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Accueil du site > Tribune Libre > Petites lueurs au Moyen-Orient

Petites lueurs au Moyen-Orient

Baliser le terrain de la paix...

Au coeur d’une situation de blocage, de durcissement et de peur, qui fait de plus en plus désespérer d’une paix prochaine, deux initiatives sont à noter _après celle de JCall_, l’une déjà ancienne, l’autre toute récente, certes limitées et symboliques, mais portant l’espoir d’un possible rapprochement futur, par le biais de deux micro initiatives dans les domaines de l’action sportive et de l’expression musicale. Quand la situation est si préoccupante, on se raccroche à quelques signes, même microscopiques, pour ne pas trop déprimer.
En fait, des échanges de toutes natures, souvent discrets et inaudibles, n’ont jamais cessé entre les plus modérés des deux parties
. Mais qui en parle, dans le tumulte des événements et des joutes verbales ?

1__-Créer un orchestresymphonique israëlo-palestinien : Daniel Barenboïm l’a fait , malgré tous les obstacles, les oppositions, venant surtout de sa propre communauté.


"La formation musicale, le West-Eastern Divan Orchestra constitue l’accord parfait, la réunion musicale et artistique entre deux pays qui se refusent, depuis plusieurs années, à la paix.Avec cette farouche volonté de défendre la musique allemande et de s’opposer à la colonisation de la Cisjordanie, cet Israélien d’origine argentine, s’attire la haine des intégristes juifs. D’ailleurs, les déclarations des ultra-orthodoxes du parti Shass n’ont pas manqué lors de son attribution du passeport palestinien...."

Daniel Barenboïm en est convaincu : ’’La culture permet de mieux se comprendre’’-
Il s’explique ici : Interview de Daniel Barenboim - ARTE
Et là : -Daniel Barenboïm parle..

2__-Associer des jeunes des deux camps pour accomplir un projet commun de collaboration et de dépassement dans l’effort conjugué vers le sommet du Mont-Blanc, une association l’a réalisé avec succès.


"Nous avons prouvé que l’on pouvait relever un défi en construisant un groupe solide, même quand ce challenge est aussi haut que le Mont-Blanc"...
"Au départ nous étions des étrangers les uns pour les autres, mais aujourd’hui nous sommes de vrais amis", relate de son côté l’étudiant palestinien Nadim Zubidat.
"Avec cette expédition, nous n’avons pas essayé de résoudre le conflit israélo-palestinien. Nous avons voulu montrer que quel que soit le côté où l’on se trouve, il est important de se regarder différemment. Si nous avons pu le faire, d’autres pourront nous emboîter le pas", a-t-il ajouté.
"L’expérience vécue lors de cette escalade par des gens qui n’ont pas l’habitude de la haute montagne et du froid est inoubliable, et source de grands espoirs. Il faut se parler, dialoguer et entreprendre des projets concrets", a souligné Massimo Sandri, président de l’association Coexistences.
A l’issue de leur exploit, les participants se sont engagés à présenter leur expérience dans des écoles juives et arabes en Israël." (AFP)

Certes, ne rêvons pas trop, à partir de ces micro-initiatives. La musique et le sport ne sont pas tout et ne pourront se substituer aux efforts diplomatiques pour vaincre des obstacles qui ne sont pas que culturels _"Un challenge haut comme le Mont-Blanc"- . Il en faudrait bien plus pour ramener les deux parties à la table des négociations, après tant d’échecs, mais de tels rapprochements méritent d’être développés , pour préparer le terrain d’un futur compromis qui viendra forcément. Mais après combien de nouveaux drames ? On n’a jamais vu un conflit s’éterniser, même s’il n’est pas si simple à résoudre...-
Il y a encore loin de la coupe aux lèvres , pour contrecarrer le risque suicidaire de l’isolement...

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Petites lueurs au Moyen-Orient

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18 réactions à cet article    


  • Tall 17 août 2010 11:29

    Une situation proche de la paix a déjà été rencontrée plusieurs fois depuis 1947. Avec même de grands accords internationaux et des prix Nobel en prime. Mais chaque fois, il s’est trouvé des intégristes religieux d’un camp ou de l’autre pour remettre le feu aux poudres.


    Je suis né en 54, et de toute ma vie, je n’ai jamais vu autre chose dans l’actualité que de la haine et des conflits dans cette région du monde où Jerusalem est le carrefour des grandes religions.

    Voilà pourquoi, mon cher Zen, après avoir lu le titre de ce genre d’article, je ne lis même plus le reste, vu que c’est TOUJOURS la même chose. Et il n’y a là aucun mépris pour ton billet, c’est juste la réalité religieuse qui s’impose. Toujours la même, depuis des millénaires.

    • Tall 17 août 2010 11:38

      En guise d’illustration pour les moins de 40 ans

       voici une chanson d’Adamo de 1967 : « Inch Allah »
      Ecoutez-la bien, car non seulement elle est belle, mai elle aurait pu être écrite hier


    • ZEN ZEN 17 août 2010 11:55

      Tall
      Je suis né en 40, et j’en ai vu un peu plus que toi...
      Je suis aussi très pessimiste, après tant de chances manquées , notamment les possibles accords de Genève , qui auraient pu tenir la route, où les deux parties avaient mouillé leur chemise.
      Mais je me raccroche à quelques branches...quelques prémisses de rapprochement. J’ai la faiblesse de croire qu’un jour un peu de raison triomphera et qu’un nouveau Rabin se lèvera.
      Le problème est loin de n’être que d’essence religieuse
      La colonisation programmée de la Cisjordanie notamment, dont il ne reste plus que quelques enclaves, s’est poursuivie même pendant les négociations les plus sérieuses, malgré les démentis et les promesses de Tel-Aviv et lesavertissements purement formels de l’Oncle Sam, le bailleur de fonds...
      C’est au plus fort de s’engager dans la voie d’un paix sérieuse, non pas purement verbale, et on ne ne le fait qu’avec ses « ennemis », pas « en attendant que les Palestiniens deviennent des Finlandais » (Netanyahou)
      Il fut un temps pas si lointain, à Jaffa, où les deux communautés vivaient en bonne entente...


      • Tall 17 août 2010 13:08

        Zen


        Je suis né en 40, et j’en ai vu un peu plus que toi...

        En es-tu bien sûr ?

        tiens, regarde ceci, ça caricature un peu ma réponse

        je résumerais ma pensée en disant que la politologie, c’est du vent ...
        c’est l’éthologie qui est le bon repère
        et depuis le temps que je fonctionne comme ça, au vu de l’efficacité générale de mes prévisions, je ne suis pas prêt de changer de système

        tu te rappelles de mon petit coup en bourse ?
        et bien, ce n’est pas de l’économie que j’ai fait là, c’est de l’éthologie financière


      • Freefry Freefry 17 août 2010 13:36

        tiens, regarde ceci, Excellent passage. Merci !


      • ZEN ZEN 17 août 2010 12:05

        Sur Jaffa, voir le film étonnant de l’israëlienne Keren Yedaya (projeté sur Arte, il y a peu)


        • birdy 17 août 2010 13:29

          Zen nous prétend que Jaffa fut un modèle de cohabitation pacifique entre juifs et arabes ! smiley  smiley smiley

          Le 1er mai 1921, une foule arabe de Yaffa, accompagnée par des hommes de police arabes armés avec des armes à feu, déclenche une vague de violences et de pillages contre les habitants juifs de la localité et des quartiers limitrophes Neve Shalom, Neve Tzedek, le quartier mixte Manshiye, ainsi que les locataires de la Maison des Immigrants du quartier Ajjami, où à cette occasion sont massacrés 13 juifs et 26 autres sont blessés, sont touchés. 6 autres juifs sont tués dans une maison isolée au milieu d’un jardin d’orangers dans le quartier d’Abou Kabir

          En 1929 et 1936-1939 éclatent de nouvelles révoltes arabes pendant lesquelles la vie des Juifs est mise en danger. Le 25 aout 1929 quelque 2 000 Arabes de Jaffa tentent d’attaquer Tel Aviv, mais sont contenus par la riposte de la police britannique et des membres de la Hagana, une organisation paramilitaire de défense des Juifs.

          Les Arabes déclarent la grève générale et ferment le port de Jaffa pendant 175 jours, entre avril et octobre 1936. Les 19 - 23 avril on assiste à des violences contre les Juifs et leurs propriétés à Jaffa. Une masse de paysans et ouvriers originaires de la région Hauran de Syrie, agités par des rumeurs alarmistes, tuent à Jaffa 9 Juifs et en blessent 60 autres. Des milliers de Juifs de Jaffa prennent la fuite et se réfugient à Tel Aviv.

          Le 8 décembre 1947, après plusieurs attaques et contre-attaques, environ 300 combattants arabes de Jaffa et Salamé sous la commande du chekh Hassan Salamé, vétéran à la solde du Troisième Reich en Yougoslavie, pénètrent dans la banlieue juive Hatikva au sud-est de Tel Aviv et mettent le feu à 32 petites maisons. Deux mille cinq cents habitants juifs s’enfuient.


          • ZEN ZEN 17 août 2010 14:35

            mcm
            Avant de dégainer un morceau de Wiki,qui ne livre qu’un aspect des choses, il importerait de visionner le film de la cinéaste israëlienne dont j’ai donné le lien.. smiley


          • birdy 17 août 2010 15:03

            Un film au lieu de la réalité ! smiley smiley smiley


            C’est un slogan ? smiley



          • ZEN ZEN 17 août 2010 15:26

            Quelle réalité birdy-mcm ?

            "...Jaffa, l’une des plus anciennes villes du monde, était aussi l’une des villes les plus prospères et les plus peuplées de Palestine. Avec ses orangeraies déployées à perte de vue, elle fournissait du travail, depuis la cueillette du fruit jusqu’à sa préparation pour l’exportation, non seulement aux Palestiniens mais à des ouvriers venus d’Egypte, de Syrie, du Liban.

            En 1948, plus de 4 000 bombes tombent sur Jaffa. Sur les 85 000 Arabes qui y vivaient, il ne va plus en rester que 3 000. Le gouvernement israélien confisque les orangeraies et s’approprie l’orange de Jaffa, qui est devenue le symbole des produits de la colonisation.

            Pour nous raconter cette « mécanique de l’orange » et le recouvrement de Jaffa, Eyal Sivan met à l’écran une foule d’images et de représentations et donne la parole à de nombreux interlocuteurs palestiniens et israéliens, historiens, écrivains, chercheurs, ouvriers… Un travail remarquable autour d’un fonds d’archives, photographies, peintures, vidéo, et de témoignages percutants.

            On y voit d’abord, dans les années 1920, Arabes et Juifs travailler ensemble dans une relation qui a été extirpée des deux mémoires. Les Juifs ne possédaient alors que 7 ou 8 % des terres et les paysans palestiniens, qui transmettaient leur savoir-faire, étaient loin d’imaginer que dans le sillage de leurs élèves viendraient leurs colonisateurs.

            La rupture est intervenue avec l’arrivée des kibboutzim : « Pour eux, nous étions des traîtres », indique un agriculteur israélien qui se souvient : « Ils voulaient imposer le travail juif. Mais l’idéal était une chose, la réalité une autre : Ils pelaient au soleil. » Leur peau claire et leur incapacité à travailler la terre ne les empêcheront pas de persister. La colonisation sera méthodique et rigoureuse, donnée à voir avec documents et images d’avant 1948 en abondance....« 

            (voir le lien ci-dessus)

            Une » terre sans hommes", disait Golda ?


          • Céphale Céphale 17 août 2010 13:55

            ZEN

            Je ne vois aucune nouvelle raison d’espérer la paix au Proche-Orient. L’orchestre de Daniel Barenboïm n’est pas un fait nouveau, Gideon Levy continue depuis dix ans de critiquer la politique de colonisation, le JCall ne fait que reprendre les demandes du mouvement Shalom Arshav fondé en 1978, et les flottilles pour Gaza sont arrêtées par la marine israélienne dans l’indifférence générale depuis 2008. La situation est bloquée parce que le gouvernement américain a besoin qu’Israël reste indéfiniment une citadelle assiégée. Obama seul a la clé.

            • ZEN ZEN 17 août 2010 14:57

              Céphale
              Je suis dans le fond d’accord avec toi
              La solution est sur les bords du Potomac, non sur ceux du Jourdain
              Mais je reste un irréductible idéaliste, me raccrochant à tous les moindres signes de rapprochement, pour ne pas sombrer dans le fatalisme un peu cynique, comme Tall
              Ne parlons pas des va-t’en guerre comme mcm, qui souffle constamment sur les braises, comme Liberman.


              • Céphale Céphale 17 août 2010 15:23

                ZEN

                Aux USA on voit des citoyens ordinaires (plus souvent chrétiens que juifs) manifester leur soutien à Israël, pendant que d’autres citoyens ordinaires (certains sont juifs) manifestent leur soutien à la population palestinienne. Une grande manifestation a eu lieu à New-York la semaine dernière. Les élections législatives sont dans deux mois, les présidentielles dans deux ans. Le poids de l’opinion publique est important aux USA. Je crains malheureusement qu’il ne penche pas du côté de la paix au Proche-Orient.

                • Fergus Fergus 17 août 2010 16:52

                  Bonjour, Zen et Céphale.

                  Les deux initiatives décrites dans l’article sont très belles (je suis depuis plusieurs années le West Eastern Divan) et de nature à susciter un regain d’espoir, mais aussi, hélas ! de grandes désillusions. Car comme vous le soulignez tous les deux, la solution est aux Etats-Unis et nulle part ailleurs, et les lobbies y sont prodigieusement puissants. Je crains que même un Obama volontariste n’ait pas la capacité à faire évoluer sérieusement la situation, tout au plus à débloquer un peu plus l’étau de Gaza.

                  Bonne journée.


                  • Tall 17 août 2010 16:55

                    Zen


                    Je ne suis pas fataliste. Il y a juste que quand le fond est religieux, je ne crois pas à des solutions simples à court terme.
                    Mon anti-cléricalisme ( basé sur le contrôle de l’enseignement ) serait une solution efficace après plusieurs générations. Mais cette stratégie n’est pratiquée nulle part.

                    • Tall 17 août 2010 16:59

                      Quand on dit que la solution est aux USA, on ne fait que déplacer le problème vers les lobbies religieux de là-bas. Et ça change donc rien.


                      • Fergus Fergus 17 août 2010 17:10

                        A propos des relations israélo-arabes, je recommande à ceux qui le peuvent de voir « La visite de la fanfare » de Eran Kolirin. Ce film relate les tribulations d’une fanfare égyptienne en Israël. Une très belle fable sur ce que pourraient être les relations entre Juifs et Arabes. Avec, à la clé, de l’humour et de la poésie.


                        • asterix asterix 17 août 2010 21:46

                          Qu’Israel ferme sa grande gueule et remette immédiatement toutes les zones occupées ...et les colonies intactes aux Palestiniens qui y sont chez eux.
                          Même le Hamas serait d’accord !

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