Les migrants, la bienpensance, la religion et le capitalisme : Marx, reviens ! Ils sont devenus fous !
A propos de la situation des migrants, c’est la consternation ce matin (26/02/2016) sur France Inter... On relaie un drôle de climat qui se dégage de l'histoire qui se fait, alors que l'on parle de la fermeture du campement de Calais. La fin de "la Jungle", ce serait contraire au droit, la solution des conteneurs aménagés ou des centres d’accueil et d’orientation (CAO), l’hébergement d’urgence, remplaçant les campements par des accueils en dur, ce ne serait pas digne… Ce qui serait digne, ce serait de fournir une réponse globale : sans doute une formation, un emploi, un logement, etc., ce à quoi des millions de Français ou d’étrangers installés en France ne peuvent pourtant accéder, dans le contexte de crise actuelle. Les associations d’aide aux migrants justifient ce type de camp en considérant qu’il n’y a pas de limite à l’accueil, qu’il n’en irait que de la générosité, et que la France devrait tout simplement laisser ouverte ses frontières. Un discours dont se font l’écho à la lettre l’essentiel des grands médias. Mais ce flot de bons sentiments ne serait-il pas sujet à caution, tant d’un côté on encourage l’appel d’air vers l’Europe et la France, aux mille implications, et de l’autre, on fait abstraction de toute analyse globale prenant en compte les causes et les conséquences ? Ne serait-ce pas finalement, à défaut d'analyser les choses, servir tout simplement le système ? Un système néfaste pour les peuples des pays accueillants et les peuples des pays d’où proviennent les migrants, pour les migrants eux-mêmes ?
Analysons :
Des bons sentiments à la justification d'un capitalisme féroce.
Nous savons bien, par-delà les vrais réfugiés, qu’une large majeure partie de ces migrants n’a que des motivations économiques derrières la victimisation qui a cours. C’est même d’ailleurs un but affiché par eux qui ne fait pas mystère, puisqu’ils veulent avant tout rejoindre pour cela un Royaume-Uni qui les refuse, et impose à la France un rôle de dernière digue avec cette jungle. Mais c’est un détail, la victimisation, socle de cette fuite en avant au nom de l’humanitaire, autorise tous les excès, sous la culture d’une bonne conscience qui pourrait bien être minée. Alors que nous traversons une crise économique et sociale qui n’a pas d’équivalent depuis la seconde guerre mondiale, on fait comme si, avec les migrants, nous avions les moyens de tout donner. Plus encore, on n’évoque jamais la question de l’intégration sociale de ces populations nouvelles venues souvent du bout du monde, qui n’ont en général connu ni démocratie ni droits sociaux, mais fréquemment dans leurs pays que religion d’Etat et soumission à la tradition et donc, des personnes en décalage pour le moins avec notre modèle de liberté. On fait comme si cela était secondaire, alors qu’à arriver en nombre de plus en plus important, on pousse au regroupement communautaire des migrants, avec le risque du communautarisme qui nous pend au nez. Sans compter encore dans ce contexte de crise économique, avec les risques encourus d’une fracture sociale supplémentaire avec ces populations, pouvant conduire certains à la radicalisation. Pourtant, pas un reportage sur ce sujet si important de l’intégration, de ses enjeux. Situation qui reste incompréhensible, au regard même de défendre simplement la moindre crédibilité de cet accueil !
Peu importe, le discours d’un accueil inconditionnel des migrants est relayé sans aucune distance ni hauteur par des journalistes bienpensants, tout aussi coupés que nos politiques de la réalité du vécu de la France profonde, de celle que l’on n’entend pas, cette France des classes sociales qui a totalement disparue depuis longtemps de leurs radars, moins reluisante il est vrai que la compassion pour les migrants. Si on peut le pardonner aux associations humanitaires, qui sont en quelque sorte dans leur rôle, on ne peut le pardonner aux observateurs de la vie politique, aux politiques eux-mêmes. L’immigré est ainsi devenu la nouvelle figure du « damné de la terre » bien pratique au système, puisqu’elle déporte la lutte des classes vers une division entre nationaux, étrangers établis en France d’un côté, et de l’autre, migrants. Il y aurait les « riches » du Nord qui devraient tendre la main aux « pauvres » du Sud, une division sciemment entretenue qui passe sous silence la réalité des inégalités entre classes sociales en France, avec culpabilisation générale à la clé. Ce qui ne manque pas de provoquer une colère légitime dans la population la plus modeste de notre pays, sinon de la révolte, nutriment de la démagogie d’un FN en embuscade qui s’en frotte chaque jour un peu plus les mains. D’autant que, tous y trouvent leur compte : D’un côté on nourrit l’idéologie d’une droite conservatrice, qui voit l’altérité comme un péril en surfant sur le sentiment de rejet à l’aune d’une identité nationale à la papa, et de l’autre, on nourrit le vernis microscopique d’une fibre sociale à gauche, maquillant mal une politique ultra-libérale, tout en fabriquant un épouvantail susceptible de jouer un rôle providentiel de rabatteur de voix le moment venu, parant à l’absence d’un soutien populaire qui ici ne peut que faire défaut. Le système est au complet, non seulement « l’UMPS » comme le disait le FN, mais le FN lui-même : Républicains, PS et FN même combat !
Bernard Guetta, politiste de la radio, explique qu’il n’y aurait rien à faire d’autre que d’accueillir les migrants et de les répartir, au fur et à mesure où ils arrivent, entre les pays européens ; Que ce serait assumer nos responsabilités au regard de l’Europe qui, sinon, va exploser, jouant l’air une fois de plus de la dramatisation à l’origine de combien de manipulations (De plus, exploser... Et alors ?) ; Que ne pas le faire, ce serait remettre en cause un beau principe, celui de « la libre circulation des personnes et des marchandises … » Le fait de mettre sur le même plan les marchandises et les personnes, devrait déjà capter l’attention, sinon provoquer un frisson d’effroi ! Il y a un cynisme dans cette façon d’associer « les personnes » avec le marché et la mondialisation, qui en dit long sur la contagion des esprits vis-à-vis de cette idéologie libérale qui entend faire tomber toutes les barrières, à commencer par celle des nations qui protègent les peuples, là où ils se sont construits leurs libertés politiques et protections sociales collectives. Les bons sentiments en solde, à propos des migrants, font ici long feu, au regard d’individus qui, sous couvert de libre circulation sont finalement associés, sinon assimilés, aux marchandises. Des individus mis en réalité à disposition d’une machine d’exploitation qui n’est rien d’autre que l’un des prolongements de ce bon vieux capitalisme, qui au début du XIX e siècle, lorsqu’il n’était pas encore amené à se plier aux rapports de force de la lutte des classes, faisait travailler des enfants de 5 ans dans les mines, que l’on appelaient « les esclaves blancs » ! Ces journalistes, s’improvisant humanistes à peu de frais, nous feraient tout oublier de l’essentiel, des causes aux conséquences ! Marx peut se retourner plusieurs fois dans sa tombe !
Le migrant-marchandise, un rejeton du capitalisme au risque du fascisme.
Le journaliste salut au passage Mme Merkel, présentée comme une véritable sainte, qui serait la seule en Europe à faire preuve de générosité, prête qu’elle serait à assumer sa part face aux migrants. En réalité, c’est elle, au nom d’un libéralisme à l’emballage pseudo-humanitaire, qui a déclenché ce cataclysme, la folle vague actuelle des migrants de partout vers l’Europe. Mais pourquoi ce journaliste ne pousse-t-il pas la réflexion au-delà de ces bons sentiments, agités comme des chiffons rouges qui justifient toutes les sentences, au regard de la moindre critique de ce qui se fait ? Il en va pourtant d’une analyse qui aurait son intérêt ! On sait que l’Allemagne joue dans ce domaine pour elle-même, alors que sa population régresse, et qu’elle a besoin de main-d’œuvre bon marché. On y fait moins d’enfants, parce que sa réussite économique tient à un appauvrissement des allemands, qui ainsi nécessite de continuer dans cette même veine en utilisant les migrants aux fins d’un rééquilibre démographique, mais aussi d’une exploitation fondée sur la mise en concurrence des salariés entre allemands et étrangers. Tout cela sous couvert de charité chrétienne, qui fournit la bonne consciente au tout. Un très beau retour de l’alliance entre capitalisme, qui ignore les frontières, et christianisme, aux prétentions universelles. On justifie ainsi un système de domination qui cherche par tous les moyens à s’adapter à sa propre crise, en cassant tout ce qu’il peut. Il faut chercher dans ses fondements le pourquoi de là où nous en sommes : une accumulation croissante des richesses de façon odieuse d’un côté entre quelques mains, financiers et actionnaires, et de l’autre, l’exploitation des peuples, le chômage comme armée de réserve pesant sur ceux qui travaillent, l’appauvrissement généralisé, le recul des acquis sociaux, la marginalisation des besoins populaires, l’anéantissement de l’intérêt général. Quelle gageure ! En arrière-plan, les forces d’extrême droite en Europe n‘ont même plus à mener campagne, elles n’ont qu’à tendre les mains en attendant que les fruits mûrs tombent, alors que dans les pays européens du nord, des partis nationalistes sont entrés ou vont entrer dans des gouvernements. On voit combien le compassionnel peut mener à l’obscène et au pire des désordres, des injustices !
« Les migrants » sont devenus le sujet phare pour nous éblouir et nous faire tout oublier de la lutte des classes, entrainant dans cette impasse bien des déçus de la transformation sociale en mal de cause, qui se trompent de combat. Ces migrants sont instrumentalisés, bien malgré eux, et cela convient merveilleusement à la bienpensance générale qui participe d’une complaisance vis-à-vis d’un système d’exploitation féroce et immoral, qui pourrit tout au risque du fascisme, dont le peuple est toujours la victime.
Solution :
Rien que la solidarité internationale dans le cadre de la lutte des classes !
Il faut rompre avec cette logique de « l’immigration économique-marchandise » sous couvert de compassionnel, et passer à un appel de lutte contre le capitalisme par les peuples partout où ils sont, et revenir à une solidarité internationale fondée sur le combat sans merci contre l’exploitation, seule voie pour déjouer le piège de la mondialisation capitaliste. C’est bien ce capitalisme qui appauvrit les peuples du Sud, et les pousse vers les pays dits « riches » mis en péril eux-mêmes de s’appauvrir, qui se sert donc de ces migrations pour mettre en concurrence économique tous les peuples, en les opposants, quand ils devraient s’unir. Voilà ce qu’il faut dénoncer et briser, ce « trafic économique capitaliste des peuples » qui n’a rien, mais rien, d’une grande cause à défendre.
Guylain Chevrier
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