La Poste : pas encore privatisée, déjà répressive
Un facteur des Bouches-du-Rhône menacé de révocation suite à la grève de mai 2008 à la distribution à Marseille.
Serge Raynaud, facteur à Marseille 01-Colbert, militant de la CNT-PTT, père de famille, a été convoqué à Paris devant le conseil de discipline de La Poste le mercredi 10 septembre 2008. La réunion du conseil a été reportée finalement au 26 septembre. Les syndicats CGT, SUD, UNSA, CFDT et CFTC, affirmant leur soutien à Serge Reynaud comme agent gréviste et le refus de toute sanction pour fait de grève, avaient alors refusé de siéger. La sanction demandée est la révocation.
Du 14 au 31 mai 2008 a eu lieu un conflit départemental à l’appel des syndicats CGT et SUD contre le projet « Facteur d’avenir », projet qui veut restructurer l’ensemble de la chaîne de l’acheminement et de la distribution du courrier. Ce projet pourrait entraîner la suppression d’environ 1 000 emplois sur le département. Fermeture de centres de tri, regroupement de centre de distribution, modification des normes et des cadences, mise en place de l’auto-remplacement... sont au programme.
« Facteur d’avenir » est particulièrement combattu dans les Bouches-du-Rhône. En octobre 2006 et en mars 3007, La Poste avait dû faire des concessions aux facteurs en lutte. En 2008, le conflit a été âpre : remplacement des grévistes par des intérimaires, huissiers présents dans tous les centres de grève, pression sur les grévistes placés en absence irrégulière, etc. Malgré 17 jours de conflits et 400 agents en grève chaque jour, le conflit s’est achevé sur un constat de désaccord.
Le 19 juin, Serge Raynaud est convoqué à la direction. On lui reproche une prise de parole de 5 minutes le 21 mai 2008 dans son bureau, d’avoir participé à une action collective pour obtenir l’ouverture des négociations (tentative d’ouvrir le sas de la direction). En somme, on ne lui reproche que des faits de grève, sortis de leur contexte pour justifier des poursuites disciplinaires.
Cela faisait longtemps que La Poste rêvait de se payer ce qu’elle appelle la « Principauté postale des Bouches-du-Rhône » tant ces luttes lui déplaisent.
La solidarité s’organise cependant, nationalement et internationalement et des syndicats d’Afrique (CNT guinéenne, ODT du Maroc...) et d’Europe ont déjà manifesté leur appui à Serge Raynaud. On peut signer une pétition en allant sur le site de « 1 000 babords ».
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