Les manipulateurs de marionnettes derrière Breivik (25)
L'apparition de Templiers dans l'incroyable saga d'Anders Breivik en a surpris plus d'un. C'est pourquoi il convient aussi d'en expliquer les diverses interprétations. Breivik, on vient de le voir dans l'épisode précédent, est tombé sous l'influence d'une mouvance nazifiante qui s'était trouvé un lien avec des nationalistes fanatiques irlandais, eux-mêmes se trimbalant toute une idéologie plus ou moins vague évoquant souvent les Croisés. Un mythe qui se tient, chez nos extrémistes de droite plutôt (vaguement) christianisés : l'image même de ceux qui se sont opposés aux troupes mahométanes, voilà qui fait dans le symbole fort. Celui qui donne aux islamophobes un vernis historique, un prétexte pour assumer leur haine de l'islam en général et non de ses extrémistes seuls. On retrouve ainsi chez eux des allusions constantes à Charles Martel, à Poitiers, à Covadonga et au siège de Vienne (Gates Of Vienna) dans leur fatras qui n'a rien d'intellectuel et repose sur une vision à un seul sens de l'histoire. Ceux qui y tiennent le plus, ne sont que des malfrats reconvertis en idéologues de pacotille : d'anciens dealers, d'anciens hooligans qui ont trouvé un moyen pratique d'expliquer pourquoi il leur prend parfois l'envie de ratonnades : déguisés en nouveaux Croisés, ils ne peuvent passer pour les racistes qu'ils ont toujours été. Avant, on "cassait du bougnoule", maintenant on s'invite à la télévision pour s'avouer islamophobe ou revêtir un sweat-shirt orné de la Croix des Templiers. Evolution des discours, mais pas vraiment des mœurs. En somme, ces racistes ont réussi à déplacer le débat dans le sens qui les intéressait : désormais, les anciens nervis se présentent comme les sauveurs des nations envahies par les musulmans. L'argument ne tient pas la route, mais sous leurs rangers, il y a toujours des têtes d'écrabouillées, et il n'y a que ça pour leur procurer du plaisir. Leur victoire est essentiellement sémantique !
Les Templiers ? Comment donc une ex-petite frappe de quartier devenu dealer et très certainement aussi informateur de la police a-t-il pu s'enticher de pareil mouvement, très éloigné des bars, des bagarres de rues et des stades de foot qui faisaient son quotidien ? Est-ce simplement le fait historique comme quoi le premier fief des Templiers n'était autre que la mosquée reconquise de Jerusalem, bâtie selon la légende sur les ruines du Temple du Roi Salomon (à sa création en 1129, cela s'appelait les "Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon") ? Qu'ont donc à voir des supporters de foot buveurs de bière avec un mouvement ésotérique dissous depuis le 13 mars 1312 (par le pape Clément V) ? Remarquez, à voir les hordes hurlantes sortir des stades, organisées pour tout ravager sur leur passage, la tête enfouie dans leurs capuches tels des moinillons, on est en droit de se demander si on a pas affaire à "L'Éloge de la Nouvelle Milice" (De laude novae militiae) de St-Bernard de Clairvaux, qui évoquait ainsi le rôle de ces fameux "miliciens"
: « Il n’est pas assez rare de voir des hommes combattre un ennemi corporel avec les seules forces du corps pour que je m’en étonne ; d’un autre côté, faire la guerre au vice et au démon avec les seules forces de l’âme, ce n’est pas non plus quelque chose d’aussi extraordinaire que louable, le monde est plein de moines qui livrent ces combats ; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu’évidemment rare, c’est de voir les deux choses réunies." En somme, le St-Bernard avait promis l'absolution à ceux qui combattaient les ennemis du catholicisme, quoi qu'il fassent. Et ils le feront : lors de la reconquête de Jerusalem, on avancera jusqu'au genou dans le sang des musulmans exterminés avec sauvagerie, racontent les exégètes de la période. « A peine les nôtres eurent-ils occupé les murs et les tours de la ville, alors ils purent voir des choses terribles : certains, et c'était une chance pour eux, étaient décapités, d'autres tombaient des murs criblés de flèches ; beaucoup d'autres enfin brûlaient dans les flammes. A travers les rues et les places, on voyait des têtes amoncelées, des mains et des pieds coupés ; hommes et chevaux couraient parmi les cadavres. Mais cela n'était rien encore : parlons du Temple de Salomon, où les Sarrasins avaient l'habitude de célébrer leurs cérémonies religieuses. Que s'y était-il passé ? Si nous disions la vérité, nous ne serions pas crus : disons seulement que dans le Temple et dans le portique de Salomon, on avançait avec du sang jusqu'à la hauteur des genoux et des mors des chevaux. Et c'était par juste jugement divin que ce lieu qui avait supporté si longtemps les injures contre Dieu, recevait leur sang. Après la prise de la ville, il était beau de voir la dévotion des pèlerins devant le Sépulcre du Seigneur et de quelle façon se manifestait leur joie en chantant à Dieu un chant nouveau. Et leur coeur offrait à Dieu vainqueur et triomphant des louanges inexprimables en paroles... » En somme, St-Bernard avait créé sans s'en rendre compte un mercenariat ayant toutes les excuses morales. Une idée reprise par nos hooligans devenus Croisés d'opérette, leur nouvelle excuse pour justifier leurs nouvelles exactions. Des Templiers, c'était le sang versé qu'ils avaient retenu.
Pour s'en rendre compte, il va nous falloir quelque peu examiner l'itinéraire fort particulier de ce Paul Ray, aujourd'hui âgé de 35 ans, sur qui les projecteurs sont branchés depuis que la presse s'est aperçu de sa correspondance suivie avec Breivik. L'homme, accusé d'être "son mentor" (c'est le deuxième, dans ce cas, après "Fjordman") a très rapidement nié avoir assisté à la réunion de 2002, à Londres, du "Knights Templar Europe" que cite pourtant précisément Breivik, qui parle de lui comme ayant bien été le "Richard", le "Lionheart" rencontré précédemment en forum, et physiquement à Londres. Pour Lionheart, alias Paul Ray, aujourd'hui, ce mouvement n'était que peu de choses : « C'est une idée", at-il dit de l'Ancien Ordre des Templiers. « Ce n'est pas comme si c'était une énorme organisation. C'est une croyance". Le problème étant que ces paroles ont été prononcées à Malte, où s'est réfugié depuis le dénommé Paul Ray, alias Lionheart, pour continuer à chercher parait-il les bases historiques de son mouvement ! Pourquoi et comment a-t-il atterri là pose aussi question : c'est aussi un endroit où transitent, on le sait pas mal d'armes (c'est là, tiens, où avait fini par accoster un cargo devenu célèbre, immatriculé à la Valette, pour se faire "remettre à jour" puis repartir, avec pas tout à fait le même tirant d'eau...). Pourquoi ce hooligan posant en monsieur tout le monde rangé des vilains coups décrit-il aussi Fjordman, de son vrai nom Peder Jensen (qu'il appelle désormais "Fraudman"), en termes fort haineux en pose une autre : aurait-il pris ombrage de la l'attribution du titre de "mentor de Breivik" qui lui est aujourd'hui attribué ? Il ne pourrait y avoir qu'un seul "guide" aux meurtres de Breivik ? Sans aucun doute : Lionheart est loin d'avoir les capacités intellectuelles pour contenir un débat sur la question. Il a beau tenir un blog verbeux, il n'est pas vraiment fait pour l'écrit.
Car aujourd'hui, le fier à bras recule : jadis il aurait montré ses tatouages, aujourd'hui il montre son sweat, orné de la fameuse croix, bien sûr. On ne s'y fera pas prendre : c'est bien une posture pour lui éviter les ennuis des questions trop embarrassantes, notamment sur les années passées à Monrovia à jouer au paramilitaire (voir l'épisode précédent). Paul Ray pose devant les caméras, pour tenter de faire oublier... son passé. Aujourd'hui, parti en exil, notre faux preux-chevalier joue les martyrs en tentant de nous faire croire que ce sont des inimitiés qui l'on fait s'exiler :"J'ai même été une fois, salué comme l'un des « héros » de l'anti-djihad dan le blog de Gates of Vienna à cause de ma contribution et aux sacrifices que j'ai fait pour le mouvement à l'Ouest, et maintenant, aucune mention, ni même un murmure ? (Mon Dieu !)"
vient-il pleurnicher, de sa stature déchue, révélant juste après une chose cruciale dans sa plainte : "cela devrait montrer à ceux qui ont été impliqués dans le mouvement au cours des cinq dernières années quelle a été la suite des choses, la profondeur de l'animosité est entre moi et eux (le noyau Fraudman dans le manifeste), provoquée par le détournement du mouvement EDL par Alan Lake et ses collaborateurs néo-nazis, soutenu et approuvé par l'irlandais de Luton "Tommy" & Co", qui prouve clairement mon opinion à propos de Breivik et la pratique facile consistant à me montrer du doigt".
C'est une citation fort intéressante que celle que fait Ray, car la vidéo You Tube montrée dans Gates of Vienna où il apparaît conduit directement à une émission américaine de CBN News, du prédicateur plutôt dérangé, Pat Robertson ; le grand ami de G.W.Bush, ou l'on voit Paul Ray encensé dans son "combat" contre les "islamistes", suivi dans la foulée d'une interview de Sally Mac Namara de l'Heritage Foundation (celle qui trouvait Blair trop mou !) faire le lien direct entre l'argent et ce fascisme rampant ! Celui également entre l'Heritage Foundation et SIOE (Stop Islamisation of Europe), présenté par son fondateur, Stephen Gash. Ce même Gash vu à Londres en compagnie d'Anders Gravers Pedersen, le fondateur de Stop Islamisation of Denmark (SIAD, que l'on retrouve chez.. .Riposte Laïque !). Celui qui, dans les interviews, s'affiche avec en fond un nounours aux couleurs israéliennes ! Gravers parlant lui de cette "gauche" qui a "trahi" :
"je désignerai par le terme « dhimmi » principalement la gauche multiculturelle qui prône et joue l’apaisement à l’égard l’islam. Quand je pense à ces dhimmis-là, je me rappelle toujours la vieille citation de Winston Churchill : « Un adepte de l’apaisement est quelqu’un qui nourrit un crocodile en espérant qu’il le mangera en dernier » (chez l'extrême droite, en mal de héros, le vieux lion conservateur anglais à décidément une cote phénoménale et on le cite à tout bout de champ !). Un Gravers Pedersen, vu ici au micro, à Paris, aux côtés de Cassen et Tasin lors des journées de l'islamisation qui n'auront rassemblé que quelques pékins désœuvrés ! Ces deux-là se rendent-ils compte au moins de ce qu'ils entretiennent comme amitiés ?
En fait, on s'aperçoit vite qu'avec Ray, on n'a pas affaire à un intello : en une seule phrase, il nous avoue que l'attentat de Breivik est bien l'aboutissement de cinq années de préparatifs d'une organisation complète ! Et que ces préparatifs semblent avoir été récupérés récemment par l'initiative du magnat Alan Lake de vouloir tout diriger au sein de l'EDL. On sait aussi que Paul Ray a quelque chose à voir avec l'entrainement militaire de Breivik à Monrovia : pour faire tourner la tête vers une autre piste, il est l'un des tous premiers à reprendre l'info comme quoi Anders Breivik se serait entraîné dans un passé récent en Biélorussie. Selon lui, "dans un camp dirigé par des militaires ex-soviétiques, probablement des musulmans convertis après la guerre en Tchetchénie" : on le constate, la rhétorique lui manque, et ses arguments sont bien faibles : des "musulmans convertis" qui entraîneraient des russes pour combattre les tchétchènes, ça semble bien grotesque en effet. En réalité, il cherche constamment à détourner les projecteurs de sa propre personne. Or chez Breivik, il a joué un rôle vital, mais pas celui de "mentor" comme il le clame : il n'en manifestement pas la capacité intellectuelle.
Paul Ray, autoproclamé fondateur de l'EDL, parle de façon plutôt confuse dans ses vidéos de la reprise en mains de son groupe par des "serbes" et des "Biélorusses", pour en revenir au fait qu'il aurait été écarté du mouvement, celui de l'EDL s'entend. La raison est sans doute plus triviale qu'il veut bien nous le dire. A l'entendre également, s'il habite désormais à Malte, ce serait donc pour avoir été chassé de l'EDL par l'équipe de Lake et les écrits de Fjordman. Paul Ray, sur ce point ment : s'il est arrivé là, c'est pour une tout autre raison. Le créateur de l'EDL a en effet du fuir son pays, à la suite d'un jugement contre lui pour diffamations et injures raciales répétées. En somme ; il avait été assigné à résidence par la police, ce qu'il n'a pas supporté et a donc choisi de s'expatrier après son retour d'un voyage aux USA !
Avant d'atterrir à Malte, en effet, Ray a longtemps végété dans la fange des eaux sombres de l'extrême droite. En particulier celle des nationalistes irlandais dont on connaît la dangerosité et leur passion de la chose militaire. Il y aurait croisé très tôt Johnny Adair (en photo ici en 2000), surnommé "Mad Dog", en raison de ses actions fantasques, le leader de la "C Company", une bande formée autour d'un noyau de "Young Turks" (un surnom, il n'avaient rien de turcs bien sûr !), une division de l'Ulster Freedom Fighters" (UFF) de sinistre mémoire. Cette appellation n'étant que le paravent d'une organisation de gros bras bien plus dangereuse encore, celle de l'Ulster Defence Association (UDA), des paramilitaires protestants dans toute leur splendeur, obsédés par les actions de type guerrier. L'homme a du sang sur les mains, l'assassinat de civils catholiques, au milieu des années 90, notamment, des tueries sauvages ou des attentats à la bombe menés par un véritable psychopathe du groupe, Stevie "Top Gun" McKeag, qui assassinait en pleine rue, parfois même en se trompant carrément de cible ! Celui-ci est mort en octobre 2000 d'overdose de cocaïne, mais apparemment aussi battu à mort en même temps : d'une façon sordide, donc (on lui a fait absorber la coke tout en le battant). On a dénombré parmi ses méfaits une quarantaine de victimes au total, dont huit d'un seul coup lors de l'attaque d'un bar, le Rising Sun, à Greysteel. On le voit, l'univers de ces gens là se résume à la drogue, les coups montés et les tentatives d'assassinat, le tout mélangé à un fatras politique pour tenter de cacher leur fondement mafieux, essentiellement mafieux.
En représailles, Adair se verra infligé treize tentatives d'assassinat de la part de l'IRA, son ennemi juré. En fait, la vie d'Adair se résume à une vie ininterrompue de violence gratuite. Arrêté et rapidement libéré en 1999, il remettra ça et repartira aussi vite dans une spirale de terreur qui le ramènera dès 2000 en prison après avoir été à l'origine d'un attentat contre l'Ulster Volunteer Force (UVF) à la "pipe-bomb" (une bombe faite à partir d'un tube de plomb bouché aux deux bouts, un grand classique des attentats). Après que son propre mouvement l'ait expulsé, il retournera en prison en 2003 : le 1er février 2003, l'homme qui, justement, l'avait exclu de son groupe, John Gregg avait été abattu au retour d'un match de foot des Rangers FC à Glasgow : les suspicions étaient fortes sur le rôle d'Adair dans ce meurtre. Libéré le 10 janvier 2005, il se réfugie à Bolton où il se fait aussitôt pincer pour trafic de drogue et tentative d'assassinat sur sa propre femme, Gina, dont il a eu quatre enfants. Devenu célèbre, avec tous ses "exploits", il reçoit une somme considérable pour écrire ses mémoires, et en même temps une deuxième notoriété dont il se serait bien passé : "en Novembre 2006, la chaîne britanniquede télévision Channel V a retransmis un documentaire sur Adair, réalisé par Donal MacIntyre. L'objectif de ce film était centré autour de la personnalité d'Adair, mais aussi autour d'un homme présenté comme quelqu'un ayant beaucoup changé, lui aussi, un ancien néo-nazi allemand appelé Nick Greger, et de leur voyage commun en Ouganda pour aller y construire un orphelinat. Adair y était montré en train de tirer au fusil, déclarant que c'était la première fois qu'il le faisait sans porter de gants". La plupart des crimes qu' avait commis son groupe n'avaient en effet laissé aucune trace visible, ce que les policiers avaient constaté à plusieurs reprises : c'était l'œuvre de "professionnels" du genre. En cagoule et en gants. A force de se vanter, il avait fini par reconnaître comment il avait agi durant toutes ses années de terreur. Le teaser du film où il se présente est visible ici (*). Et il est bien effrayant.
La rencontre Adair-Greger est ainsi racontée. C'est celle de deux violences mutuelles : "après avoir purgé une peine de prison de diriger les actes de terrorisme, Johnny "Mad Dog" Adair vivait en exil en Ecosse, contraint de quitter l'Irlande du Nord par son propre peuple, quand il a obtenu un message d 'un homme qu'il n'avait jamais rencontré : Nick Greger, à la tête d'un groupe néo-nazi à Dresde, en Allemagne. En prison pour avoir comploté un acte de terreur, Greger avait appris que son idole Adair était devenu vulnérable aux attaques de ses ennemis et a donc organisé une équipe de gardes du corps pour le protéger, sa famille et lui. Deux ans plus tard, Greger était libéré de prison et avait de grands projets pour lui et pour l'homme qu'il idolâtre." Le projet d'orphelinat, on s'en doute, était un paravent pour d'autres activités : "la dernière fois que Greger était en Ouganda, il a dit qu'il était impliqué dans le trafic d'armes et de "diamants du sang" ... Après quelques jours ... Greger (en photo ici avec une arme)
a en effet dû fuir vers la Tanzanie en raison de « problèmes » survenus en Ouganda - et qu'il s'était fiancé à une jeune tanzanienne qu'il venait de rencontrer". Ce qui unit les deux, en dehors d'un passé violent, c'est aussi la religion, désormais, une conversion... à la Bush. La foi pour soigner le foie, en quelque sorte : on sent bien que c'est une façade pure, un bobard pour obtenir des interviews des médias, avides de ses "conversions miraculeuses". "L' allemand Nick s'est repenti de ses manières de nazis, et il s'est aligné sur la Croix du Christ et a promis son allégeance au "Général" Johnny Adair . Il peut voir clairement ce qui a trahi sa patrie, le continent européen et la guerre du futur qui s'abat maintenant sur nous, car elle indique clairement que la guerre qui vient est une guerre religieuse entre musulmans et chrétiens."... raconte lui-même Lionheart. "M. Adair dit clairement que le dernier chapitre de sa vie est encore à écrire ... Espérons et prions pour que « Le Général » se tienne derrière la Croix du Christ avec les armées de la chrétienté pour le bien de l'avenir du monde civilisé" disait à la presse le principal intéressé : tout ce qu'il faut, enfin, pour exprimer le racisme qui les ronge, devenu islamophobie maladive. La belle conversion que voilà ! Avant ils cassaient du noir ou du juif, maintenant ils cassent de l'arabe et du musulman !!! Voilà leurs nouvelles pitoyables "aventures" !
Dans une vidéo sidérante, visible ici, les trois dangereux personnages se retrouvent, ou plutôt deux surtout : Greger et Paul Ray. A Malte, où ils ont fui les deux derniers désormais, protégés par une législation bien souple à leur égard. Tout y passe, dans cette lamentable apologie de fascistes déguisés en pseudo hommes de foi (le mélange d'images est sidérant !), leur idéologie reposant sur leurs cagoules, leurs uniformes militaires et leur armes, montrées ostensiblement (ce sont bien des gens d'extrême droite, obnubilés par les armes) : les inspirateurs directs de Breivik sont là... manifestement. Croisés de pacotille, et demeurés des voyous véritables tout le long de leur misérable vie. Comment donc Paul Ray a pu atterrir à Malte, voilà qui est intéressant à apprendre en effet. Comme il est surprenant de découvrir l'existence d'autres "Croisés" d'un tout autre genre...
On sait en effet que Breivik a beaucoup voyagé, et qu'il s'est rendu au Mexique, et a même écrit sur la révolution mexicaine. Or, que vient-on de trouver, récemment, au Mexique ? Des liens totalement inattendus entre les mafieux trafiquant de drogue et.... l'histoire des Templiers. En effet, un groupe, nommé les "Caballeros Templarios" est en effet apparu depuis quelques temps se réclamant lui aussi des Templiers. Selon Time, "les Chevaliers sont un groupe dissident d'un cartel "narco-évangélique" connu sous le nom de La Familia Michoacana, qui fait irruption sur la scène de Michoacán il y a cinq ans en lançant cinq têtes coupées sur un plancher de danse de discothèque. Le Leader criminel et spirituel de LaFamilia, Nazario Moreno, alias El Mas Loco (le plus fou de tous),a même écrit sa propre Bible, des divagations religieuses, qui était la lecture obligatoire pour ses troupes. Le président mexicain Felipe Calderon, lui-même de Michoacán, a envoyé des milliers de troupes fédérales pour tenter d'empêcher le gang du psychopathe de déclencher ce qu'il a appelé la justice de l'Ancien Testament sur chacun de ses rivaux ou politiciens. En décembre, la police fédérale avait tué Moreno, le 21 juin, la police a arrêté son n°2, José de Jesús Méndez, dont le surnom était "el Chango" (le singe). Au moment où le "Singe" avait été exhibé devant les journalistes au lendemain de son arrestation, la police mexicaine a déclaré que La Familia avait été été complètement anihilée, une justification de la campagne militaire de Calderón contre les cartels de la drogue" note le magazine. La mort de Nazario Moreno, en décembre 2010 n'avait pas mis fin pour autant aux activités du groupe de trafiquants. Mais le 25 septembre dernier, la police mexicaine faisait une grosse prise en arrêtant à Mugica le chef des Caballeros Templarios, Saul Solis, lui-même un ancien... policier, ayant dirigé la brigade de Turicato de 2003 à 2005. En juillet, elle avait déjà arrêté Nery Salgado Harrison surnommé "el Yupo", auteur du meurtre de 21 personnes dans les régions d'Apatzingan, d'Uruapan et de Morelia.
Le groupe nouveau est bien issu du précédent, et a bien des racines provenant des USA : "les Chevaliers sont prétendument dirigés par un vieux lieutenant de Moreno, Servando Gomez, un ancien enseignant venu des collines accidentées du Michoacán, où les laboratoires de méthamphétamine abondent comme des alambics "hillbilly". Les fichiers de la police mexicaine montrent que Moreno et Gómez ont été convertis au christianisme évangélique quand ils étaient des migrants aux Etats-Unis, dans les années 1990. De retour au Mexique, ils ont trouvé que la discipline religieuse était un outil utile pour maintenir les troupes criminelles en droite ligne. Comme La Familia, les Chevaliers prétendent être des protecteurs pieux et patriotiques de la communauté Michoacán même s'ils y trafiquent et assassinent. Quand ils se sont annoncés au printemps dernier, ils ont accroché plus de 40 bannières, à travers l'état assurant une sécurité sous celles-ci.« Notre engagement est de préserver l'ordre, d'éviter les vols, les enlèvements, l'extorsion et à protéger l'Etat des organisations rivales, » disaient-ils. Une semaine plus tard, leur première victime a été retrouvée pendue à un pont avec une note affirmant qu'il était un kidnappeur." Le principe de pendre des cadavres vec une pancarte au cou expliquant pourquoi l'individu a été abattu semble avoir hélas fait des petits. On avait ainsi retrouvé le cadavre de Nick Berg en Irak, après sa décapitation imputée au groupe d'El Zarkaoui (plus tard Wikileaks à démonté l'affirmation). Le 16 septembre dernier, les cadavres mutilés d'un couple étaient retrouvés accrochés à un pont de Nuevo Laredo avec à leurs côtés une menace écrite des auteurs de l'assassinat concernant ceux qui critiquaient les trafiquants de drogue sur "internet", qui provoquait aussitôt une bronca sur les médias. La femme décapitée s'avérait être une journaliste ayant écrit à propos des fameux chevaliers... Mary Elizabeth Macias, l'éditrice du journal Primera Hora.
A cette heure, en revanche, on n'a encore trouvé aucun lien entre ces Chevaliers-là et ceux d'Angleterre ou avec les voyages de Breivik : il s'agît d'un énième avatar, qui démontre en tout cas que la belle image pieuse de nos fameux chevaliers a vécu. Paul Ray, lui, ayant trouvé un autre soutien... aux Etats-Unis, comme nous le verrons demain...
Sources "mad dog and nazi nick :"
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