• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le 21ème siècle a commencé comme un Moyen-âge

Le 21ème siècle a commencé comme un Moyen-âge

De rares esprits ont parlé du 20ème siècle comme d’un nouveau Moyen-âge. Et pas uniquement le premier 20ème siècle traversé par deux grands conflits planétaires. En fait, la notion de Moyen-âge contient deux significations, l’une temporelle, plaçant une époque au milieu de la précédente et la suivante ; l’autre plus sociologique, évoquant une période marquée par l’obscurcissement des esprits, les pensée rétrécies, les formes saturées et déclinantes de la culture. En ce sens, il est légitime d’invoquer un âge crépusculaire, comme le fit Hermann Broch dans son gros livre inachevé sur la folie des masses. La culture moyenâgeuse incorpore souvent des égarements dans le savoir, obsessions intellectuelles divers, représentation erronée des choses et des hommes, superstitions et croyances diverses, actions débridées, incohérentes, savoirs tronqués, dévoyés, falsifiés. Dans une époque crépusculaire, la plupart des penseurs n’ont pas conscience d’être dans le trouble et l’obscurité. C’est même le contraire, d’aucuns s’accrochant à des lubies intellectuelles qu’ils vénèrent comme étant des vérités éternelles, voire universelles. Ce sont en général les hommes d’une époque ultérieure qui prennent conscience des égarements passés, parce qu’ils disposent de nouvelles connaissances. La chronologie conventionnelle établie par les historiens semble relever d’un choix convenu mais le Moyen-âge ne fut pas si obscur qu’on a bien voulu le penser, alors que la Renaissance, même si elle fut marquée par de belles réalisations artistiques et de beaux esprits innovants, n’en fut pas moins traversée par des forces obscurantistes. Toutes les époques sont contrastées. Certaines paraissent rayonner au dessus des siècles. C’est le cas des Lumières, mouvement ascendant lié aux sciences et à la raison, étalé sur un bon demi-siècle. Le 19ème siècle a été contrasté malgré l’imposante révolution industrielle. A notre époque contemporaine, les mouvements ascendants de la pensée et la culture ne durent qu’une ou deux décennies. Signalons la Belle Epoque, quelque part entre 1890 et 1910 ; ainsi qu’une parenthèse assez remarquable, située dans les années 1960 et 1970.

On peut tenir pour raisonnable l’hypothèse d’une époque crépusculaire dont on situera le commencement en 1990, juste après la chute du mur, grand événement historique qu’on peut prendre de manière arbitraire comme un point de rupture, bien que les signes du crépuscules aient été déjà tangibles dans les années 1980. Il est vrai que nos intellectuels français avaient déjà signalé une défaite de la pensée, une ère du vide, une époque humoristique et une distance d’avec les grandes envolées décapitées de la pensée 68. En plein milieu des années 1990, Jean-Marie Domenach publiait un livre sur le déclin culturel français, en analysant notamment l’état de la littérature. Avec le recul, nous pouvons tracer quelques traits de ce long crépuscule qui dure depuis plus de deux décennies. Le portait n’est pas aisé à réaliser. Car il faut prendre l’évolution des savoirs scientifiques, les nouveaux paradigmes ou à défaut, les anciens s’incrustant au risque de flétrir les voies inédites. Mais il faut observer aussi les cultures d’une époque, ce qui se lit, se dit, se fait, s’écoute, se produit. La télé réalité et la culture mainstream ne vont pas dans le sens d’une haute époque de civilisation, bien que ces traits ne soient qu’un point de détail sans doute corrélé à l’avachissement de la pensée et la stagnation de la science, sur fond de frénésie technologiques et d’obsessions diverses de nature écologique ou sanitaire.

D’après Musset, une époque crépusculaire est marquée par un vide laissé par les anciennes idées et qui n’est pas encore comblé par les nouvelles tendances signant la riche époque censée lui succéder. Autrement dit, le cours de la culture épouse le mouvement diurne, le crépuscule annonçant la nuit mais aussi l’aurore et quand la culture nouvelle s’épanouît, c’est alors le zénith, le grand midi. Vide, errance, ces mots illustrent bien le sens revêtu par le concept d’époque crépusculaire. Il est cohérent que les esprits deviennent fébriles, ne se sentant plus guidés d’un pas assuré par une culture affirmée. Le temps est au désarroi, trait majeur et contemporain qui a guidé les essais de Jean-Claude Guillebaud sur les valeurs contemporaines vacillantes. Dans une époque crépusculaire, les intellectuels se raccrochent parfois à d’anciennes valeurs sûres auxquelles ils font subir un ravalement pour les mettre au goût du jour. Ainsi se dessine le portait intellectuel, scientifique et culturel d’une époque. Dont les contours se précisent différemment selon les pays affectés. Il se dit que les Etats-Unis savent toujours rebondir, que l’Italie a été déglinguée par la télévision spectacle, que l’Espagne a eu sa période décadente mais créative. Il se dit beaucoup de choses en vérité mais pour connaître le fond des choses, il faudrait être immergé dans une culture pendant une durée raisonnable. L’observation de la France donne quelques indices saisissants de ce crépuscule de civilisation. Cette France qui fut aux avant-postes de la culture européenne après le siècle de Louis, puis en pointe dans la politique avec sa Révolution, ensuite arriva la République des savants et des professeurs, Paris était la capitale du monde culturel au début du 20ème siècle, puis deux guerres, De Gaulle pour un dernier sursaut, les seventies pour une dernière renaissance et pschitt dans ce pays dirigé par un Mitterrand déclinant, un Chirac peu inspiré et un Sarkozy très brouillon. 1990-2010, deux décennies perdues.

Empruntons une formule de Domenach. « Jamais il n’y eut autant de créateurs et aussi peu de création ». Quelques dérivations pourraient donner du sens à notre époque. Jamais il n’y eut autant de partis et aussi peu de politique. Jamais il n’y eut autant de laboratoires et si peu de découvertes. Jamais il n’y eu autant de médias et si peu d’information. Jamais il n’y eut autant de gadgets technologiques et si peu de satisfaction existentielle. Jamais il n’y eut autant de croyants et si peu de foi. Ces formules sont certes faciles mais elles indiquent bien l’état d’une époque considérée comme crépusculaire. Cela dit, la qualification de crépusculaire est toute relative et semble livrée à l’appréciation de chacun. La pénombre ne se voit pas car, qu’il s’agisse de l’œil sensible ou du regard intellectuel, l’accommodation fonctionne et l’on finit par s’habituer à évoluer dans des zones peu lumineuses.

Faut-il maintenant écrire un essai détaillé sur cette crise culturelle qui en fait, paraît aussi relever d’une crise de civilisation ; un livre en forme d’autopsie où se dessinent les formes déclinantes et dévoyées dans la plupart des champs censés incarner des « marqueurs de civilisation » ? Parmi ces champs, la philosophie, la science, les pratiques artistiques, les gouvernances industrielles et politiques, les valeurs fournissant un ressort partagé aux individus. Pour qu’un tel essai soit utile, il devrait se placer dans une démarche compréhensive autant que descriptive, avec une tentative d’explication des obstacles divers et des facteurs favorisant la « léthargie spirituelle, morale et culturelle » d’une société. Pour un résultat encore plus convaincant, une telle étude devrait emprunter quelque sillon visionnaire et tenter de cerner quelles seraient les nouvelles formes spirituelles et culturelles d’une renaissance européenne à venir. 

Sans jouer forcément les Spengler de circonstance, l’idée du crépuscule occidental en général et français en particulier, devrait hanter les esprits réfléchissant sur le monde. En France, les symboles ne manquent pas. Daniela Lumbroso faite chevalier de la légion d’honneur, Loft Story et les 2 be 3 ; mais cette télé réalité et ces daub’s bands de garçons et filles nous viennent du monde anglo-saxon. Et puis, comment ne pas relier cette fin crépusculaire de civilisation à l’esprit de rente qui gagne l’Amérique, nation naguère entreprenante mais dont les entreprises jouent actuellement le repli, n’investissant plus pour l’avenir. Tout cela, le résultat de deux piteuses décennies, 1990 et 2000. Affaire à suivre donc, ici ou dans un livre.


Moyenne des avis sur cet article :  4.64/5   (33 votes)




Réagissez à l'article

27 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 9 août 2011 10:29

    Une culture se nourrie et s’enrichie grâce à des valeurs positives et fondamentales comme l’altruisme, la fraternité, la justice et l’équilibre. Depuis 1983, date à laquelle la gauche a trahie ses racines pour embrasser le libéralisme financier, ces valeurs n’ont cessé d’être mises à mal. Le capitalisme sauvage, celui que nous subissons actuellement, n’a d’autres principes que l’accumulation rapide de richesse, l’individualisme et, ce qui va de pair, l’égocentrisme. Le modèle de société qu’il impose se limite à : « Tout s’achète, tout se vend et très vite ! » Hors, l’acquisition et l’expansion de la culture demande effort et temps ce que le capitalisme ne peut comprendre et admettre. Il est difficile pour les générations nées après les années 80, de comprendre l’importance de la littérature lorsque l’on vous montre une télé poubelle ou les héros sont des footballeurs décérébrés payés des fortunes, ou l’inconnu de la star Ac est célébré comme si il avait découvert un vaccin, ou un président décore les idiots utiles en nous faisant croire qu’ils sont les dépositaires d’un savoir et ou des publicités débiles flattent l’éphémère paraître en vantant le possédant. « Jamais il n’y eut autant de créateurs et aussi peu de création » dites vous, je me souvient de l’époque ou Gainsbourg avait dit : « Maintenant l’art mineur a baisé l’art majeur … » C’est criant de vérité. Ce système broie les corps, les esprits et les âmes. Pour lutter contre cela, une partie de la population se replie dans certains dogmes qui poussent à l’intégrisme. Un spirituel engoncé dans des carcans religieux rigides et distributeur de valeurs morales qu’ils jugent incontournables est devenu une des résistances majeures à ce capitalisme et ce matérialisme sauvages. Evidement, cela sont de mauvais remèdes pour une sale maladie. Pour terminer, Monsieur Dugué, je ne crois toujours pas que la solution soit humaine. Pour changer la société, inutile d’attendre un sauveur ou le grand soir, ni l’un ni l’autre n’arriveront jamais. La seule révolution positive commence par se changer soi même en adoptant cette loi divine : « Comporte toi avec autrui comme tu aimeras qu’il se comporte avec toi … » Merci de cet intéressant article. 


    • Fergus Fergus 9 août 2011 10:46

      Bonjour, Bernard.

      Merci pour cet intéressant article qui nous donne à réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons et sur notre rôle dans cette société déliquescente.

      Sur le plan de l’art, je constate moi aussi que nous sommes en plein déclin. Enormément de créateurs, en effet, pour des oeuvres souvent affligeantes et décadentes. Comment pourrait-il en aller autrement alors que le moindre diplômé des Beaux-Arts se prend pour Michel-Ange et prétend imposer au monde sa propre vision conceptuelle en balayant d’un revers de main les héritages du passé ? Ainsi naît le chaos.

      Un chaos vers lequel se dirigent, tel un troupeau de lemmings suicidaires, les humains, incapables de hiérarchise l’importance relative des problèmes, et surtout incapables de se mobiliser contre la prise en main de la planète par une toute petite minorité d’oligarques qui ne rêvent que d’une chose : recréer un système féodal. Et ils sont en passe d’y parvenir.

      Oui, nous retournons vers le Moyen-Âge.


      • Bracam Bracam 10 août 2011 01:45

        Fergus pardon, mais je ne lis pas que le Moyen-Âge serait en lui-même une sorte d’enfer dans lequel les « civilisations » devraient naturellement et par malheur « retomber » et dont il serait urgent de sortir. Du moins, cette période de l’Histoire, auparavant présentée comme le symbole de l’obscurantisme, semble-t-elle bien avoir été marquée par de vives lumières autant que par la dureté d’une époque où la vie était très âpre pour l’être humain. C’est donc plus dans le sens de transition et d’obscurantisme que l’auteur me semble employer ce terme.

        En ce qui concerne notre vision de l’Art et sa décadence, le risque me semble important que nous fassions, sans trop l’admettre, partie des anciens qui se raccrochent à leur vision d’un monde passé. Ce discours consacre-t-il sans conteste le crépuscule d’une civilisation ? On ne peut nier le fait qu’il se retrouve presque génération après génération au cours des siècles ; les Grecs anciens se le répétaient, l’Art fut qualifé de « dégénéré » au siècle passé...

        Enfin, pour qui, comme moi et de manière très banale, « croit » que c’était mieux avant, il est évident que notre époque est bien malade...


      • Fergus Fergus 10 août 2011 09:20

        Bonjour, Bracam.

        Vous avez raison, le Moyen-Âge a connu des avancées remarquables dans bien des domaines, notamment techniques, artistiques et gestionnaires. Peu de gens savent par exemple que les bains-douches étaient nombreux à Paris et l’hygiène plus grande qu’au Grand Siècle. Paradoxe.

        En l’occurrence, le Moyen-Âge auquel je fais allusion est celui des féodalités et du servage. Et ce n’est pas le volet le plus glorieux de cette époque. 


      • Pyrathome Pyrathome 9 août 2011 11:10

        Salut Bernard,
        Oui, nous retournons au moyen-age et à ce train là, c’est même la préhistoire qui nous guette...
        il va falloir faire reset avant de re-booter le programme......


        • MYOSOTIS 9 août 2011 11:49

          Bonjour,

          Personnellement je suis peu encline à compatir au sort de ceux qui préfèrent rester prisonniers de leur « brouillard » ! c’est trop facile que sous prétexte que l’on soit né dans un milieu où la culture n’avait pas sa place, faute d’argent ou d’intérêt pour la culture, de s’avouer vaincu d’avance et de trainer à son tour, une fois adulte, comme un boulet, ce passé dont on peut avoir honte et que l’on peut rectifier à sa guise !

          L’inculture n’est pas une fatalité, d’autant plus que les moyens modernes permettent de s’instruire à tout âge  ! il suffit sur internet de taper le nom d’un illustre personnage pour que sa biographie soit accessible et par la même procédure, d’avoir accès aux ouvrages dudit personnage, par téléchargement gratuit ! il n’y a donc pas d’excuse valable à rester sur la touche et à demeurer « sans savoir aucun ».

          Quant à la télévision, accusée (à tord ?) de tous les maux et notamment de celui d’abrutir les foules, c’est exact si l’on n’est pas exigent ni animé du désir d’apprendre ! Des chaines culturelles, des chaines politiques fournissent de l’information et des documentaires de qualité à celui qui, n’ayant pas toujours le temps de lire, pourra au moins se rattraper par le plaisir de regarder un programme télé pédagogique et culturel !

          Or, ce matin j’entendais à la radio, la bonne audience dont bénéficiait l’émission « l’amour est dans le pré » et je me disais que si le peuple en masse refusait cette bouillie infâme qu’on lui sert, et bien ce genre d’émission verrait son audience baisser et disparaitrait d’elle-même !

          La conclusion à en tirer c’est qu’un grand nombre de gens préfèrent ne pas évoluer et demeurer au « ras des pâquerettes » ! Bien sur, allez vous me dire, il est très difficile de sortir d’un conditionnement imposé depuis l’enfance ! cependant vous ne pourrez pas m’empêcher de penser qu’il s’agit là davantage de paresse intellectuelle que de difficulté vraiment réelle à s’améliorer !

          Je ne peux pas excuser les lecteurs ou lectrices de « gala » ou de « voici » ! pour moi, ils sont responsables de leur état de délabrement intellectuel, qu’ils entretiennent en se gavant de ces torchons ! Il est toujours permis à tout homme d’élever son esprit par des lectures appropriées et si quelqu’un n’est pas capable de franchir ce pas salutaire et nécessaire pour construire son libre arbitre, alors il n’est pas à plaindre !

          Ceux qui sont à plaindre, ce sont les 20 % de la population, ceux et celles qui sont lucides quant au devenir du monde, conscients de son déclin possible et désireux de bien se nourrir intellectuellement, qui doivent subir du coup, les dommages collatéraux des choix politiques et culturels de piètre qualité, plébiscités par les 80 % de la population qui préfère stagner !


          • sissa 9 août 2011 14:21

            Erreur fondamentale d’attribution
            Je m’explique : les gens choisissent les programmes télévisés ou des journaux en fonction de leur niveau culturel autant que leur niveau culturel est lui même issu de leurs choix.

            Au delà, il faut bien voir que pour beaucoup de gens, choisir de s’améliorer conduit nécessairement à se rendre compte du caractère peu satisfaisant de leur vie. Considérant qu’ils ont peu de moyens de se sortir de cette condition, il préfèrent consommer des biens culturels abrutissants, un peu comme d’autre se réfugient dans l’alcool.


          • Kalki Kalki 9 août 2011 14:34

            caca prout, caca

            bravo les singes ont parlés, le problème des gens c’est que c’est des cons, il faudrait tous les tuer ses infidèles

            il y a plus de travail : le singe parle c’est la faute de ceux qui n’ont pas de travail

            il y a plus de partage sociale : il y a des émeutes, les gens crèvent : le singe parle c’est la faute de ceux qui n’ont pas de richesse virtuelle qui tourne en boucle dans la machine à mouvement et a vent perpétuel qu’est l’économie capitaliste

            caca prout, caca

            et en plus ca se croit intelligent

            tenez crée nous une machine a caca perpétuelle ... ah c’est fait vous votre famille et vos enfants


          • vost 10 août 2011 13:20

            Au sujet des grand médias (tv, presse, radio) : la majorité des médias principaux appartiennent à de grands groupes industriels. Comment imaginer alors qu’une critique à l’encontre du système dont il jouissent puisse avoir lieu. Expliquer moi comment un article du Figaro pourrai remettre en cause la fourniture d’armes aux rebelles Libyens, rebelles dont on ne sait rien, alors même que le propriétaire du journal est marchand d’armes. Il est intéressant de constater pour l’exemple que l’initiateur de l’intervention française en Libye, Bernard Henri Levy siège au conseil de surveillance du monde, de la chaîne Arte tout comme il est actionnaire du journal Libération. On est loin de Gala ou Voici (encore que...) qui ont au moins pour eux de ne pas se presenter comme journaux de référence. 

            Une lecture des analyses universitaire de Noam Chomsky (fabrique du consentement, les états manqués) pourrait vous être utile pour une bonne compréhension du dessous des cartes et du système de propagande d’un modèle liberal (sens économique). L’émission « C dans l’air » est une bonne illustration du phénomène de mensonge par omission (des débats entre personne du même avis). 
            Sur la télévision plus particulièrement : 
            Je vous conseil la lecture du livre de Desmurget « TV lobotomie » qui recense les très nombreuses études scientifiques qui démontrent la nocivité du petit écran sur le plan cognitif ET physiologique ainsi que sur le plan du développement humain. Le magazine de vulgarisation scientifique Science et Vie (groupe Mondadori propriété de Berlusconi) nous informe dans un des derniers numéros (un discret petit encart il est vrai) d’une étude qui constate le rétrécissement des artères chez les enfants qui regarde la télévision de façon régulière. Eh beh ! 
            De plus dans une grande proportion la télé ne propose que des programmes de propagande de l’american way of life. Séries, films, concept d’émission de divertissement (tittytainment ), la majorité des propositions relèvent d’une pression anglo-saxone. J’aimerai bien savoir quel série vous regardez d’ailleurs. 
            Ainsi nos concitoyens ne méritent pas d’être méprisé (je sais c’est dur parfois) comme vous le faite. L’endoctrinement n’est jamais volontaire. 
            Aussi votre propos pourrait m’inciter à vous situer parmi le groupe des 80% de personne qui ne sont pas lucide auquel vous faites référence. 
            Ainsi, afin de changer de groupe vous pouvez lire Bourdieu sur la télévision, ou bien la société du spectacle (Debord) ainsi que la société de consommation (Baudrillard) ce serait un bon début.

          • MYOSOTIS 10 août 2011 13:43

            Personnellement, je suis pour que l’etre humain s’élève intellectuellement et ce n’est pas une question de diplômes mais d’etre capable de prendre sa vie à bras le corps et d’en faire un outil utile tant à soi qu’aux autres ! Je suis souvent sur LCP ou sur ARTE ! je suis curieuse de nature et je ne sais pas tout (hélas) et comme j’aime apprendre, j’aime regarder toute sorte de documentaires : politiques, scientifiques, historiques, biographiques, sociologiques... sinon sur le net je vais sur les blogs politiques !!!

            Merci pour les références de lecture mais en ce moment Henry Laborit et « son éloge de la fuite m’interpelle » !


          • vost 10 août 2011 14:43

            Eh bien nous avons donc des points communs.

            « je suis pour que l’etre humain s’élève intellectuellement et ce n’est pas une question de diplômes mais d’etre capable de prendre sa vie à bras le corps et d’en faire un outil utile tant à soi qu’aux autres »
            Je vous suis absolument sur ce point. 
            Mon propos était de mettre en lumière la problématique de la fonction d’outil de propagande des principaux grand médias de notre époque. Ayant fait confiance à l’éthique autoproclamée de ces acteurs pendant longtemps, je me suis finalement rendu à l’évidence, je me trompais.

            Vous dîtes « je ne sais pas tout (hélas) ». 
            Hélas !! Mais non bien au contraire puisque tout comme moi vous aimez apprendre, l’omniscience vous embarrasserai terriblement. 
            Je vous souhaite une bonne lecture de Laborit qui me semble bien intéressante et vous remercie d’éveiller ainsi ma curiosité. 

          • MYOSOTIS 10 août 2011 17:20

            Je précise tout de même que quand je dis que les 20 % de la population subit le laxisme ou l’irresponsabilité des 80 % restants, c’est aussi par exaspération de devoir subir, entre autres, en ce moment les dégats issus de la politique de Sarkozy, parce qu’une partie de la population a voté sans réfléchir ! Sarkozy n’a pas été élu que grâce au vote des bourgeois et sans les votes irréfléchis de certains qui n’ont rien vu venir, on ne serait pas dans la situation désastreuse dans laquelle on se trouve aujourd’hui ! un autre certes n’aurait peut etre pas fait mieux face à la finance mondiale mais d’un point de vue régression sociale, on n’a jamais vu pire !!!!!

            Le but d’échanger sur le net VOST c’est d’en retirer quelques sujets de reflexions supplémentaires ou tout simplement de voir les choses sous un angle différent du sien, ce qui est profitable quand cela se fait sans animosité comme on vient de le faire ! bien à vous :)


          • vost 10 août 2011 18:04

            Je ne peux que cliquer sur le + smiley


          • Kalki Kalki 9 août 2011 12:51

            oulala

            La culture ... oulala. oulala. oulala j’ai mal.

            Brassens c’est quoi ? Un pornographe

            Il y a quelqu’un qui devrait donner des baffes et dire TA GUEULE, le mioche.

            Le mioche qui joue au spectacle, le mioche qui joue au fric, le mioche qui joue a la politique, le mioche qui joue à « regler une ’crise financière ’ ». Le mioche.

            Il faut détruire tout espoir et toute culture , la culture c’est de la merde : l’infinie et là et a tout le monde, et tout le monde fermera sa gueule à la fin

            C’est la fin, nous avons tout atteins, il faut tout éteindre. IL n’y a plus rien à faire : vivre ? ca reste à inventer quand on a rien à faire, ou à penser.

            Il faudrait apprendre a respecter la vie tout simplement, mais quelque soit votre culture vous ne le pouvez pas, a temps.

            Alors, Le mioche joue au spectacle, le mioche joue au fric, le mioche joue à la politique, le mioche qui joue à " regler une ’crise financière ’".

            La mort est pour tout le monde.

            Et l’intellectuel qui intellectualise, et polis se trompe surtout à la fin


            • Kalki Kalki 9 août 2011 13:15

              Le cerveau de singe humain de par ses capacités n’est pas capable de culture, de comprendre l’infinie , et d’accepter la fin

              et fonctionne toujours par idéologie

              CACA, du ça, toujours l’éternel retour de la merde comme parachèvement, l’en-tubage du monde comme solution ultime

              La soumission, ou l’esclavage maitre esclave comme idée VACHEMENT COOL, GENIAL EN ALLEMAND

              Des solutions il y en a, depuis longtemps

              presque tout fut dit et écrit , et répété et mimé

              Tout sauf la fin

              la fin de l’intellectuel, du journaliste, de l’écrivain penseur, du politique, du trader, du maton,

              Des chiens, oui ne transposez pas ce que vous êtes peut être, lecteur , dans tout le monde


            • Kalki Kalki 9 août 2011 13:40

              Domi nici les chiens de dieux


            • Kalki Kalki 9 août 2011 14:12

              L’humanité ; comme la psyché dans la cervelle des singes est une machine qui court a sa perte, la fin, on répète depuis des siècles les memes jeux, indéfiniment jusqu’ à la fin

              il n’y a que sa fin qui peut arrêter l’humanité


            • Kalki Kalki 9 août 2011 13:50

              A votre avis bernard est ce que proner le positif , la voie pieuse, servira à quelque chose ?

              L’humain fonctionne à la peur, sentiment bien plus puissant que sa capacité à aimer : surtout en territoire de guerre psychologique, de zombie lobotomisé par la stratégie du choc, le néolibéralisme, la justification du système des (super) riches ( alors que personne n’en fait partie )


              • kitamissa kitamissa 9 août 2011 20:06

                Un petit Doliprane peut être ? ou bien un Lexomil ,c’est ça ,un Lexomil tout de suite !


              • BA 9 août 2011 14:36
                Dépêche Reuters :

                Les rendements des emprunts italiens et espagnols sont en repli mardi en matinée, les investisseurs s’attendant à de nouveaux rachats de la part de la Banque centrale européenne (BCE), tandis que la France et la Belgique pourraient à leur tour être sous pression.

                « Nous n’avons pas encore vu de rachats de la BCE, mais on s’attend à ce qu’elle s’implique à nouveau, et dans des volumes importants », explique un trader.

                La BCE a élargi lundi son programme de rachat à l’Italie et l’Espagne, troisième et quatrième économies de la zone euro, intervenant de façon importante sur les marchés obligataires.

                Mardi, le rendement du papier italien à 10 ans reculait de 19,7 points de base (pdb) en matinée, à 5,134%, tandis que son homologue espagnol se détendait de 16,3 pdb à 5,05%.

                Le marché obligataire pourrait tester la détermination de la zone euro à affronter la crise de la dette en mettant sous pression d’autres pays en délicatesse avec leurs finances.

                « En fin de compte, l’Italie et l’Espagne sont sorties du jeu, donc nous allons regarder ensuite du côté de la Belgique et de la France - des pays qui sont sans protection », prévient un autre trader.

                Le rendement des obligations françaises à 10 ans grimpait de 7,5 pdb sur la séance à 3,22 %, soit la plus mauvaise performance parmi les pays de la zone euro.

                (Dépêche Reuters)

                Alerte !

                La France et la Belgique sont attaquées !

                Alerte !


                • Fergus Fergus 9 août 2011 16:04

                  Bonjour, Ba.

                  Eh oui, le cercle vicieux est en train de s’enclencher.

                  Par chance, il fait beau au Cap Nègre pour les sorties en vélo de notre matamore dont on mesure aujourd’hui la totale incapacité à mettre en place, quand c’était possible, des mécanismes de régulation.


                • velosolex velosolex 9 août 2011 16:14

                  Les chateaux forts ont refleuri un peu partout dans notre beau pays
                  Et s’il n’ont plus de créneaux et de murs visibles
                  Le mépris et la morgue ont pris au moins autant de hauteur
                  On a construit des églises virtuelles pour la nouvelle religion
                  Tous ces cours de la bourse et du bonheur
                  sont comme des prières et des incantations
                  Adressés à ce dieu tout puissant
                  Dont on ne connait même pas le nom


                  • MYOSOTIS 9 août 2011 18:41

                    A Sissa et Velosolex,

                    Dans mon esprit, l’émancipation intellectuelle par l’amélioration de ses champs d’intérêts était plus d’ordre philosophique que financière ! Dans le sens où quel que soit d’où l’on vient, l’on puisse être fier de ce que l’on est à l’intérieur !

                    Je n’ai jamais considéré que les bourgeois avaient forcément plus d’intelligence que les roturiers ! seulement un roturier se doit puisque forcément moins favorisé, si il veut ne pas rester à la botte des bourgeois, de prouver sa valeur. Un bourgeois a sa valeur acquise dès la naissance, même si parfaitement non méritée ! c’est injuste mais c’est ainsi !

                    Il ne faudrait donc pas vous méprendre par mes propos qui ont l’air mordants mais le vécu permet d’appuyer là où ca fait mal ! je ne supporte pas l’idée qu’on puisse justifier sa déchéance intellectuelle par l’excuse toute déculpabilisabrice d’être né dans le ruisseau ! des tas de gens sont de parfaits autodidactes et parviennent à atteindre un niveau de refléxion subtiles et abouties, dû à leurs efforts permanents à niveller leurs actions par le haut !

                    J’espère qu’ainsi c’est plus clair et que toute trace de mépris ont disparu....


                    • velosolex velosolex 10 août 2011 16:47

                      Myosotis, tout à fait d’accord avec vous.
                      « L »existentialisme est une forme d’humanisme !« 
                      L’homme est bien sûr responsable de son destin.
                      Et bien des petites gens ont accédé par force de volonté aux plus hautes destinées.
                      Néanmoins il faut avouer que la marche est haute à franchir.
                      Inégalement sans doute d’une société à l’autre, c’est vrai. Il faut reconnaitre que les idéaux républicains ont fait davantage pour l’assimilation et l’émancipation, que le système des castes en Inde.
                      Néanmoins, une page se tourne peu à peu.
                       Revient le système des réseaux, des clans, des tribus, des biens nés, des pistonnés, qui en cette période de crise recrée plus ou moins cette société ancienne, avec ces charges que l’on achetait, et cela coupe court au mérite individuel et à la promotion.
                      On le voit dans nos sociétés, avec ce fameux ascenseur social en panne, ne laissant plus aux pauvres que l’escalier de secours pour se tirer de leur gourbi en feu....
                      Les émeutes qui éclatent en Angleterre actuellement en sont bien le fruit, et nous ramène effectivement au moyen age, avec les jacqueries, les cours des miracles, les bandes de routiers profitant de leur nombre pour piller.
                      Ce n’est pas avec des canons à eau qu’on éteindra cet incendie là.
                      Ni en bombant la poitrine !
                       Mais il aurait fallu y penser plus tôt, dés 80, avec Thatcher et ces idées ultra libérales qui furent reprises un peu partout en occident.
                      La dernière augmentation vertigineuse des droits d’entrée en université à plomber encore un peu plus l’avenir pour les jeunes anglais.
                      Même s’ils ont une connexion internet, la belle affaire !
                      Comment ne pas être atteint par le climat ambiant d’une société ?
                      Il est bien facile pour les vieux de fanfaronner en reprochant aux jeunes de dire » Non mais j’hallucine, ils pensent à leur retraite. A leur âge ! moi....« 
                      Trop facile alors que nous avons tiré l’échelle derrière nous !
                      C’est vrai que googlet permet de répondre à toutes les questions, de satisfaire les curiosités ; mais il faut avouer que les exemples et les représentations actuelles vont dans le sens d’un nivellement vers le bas, et que les questions posées sur le net ne sont pas toujours bien nobles.
                      On pourrait discourir sans limites à ce sujet.
                      Mais l’envie ne suffit pas toujours à combler les bases d’une éducation.
                      Je me souviens de Jack London, dans »Martin Eden« livre assez autobiographique, où il raconte ce jeune homme, venant du peuple, passionné de livres, de culture, mais pestant contre les carences lui rendant parfois le travail insurmontable.....

                      Dans ce monde où le fric est roi, les »malins« adulés, selon le niveau de leur compte en banque et de leur notoriété, affublé du nom grotesque de »people« , le vent s’est mis à souffler de plus en plus fort contre l’idée même de culture,
                      Ainsi que contre ceux qui veulent avancer d’une autre manière, ou rattraper le peloton....
                      Avoir de bons mollets ne suffit pas toujours, quant on n’a un vélo plus lourd que les autres, une équipe de déjantés, un entraineur douteux....
                      Aucun mépris pour qui que ce soit.
                      Juste un regard lucide sur les choses, mais que j’espère non désenchanté, sachant que le futur reste à construire, autant d’ailleurs que le présent, la ligne d’après, le prochain mot.
                      Et bravo aux exceptions !
                      A Jack London, à François Villon, à tous ceux qui ont entendu : »Tu n’arriveras à rien", et qui sont arrivés.
                      Parce qu’ils viennent d’ailleurs, qu’ils ont pris un autre chemin, ils enrichissent le monde.
                       


                    • MYOSOTIS 9 août 2011 18:45

                      il faut lire financier et pas financière et d’autres fautes de frappe à constater mais bon...


                      • kitamissa kitamissa 9 août 2011 19:51

                        Tout à fait d’accord avec Myosotis ....


                        il en est de même de la réussite professionnelle, certes,celui qui n’est pas né du bon côté va avoir un parcours bien plus difficile, mais volonté et opiniâtreté permettent d’arriver à ses objectifs ...

                         seuls les médiocres ont toujours une bonne excuse !

                        • constante 9 août 2011 22:33

                          Bonjour à tous, et à toutes,

                          Il existe de nombreux ouvrages en forme d’état des lieux , et possédant des pistes de réflexion qui ont émergé depuis 20 ans.Rappelez-vous de la pensée unique et de son hora dans les médias, de la critique du livre cité par l’auteur, et des moqueries sur le peuple français le plus pessimiste du monde ! drogue au vin et aux médicaments ! Grogneur ;râleur ! faignant..... Bref... Plutôt DEVIN se peuple ...Alors ! ce peuple,
                          Il n’a plus confiance, au élite , au patron , au médecin, à la justice , au média, au voisin , il sont tous trop louche,tout le monde lui ment, il est tétanisé par la peur , par le vide , par un bruit , par les jeunes , par « les faits d’hivers qui font diversion »(BOURDIEU sociologue),
                          « alors quoi » ! « comment qu’on fait ! »y a qu’elle qu’un qui conduit l’avion,quoi personne ? Bon sens , faut trouver des excuses , ça fait gagné du temps ça ( Kitamissa, ..... et bien d’autres), ou son les auteurs des troubles , merde y en a trop ,l’oligarchie ,ils sont trop fort et pas directement identifiable, alors ça sera !!!!!(roulement de tambours) , les immigrés , les chômeurs , les cas sociaux ,... ils sont faible par nature et puis les arguments ne manquent pas , c’est la télévision qui les donnent gratuitement en boucle.Mais le problème reste entier , faut être plus extrême, encore plus fou ! c’est la sure enchère permanente ! ça dérape , ça glisse , ça perd le contrôle et hop l’autopsie : Voila monsieur , je vous appel pour vous dire que votre démocratie est morte, mes sincères doléance mon chère monsieur, je peut par contre vous fournir de la bonne qualité pour le cercueil pour vos dernières économies (les financiers savent rebondir en toute circonstance ! cynique ,non ).

                          Merci à l’auteur d’avoir posé la question voici la réponse :
                          LE LIVRE : « LA STRATÉGIE DU CHOC » de Naomi KLEIN 2007
                          Parce qu’avant vous d’autres pays dans le monde, son passé par les mêmes doutes !
                          (chacun son tour !)
                          Merci pour votre attention.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès