Le NPA est-il définitivement condamné ?
Le PS a eu une montée de fièvre avec la montée du sentiment anticapitaliste grandissant que le NPA voulait incarner. En effet, dés aout 2008 le PS est inquiet, car Olivier Besancenot est crédité de 17 % de confiance dans les sondages. Le PS, à la demande de François Hollande, crée une commission pour contrer le leader de la LCR. Olivier Besancenot est un bon orateur au parlé franc. Il représente une menace pour ses adversaires politiques de tout bord. Dés novembre 2008 Jean-Luc Mélenchon démissionne du PS et crée le Parti De Gauche qui dans la foulée fonde le Front de Gauche avec le PC. Quand on sait comment sont longues et compliquées les alliances entre partis, la fusion du PG et du PC a été de l’instantané ! Les manipulations de la rue de Solferino ont sans doute payé !
En février 2009, la LCR se transforme pour devenir le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), le même jour Piquet, un ancien dirigeant de la LCR démissionne à grands renforts de publicité, pour fonder dans la foulée Gauche Unitaire (G.U.), qui s’allie quasi instantanément avec le FDG : vous avez dit bizarre ? Mais les sondages donnent toujours le NPA entre 12 et 15% ; à gauche on ne rigole plus, le PC risque d’être laminé, et la seule opposition de gauche serait le NPA avec lequel le PS ne pourra pas trouver de compromis sans une politique très à gauche. En plus, le NPA est pour la rotation des mandats, il ne veut plus que la politique soit un métier et veut instaurer un contrôle complet des élus par les citoyens. Les états major sont en alerte maximum.
En juin 2009, pour les européennes le NPA commet sans doute une erreur de débutant devant l’expérience des dirigeants du FDG et apparait finalement comme le « Diviseur » sans vraiment réagir. Le premier test électoral de l’ex LCR est de moins de 5%. Rien n’est perdu, mais une campagne insidieuse sur le sectarisme du NPA se met en branle, relayée par de nombreux acteurs.
Jusqu’aux régionales de 2010, la gauche ne fait aucun cadeaux au Nouveau Parti Anticapitaliste, l’Huma fait même des articles sur Besancenot « objet médiatique au service de Sarko » ou des « analyses » pour comparer l’effet Besancenot et l’effet Le Pen. Puis la présence sur la liste NPA du Vaucluse d’Ilham Moussaïd et de son voile déclenche une polémique relancée par toute la gauche. Cela crée même des distensions au sein du NPA, dans lequel Piquet a toujours des contacts. Les médias en font leur Une, les mouvements féministes qui comptent de nombreuses socialistes ou communistes s’emparent également de l’affaire.
Fin 2010 et avec les manifs contre la loi sur les retraites, le NPA est comme un poisson dans l’eau, il reprend du poil de la bête. Alors que les raffineurs occupent les dépôts, et au moment où le mouvement cherche à passer à la vitesse supérieure, le NPA soulève la question d’une grève générale. Mélenchon, pour reprendre la main, demande alors un référendum, il faut isoler le discours de l’extrême gauche trop radical. La direction de la CGT qui « psychote » sur l’infiltration de militants NPA au sein du syndicat est résolument du coté du FDG.
En avril 2011, Olivier Besancenot démissionne de son poste de porte-parole du NPA et en mai il renonce à la candidature aux présidentielles. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il s’est senti menacé quand il a su que sa famille était sur écoute et surveillée, il a eu peur pour eux (voir affaire espionnage taser) ? Peut-être pour mettre en phase ses paroles et ses actes sur la non personnalisation de la vie politique ? Peut-être un mix des deux, mais cette décision a « déboussolé » certains militants.
En juin 2011, Philippe Poutou, délégué CGT et inconnu de la scène politique, est désigné candidat pour l’élection présidentielle ; malgré de nombreuses difficultés et coups fourrés, il parvient tout de même à rassembler ses 500 signatures.
En mars 2012, en pleine campagne présidentielle, Pierre-François Grond, et Myriam Martin, une des portes paroles du NPA, appellent à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Ils formeront ensuite la GA, qui elle aussi s’alliera instantanément avec le FDG ; décidément c’est une habitude, mais c’est aussi un nouveau coup de poignard.
Avril 2012, le NPA fait 1,15 %, le NPA est divisé, de nombreux militants partent, la gauche institutionnelle respire. Plus de risque de voir les mécontents se tourner vers le NPA qui redevient une petite « LCR bis ». Au pire, ils s’abstiendront, mais l’abstention n’a jamais inquiété les partis de gouvernement. Le NPA et aussi LO ont été laminé, et même si le NPA propose encore de rassembler et de coordonner les actions des entreprises en difficulté, le FDG fait la sourde oreille. Pire, lors des actions syndicales au salon de l’auto en octobre 2012, on refuse que Poutou s’exprime à la tribune. Il n’est pas question de remettre en selle un parti que l’on a réussi à marginaliser.
Ce qui fait flipper dans tout cela, ce n’est pas tant les magouilles des politiciens professionnels que l’on connait depuis des lustres, mais plutôt la lente droitisation de la société française. A présent les médias et de nombreuses personnes classent Mélenchon à « l’extrême gauche » alors qu’il est moins à gauche que le PC d’il y a 20 ans qui lui était seulement appelé « gauche »… Ce glissement à droite ouvre un espace pour les objectifs personnels des plus malins, mais tout ça peut aussi leur « péter » entre les mains !
D’après une réflexion de C. COMSA
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