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Accueil du site > Tribune Libre > Quand Gergovie honorait une vierge mère du nom de Marie

Quand Gergovie honorait une vierge mère du nom de Marie

M. Matthieu Poux, c'est à vous que je m'adresse. Vous êtes un archéologue connu et reconnu, notamment par vos travaux sur le plateau de Corent où vous situez la capitale ou le centre de la capitale éclatée de Gergovie. Vous êtes, comme moi, un rédacteur d'Agoravox et nos positions ont été jusque-là diamétralement opposées. Je ne nie pas l'intérêt de vos travaux et de votre site, bien au contraire. Je vous demande seulement d'étendre votre réflexion jusqu'à l'éperon du Crest où je situe la forteresse.

Le titre de mon article est volontairement provocateur. Certains ne vont pas manquer de m'accuser de mélanger scandaleusement les époques tant ils ne veulent pas enlever au Moyen-âge l'âge d'or de la construction des cathédrales pour une Antiquité tardive qui aurait sombré, selon eux, dans l'anarchie des grandes invasions.

Sans être angélique au point de nier la grande tragédie humaine de ces deux époques, comment ne pas voir cette foi en l'avenir, cette flamme qui animait les Gaulois jusqu'au sacrifice de leur vie. C'est elle qui explique en partie leur histoire et qui permet de mieux la comprendre. C'est dans cet esprit que je propose une réflexion sur ce qui, pour les Arvernes, fut peut-être l'équivalent du drapeau national de notre époque : les vierges mères. La Vierge Marie s'inscrivant en lettres de feu dans cette croyance, il m'a paru logique de commencer par là.

A 80 ans, victime d'une récente chute de mon échafaudage, il est trop tard pour moi d'aller sur les plateaux de télévision pour défendre ma cause. Je jette le gant de la paix. A vous de le relever dans le sens que vous décidez.

L'église Notre-Dame du Port est à l'image d'un sphinx qui nous pose des énigmes encore inexpliquées.

Comme je l'ai expliqué dans mon précédent article http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=124138, Notre-Dame du Port est la basilique que l'empereur arverne Avitus a fait construire au Vème siècle, à une époque où le pays arverne faisait encore partie de l'empire romain et où le christianisme des évangiles n'avait pas encore supplanté une religion druidique qui s'était judaïsé dans un croyance en un Christ du ciel qui devait venir. Il s'ensuit qu'il ne faut pas interpréter l'iconographie qui s'y trouve en fonction des évangiles mais en fonction de ce que j'appelle le livre prophétique de Jacques qui les a précédés, à savoir une épître et une révélation/annonciation connue sous le nom de protévangile. http://catholicus.pagesperso-orange.fr/Apocryphes/Apocryphe5.html

1. Portail latéral. Je propose l'interprétation suivante.

Au centre, en partant du haut, maison de Dieu dans le ciel, voûte du ciel du sanctuaire du temple de Gergovie/Le Crest (voir photo, à droite), lampadaire à huile/lumière de l'esprit qui descend, autel/sarcophage recouvert du linge sacré.

En bas, à gauche : ETHEREO REGI TRES DANT TRIADONA SABEI. Je propose la traduction suivante : AU ROI DE L'ETHER (du ciel) LES TROIS SABĖENS OFFRENT LES TROIS DONS. Nous ne sommes pas là dans la pensée de l'Ėvangile mais dans celle de Jacques. En effet, Matthieu fait dire aux mages dans son évangile : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? ». Il n'est pas déja roi du ciel. C'est Jacques, dans son épître antérieur aux évangiles, qui montre son Jésus, Christ, dans le ciel avant qu'il ne vienne (un Jésus, Christ qui n'est que le Yahvé qui vient). Mais si l'on s'en tient à "aethereo regi", on remarque qu'il s'agit d'une expression courante pour désigner Jupiter, le Dieu du ciel que les Gaulois vénéraient (César, DBG VI, 18)). En haut : VOICI LES MAGES. http://www.romanes.com/Clermont/ND_Port/Notre_Dame_du_Port_de_Clermont_0016.html

(Remarquez la position assise de la Vierge tout à fait typique des statues arvernes, vierges mères, virgo paritura, la vierge qui devait enfanter ; d'où la question concernant la datation des vierges dites romanes dont on dit qu'elles ne seraient pas antérieures au XI ème siècle.)

En bas, à droite : accouchement, baptème, linge pour sécher l'enfant. HIC PUER EXCIPITUR IN ULNIS A SIMEONE ce que M. Baty traduit ainsi : VOICI L'ENFANT, IL EST REÇU DANS LES BRAS DE SIMON. En haut : PROLEM DOMINI que je traduis IL EST ISSU DU SEIGNEUR . http://www.romanes.com/Clermont/ND_Port/Notre_Dame_du_Port_de_Clermont_0010.html.

Au sujet de Simon, je rappelle le passage de la prophétie de Jacques : C'était lui, Simeon, (les Esséniens, voir mes ouvrages) que le Saint-Esprit avait averti qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir contemplé le Christ dans la chair.

La mention de Simon est conforme à la prophétie de Jacques où il est dit que l'enfant est né mais... qu'il ne s'est pas encore dévoilé. Et en effet, il n'y a rien à l'intérieur de l'église qui pourrait évoquer la vie d'un Jésus. Nous sommes toujours dans la croyance en un Christ du ciel... qui est descendu dans la communauté arverne... mais qui ne s'est pas encore révélé.

2. Le chapiteau du roi David. Je propose les traductions et interprétations suivantes.

Un jeune homme ardent et beau, armé d'un glaive, vêtu d'une cotte de mailles, côtoie un personnage échevelé qu'un seul pagne habille. Le premier personnage porte sur son bouclier en lettres mystiques, inversées pour le premier mot : « Caritas ; Jes XoP H(IC) », ce qui signifie : « L'amour de la patrie (caritas patriae) ; celui-ci est Jes XoP ». Le deuxième personnage est ainsi qualifié : « Avaritia ; H(ic) Ab(sa)lon », ce qui veut dire : « L'insoumission militaire et la fraude fiscale ; celui-ci est Absalon ». Derrière les deux personnages, un guerrier masqué présente un livre ouvert sur lequel est écrit ceci : « Demon co(n)tra virtu ???????t » — Plutôt que "le démon se bat contre les vertus", je pencherais plutôt pour " le courageux se bat au contraire du mauvais".

Cet homme barbare, échevelé, est l'indigène local, un GAULOIS, ou un étranger qui est venu avec sa famille s'installer dans la nouvelle ville de Clermont. Enfant indiscipliné comme Absalon le fut à  l'égard du roi David son père, il écoute volontiers le mauvais génie qui le pousse à la révolte. Ce jeune homme, symbole de la vertu, c'est l'amour de la patrie, c'est Gergovie sur la hauteur du Crest ; c'est Jes XoP, l'oint ou le fils de Jessé : le roi David (un  CELTE/Kaldaï/Chaldéen ?). Il rétablit l'ordre et fait la police dans son peuple. En dépit des troubles et des révoltes continuelles de son enfant, il fait preuve à son égard d'une insigne mansuétude. Le Crest, comme un père sévère mais bon, aime son enfant turbulent (Clermont) et lui pardonne, comme David aimait Absalon et lui pardonnait, mais il lui demande de prendre, lui aussi, les armes pour défendre la cité. Engagez-vous ! Rengagez-vous, hommes de Clermont ! Ou bien revétez la tenue militaire, ou bien contribuez par vos impôts à la défense de la patrie ! Riches, ne dissimulez pas vos revenus et votre argent dans la cruche de l'avare ! N'écoutez pas le mauvais génie ! Donnez ! Alors, l'étoile d'Absalon viendra rejoindre l'étoile de David pour ne plus former qu'une seule étoile, qu'une seule cité, la cité d'Augustonemetum. Au pied de Gergovie/Le Crest, le serpent/dragon des anciennes croyances rôde. (Sur le premier extrait, on lit le H, puis un A accolé, puis un B penché et accolé au A, puis la fin du mot Absalon. Sur le deuxième extrait, on devine JES, autrement dit Jessé, un signe kabalistique qui ne peut désigner que David - le fils de Jessé - puis le H de Hic).

3. Autres chapiteaux.

Les autres chapiteaux ne présentent pas de difficultés particulières. Il s'agit de la mise en images du protévangile de Jacques. On y voit Zacharie annonçant la naissance de Jean, l'annonce de l'ange à Marie, la rencontre de Marie et d'Elisabeth, la perplexité de Joseph et l'espérance de la naissance à venir dans le sanctuaire de l'église du Crest toujours existante. Quant au palais de Vercingétorix également représenté au-dessus, il existait encore lors de ma dernière visite mais à l'état de ruines. Reste la question fondamentale à laquelle on ne peut échapper : pourquoi toute cette icographie, au V ème siècle de notre ère ? Oui, cela me semble évident ; il s'agit d'un grand appel à l'union nationale arverne sous le drapeau d'une Gergovie qui renaît sous le nom de Marie, et cela dans la  continuation de ses virgo paritura - vierges/populations pieuses dont on attend qu'elles enfantent un sauveur. C'est ce que nous dit ce dernier chapiteau. On lit ceci : première ligne ECCE LIBRO, deuxième ligne V E (un petit I dans le V, un petit T entre les deux lettres) puis ECCE, troisième ligne MARIA (les lettres MAR sont entrelacés, le I plus petit et déplacé vers le haut), ce qui donne : ECCE EX LIBRO VITAE / ECCE MARIA, en français : VOICI (ce qui est écrit) DANS LE LIVRE DE VIE / VOICI MARIE. Enfin reste le dernier mot que je déchiffre ainsi : ... Et dans un autre chapiteau, force est de constater que ce n'est pas le Christ ressuscité qui est honoré dans le ciel mais Marie.

Et nous voilà tout naturellement conduit à l'hymne acathiste traduit du grec par M. Armel Guerne que j'ai réintreprété et dans lequel je crois deviner un ancien hymne religieux patriotique de la nation arverne.

Il faut s'imaginer la scène à l'intérieur de Notre-Dame du Port. A l'autel, dans le saint des saints, le prêtre déclame les couplets face à l'assistance qui se trouve dans la nef. Les assistants, le bras levé faisant le salut romain, reprennent le refrain en choeur.

 

L'ange arrive chez Joseph et à la Vierge, il dit
« Le voilà, l'Incorporel qui tient le ciel, Il vient.
Inchangé, Il accepte de descendre en ton sein. »
Et moi, le voyant s'habiller de notre chair servile,
Je m'exclame ravi :

Epouse indéflorée, je vous salue, Marie !

A l'ange Gabriel répond la Vierge, hardie :
« De mes chastes entrailles, un fils pourrait-il naître ?
N'ayant pas connu l'homme, je ne puis. »
Mais l'ange l'acclamait, la glorifiant ainsi :

« Epouse indéflorée, je vous salue, Marie »

(Le prêtre)

La puissance du Très-Haut a couvert de son ombre la Vierge, et elle a conçu, ô toi la très pure.

(Tous)

Ô toi, la très pure.

Ô toi, champ fertile de l'espoir, terrain de l'immortalité !
Ô toi, jardin du jardinier des grâces et de la sainteté !
Ô toi, autel de l'alliance et plante de la vie !
Ô toi, porte du paradis !

Celui qui devait naître, Il est né à son heure,
S'incarnant dans le monde — les anges le proclament —
Accourent les bergers vers l'illustre pasteur,
Sur le sein de sa mère, le voyant paître, ils clament :

Salut, mère du pasteur, salut, mère de l'agneau.
Salut, mère de l'astre qui jamais ne se couche.
Salut, flamme de vérité ; salut, flambeau.
Salut, joie des nations et des générations.

Voilà l'étoile qui conduit jusqu'à Dieu.
Voilà les mages ; ils entrent dans le saint lieu.
S'agenouillant pour honorer le tout puissant des rois,
Il touchent l'Inaccessible et ils s'écrient tous trois :
« Alleluia ! »

(Le prêtre)

Le créateur est descendu au milieu de ses créatures. Il a germé dans un sein qui n'avait pas été ensemencé. Voyant cette merveille, acclamons ! Il est venu sur terre comme une simple créature. Alleluia, Il est venu chercher, pour les tirer vers le ciel toujours mieux et toujours plus haut, ceux qui crient vers Lui.

Crions : Alleluia ! Alleluia !Alleluia !

 

Nous sommes dans le prolongement de la croyance exprimée, au Vème/VIème siècle avant J.C, dans le cratère de Vix http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-civilisation-de-gergovie-110469

(Extraits de mon "Histoire de Gergovie" publiée en 1993 sous le pseudonyme de Jean)

En ce qui concerne l'origine de Marie, voyez mon article http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/les-evangiles-sont-des-textes-49157

Les photos de chapiteaux sont extraites de www.romanes.com et de www.art-roman.net

 


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27 réactions à cet article    


  • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 12:21

    @ Matthieu Poux

    Cet article vous est adressé.
    Merci d’y répondre.

    L’article cité en rouge en quatrième référence n’est pas de moi.

    • Pierre-Marie Baty 29 octobre 2012 12:31

      Bonjour M. Mourey

      J’ai l’impression qu’il serait très intéressant de savoir à quel point la pratique de la césarienne était courante à l’époque autour de la Méditerrannée, en quels lieux particulièrement et avec quelles chances de succès/survie pour la mère et l’enfant...


      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 12:36

        @ Pierre-Marie Baty

        Bonne question, mais je pense que là, nous sommes dans le cas d’une naissance miraculeuse ou symbolique.

      • Pierre-Marie Baty 29 octobre 2012 12:43

        Je pensais au dogme « semper virgo », et me disais que le moyen le plus trivial de l’expliquer serait la césarienne. Ceci dit je viens de faire une recherche sur Google concernant ce terme « inulnis » et il semble qu’il signifie bien quelque chose en Latin, il est en tout cas utilisé tel quel dans plusieurs textes.

        http://www.google.fr/#hl=fr&q=inulnis

        Je ne sais donc pas si l’on doit l’interpréter comme vous le faites...

         


      • Pierre-Marie Baty 29 octobre 2012 12:48

        Après quelques recherches supplémentaires, « Inulnis » signifierait « désarmé », dans le sens de fragile. On retrouve la racine dans « vulnérable ».


      • Pierre-Marie Baty 29 octobre 2012 12:55

        La phrase signifierait « Voici (hic) l’enfant (puer) vulnérable (inulnis), présenté (excipit) à (a) Siméon (Simeone) ».

        Je pense pour ma part que dans la phrase Siméon ne commet pas un acte d’extraction, mais reçoit quelque chose : le terme « a » indique un récipendiaire passif. C’est le même sens qu’en français : donner quelque chose à quelqu’un.

        Le thème de la présentation à Siméon se retrouve dans différents vitraux, comme ici en Angleterre : http://www.flickr.com/photos/chrisjohnbeckett/3914926385/

        Ceci dit, je respecte totalement votre lecture alternative et les conclusions qui en découlent !


      • Pierre-Marie Baty 29 octobre 2012 13:02

        Au temps pour moi, la traduction est encore plus simple !

        « inulnis » se lit en fait « IN ULNIS » en deux mots : dans les bras

        http://www.dicolatin.com/FR/LAK/0/ULNIS/index.htm

        HIC PUER EXCIPITUR IN ULNIS A SIMEONE

        Voici l’enfant pris dans les bras de Siméon. smiley



      • Pierre-Marie Baty 29 octobre 2012 13:06

        Ou plutôt celle-ci :

        http://translate.google.fr/?hl=fr&tab=wT#la/fr/Hic%20puer%20excipitur%20in%20ulnis%20a%20Simeone%2e

        (ne pas oublier le point final, sinon Google traduit « excipitur » par « est exclu » au lieu de « est reçu »).


      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 13:47

        Vous avez probablement raison. Je n’avais donné mon interprétation qu’avec réserve, ce qui veut dire que je ne l’affirmais pas.

        Ce qui va dans le sens de votre traduction, c’est que l’enfant est bien « dans les bras » de Simeon. D’autre part, on peut comprendre que l’inscription, au lieu de dire que l’enfant est accueilli dans les bras de Simeon, qu’elle ait préféré qu’il lui soit tombé, en quelque sorte, dans les bras. 
        Mon erreur, s’il y a vraiment erreur de ma part, c’est qu’on s’attendrait plutôt à « il est extirpé sans péché par Simon ». Le sens premier qui, normalement, vient à l’esprit de tout lecteur est « tirer hors ». D’autre part, dans la tournure de la phrase, le lecteur s’attend normalement à trouver un adjectif explicatif après le verbe pour expliquer le comment. Enfin, cela me surprend que l’inscription n’insiste pas plutôt sur le caractère miraculeux ou « hors norme » de cet enfantement. 
        Je réfléchis.




      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 14:20

        En fait, vous avez deux fois raison. L’évangile de Luc dit la même chose : Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu’ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit ...


      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 14:28

        Ce qui m’amène ensuite aux rois mages que l’inscription fait venir de Saba alors que le protévangile de Jacques semble plutôt les faire venir d’Orient. Ce qui veut dire que l’inscription a préféré s’inscrire dans l’accomplissement de la prophétie du psaume 72.10

        Les rois de Tarsis et des îles paieront des tributs, Les rois de Séba et de Saba offriront des présents.
        Vous êtes d’accord ?

      • Pierre-Marie Baty 29 octobre 2012 17:42

        C’est bien possible, d’autant que seul l’évangile de Matthieu parle de mages (d’ailleurs sans citer ni leur origine, ni leur nombre, ni leurs noms).

        En fait, vous avez certainement raison :

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Rois_mages#Hypoth.C3.A8ses_sur_leur_qualit.C3.A9_de_rois


      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 15:14

        Evidemment, avec cette réception dans les bras, on risque de me dire que l’inscription s’inspire de l’évangile de Luc alors que j’ai écrit qu’il n’y avait pas d’allusion aux évangiles dans N.D du Port. La réponse me semble facile : Luc est un compilateur qui a reproduit des passages de textes anciens. C’est ce qu’il a fait en reproduisant des passages du protévangile de Jacques rédigé en l’an - 4. Donc, il devrait exister un texte plus ancien dont l’inscription de N.D. du Port s’inspire, un texte peut-être essénien - il faudrait chercher, ou un texte disparu.


        • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 15:46

          A l’opposé de mon article, les explications actuelles sont « d’après les évangiles » (Auvergne romane des éditions Zodiaques et http://imagesrevues.revues.org/1865). Par exemple, on n’y a pas du tout vu David dans le chapiteau dont je parle. Les éditions Zodiaque voient dans cette iconographie la lutte des vertus contre le démon (DEMON) alors que je traduis plutôt ce mot par « le mauvais citoyen » qui ne veut ni se battre pour la cité, ni payer ses impôts. Pour ces éditions, c’est une illustration de la psychomachie de Prudence (V ème siècle) sur les vices et les vertus alors que pour moi, c’est un appel à la mobilisation civique.




          • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 19:03

            @ Pierre-Marie Baty

            Il y a de quoi devenir fou. Je pensais que la référence à l’article de Hervé Buschard se trouvait en référence, en bas de mon article. Dans son article http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/l-eglise-grande-manipulatrice-86356, et en s’appuyant sur des faits que je connais et que j’approuve, Hervé Buschard accuse l’Eglise de grande manipulatrice. C’est une accusation extrêmement grave à laquelle je ne souscris pas. Je crois en la bonne foi des hommes mais pour expliquer ce drame, car c’est un drame, il faudrait essayer de comprendre jusqu’à la limite un raisonnement apparemment logique quand il bascule dans la folie. Freud, reviens !

            • gaijin gaijin 29 octobre 2012 19:16

              Emile Mourey
              en début d’après midi il y était ( je suis allé le lire via le lien ) .........

              bien sur que l’église est une grande manipulatrice !
              les religions ne sont jamais rien d’autre qu’une manipulation politique des aspirations de l’homme a la spiritualité ( ce qui n’a aucun rapport entre la réalité des faits ou la foi des adeptes )

              si croire en la bonne foi des hommes est de votre part un acte de foi je ne peut que le saluer ( j’aimerais tant que vous ayez raison )
              hélas croire en la bonne foi des hommes de pouvoir me paraît une grande illusion ....


            • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 19:33

              @Gaijin

              Merci, je ne suis donc pas fou.

            • Matthieu Poux Matthieu Poux 29 octobre 2012 19:54

              Bonsoir Monsieur Mourey,

              Merci de m’avoir dédié cet article, même si je ne suis (vous vous en doutiez certainement) absolument .pas en accord avec ses conclusions. Du point de vue de la méthode, la juxtaposition de sources textuelles, iconographiques et « archéologiques » d’époque protohistorique, antique et médiévale ne peut mener qu’à des rapprochements anachroniques et dénués (à mon sens) de pertinence.

              Nos sociétés démocratiques autorisent à chacun d’exprimer son point de vue, Agoravox a fait de cette liberté son principal fond de commerce et c’est très bien ainsi.

              Vous m’excuserez, en revanche, de ne pas m’aventurer plus avant dans une critique détaillée de vos hypothèses : l’année à venir n’y suffirait pas compte tenu de l’ampleur de nos divergences !

              Je préfère consacrer le peu de loisirs que me laissent mes activités d’enseignement à la publication des données issues de nos fouille de Corent et de Saint-Laurent-d’Agny, qui correspondent au coeur de mon métier et justifient les subventions publiques accordées au cours des dernières années.

              J’espère que vous ne m’en tiendrez pas (trop) rigueur et que cette mauvaise chute n’aura pas trop altéré vos capacités rédactionnelles...

              Bien à vous,

              Matthieu Poux


              • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2012 21:03

                @ Matthieu Poux

                D’abord, merci d’être venu me répondre. Bien sûr que je ne vous tiens pas rigueur de votre réponse. Vous avez le mérite de la clarté. 

                Après M. Christian Goudineau, alors professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales qui n’a pas voulu donner ses arguments au journaliste Jean-Philippe Mestre sur la question de la localisation de Gergovie, après les réponses « langue de bois » au journal officiel des ministres de la Culture qui n’ont pas voulu mettre en demeure les responsables à accepter le débat que j’ai demandé, après les médias de ma région qui me le refusent jusqu’à semer le doute sur mon sérieux, et en me refusant même un droit de réponse, je me tourne vers le philosophe et je lui pose la question : comment pouvez-vous philosopher sur des savoirs imposés par des dits spécialistes qui craignent que le débat ne démontre leurs graves erreurs ?

                André Comte-Sponville écrit ceci (page 547 de « La sagesse des Modernes ») : « On ne philosophe pas à partir de rien. Il faut d’abord connaître pour philosopher ensuite. La philosophie n’est pas un savoir de plus ; c’est une réflexion sur les savoirs disponibles. Ce n’est qu’à partir de ce qu’on sait, ou de ce qu’on croit savoir, que des questions philosophiques se posent et qu’elles prennent sens. » 


              • Antenor Antenor 30 octobre 2012 11:43

                Concernant la bataille de Gergovie elle-même, une question cruciale reste sans réponse :

                Pourquoi les bâtiments en bois de Corent n’ont-ils pas été incendiés dans la cadre de la politique de terre brûlée des Celtes ?

                On a à l’heure actuelle deux explications diamétralement opposées :

                Celle de Jean Baruch qui place Gergovie à Corent. Ce qui est cohérent si on place Bibracte au Mont-Beuvray. Le problème, c’est que le Plateau de Corent de par sa superficie et son sommet plat, est encore plus difficile à défendre que le Mont-Beuvray.

                Celle d’Emile Mourey qui propose de faire remonter à avant la conquête romaine la construction en Gaule des premiers bâtiments au mortier de chaux. Ce qui implique une urbanisation gauloise qui ne se limite pas aux seuls oppidums perdus en pleine campagne.


                • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2012 13:28

                  @ Antenor

                  Quel intérêt y a-t-il à brûler un site sacré ? surtout quand il s’y trouve des dieux communs aux Gaulois et aux Romains ?
                  Pourquoi construire en pierre alors que le bois des arbres, comme le chêne, pouvait apporter à la construction ce quelque chose de sacré et de beau que l’homme pieux et le touriste recherchent ?

                • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2012 13:30

                  Rappelez-vous la prise de Jérusalem en 70, quand Titus voulait qu’on ne brûle pas le temple.


                • Antenor Antenor 30 octobre 2012 14:11

                  @ Emile

                  L’hypothèses des archéologues est que la ville en bois de Corent était le coeur économique des Arvernes. Si on suit cette hypothèse, elle aurait logiquement dû être brûlée.

                  Pour ma part, je pense qu’il s’agit d’une capitale politico-religieuse de pagus. Elle possède un sanctuaire, un hémicyle, des pieds-à-terre aristocratiques, des ateliers monnétaires, des ateliers de produits de luxe. Il devait sûrement y avoir aussi une école druidique.

                  Ce type de site peut convenir pour des activités de service public ou marchandes à forte valeur ajoutée et peu soumises à la concurrence. Par contre, pour le commerce de gros volume à faible valeur ajouté et soumis à très forte concurrence (produits agro-alimentaires, bois, métaux, textiles, céramiques) où le coût du transport compte beaucoup, on peut difficilement s’écarter du grand carrefour commercial qu’est le bassin de Clermont sous peine de ne plus être compétitif.

                  En Auvergne, les oppidums de Cusset et d’Antoune sont sûrement du même type que celui de Corent. Dans les deux cas, ils se trouvent non loin d’une très importante citadelle : Busset pour le premier et Arlempdes pour le second. Cela donne l’impression que ces sites de vastes oppidums ont été choisis en fonction de ceux des citadelles dont ils dépendent.

                  En Bourgogne, on peut citer l’exemple de Malain / Lantenay, du Mont-Beuvray / la Rochemillay et sûrement aussi de Montmélian / la Rochepot.


                • Antenor Antenor 30 octobre 2012 19:00

                  Rectificatif : il s’agit de La Rochepot et Montmeillan (commune de Meursault)

                  Etonnant, sur le flanc du Mont-Beuvray se trouve un lieu-dit Montodué. Toponyme qu’on peut sans doute rapprocher de Montadiot (Mellecey) et Montaudoux (Ceyrat), sites connus pour leurs vestiges.


                • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2012 13:01

                  @ Pierre-Marie Baty

                  Bonjour,
                  J’ai fait rectifier mon erreur de traduction par Agoravox. Je me suis permis de dire que c’est vous qui êtes l’auteur de la traduction. Je ne m’explique toujours pas mon erreur car j’avais bien vu « le in ulmis », dans les bras, mais cela ne correspondait pas à ce que à quoi je m’attendais. Maintenant, je comprends que la sculpture a choisi d’accomplir une prophétie annoncée dans un texte plus ancien.

                  • Pierre-Marie Baty 30 octobre 2012 14:51

                    Cette élégance vous honore, soyez toutefois assuré que je ne vous en aurais absolument pas voulu de ne pas l’avoir fait smiley

                    Effectivement, il est difficile d’aborder un texte à traduire sans se laisser influencer par les idées préconçues que nous nous en faisons. Ceci est vrai de toutes les traductions, et il est certain que des générations d’historiens ont été ainsi induits en erreur par les imprécisions commises par leurs prédécesseurs.

                    On trouve l’illustration de ce phénomène dans les divergences qui existent entre les traductions de la Bible araméenne, la version grecque puis la TOB qui fait actuellement autorité chez les chrétiens. Cela va parfois jusqu’au contresens !

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