Sécurité routière : Nos responsables ne « manquent pas d’air »

Quand je vois les responsables de la sécurité routière se tourner vers nous, l’air professoral, la nuque rigide, le regard condescendant pour nous féliciter des résultats de la sécurité routière du mois de juillet 2011, j’ai quand même un peu envie de dire « ils nous prennent vraiment pour des imbéciles ».

Mais qu’est-ce que ces gens peuvent bien avoir dans la tête ? Je me pose cette question sans trouver la réponse, car je ne peux pas imaginer une seconde qu’ils ne soient pas sincères.

21% de tués en moins en juillet, malgré ces catastrophes provoquées par des gens qui ont pris les autoroutes en sens inverse, voilà ce qui a fait les gros titres de la presse en ce début du mois d’août.

Ce résultat est accompagné de commentaires sur la moindre fréquentation du réseau routier dû à une mauvaise météo. Voilà tout est dit, car les mesures précipitées et incompréhensibles du début d’année ne doivent prendre corps qu’à partir de début août.

Pas de chance j’ai envie de dire. Comme Août ne s’annonce pas plus brillant côté météo, il faut s’attendre à des résultats semblables. Ainsi pas moyen de porter aux nues les nouveaux panneaux ni féliciter nos dirigeants pour leur sens des responsabilités et leurs décisions avisées.

Les maniaques de la répression tout azimut, les intéressés au rendement des radars automatiques voient toutes leurs justifications se dégonfler comme un soufflé qui a trop attendu.

Effectivement, il n’y avait aucune justification à ces mesures que le bon sens populaire a rejeté au début de l’année. « Vox populi, vox dei. » Ils doivent réapprendre quelques fondamentaux dans leurs nuages, là haut, au lieu de balayer de la main tout ce qui vient d’en bas.

Les circonstances particulières des premiers mois de l’année 2011 expliquaient l’aggravation du nombre des tués sur les routes, tout comme les circonstances exceptionnelles de ce mois de juillet justifient la baisse historique. 

Mais en plus en juillet, le prix du carburant a interdit aux gens de prendre leur voiture et là, on entend un peu moins de monde apporter cet élément au dossier. 

Encore une fois la période électorale s’est rappelée à nous, de ce côté là. Il ne faut pas compter sur un gouvernement qui a été contraint à renoncer à la taxe carbone pour s’opposer à une hausse injustifiable des carburants, mais il ne faut pas le dire trop fort. Vous avez remarqué comme tout le monde est d’accord pour nous faire payer. Cela réduit le trafic routier, satisfait les écolos, remplit les caisses de toute la filière et nous permet d’admirer la bouille ravie du dirigeant d’une compagnie pétrolière satisfait de tenir le pays dans sa main.

En attendant, en bas ça rame, on ne part pas en vacances et on regarde septembre en se demandant comment on va faire pour aller au boulot.

Merci « Seignor météo » de rétablir la vérité. Merci d’avoir mis les responsables au pied du mur, et merci de pouvoir nous permettre d’affirmer que si nous sommes tous pour la sécurité maximale sur les routes, nous ne voulons pas qu’on nous prenne pour des bambins turbulents et irresponsables. Il faudra y renoncer sous peine de sanction démocratique, si ce n’est déjà fait.

Mais il faut tout de même apporter des réponses aux problèmes posés pour être en sécurité sur nos nationales et nos départementales.

Si la répression est une solution et pour renforcer l’égalité entre les citoyens, je propose que les infractions soient réprimées par le retrait des points sur les permis de conduire, mais qu’on abandonne les amendes trop injustes, trop inéquitables, et il faut supprimer tous ces « machins » de prévention, devenus injustifiables, pour compenser.

J’arrête la provocation.

Bien sûr, la prévention est la meilleure solution, bien sûr, il est nécessaire que la sécurité routière soit en permanence dans l’actualité et la formation des conducteurs la priorité, mais cela ne justifie en rien qu’on nous prenne pour ce que nous ne sommes pas. 

Jacky Mestries - La Grogne dans la Gendarmerie -