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Passée La Sidération…

Nous sommes perdus. Nous ne savons plus. Déjà, qu’on doutait… Vers qui se tourner ? Que faire ? Et pour quoi ? Les évènements, majeurs ou pas, s’accélèrent. Il faudrait se pencher, revoir, les autres années, a-t-on déjà vu et subi autant en si peu de temps ? La sidération, ça n’est pas uniquement DSK, c’est un enchaînement d’évènements. Et nous voici spectateurs, impuissants, comme rarement nous l’avons été.

Est-il besoin de dresser la liste ? De tout ce qui s’est produit depuis – disons – ces dix dernières années – mettons depuis le 11-septembre – avec cette sensation étrange, désagréable, d’un inéluctable. Que ça va mal. Qu’on y va tout droit.
Est-ce la prolifération des moyens, ceux de s’informer, qui fait que, nous avons cette sensation-là, je veux dire est-ce seulement un « sentiment que » ou est-ce la « réalité » ?
Faut-il décrocher, moins consommer de – ce que l’on nomme – hardnews. Se tenir un peu plus à l’écart. Est-il possible, aujourd’hui, de penser sereinement et de recevoir des informations tout aussi sereinement. S’en donner le temps.

Ce terme « sidérant » que l’on a entendu à propos de « l’affaire DSK » est sans doute le plus signifiant, entendu jusqu’ici. Tant il pourrait s’appliquer à bien d’autres évènements, comme ceux, déjà lointains du 11-septembre, du 21-avril, des « émeutes en banlieues », et plus proches de nous, aux divers tremblements de terre ou tsunamis, à Gaza, à Fukushima, aux printemps arabes, à cette « justice [qui] est faite », à DSK, etc.
Il décrit un état, le nôtre... Nous sommes, effectivement, sidérés... On voudrait, aimerait, souhaiterait que ça cesse… En l’occurrence, l’incroyable couverture médiatique d’un mariage princier (couverture justifiée par le fait que « 2 milliards d’êtres humains » étaient censés le suivre, notamment via l’outil télévisuel) constitue une tentative par le média moins de nous divertir (encore que, il y a manifestement, ici, un but : « faire diversion ») que de nous soulager. Nous offrir un répit. Alors que, objectivement, nous n’en avons pas grand-chose à faire, ni à en tirer. C’est juste une image. Mais tout, désormais, est image…
Un mariage, une béatification, et boum ! une exécution (Ben Laden). Et tout reprend. Recommence. Machine infernale. En flux tendu. Images en boucle. Sidération again.

Alors, comme le titrait Libé, on se demande, non pas : « A qui le tour ? » mais : « quelle est la sidération suivante ? ».
Soit : qu’est-ce qui va encore nous tomber dessus, même à des milliers de kilomètres, peu importe, c’est bien sur nous que ça tombe. Et ça finit, par accumulation, de nous broyer. Littéralement.

L’autre terme qui surgit, en creux, c’est « dévasté ».
Nous sommes dévastés, avec cette sensation que tout s’écroule et que nous n’y pouvons rien. J’entends par « tout s’écroule », nos illusions, nos rêves, nos espoirs.
Pour certains, ces illusions, rêves et espoirs, s’étaient portés sur un homme. A tort ou à raison, là n’est pas la question… Il est à ce propos, intéressant de noter, qu’une bonne partie de ceux qui ne l’appréciaient pas, pour diverses raisons, principalement politiques, idéologiques, ceux-là aussi ont été sidérés, sont même « tombés en empathie ». Justement, parce qu’il représentait un espoir pour les autres (et les médias).
Quoi qu’ait fait cet homme, ou pas fait, innocent ou coupable, peu importe au fond, nous voilà perdus. Vers qui se tourner ? Que faire ? Et pour quoi ? Comment « sortir de là » ?

Les éditocrates, les journalistes, les observateurs, nous disent que « les cartes sont rebattues ». Mais de quelles cartes parlent-ils ? Qui dit cartes, dit jeu (ou stratégie). Jeu politique, en vérité. Mais en quoi cela nous concerne-t-il ? Ce que nous attendons, ce sont des perspectives, des idées, des projets. Un espoir. Qui les porte ? Est-ce les Espagnols, Puerta Del Sol ? Est-ce eux qui, par leur volonté, leur détermination, vont nous sortir de cet état, celui de sidération ?

Parce que, si en France (qui, comme la plupart des pays du monde, connaît une crise sans précédent) on n’observe aucun mouvement, pas la moindre manifestation d’envergure (comme celles de 1995), c’est aussi parce que nous sommes, depuis lustres, sidérés.
Bien sûr, il y a d’autres explications : le fait que « la crise » n’ait pas touché la majorité des Français. Sinon, et principalement, les plus vulnérables. D’autres aussi ont été touchés, mais pas en assez grande quantité pour déclencher un vaste mouvement ; ces autres qui, de surcroît, bon an, mal an, parviennent, péniblement, à s’en tirer (et n’ont d’autres soucis que de protéger le peu qui leur reste : emploi, toit, etc.). Et s’ils s’en tirent, c’est notamment grâce à notre système de protection sociale, sans lequel, nous vivrions aujourd’hui, ce que vivent les Espagnols, les Grecs, les Irlandais, les Portugais, etc.

Mais on ne peut faire fi de l’état de sidération. C’est une clé importante. Elle prend sa source le 11-septembre (évènement mondial) se poursuit le 21-avril (évènement local) et depuis, c’est non-stop ; ou du moins, avons-nous cette impression.
Et « la chute de DSK », avec cette avalanche d’images, images d’un français, un des « nôtres » (nous sommes donc, quoi qu’on en dise, touchés dans notre chair, humiliés, terrassés) et puissant de par sa fonction, valorisante (quoi qu’on en dise, là encore) pour la France, pour « nous », nous enfonce un peu plus dans cet état de sidération. La paralysie. C’en est trop !

Cet état-là, de sidération (quasi) permanente, nous a amené à croire en « l’homme providentiel ». D’autant plus que les médias, dans leur grande majorité, ont contribué à nous le présenter comme tel. Une évidence.
Nous n’avons pas mis, plus que cela, en question cette évidence. Parce que, justement, elle nous apparaissait comme une « porte de sortie » (et non, Del Sol). Je veux dire par là, qu’avec cette porte, nous pensions que nous sortirions de cet état de sidération. Nous irions mieux. Et n’avait que peu d’importance, au fond, le projet que cet homme portait.

Cette « chute » incroyable, cet évènement que, donc, on a qualifié de « sidérant », est en réalité plus que cela. Nous sommes passés au-delà de la sidération. Etant donné que nous étions déjà en cet état. C’est en ce sens que je dis que nous sommes perdus. Complètement paumés. Dévastés. Car, passée la sidération, que peut-on espérer ? Qu’y a-t-il après ? Une Puerta Del Sol française ? La résignation par les urnes ?
Ou alors, le déclin.
Oui, n’est-ce pas plutôt le déclin qui nous guette et que nous sentons venir ? Passée la sidération


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24 réactions à cet article    


  • Albar Albar 25 mai 2011 09:43

    Bonjour Sage,
    Quand la corruption touche les hautes sphères, ceux politique, judiciaire, et des médias, l’avenir de l’Humanité ne peut etre que sombre.
    L’ hydre sioniste y contribue pour une très grande part.


    • easy easy 25 mai 2011 11:24

      «  »«  »« L’ hydre sioniste y contribue pour une très grande part »«  »«  »

      Et comme le sionisme ne relève en rien de la nature humaine, nous, les vrais humains, avons toutes nos chances, n’est-ce pas.


      On parle ordinairement de paille et de poutre. Moi je dirais miroir.


    • Philippe Sage Philippe Sage 25 mai 2011 13:39

      @Albar : Au revoir, monsieur....


    • Albar Albar 25 mai 2011 14:00

      Sage,
       Je vous croyais bien sage, mais vous me paraissez bien frileux, autrement dit un ’’dégonflé’’ !


    • Philippe Sage Philippe Sage 25 mai 2011 14:20

      @Albar : Absolument. Je suis un « dégonflé ». Et de l’avouer, c’est gonflé.
      Mais voyez-vous, je me refuse d’aller sur votre terrain. Pour des tas de raisons : déjà, parce que demain, il va pleuvoir. Et tant mieux. Je crois même que j’irai nu comme un DSK prendre cette pluie. Vous savez, un peu comme Travis, dans « Taxi driver ». La pluie, pour nettoyer tout ça. Mais ce « tout ça » c’est aussi ce que nous sommes devenus. Ce que nous pensons. Comment et pourquoi, nous sommes venus à le penser.

      Voyez, je me suis dit, la haine, ce doit être cool. Se placer dans ce camp-là, c’est - vous serez d’accord - assez confortable. Nonobstant, je préfère encore ceux qui sont dans l’action. Et vous n’êtes pas dans l’action. Et moi, non plus. Nous blablatons, nous nous invectivons, on se la joue, pour certains planqués derrière des pseudos (autre point de « confortabilité ») en d’autres termes, ça ne nous engage pas.
      Vous pouvez bien - et moi, donc - déblatérer, « biler », accuser, haïr, et alors ? Le monde lui, ne change pas. Et il ne change pas parce que vous n’agissez pas. Nous n’agissons pas. Or donc, nous sommes des « dégonflés ». Vous, moi, everybody. Ne nous faites pas croire qu’en parlant d’hydre, vous êtes subversif, utile, pertinent, et que, vous avez des c*****.
      Vous savez que c’est faux. Vous savez que vous n’êtes rien d’autre qu’un spectateur comme les autres.


    • Albar Albar 25 mai 2011 15:26

      Et la pertinence des mots qu’en faites vous, autrement il n’y aurait pas de propagandistes, ici dans AV la hasbara fait son travail de sape pour agir sur les consciences somnolentes, afin de mieux les ramollir

      Au tout début fut le ’’mot’’..... Le temps de l’action, comme vous dites, viendra.


    • docdory docdory 25 mai 2011 23:02

      @ Albar 

      Monomanie 
      Définition : «  Sorte de trouble mental dans lequel une seule idée semble absorber toutes les facultés de l’intelligence. »

    • Jean-Pierre 26 mai 2011 07:14

      Ca va,ça va,« l’hydre sioniste »,ça suffit ,et les prophéties !Allez donc vous reposer la tête,vous êtes mALBARré !Repos complet à la campagne ,avec accompagnement médical,et bracelet électronique-car vous êtes dangereux !


    • Albar Albar 26 mai 2011 07:38

      Docdory, jean-pierre,
      Si désigner un mal, me fait passer pour un taré, cela me va parfaitement.


    • Yvance77 25 mai 2011 10:15

      Putain de lire cela donne des accès de rage : « L’ hydre sioniste y contribue pour une très grande part »

      Dire que je suis béat d’admiration devant l’état d’Israël serait pure fiction. Je pense surtout que ce dernier est responsable d’actes qui sont contre l’humanité. Voila qui est clair.
      Mais cet état à aussi, en son sein de grands penseurs, de grands chercheurs et dans sa communauté des hommes qui ont contribués à sauver l’humain par la médecine, les sciences etc...

      Et concernant la corruption et tout le reste, ils ne sont pas uniquement l’apanage de Sion. La scélératerie financière n’a ni race, ni religion, ni couleur de peau. Les enflures sont en bandes ou castes. C’est un mille-feuilles avec des strates bien définies.

      Il y a les cols blancs et les autres, qui se sont votés des lois sur mesure pour protéger et légaliser leurs crimes, il y a les autres dans l’illégalité et jouant au jeu du gendarme et du voleur.

      Il en va de même dans la majeure partie du monde.

      Les salauds se reconnaissent et s’invitent, se pardonnent ... font des affaires et signent des contrats aussi.


      • Albar Albar 25 mai 2011 13:53

        Non parkway, je ne suis pas douteux du tout, je dis vrai, et beaucoup le savent,
        Pour votre enseigne, je sais faire la différence entre un ’’Juif’’ et un ’’Sioniste’’
        Tous les juifs ne sont pas sionistes, mais tous les sionistes sont des criminels
         
         D’ou mon utilité a rappeler à des personnes comme Yvance la difficile réalité.
        Votre rage ne me dérange aucunement ; Moi je rage pour la mièvre existence des Palestiniens, par exemple .


      • Ariane Walter Ariane Walter 25 mai 2011 19:05

        Je suis d’accord avec Albar sur le fond. il suffit de lire l’article qui montre comment Netanyaou est allé faire la loi devant un Obama qui est ensuite allé ramper devant l’Aipac.
        Si l’on ne désigne pas clairement ts les ennemis, difficile de se battre.

        Sur la forme, la remarque d’Albar , en début de discussion, tombait un peu comme un cheveu sur la soupe et prenait donc une virulence fautive qu’elle n’a pas en réalité.

        Cher philippe,
        Super votre article, tellement vrai.
        mêmes réactions que vous.
        parfois on se dit, mais arrête de consulter internet. tiens-t-en à Pernaud sur la 1 ou relis Montaigne tout un été. Se sent-on un rôle de phare comme le disait ce cher Baudelaire ?

        Enfin, en ce qui concerne ce qu’on appelle « le sionisme », cad une façon de faire croire à ceux qui ouvrent un peu les yeux sur l’histoire de la Palestine qu’ils sont antisémites, là aussi, quand même je suis sidérée de chez sidérée !!


      • Fergus Fergus 25 mai 2011 10:16

        Bonjour, Philippe.

        Si l’on a pu parler, à juste titre, de sidération pour le 11 septembre et l’affaire DSK, il convient évidemment de ne pas les mettre sur le même plan :

        -le 11 septembre induit encore chez nombre des habitants de la planète une forme d’état de sidération ;

        - l’affaire DSK, quant a elle, ne suscite plus de réaction (ou plus exactement d’absence de réaction) de ce type : elle est d’ores et déjà digérée par la grande majorité de nos concitoyens comme un fait divers sordide dont on connaîtra progressivement les dessous, l’ex-candidat DSK étant passé par pertes et profits, y compris dans l’électorat.

        Reste l’état général du corps social français, et là, je ne parlerais pas de sidération mais d’... anesthésie ; comme si l’oligarchie avait réussi à nous injecter collectivement un produit suffisamment puissant pour amoindrir nos capacités à réagir malgré la conscience des injustices. Et c’est ainsi, que l’esprit embué et la bouche pâteuse, nous voyons défiler les contreréformes sans crier notre colère, sans jeter cul par dessus tête les autocrates et leurs complices...

        Cordiales salutations.


        • Philippe Sage Philippe Sage 25 mai 2011 14:08

          Bonjour Fergus,

          Il est nullement question - mais vous l’aviez compris - de placer sur un même plan le 11-septembre et « l’affaire DSK ». Pas plus que les « printemps arabes », Fukushima, etc.

          Nonobstant, cet enchaînement d’évènements - avec, vous l’avez noté, une accélération en 2011, ou, tout du moins, une avalanche d’évènements majeurs, voire : « traumatisants » - contribue à nous plonger, durablement, dans un état de « sidération » (ou de « torpeur »).
          De fait, nous ne bougeons plus. Comme si nous étions acculés, hébétés, voyant un à un, surtout, s’écrouler nos dernières certitudes, croyances, convictions - vous appelez ça, comme vous voulez.
          C’est de cela dont j’ai voulu - avec difficulté, tant le rendu n’est pas satisfaisant (je parle du texte) - parler.
          Et d’une certaine façon, le temps passant, ces évènements ne se retrouvent certes pas sur un même plan, mais, tout de même, s’emberlificotant, s’accumulant, on ne sait plus. On est perdus. C’est quoi, la suite ? Un scénario à la JFK (je pense à Obama) ? Qu’est-ce qui va encore entamer notre énergie, nos espoirs, etc., et nous conduire (fatalement) à penser que décidément, rien n’est possible. Que tout est gangréné. Qu’on n’y peut rien. Et que nous comptons pour rien...


        • Michel DROUET Michel DROUET 25 mai 2011 19:00

          Bonjour FERGUS

          Totalement d’accord avec votre commentaire : ce n’est pas parce qu’en ce moment l’actualité n’a jamais été aussi fournie qu’il faut se permettre de tout amalgamer et de tout mettre au même rang.
          A propos de ces dérives, je signale un article totalement délirant dans Marianne de cette semaine, écrit par MM. Szafran et Domenach qui n’hésitent pas à qualifier ce qui n’est qu’une affaire sordide, de « tragédie pour la France toute entière » : on croit rêver !


        • Fergus Fergus 26 mai 2011 09:20

          Bonjour, Michel.

          Vous avez raison, il n’y là de tragédie ni pour la France ni même pour la gauche (DSK n’étant même pas sûr de se qulfier lors des primaires), mais la médiatisation d’un fait divers sordide.

          Que les féministes ou les gens, comme moi, qui sont sensibilisés aux agressions commises contre les femmes saisissent l’opportunité pour dénoncer des comportements aberrants, notamment de personnes en situation dominante, rien de plus normal.
           
          Laissons maintenant, et cela vaut pour les journalistes de Marianne, la justice américaine traiter ce dossier sans lui donner plus d’importance qu’il n’en a désormais sur le fond : un homme présumé agresseur face à une femme présumée victime...


        • LE CHAT LE CHAT 25 mai 2011 11:55

          Ce qui est sidérant , c’est que la gauche était prête à se ranger derrière cet immonde individu juste parce que des sondages bidons lui accordaient du crédit , et continue à lui exprimer leur soutien envers et contre tout !!!!
          qu’elle ne s’étonne pas que les ouvriers , employés , demandeurs d’emplois , précaires se détournent de cette gauche bobo au service de la mondialisation et du NWO.


          • Ariane Walter Ariane Walter 25 mai 2011 19:06

            @ Le Chat,
            J’espère bien quand même que c’est ce qui va arriver !!!


          • easy easy 25 mai 2011 12:48

            Je ne vois rien à redire à votre déclamation.

            Pour ma part, ça fait 4 ans que j’ai ouvert mon église de la déception.



            Toutefois, afin d’essayer de conserver notre réflexe d’espérance sans lequel nous filerions droit à la dépression, je pense qu’au lieu de procéder de l’habituelle élimination de l’objet décevant et parce que cet objet est vivant d’être humain, parce qu’il conserve toujours une potentialité de correction, j’irais à conseiller de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

            J’irais à dire que DSK détient la solution, la Grande Solution.

            Imaginons que ce princissime ayant commis (avec tous les guillemets de préséance) un geste décevant, imaginons donc qu’il en vienne à déclarer, alors qu’il risque l’enfer dont nous avons savamment concocté tous les rouages par le biais du principe carcéral en tas, que la voix de la petite vaut au moins la sienne et cela quel que soit son passé
             ou sa réputation.

            Les conséquences d’un tel geste seraient, de fil en aiguille, considérables. Ce geste sublime renverserait, pour la première fois de l’Histoire des Hommes, le sempiternel et empoisonnant principe consistant à hausser son propre col et à piétiner le crédit, la parole, la bonne foi, l’image des autres. Cet incontournable principe est précisément celui qui nous a conduits à rehausser notre image au moyen de toutes sortes d’artifices chapeaux, plumes et perruques censés nous crédibiliser.


            A ma connaissance, jamais un homme n’aura été en configuration aussi idéale pour offrir ce Geste sublime au Monde des Hommes.

            Alors, au lieu d’enterrer déjà le princissime DSK qui est confronté à la parole d’une servante, il vaudrait mieux lui faire passer le message qu’on espère de lui le plus beau, le plus extraordinaire des gestes.

            « Crucial DSK, rappelez donc vos chiens et dites que la parole de la petite vaut bien la vôtre, en tout dépouillement d’artifices, en toute nudité, en toute diogénitude. Opposez-lui votre vision de l’affaire et votre intelligence mais ne la discréditez pas, ne l’humiliez pas, ne l’isolez pas, ne rejetez pas son esprit surtout après vous êtes servi de son corps, déjà par le coup d’aspirateur et de plumeau mais aussi par le coup tiré en foudre »




            Le cas DSK offre la situation la plus emblématique que l’Humanité puisse rêver. Pour la première fois de l’Histoire, un Maître du Monde se retrouve confronté à la parole d’une servante en risquant les pires des tortures dont nous sommes capables et dont nous venons de lui donner un aperçu.

            Alors que nous tenons l’opportunité la plus extraordinaire qui soit, déjà nous envisageons, après le temps de sidération, le deuil de nos espoirs et l’enfouissement de l’affaire.
            Autrement dit, nous ne faisons rien, absolument rien pour inviter DSK à remarquer que loin d’être voué à la déchetterie de l’Histoire, il représente une chance inouïe pour l’Humanité.

            Car c’est paradoxalement maintenant que Tout se joue.

            DSK est dans une situation très difficile, il est à l’envers et la pression d’Anne, de Camille, de ses amis, pression qui va probablement à lui demander de lâcher des chiens contre la petite, est plus forte que jamais. Disons qu’il est zombie ou en tous cas plus zombie qu’avant.

            Il est donc capital, si nous tenons à sauver cette chance fabuleuse qui s’offre à nous, de lui envoyer un message non pas en lassitude, non pas en dénigrement, non pas en dos tourné, non pas en écoeurement mais au contraire en supplique et en confiance.

            « Oui, nous pensons que vous pouvez nous offrir ici bien plus que n’importe quelle gesticulation présidentielle. Vous pouvez nous offrir quelque chose qu’aucun Christ n’a pensé à offrir, vous pouvez nous offrir ce Geste dont l’Humanité a besoin, ce Geste qui nous sauvera du désespoir »

            Si à cette heure-ci, ce Geste n’est pas accompli, si ce sont au contraire les chiens qui sont à leur oeuvre, la responsabilité n’en revient pas qu’à DSK, choqué qu’il est par le lynchage dont il vient de faire l’objet. Elle revient à 7 milliards d’individus qui disposent de plus de recul, qui ne sont pas attaqués par toutes sortes de chiens, qui sont au frais pour réfléchir et qui, malgré ça, versent encore et jours dans le principe du lynchage sous diverses formes et formules, en tous cas dans le principe du bébé jeté avec l’eau du bain.

            Pour que la responsabilité de ce non-Geste ne revienne plus qu’à DSK, il faudrait au minimum que nous, qui formons le méta jury de ses actes, nous lui formulions très clairement notre grande attente de ce Geste de sa part.

            De commentaires en commentaires, sur AVox, je ne cesse d’attirer l’attention sur ce point. Pour l’instant, personne ne semble y trouver intérêt. Il ne reste qu’une poignée de jours avant le 6 Juin où DSK devra marquer officiellement sa position. Si d’ici là ma supplique reste lettre morte, si je continue de prêcher dans le désert, ce qu’il entendra de notre méta jury c’est que nous n’attendons aucun miracle de lui, aucune transcendance inédite. Il en restera donc à ne servir strictement que ses intérêts les plus immanents et n’articulera sa défense que sur les transcendances habituelles, celles qui vont à l’auto-autorité, à l’autorisation de soi d’abord, celles qui, de millénaire en millénaire, nous déçoivent.

            De différentes manières, l’Homme a essayé de construire des espoirs en traitant ses cadavres. Un cadavre est ce qui reste d’un être humain quand il ne peut plus rien pour lui-même, quand tout ne dépend plus que de ses survivants ;

            En traitant avec des encens et des fleurs nos cadavres, nous allons dans le bon sens.
            Mais un homme en situation de DSK, un violeur, un assassin ou un voleur avéré, sont déjà en voie d’être des cadavres, ils sont des cadavres sociaux. En les traitant mal, en les condamnant à la déchetterie sans fleurs ni couronnes et alors même qu’ils détiennent une potientialité d’action, nous commettons une erreur fondamentale qui invalide nos efforts envers les cadavres physiques.

            Nous devrions accorder plus d’attention à nos cadavres moraux. Il y a en eux et en l’attitude que nous avons envers eux, la clef de notre devenir.


            • easy easy 25 mai 2011 14:03

              Quel dommage en effet que quelques uns d’entre nous, parce qu’ils ont du fric, échappent au concept infernal que nous avons concocté !

              Quel gâchis de ranger des guillotines qui tranchent encore si bien !

              Quel dépit de voir toutes ces cordes inutilisées, toutes ces épées immobiles, toutes ces vierges de Nuremberg remisées, ces menottes vides !

              Mais surtout, quelle rage de ne pas pouvoir infliger plus d’un siècle de torture aux gens !

              Selon ce qu’avait fait Franco sur son lit de mort, on nous donnerait à choisir entre allonger notre propre vie et allonger celle d’un torturé, nous choisirions la seconde option afin que ce salaud profite davantage de notre sadisme.












              • Mariedes 25 mai 2011 14:10

                Passée la sidération ... une autre sidération !

                Je vous renvoie à la lecture du livre « La stratégie du choc » de Naomi Klein :

                Les désatres, naturels , politiques , sociaux ou économiques conduiraient à des chocs psychologiques.
                Ces chocs peuvent parfaitement être qualifiés de sidérants .
                Ces chocs répétés, les impacts psychologiques sur les populations seraient tels qu’ils permettraient l’application de politiques « ultra-libérales » au détriment de la qualité de vie des peuples, sans que ceux-ci ne se révoltent.

                Je sais, encore du complotisme ...


                • pastori 25 mai 2011 17:03

                   « la gauche était prête à se ranger derrière cet immonde individu juste parce que des sondages bidons lui accordaient du crédit », 


                  quand les lepenistes cesseront-ils d’affirmer des sornettes ? ne pourrait-ils plutôt parler du « programme » de leur idole ? ce serait plus productif pour eux !

                  la gauche n’était prête à rien du tout.
                   DSK est certainement une des plus grandes intelligence du pays. (ce sont ses ennemis qui le reconnaissent) il a la plus grande expérience des affaires mondiales, un expert hors pair en économie (au moins autant que marine), une expérience d’homme d’état ! 

                  cet homme, comme ministre aurait été précieux pour le pays.

                  qui trouverait idiot (à part le chat) et pays voudrait se priver de telles qualités sous prétexte qu’il est accusé (présumé innocent) d’avoir comme Mr tron et comme quelques millions de français, la main un peu leste ?

                  la gauche s’en remet au vote des électeurs pour choisir son candidat et rien ne dit que DSK aurait été choisi. je l’ai dit 100 fois.

                  que les autres partis donneurs de leçon en fassent autant..

                  notre ministre tron jouira t-il de la même présomption d’innocence que dsk ?

                  • pastori 25 mai 2011 17:08

                    j’ai connu dans ma boite des tas de commerciaux hors pair qui aimaient les petites secrétaires et tout le monde le savait.


                    ils n’ont jamais été virés parce que trop utiles à l’entreprise.

                    que les tartuffes cessent de gémir, c’est un sport national pratiqué chaque jour et dans ce cas il faudrait virer des centaines de milliers de gens !



                    • LE CHAT LE CHAT 26 mai 2011 09:05

                      tu le savais et tu as couvert ces actes criminels contre tes collègues de travail , tu ne vaux pas mieux que DSK !!!! honte à toi , gauchiste d’operette !

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