nous sommes toujours dans le texte cananéen de la Genèse. Femme/population de Lavaudieu, prends garde de ne pas provoquer une nouvelle fois la chute d'Adam (de tes dirigeants)http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-pensee-religieuse-de-l-occident-127146

VI. La pensée de Gergovie dans le cratère de Vix, vers 530 av.J.C., VI ème siècle ?

Debout sur son petit cône volcanique, au fond d'un cratère en forme de cuvette, voici Gergovie ! Son corps est revêtu d'un long péplos et ses cheveux partagés en bandeaux sont couverts modestement d'un voile. Voici l'image douce, fine, intelligente et souriante de la cité de Gergovie !

Conformément au rituel de la libation antique, elle tient dans sa main droite, la phialle pacifique d'offrande. Dans la main gauche, elle offre le vin mystique de son cratère. Décorant les deux anses du vase, voici, là encore, Gergovie, mais cette fois dans son aspect terrifiant et guerrier. Ses bras sont soutenus par des serpents au venin redoutable qu'accompagne, en retrait, le lion symbole du courage militaire. Ses deux jambes terminées en têtes de reptiles puisent leur force invincible dans le liquide sacré et mystique de la lave en fusion, irrésistiblement attirées qu'elles sont par les puissances infernales qui leur ont donné naissance. Gorgones, lions, reptiles, tous ces symboles guerriers sont revêtus de cottes d'écailles.

La Gorgone est née du cratère de même que la Salamandre est née des volcans.

 Le cratère de Vix est un étonnant objet de propagande, conçu pour montrer aux “barbares” la puissance civilisatrice de Gergovie, dans sa douceur mais aussi dans sa force. Voici l'armée de Gergovie ! Voyez comme elle défile dans un ordre impeccable, au rythme d'un seul pas. A un escadron de cavalerie succède une unité d'infanterie, puis un autre escadron de cavalerie, puis une autre troupe d'infanterie, et ainsi de suite ; il n'y a ni début, ni fin. L'armée de Gergovie est une armée innombrable et invincible.
Admirez la légèreté et la rapidité du quadrige, la maîtrise du cavalier dans la tenue des rênes, la finesse et l'intelligence du cheval ! Derrière, l'infanterie lourde n'est-elle pas impressionnante de muscles, de force et de virilité ? 

Voilà donc ces Gaulois dont on a dit qu'ils combattaient "tout nus". Les cimiers des casques, la forme des chars de combat, l'équipement dans le moindre détail, tout cela n'a rien à envier à l'armement grec. On peut même dire qu'il est identique

VII. Réflexion : pourquoi refuser à la Gaule ce que les historiens accordent pourtant aux autres régions du monde ? Du IX ème siècle au VI ème avant J.C., n'y a-t-il pas là une logique d'évolution ? Sans oublier la logique militaire qui ne peut expliquer les grandes expéditions celtes qui vont suivre que par l'existence d'armées constituées. Reste, il est vrai, le mystère de l'absence de documents écrits qu'ils auraient pu nous laisser.

VIII. 570 ans av. J.C., VI ème siècle, Platon n'avait-il pas raison, dans son Atlantide, de souligner le haut degré d'évolution des Atlantes, de Gergovie ?

Tout est relatif, bien sûr. Comme je l'ai expliqué dans mon précédent article, il lui a fallu reconstituer la géographie du lieu à partir d'informations fragmentaires. C'est ainsi qu'il a bien rappelé les trois murailles de l'enceinte, ce qui est exact, mais qu'il a rajouté les fossés en eau, ne pouvant pas accepter, dans son modèle idéal, qu'elles n'aient pas été prévues. Il indique la bonne distance entre le début de la plaine de la Limagne et la montagne de faible hauteur - montagne de la Serre - sur laquelle se trouve la ville - Le Crest. Il dit bien que la Limagne a une forme allongée de largeur à peu près régulière mais le modèle qu'il en tire est une extrapolation géométrique. Les distances entre chaque district se retrouvent sur le terrain dans les traces que les archéologues ont retrouvées entre les habitations mais celles que Platon a retenues pour la surface totale sont, ou une erreur manifeste ou, là encore, une extrapolation.

Le texte de Platon est, en réalité, une très importante réflexion politique.

Dans un premier temps, notre philosophe imagine une cité athénienne primitive, une cité tout aussi théorique qui n'a jamais existé, et il le savait bien. Certes, il s'appuie, au départ, sur une réalité incontestable selon lui : les premières sociétés civilisées étaient agricoles. Sur cette base, il imagine un type de société idéale qui, une fois organisée pour assurer la subsistance de tous, se serait contentée de cette situation, n'ayant dès lors comme objectif que de la maintenir telle quelle. A cet effet, cette société est articulée en groupes qui ne se mélangent pas. Il y a le groupe des prêtres, le groupe des "créateurs/fabriquants" et le groupe des bergers/chasseurs/paysans. Quant au groupe des guerriers, bien séparés - ces éternels fauteurs de troubles et de guerre - il importe que l'on veille à ce qu'ils soient bien alimentés, mais aussi bien armés pour défendre la cité au cas où. Bien entendu, cela n'exclut pas la pluie des savoirs qui tombe du ciel.

Dans un deuxième temps, en opposition et contraste par rapport à sa société agricole que, manifestement, il préfère, Platon imagine la cité qui évolue du fait du développement du commerce. Est-ce l'image d'un monde phénicien que Platon aurait jugé trop commercial jusqu'à en être envahissant ? L'Atlantide - Gergovie - n'apparaît pourtant pas, au départ, comme mauvaise. Platon ne la condamne pas. Son organisation est mathématiquement bien pensée. Elle a, en plus, un avantage, mais un avantage qui comporte un risque : la richesse de son terroir, et avec elle, la puissance. Et comme les Atlantes sont riches, trop riches, ils construisent jusqu'à l'opulence. Et comme ils construisent des ports, en superflu, ils développent le commerce, ce qui leur permet de faire venir à eux des richesses encore plus grandes... jusqu'au jour où les rois deviennent injustes, jusqu'au jour où, en en désirant toujours plus, ils font la guerre à d'autres ...d'où la contre-guerre "juste" d'Athènes selon Platon, d'où la condamnation divine inéluctable de l'Atlantide... de Gergovie... de nous.

Un peu jaloux, Platon ! Il aurait pu également ajouter : jusqu'au jour où, en en désirant toujours plus, ils épuisent, et la planète et l'humanité ... d'où la condamnation divine inéluctable à venir.

Platon prophète ?

Emile Mourey, 31 décembre 2014, www.bibracte.com, extraits de mes ouvrages. Vase de Vix : photos musée de Chatillon-sur-Seine.


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33 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 31 décembre 2014 10:12

    Bonne année, Colonel !

    Et ne vous surmenez pas trop.
    Prenez bien vos médicaments, surtout.

    • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2014 10:54

      La nuit prochaine, si vous prenez la route, 

      attention aux Atlantides un peu bourrés qui chercheront la route de Gergovie. 

      Prochain article d’Emile Mourey : « Non, je ne suis pas celte que vous pensez ! »

      • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2014 11:03

        Ceci dit, même si je ne partage pas ses émerveillements, je reste assez bluffé par l’activité enthousiaste du colonel , et suis toujours assez admiratif devant la mise en page impeccable de ses articles. 

        On reconnait par là la précision du militaire

      • ZEN ZEN 31 décembre 2014 11:18

        Bon, Platon n’est pas un prophète
        Juste un philosophe reprenant de vieux mythes et allégories pour soutenir et illustrer sa pensée
        Relire tranquillement JP Vernant (Mythes et pensée chez les Grecs) et Gernet, le soir, au coin du feu...
        Une fondue bourguignonne ce soir ?
        Bonne année !


        • ZEN ZEN 31 décembre 2014 12:38

          Et si Jésus avait été Gaulois ?... smiley


          • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2014 13:03


            Zen

            Johnny disait, dans une chanson, que Jésus était un hippie !
            Les gaulois auraient donc été des hippies !
             Faisaient ils de la musique californienne ?
            C’est sûr, ils faisaient de grands happening, déjà ! 
            Ces boucliers qu’on voit sur les colonnes ne seraient ils pas plutôt des accessoires de batterie ?

            Si l’on cherchait bien, du coté de Bribacte ou de Gergovie, je suis sûr qu’on trouverait les vestiges de ce premier méga concert gratuit, bien antérieur à Woodstock !

            L’important, avant de chercher, c’est de savoir ce qu’on va trouver !

            Que prenaient ils pour être aussi intrépides, et se lancer à poils dans la mêlée ?
            J’ai toujours trouvé aussi que les druides faisaient très « new age », contre culture.
            J’aurais adoré c’est sûr cette époque, être moi aussi un indien contre les cow boys. 

            Ces histoires d’indiens et de cow-boys, c’est vrai c’est l’histoire du monde. 

            Les romains nous ont laissé trop de traces, alors que les gaulois n’ont laissé que des mystères.
            C’est bien plus intéressant pour l’imaginaire d’avoir des questions, les réponses étant toujours définitives 

            Je suppose que quand ils ont vu que c’était cuit pour eux, après la bataille de waterloo, ils ont détruits tous leurs secrets, brûlé les plans de leurs prodigieuses inventions dans une poubelle. 
            La moissonneuse batteuse poussée par les bœufs, le yellow submarine...

            On ne s’en est pas encore remis, définitivement orphelin. 
            Que reste t’il de tout cela, dites le moi....
            J’allais dire le breton mais j’ai peur de faire irréductible et régionaliste, presque bonnet rouge. 



          • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 13:03

            @ Zen


            Jésus, c’est bien plus tard. C’est un autre contexte avec un changement de direction qui se précise en 88 av. J.C. , avec l’immigration des 8000 juifs esséniens qui ont fui la Palestine (voir mon article). La difficulté, c’est qu’il faut bien faire la différence entre ce qui témoigne sur la période d’avant, druidique, et sur ce qui témoigne sur la période d’après, messianique, sinon on n’y comprend plus rien. 

          • ZEN ZEN 31 décembre 2014 14:18

            après la bataille de waterloo

            Y’a pas une erreur, là, bakerstreet ?...
            J’ai comme un doute...


          • ZEN ZEN 31 décembre 2014 14:20

            l’immigration des 8000 juifs esséniens qui ont fui la Palestine

            Sont arrivés sans papiers ?


          • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2014 14:38

            Waterloo, c’est la traduction en français moderne d’alesia bien sur. 



          • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2014 14:44

            Zen 


            Quand à cet exode juif, c’est bien sûr de la daube !
            Shlomo sand, ( historien israelien réputé) a fait une analyse assez rigoureuse sur la question : « Comment fut inventé le peuple juif »....
            Toute la bible est construite sur les mythes de l’éxil : Celui de mésopotamie, d’egypte, puis ce fameux exode qui aurait été crée par les romains. Problème : Aucune péage d’autoroute ni enregistrement de caméra pour enregistrer ce fameux exode....

            Shlomo Sand écrit que, contrairement à ce qui est parfois avancé, il n’y a pas eu d’exil massif à l’issue des révoltes juives de 66-70 et 132-135 en Palestine romaine, ni, à plus forte raison, d’expulsion des populations juives par les Romains14. L’historien du Proche-Orient hellénistique et romain Maurice Sartre confirme qu’« il est indiscutable qu’il n’y a pas eu d’Exil général des juifs à la suite des révoltes de 66-70 et de 132-135, et encore moins d’expulsion »15, même s’il y a eu, pour des raisons économiques de surpopulation essentiellement, des déplacements de population à courte distance, notamment de Judée en Galilée, entre l’époque des Maccabées et le iie siècle16. De ce point de vue, Shlomo Sand a souligné que les juifs de cette époque sont essentiellement des paysans qui « vivent le dos tourné à la mer »17 et n’ont donc pas la mobilité des Grecs ou des Phéniciens. (extrait de wilkipédia)

          • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 15:01

            @ bakerstreet


            Ce que vous venez d’écrire est « énorme » et c’est encore plus « énorme » si les deux historiens dont vous donnez le nom le confirment, ce qui veut dire qu’ils n’ont jamais lu Flavius Josèphe. Je cite : Alexandre Jannée, le roi honni de ses sujets, ramena de Béthon (Bethsaïde) huit cents prisonniers. En pleine ville de Jérusalem, écrit l’auteur de La Guerre des Juifs, sur un lieu élevé bien en vue, corrige l’auteur des Antiquités judaïques, Alexandre Jannée fit dresser huit cents croix. Face à ces huit cents croix, on avait préparé la table du festin pour fêter la victoire du roi. Alexandre Jannée était allongé parmi ses concubines... buvant. On éleva les huit cents hommes sur le bois et on les crucifia. On égorgea sous leurs yeux leurs femmes et leurs enfants qui se traînaient à leurs pieds. Et Flavius Josèphe ajoute qu’après cette répression, 8 000 Juifs s’exilèrent.

            Relisez mon article indiqué ci-dessous

          • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2014 15:05

            Je me demande ce que les historiens diront de notre civilisation plus tard, si jamais elle parvient à monter encore un barreau de l’échelle.....


            Ils exhumeront les fondations des supermarchés !
            Que déduirons t’il en découvrant tout ce fatras extraordinaire ?

            Une évidence, que les chinois avaient envahi tout le pays.
            Même les amphores romaines étant made in china !

            Supputeront ils sur leur responsabilité dans l’édification des menhirs ?

            Il serait temps d’appliquer la dessus un label NF, pour bien montrer qu’un jour on a tout de même produit quelque chose qui nous est resté !
            C’est vrai, pourquoi toujours baissé la tête, comme Vercingétorix rendant les armes !

            Mais là aussi se méfier de l’iconographie....

            Ils regarderont nos jeux du cirque, s’intéresseront ces étranges pythies, qui montaient descendaient les marches du festival de Cannes ;
             nos créations les déconcerteront, surtout les dernières, dont ils auront bien du mal à séparer des déchets ordinaires. 
             
            Mais le pire, ce sera pour eux notre religion, très étrange, avec des dieux situés sous la coupole de la bourse, et qui envoyaient des ordres contradictoires, contribuant ainsi au dérèglement de l’ascenseur, et finalement de l’univers entier. . 


          • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 15:06

            Et quand il ajoute par ailleurs qu’il n’ y avait aucun endroit du monde qui n’ait pas reçu une présence juive.


          • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2014 15:18


            Emile vous le savez sans doute mieux qu’un autre, l’histoire et l’archéologie ont toujours été des prétextes pour légitimer une présence, et une conquète « J’étais la avant toi.... »


            "A défaut d’un exil depuis la Palestine romanisée, d’où viennent les nombreux Juifs qui peuplent le pourtour de la Méditerranée dès l’Antiquité  ? Derrière le rideau de l’historiographie nationale se cache une étonnante réalité historique. De la révolte des Maccabées, au IIe siècle avant notre ère, à la révolte de Bar-Kokhba, au IIe siècle après J.-C, le judaïsme fut la première religion prosélyte. Les Asmonéens avaient déjà converti de force les Iduméens du sud de la Judée et les Ituréens de Galilée, annexés au «  peuple d’Israël  ». Partant de ce royaume judéo-hellénique, le judaïsme essaima dans tout le Proche-Orient et sur le pourtour méditerranéen. Au premier siècle de notre ère apparut, dans l’actuel Kurdistan, le royaume juif d’Adiabène, qui ne sera pas le dernier royaume à se «  judaïser  » : d’autres en feront autant par la suite.

            Les écrits de Flavius Josèphe ne constituent pas le seul témoignage de l’ardeur prosélyte des Juifs. D’Horace à Sénèque, de Juvénal à Tacite, bien des écrivains latins en expriment la crainte. La Mishna et le Talmud (3) autorisent cette pratique de la conversion — même si, face à la pression montante du christianisme, les sages de la tradition talmudique exprimeront des réserves à son sujet.« 


            Schlom sand, le monde diplo, aout 2008

          • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 16:19

            @ bakerstreet


            Nous sommes bien à peu près d’accord. Mais il ne faut pas dire qu’il n’y a pas eu un exil massif de Juifs en 88 avant J.C.. 8000 juifs, c’est tout de même un chiffre, surtout si on tient compte, d’une part, qu’il s’agissait de Juifs impliqués dans un conflit, donc combattants, et pas des bouseux, et d’autre part, qu’ils ont été accueillis par une communauté ancienne déjà sur place qu’ils ont renforcée d’où ce que j’ai considéré dans mon commentaire précédent comme un changement de direction avec un passage, en Gaule, du druidisme à un messianisme judaïque essénien.

            À partir de cette date, -88, on peut considérer qu’il existait comme un vase communicant entre les deux cités gauloises et la Palestine. Cela pourrait expliquer la naissance ou l’essor démographique de la ville de Chalon sur la Saône, en Bourgogne, et la même chose pour Clermont-Ferrand, en Auvergne.




          • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 12:52

            @ Zen


            Lisez aussi : « Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? ». L’erreur que j’ai faite dans mes précédents articles est d’avoir désigné les deux personnages féminins comme étant la déesse Bibracte et la déesse Gergovie. Dans le contexte de ce veulent dire les deux vases, ce sont bien les cités qui, l’une, protège les citoyens sous ses ailes symboliques, l’autre, qui propose d’entrer dans sa confédération. Les ex-voto « deae Bibractae », et autres objets de dévotion ne viennent qu’après et sont une vulgarisation populaire d’une idée pure à l’origine. Une pensée pure à l’origine ou plutôt une rupture d’avec le fatras des mythes mésopotamiens, multiples dieux et déesses.

            Bonne année aussi à vous.

            • soi même 31 décembre 2014 13:42

              A vous lires, je suis partagé entre deux altitudes contradictoires, et franchement vous faites rien pour arranger les choses !

               


              • Montdragon Montdragon 31 décembre 2014 14:01

                Bonne année mon colonel !
                Que Saint-Désert veille sur vous.. smiley


                • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 14:12

                  @ Montdragon


                  Merci, à vous aussi

                • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 14:25

                  IX ème siècle, il faut bien lire : avant J.C


                  • lsga lsga 31 décembre 2014 14:36

                    Rappelons ici que « Maghreb » veut dire Occident. 


                    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 31 décembre 2014 15:03

                      Bonjour colonel
                      «  »Le texte de Platon est, en réalité, une très importante réflexion politique.«  »

                      Et comme Platon avait une intelligence plus large qu’on ne le pense et comme la politique est souvent l’art de dissimuler la vérité alors je redis ce que j’avais dit suite à votre précédent article : Les Anciens grec avaient rapporté juste ce qu’ils considéraient sans importance, ils avaient caché et "oublié la vérité !


                      • lsga lsga 31 décembre 2014 15:04

                        moui enfin les « anciens grecs » passaient leur temps à se contre-dire, donc bon...


                      • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 31 décembre 2014 15:43

                        L’Atlantide est située en Crète.

                        C’est la Civilisation Minoenne qui est à l’origine de la Légende de l’Atlantide.
                        Et c’est la Civilisation Moricienne qui est à l’origine des catalogues de photos d’avions !


                        • Antenor Antenor 31 décembre 2014 17:52

                          L’« Artemis » de L’Hydrie« de Grächwill a des serpents qui lui sortent de la chevelure comme une gorgone et elle est encadrée de deux lions à l’image de la Méduse de Corfou.

                          http://en.wikipedia.org/wiki/Temple_of_Artemis,_Corfu

                          C’est peut-être le symbole de l’alliance entre Gergovie et Bibracte.

                          @ Emile

                          Vous connaissiez ? :

                          http://palladia.pagesperso-orange.fr/monu_cuirasse_detail.htm

                          Cela rappelle le »bouclier étrusque" :

                          http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-atlantide-dont-les-archeologues-127601

                          Ainsi que le bas-relief du Musée de Toulouse :

                          http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-ciel-astrologique-gaulois-et-107175

                          Bélier : symbole des gaulois aquitains ?

                          Gorgone à queue de poisson rappelant les sirènes des églises romanes d’Auvergne :

                          http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1203886


                          • Antenor Antenor 31 décembre 2014 18:06

                            La gorgone de vix est elle aussi encadrée de lions et le serpent du Crest est craché/avalé par des lions. La distinction arvernes/éduens (reptiles / lions) est peut-être plus compliquée que cela.


                          • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 19:40

                            @ Antenor


                            Pas facile d’interpréter correctement tout cela. Dans mes anciens articles, je voulais voir dans le vase de Vix ce que disait le chapiteau de Blesle, à savoir les deux visages de Gergovie : la statuette étant le visage de sa vertu, la Gorgone, celui, en quelque sorte, du diable. Je me suis gravement trompé. S’il faut bien voir la promesse civilisatrice qu’offre Gergovie dans la statuette, c’est son aspect guerrier qu’il faut voir dans la gorgone, un étalage de sa force militaire pour dissuader et mettre en garde le barbare. Contrairement à Blesle, le serpent est donc ici un symbole guerrier comme l’est le lion et la gorgone chevelue.

                            Pour ce qui concerne Bibracte, à Mont-Saint-Vincent, c’est plus clair. Le lion est le symbole patriotique par excellence. Le serpent ne commence à apparaître dans les chapiteaux qu’à Gourdon. Dans l’hydrie, il est manifestement écrasé, ou tout au moins, maîtrisé par les pattes des lions. Quant à la chevelure de la femme, c’est une chevelure classique à l’antique une peu genre pharaonique, apparemment.

                          • Emile Mourey Emile Mourey 31 décembre 2014 20:09

                            @ Antenor


                            Dans l’hydrie de Berne, je ne pense pas que des serpents sortent de la chevelure de la femme, ce serait disharmonieux. Nous sommes bien dans le symbolisme de Bibracte et, jusqu’à nouvel ordre, je ne vois pas d’évocation de Gorgone dans son symbolisme..

                            Le palladia, non, je ne connaissais pas. Très intéressant ! Symbole de Bibracte, le lion, celui de Gergovie, la gorgone, les deux têtes de béliers affrontés devaient être, logiquement, le symbole de Toulouse. Oui, cela rappelle le bouclier, dit étrusque mais en réalité gaulois, du musée de New York.

                            Dans le bas-relief de Toulouse, le bélier est dit signe astrologique. Ce ne peut donc être qu’un symbole de paix, par opposition à celui du lion qui évoque la guerre : Fais la guerre pour avoir la paix !

                            Gorgone à queue de poisson, c’est une fantaisie que le propriétaire a dessinée sur son bouclier. 

                          • Emile Mourey Emile Mourey 1er janvier 2015 12:37

                            @ Antenor



                            Nous sommes dans la croyance impériale de la divinisation de l’empereur à sa mort ?

                          • Emile Mourey Emile Mourey 1er janvier 2015 12:54

                            Les vestiges présentés dans le musée sont très intéressants mais les explications sont à revoir , probablement dans le contexte d’un essénisme/judaïsme/messianique qui n’est pas encore chrétien.


                          • Goldored Goldored 4 mars 2015 18:22

                            En vertu de quoi des feuilles de chêne seraient-elles un symbole druidique ? Quelles sont vos sources ?


                            • Emile Mourey Emile Mourey 4 mars 2015 19:42

                              @ Goldored


                              J’avoue que, lorsque j’ai fait cette interprétation, cela me semblait évident, tellement c’était inscrit dans mes souvenirs d’enfant : le chêne, roi des forêts, le gui, encore plus fort que le chêne que les druides coupaient avec leur serpe d’or...

                              Selon Pline : "Il ne faut pas oublier non plus à ce propos l’admiration des Gaulois [pour le gui]. Les druides, - c’est le nom qu’ils donnent à leurs mages - n’ont rien de plus sacré que le gui et l’arbre qui le porte, pourvu que ce soit un rouvre. Le rouvre est déjà par lui-même l’arbre qu’ils choisissent pour les bois sacrés, et n’ils n’accomplissent aucune cérémonie religieuse sans son feuillage, au point que l’étymologie de leur nom de druides pourrait passer pour grecque. C’est un fait qu’ils regardent tout ce qui pousse sur ces arbres comme envoyé du ciel, et y voient un signe de l’élection de l’arbre par le dieu lui-même. On trouve très rarement du gui [de rouvre] et, quand on en a découvert, on le cueille en grande pompe religieuse...

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