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Accueil du site > Tribune Libre > Sexisme : quelque chose de pourri au royaume de Danemark ?

Sexisme : quelque chose de pourri au royaume de Danemark ?

Selon sudinfo.be, c’est « l’émission la plus sexiste de l’histoire. Humiliante, dégradante, ordurière et sexiste. » Direct.cd affirme : « Une émission danoise qui humilie les femmes. Du sexisme à l’état pur. » Selon rtl.be, « Le sexisme atteint des sommets à la télévision. »

Nue devant toi

Une partie de la Toile se déchaîne contre une nouvelle émission de télévision. Elle est diffusée au Danemark. L’animateur est Thomas Blachman, personnage connu de la télévision locale. Sa nouvelle émission, nommée simplement « Blachman », propose à des femmes de se déshabiller devant lui et un invité. Les deux hommes commentent, analysent et critiquent alors le corps de la femme : les seins, les fesses, les jambes. Le but : faire savoir aux femmes ce que des hommes pensent réellement d’elles.

« L’idée du show est de laisser les hommes parler du corps de femmes nues pendant que la femme se tient debout devant eux. Le corps de la femme a soif de mots. Des mots d’un homme. »

Dur dur pour ces femmes ! Comment oser supporter deux regards qui ne feront pas de compliments obligés ? Deux hommes qui diront, peut-être crûment, ce qu’il pensent sur l’esthétique du corps ? Mais dur aussi pour les deux hommes. Ce n’est pas si facile à dire pour un homme. C’est en tous cas plus facile à penser qu’à dire. Le corps est comme il est. Nous ne pouvons modifier sa structure. Il n’est pas comme un habit qui embellit, gomme, avantage. La nudité est crue, impitoyable, mais aussi émouvante et touchante. Une telle émission avec des hommes nus commentés et critiqués par des femmes serait tout aussi crue. Devrait-on faire de même pas dogme d’égalité ? Non, aucune obligation.

Avant de pousser des cris d’orfraie sur le supposé sexisme misogyne, reconnaissons que la beauté physique, l’esthétique, l’apparence, travaillent les filles au corps dès la puberté - voire avant. Reconnaissons que nombre de femmes ont besoin de compliments répétés sur leur beauté. Qu’elles s’inquiètent de savoir si leur homme les désire encore, et ce quiblachman,danemrak,vénus,nudité,corps,hommes,femmes,sexisme,misogynie,hamlet,bible,cantique,plage,beauté,esthétique,fesses,seins, leur plait. Sinon pourquoi y aurait-il autant de salon d’esthétique, de lignes de maquillage, de magasins de mode, de périodiques conseillant en matière de beauté, de feuilles de choux qui apprennent aux adolescentes comment retenir les garçons et aux femmes de 25 ans comment avoir un corps de rêve - ferme et tonique - sur la plage ?


Si, si, les hommes pensent

Croit-on que les sculpteurs de toutes les époques ne se livraient pas à une analyse sur le corps de leurs modèles ? Que la beauté physique n’est pas importante ? A vingt ans j'ai fait quelques séances de pose aux Beaux-Arts pour gagner un peu d'argent. je me souviens d'une étudiante qui m'a analysé sans fausse pudeur. Cela paraissait normal. Et pourquoi donc les strip-teaseuses et les top-models ont-elles ou ils des corps qui font rêver les femmes autant que les hommes ?

Croit-on qu’un homme ne pense rien quand une femme passe sur la plage ou se déhanche sur le dancefloor ? Qu’il ne la « dévisage » pas de la tête aux pieds quand elle passe dans la rue ? Qu’il ne fait pas la différence entre des seins généreux ou des seins presque plats ? Qu’il ne remarque pas les fesses rebondies des africaines, et les fesses deux fois plus larges que les épaules de trop d’adolescentes et de femmes qui doivent se gaver de féculents ?

Il ne le dit pas mais le voit et le sait en quelques secondes. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Cela ne préjuge évidemment pas des qualités de la personnes, de son intelligence, de sa sensibilité, ses compétences. Mais pourrait-on prétendre que la beauté physique n’est pas un critère fort dans les relations hommes-femmes ? A l’identique pour les femmes : croit-on qu’elles n’analysent pas les fesses des hommes dans la rue, leur ventre, leurs épaules, leur muscles, leur manière de marcher, de parler, de regarder ? Tout y passe. Celles qui disent le contraire sont des menteuses.

Simplement on ne se le dit pas. Pourquoi ne le dit-on pas ? Une pudeur, et peu de situations qui le permettent sans équivoque. Dans l’émission Blachman, il n’y a ni équivoque, ni agressivité. Les femmes qui s’y présentent ne sont pas obligées et n’y gagnent pas d’argent. La seule chose qu’elles gagnent est d’entendre ce que deux hommes pensent d’elle. A elles ensuite de s’assumer et de se trouver belles comme elle sont.


blachman,danemrak,vénus,nudité,corps,hommes,femmes,sexisme,misogynie,hamlet,bible,cantique,plage,beauté,esthétique,fesses,seins,Le courage des femmes

On peut reprocher à la télévision cet étalage qui suit le chemin des émissions de téléréalité. Il faudrait alors aussi censurer la Bible qui parle des seins et du corps de la fiancée dans l’allégorie du Cantique des cantiques :

« Que tu es belle, que tu es agréable,
O mon amour, au milieu des délices !
Ta taille ressemble au palmier,
Et tes seins à des grappes.
Je me dis : Je monterai sur le palmier,
J'en saisirai les rameaux !
Que tes seins soient comme les grappes de la vigne ».

Il faut cependant souligner le courage des ces femmes qui vont se mettre sous le feu de commentaires masculins. Elles se livrent librement à un exercice particulièrement difficile. Je ne sais si ce sont des figurantes ou des anonymes qui viennent chercher leur instant de célébrité. Mais il faut avoir du cran pour s’y présenter. De plus je trouve intéressant de se dire ce que l’on pense. Cela devrait renforcer la capacité à s’accepter, en particulier sur des critères que l’on ne peut pas vraiment changer. Je pense aussi qu’une femme qui s’accepte est plus attractive qu’une femme qui se refuse elle-même.

Mais qui produit cette émission supposée misogyne ? Une femme, Sofia Fromberg. Elle défend son projet : « Nous avons un programme qui révèle ce que les hommes pensent à propos des corps féminins. Sérieusement, où est le problème ?! » Je partage son point de vue. Y voir du sexisme est pour moi un signe de la déviance intellectuelle et relationnelle de notre époque. On ne peut plus rien dire sur l’autre qui ne soit taxé de sexisme, de racisme et d’autres ismes. Les femmes et les hommes se sont toujours regardés, évalués. Dans le temps cela semblait normal. Plus aujourd’hui.

Putain d’époque... Crier au sexisme devient pavlovien. Comme dirait Hamlet, il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark : la peur du sexisme voudrait que le silence règne. Hypocrisie.


Un exemple de l’émission, qui montre que rien d’agressif ne se passe et que la femme est filmée avec une certaine pudeur : http://www.dr.dk/tv/se/blachman/blachman-5-6-2# !/
 

Et ici une autre sous-titrée en anglais : http://www.dr.dk/tv/se/blachman/blachman-6-6. Je pense que les propos tenus méritent une vraie réflexion.


Etre ou non un objet sexuel

D’abord considérons que les femmes qui se prêtent au jeu le font librement. Aucuneblachman,danemrak,vénus,nudité,corps,hommes,femmes,sexisme,misogynie,hamlet,bible,cantique,plage,beauté,esthétique,fesses,seins contrainte ni physique ni sociale ne les y oblige. Elles font l’usage de leur pleine et entière liberté. En ce sens, les critiques devraient plutôt encenser cette émission, qui quelque part est une victoire du féminisme : une femme nue, devant des millions de gens, qui a ce courage, et qui n’est pas traitée de catin. C’est la fin de la mentalité bourgeoise puritaine.

Ensuite, soyons réalistes. Comme le dit avec humour l’invité (sexologue) de l’émission sous-titrée : « Il y a pire que d’être un objet sexuel. C’est de ne pas en être un. » Comme il dit plus loin : nous souhaitons tous être des objets sexuels, soit des personnes désirables, sexuellement, corporellement désirables. Nous savons bien que la relation passe par cela. Et c’est normal. Normal qu’un homme regarde une femme avec désir, et réciproquement. C’est, de manière basique, la survie de l’espèce qui se joue à chaque désir sexué.

Les contradictions de la sociétés arrivent maintenant en pleine vue. Il y a deux jours je citais madame Taubira qui sous prétexte de préserver une catégorie de jeune du racisme, fait elle-même de la discrimination ethnique. Incohérent.

Le féminisme en est arrivé au même point de contradictions insurmontables. Quatre exemples. En ne dénonçant le sexisme que quand il concerne des femmes, on créée une catégorie séparée alors même que la catégorisation, la division des tâches et responsabilités, est combattue. En prônant l’abolition de la prostitution (celle qui est choisie), on fait du sexe féminin quelque chose de sacralisé tout en criminalisant le sexe masculin ; on crée encore deux catégories avec une discrimination à la clé. On catégorise en posant la femme comme intouchable, comme si aucun discours ni aucune critique ne devait lui être adressée - ici la quête féministe rejoint le rêve bourgeois d’être une princesse. Enfin en critiquant le fait qu’une femme décide librement d’être nue sur un plateau de télé, on lui refuse sa liberté et l’on retombe dans un puritanisme qui en d’autres temps était combattu.

A croire que le féminisme n’est rien d’autre, a part quelques combats initiaux légitimes, qu’une culture de l’insatisfaction féminine.

Bref les contradictions aujourd’hui démontrées vont obliger les extrémistes à revoir leur copie. Rouvrir la parole masculine, comme le fait cette émission danoise, y contribuera également.


blachman,danemrak,vénus,nudité,corps,hommes,femmes,sexisme,misogynie,hamlet,bible,cantique,plage,beauté,esthétique,fesses,seinsQu’est-ce que le sexisme ?

De tout cela il faut tirer l’enseignement que le sexisme est une notion trop et mal utilisée aujourd’hui. L'on devrait s'en tenir à une définition précise, sans quoi le langage et les comportements seront sans cesse sous surveillance avec des levées permanentes d'interdits. Je doute que cela serve les femmes et les hommes : on suscite une nouvelle méfiance, une nouvelle adversité, fondée sur une perception agressive et délictueuse des relations de genre.

On ne devrait parler de sexisme que s'il y a une intention discriminante avec des conséquences matérielles préjudiciables pour la personne concernée. D'ailleurs, en tant que théorie globale, ne devrait être considéré comme du sexisme qu'une action pouvant porter préjudice à l'ensemble des personnes du sexe concerné. Montrer une femme ou un homme idiot dans une pub ce n'est pas du sexisme. Je prends du recul par rapport à cela, même en ce qui concerne les hommes. Par contre, montrer systématiquement toutes les femmes ou tous les hommes comme idiots, et en tirer des conclusions sociales pouvant porter un préjudice réel, cela c’est du sexisme.

La société doit tolérer l'élasticité culturelle (on peut se parler en présupposant une différence de genres), mais pas juridique. Si on ne tolère pas l'élasticité culturelle, si tout devient suspect et porteur d'interdit ou de stigmatisation, on en vient à un néo-protestantisme !

Ici, la critique sur le corps ne concerne que la personne qui se présente et non toutes les femmes. On mettrait Adriana Karembeu nue pour être jugée par des hommes, ce serait elle seule qui serait concernée et non l'ensemble des femmes. Les candidates à l'émission ne sont pas critiquées parce qu'elles sont femmes, et l'intention n'est pas de leur enlever un droit juridique ou moral, ni de commettre une action préjudiciable à leur encontre ou de les faire considérer comme inférieures.

La réflexe pavlovien de la censure morale qui fait crier au sexisme est le dernier rempart d’un mouvement féministe à bout de souffle, qui n’a plus que la répression pour se donner encore une identité. Mais cela suffit de traiter les femmes d’objets et de les infantiliser. Laissons-les être elles-mêmes, sans garde-chiourme. Ras-le-bol du paternalisme féministe. Elles font ce qu’elles veulent, mêmes nues sur un plateau télé. On peut critiquer blachman,danemrak,vénus,nudité,corps,hommes,femmes,sexisme,misogynie,hamlet,bible,cantique,plage,beauté,esthétique,fesses,seinsle recours trop permanent à des émissions-confessions, à cette télé-réalité qui exhibe nos corps et nos âmes pour faire de l’audimat. Cela existe parce que les gens regardent, et parce que la parole personnelle a longtemps manqué dans notre société. Mais c’est un autre débat.

Il y a plusieurs manière de distiller un sexisme officiel, comme de manipuler les chiffres pour laisser entendre avec lyrisme que les hommes sont plus dangereux sur la route. Pour moi l’indécence et l’humiliation ne sont pas dans une femme nue et deux hommes qui parlent d’elle. L’indécence, c’est l’émission « Toute une histoire ». C’est Sophie Davant, toujours cadrée à son avantage, et au brushing semi-sauvage si parfait même quand on lui raconte les choses les plus sordides. Ce sont ses questions bêtes et son voyeurisme patent, ce sont les interventions de la psy déjantée, c’est la complaisance principalement féminine d’aller se vider à cette émission où l’on pleure sur soi sans plus aucune pudeur. L’important est de se montrer et d’être dans la compétition victimaire. Bientôt elle fera une émission sur « Pourquoi je suis devenu sérial killer après que mon petit frère m’ait piqué un bonbon un dimanche matin d’automne, après la messe, et que ma maman, malade à l’hôpital, n’a pas pu le gronder et que mon papa n’a rien vu parce qu’il réparait la voiture pour aller à l’hôpital et qu’il avait peur de rater les heures de visites ».

N’en déplaise aux censeurs et aux néo-puritains, il n’y a ni bourreau ni victime ni justicier dans l’émission Blachman. Cela nous change !

 


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35 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 11 mai 2013 09:12

    L’article est une critique de l’utilisation de la télévision comme incitatrice au voyeurisme et à la régression.

    Il est vrai qu’il suffit de regarder les informations (encore une chute dans un escalier dans un immeuble de Paris 13ème, à gauche en sortant de l’ascenseur) et d’entendre les commentaires des présentateurs pour s’en rendre compte.

    Il ne faut pas désespérer ce bon peuple en lui révélant comment fonctionne en réalité le monde.

    L’auteur rappelle dès le début que l’homme sera toujours un animal dont les sens aiguisés sont utilisés aussi, la plupart du temps inconsciemment, dans le but de se reproduire.

    Il devrait préciser qu’évidemment, les femmes sont pareilles.

    Afin d’assumer le concept de l’émission, il serait juste que l’animateur et son invité soient nus également et reçoivent les critiques émises sur leur corps.


    • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 10:01

      @ Daniel :

      « il serait juste que l’animateur et son invité soient nus également et reçoivent les critiques émises sur leur corps. »

      Je me suis d’abord dit la même chose. Et puis j’ai pensé que c’était bien ainsi. La femme reste au centre et ce contraste ou cette asymétrie crée une tension utile. Je crains que si tout le monde est nu on entre dans une sorte de compétition, ou au minimum de comparaison et que les propos perdent de leur impact. A voir. Ou faire l’émission inverse. Mais au fond, pourquoi y aurait-il une nécessité de symétrie ?

      Critique de l’exhibitionnisme télé, oui. Mais aussi, dans le cas de cette émission, l’ouverture d’une parole masculine plus directe, pas toujours osée mais quand-même pensée.

      Et puis, bien sûr que les femmes sont pareilles. La reproduction est la fonction majeure. La croissance, la nutrition, le repos, ne servent qu’à nous optimiser pour la reproduction. On l’oublie trop souvent. D’ailleurs on dit que c’est la femme qui a inventé le couple, par besoin d’avoir et un bon reproducteur personnel et un père protecteur pour les petits. Je trouve cette idée plausible.


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2013 13:55

      L’auteur n’a pas compris l’extrême perversion de cette émission qui est là une fois de plus pour humilier les hommes. En se présentant nues, ces femmes nient le désir masculin qui a besoin du voilé-dévoilé pour apparaitre. Si vous ne me comprenez pas, commencez par vous dire que si cette émission n’était pas contre les hommes, elle serait refusée dans ce pays. 


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2013 17:17

      Il est également indiciel que l’auteur qui est un farouche partisan du mariage gay soit un défenseur de cette émission obscène. C’est la même déviance.


    • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 20:41

      Le voilé-dévoilé n’a pas à faire ici. Il ne s’agit pas d’une émission érotique. Non, pas d’accord. La verbalisation du ressenti de l’homme n’est pas une émasculation. C’est un pouvoir que l’homme doit conquérir. Quant au mariage gay, erreur : je ne suis pas pour, mais c’est un autre débat.


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2013 22:57

      Si le corps de la femme n’est pas érotique, il est quoi ? J’ai l’impression que vous avez 2 fils qui se touchent. Vous n’acceptez plus l’évidence. 


    • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 23:07

      Le contexte ici n’est pas à l’érotisation. On peut être face à une femme nue avec du désir, ou sans désir, et vice-versa pour les femmes à ma connaissance.


    • nemotyrannus nemotyrannus 11 mai 2013 09:51

      « En ne dénonçant le sexisme que quand il concerne des femmes »


      J’i un contre exemple , sur la page d’ Osez-le-Feminisme traîtant de Adopte-un-mec , sur l’article entier , il y a une phrase ou deux laissant suggérer que c’est un concept un peu dégradant pour les hommes aussi .

      • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 10:08

        @ Nemotyrannus : en effet, mais c’est discret. Je suis de plus en plus en désaccord avec cette notion d’objet, comme je le dis dans mon article. On est objet ? Et alors ? On est tous objet de quelque chose. Le seul problème serait le mépris de l’objet ou la contrainte. Les hommes qui se louent sur Adopte le font de leur plein gré. No problem s’ils n’y a pas de contrainte. S’il y a un angle de critique, lequel est-il ? Pour moi ce n’est pas l’objetisation, sans quoi il faut parler du client des prostituées comme d’un objet à fric.


      • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2013 17:18

        Pierre Bergé, sors de ce corps !


      • nemotyrannus nemotyrannus 11 mai 2013 19:11

        Oui , j’étais ironique.


        Je critiquais le fait que même en prenant la chose au second degré , car c’est comme ça qu’il faut prendre ce site , l’article en arrive à la conclusion que c’est encore les femmes les éternelles victimes .

        Parce que ce les femmes y font les courses (ce qui est dégradant) , aussi parce qu’il y a écrit « changer les rôles » et que ça signifierait que les femmes n’ont pas l’occasion de choisir autrement que sur adopteunmec alors que tout serait accessible aux mecs et patati et patata... 

        Et que c’est vraiment en passant , de très loin et bien obligés , qu’ils ont du admettre que tiens c’est pas très valorisant de mettre des mecs en sachet alors que si on prenait la chose au serieux , comme sur OLF , ce serait la première chose à sauter aux yeux , bien avant les considérations ubuesques et personnelles sur les courses et la sélection féminine qui n’existe prétendument pas ailleurs .

      • volt volt 11 mai 2013 11:13

        je crois hommelibre qu’il y a là quelque chose que vous ne voyez pas.


        en termes de pouvoir d’abord : qui ici a le pouvoir ? il est intéressant que la productrice soit une femme, il est encore plus intéressant que le corps féminin soit ici placé en position de ce que les latins appelaient le « fascinus » ou le phallus.

        mais venons-en au descriptif de l’émission, on nous dit « voir et entendre ce que les hommes pensent du corps d’une femme »... mais attendez... les hommes n’ont jamais rien « pensé » du corps d’une femme, ils sentent, c’est très rapide, très immédiat, peut-être cela se détaille-t-il très vite en une série de « cela j’aime, ceci j’aime pas » pour aboutir aussi vite à une catégorisation assez détaillée qui peut aller du « absolument » au « jamais », en passant par, « peut-être, pourquoi pas, non juste bonne copine, ou pénombre si intéressée », etc.
        ici, mettre les hommes là en position de « pensée » même si ce n’est qu’une série d’opinions, c’est bien les sommer de verbaliser ce qui d’habitude n’a pas lieu ; 

        or je dis que cela ne se pense pas non plus, et que cette « verbalisation » est une féminisation active, on leur propose de fonctionner selon un modèle féminin, car plus que les hommes, avouons que ce sont surtout les femmes qui regardent le corps des femmes... et en détails... et qui en pensent des choses.
        l’homme c’est plutôt « oui/non », « au plus vite / plus tard / jamais », il n’a pas la culture et le vocabulaire des magazines féminins qui depuis des décennies développent cette « pensée », il s’agit donc bien d’une émission, qui en forçant un peu les choses opère un faux striptease des hommes pour « découvrir » aux femmes ce mensonge qu’ils seraient bien formatés, exactement selon ce que nous vous avons raconté depuis lurette dans nos magazines, ne vous inquiétez donc pas, la machine tourne, bientôt d’ailleurs ils pisseront leurs pensées assis, là où des femmes se pissent debout.
        chapeau, le tour est joué.

        on chuchote que Socrate aurait été mis à mort parce qu’il ne baisait pas.
        essayez de ne plus regarder jamais le corps d’aucune femme sur quelques semaines, sauf les yeux... et mesurez, via l’agressivité circulaire que vous finirez par engendrer, le lieu le plus efficient de cette soit-disant « pensée » ici mise en scène de sorte à bien voiler la vraie source de la tyrannie.
        essayez encore ce vice, sur une même table ou y’a une canon et un thon : d’abord de mater la canon genre bavant stupide, puis soudain de n’avoir plus d’yeux concentrés et élogieux que pour le thon, vous vous glisserez entre elles, et là, à coups de baffes, vous la verrez, la Pensée... 

        • volt volt 11 mai 2013 12:07

          j’ajouterai que toute la logique de cette émission est féminine, on dirait des « artistes de la femme », c’est-à-dire précisément des homos, ce qui est très bien, mais en contradiction avec le mâle invoqué, car il s’agit d’une logique de la femme sur papier glacé, immobile, silencieuse, mise en morceaux, désubjectivée ; 

          ainsi ceux qui se croient « actifs » dans cette émission sont eux-mêmes, au premier chef, l’objet de la manip, dans la soumission à un discours dominant.

          je vais prendre mon exemple, bien que je ne sois pas la moyenne, mais je reste un bon « dé-formaté » : 
          d’abord le physique d’une femme va jouer pour moi au grand max à 10%, ce qui par contre va décider absolument de tout, c’est sa voix, son expression, il suffira d’une phrase, même bien bête, genre comparant le prix des soldes... et tout est joué, j’ai le timbre, je sais comment elle est timbrée, je sais pour qui elle se prend, de quoi elle a peur, qu’est-ce qu’elle a vu sexuellement, où elle est vierge, à quels jeux elle aimera jouer, tout... au feeling, pas du tout « pensé », en deux secondes, et c’est décidé, j’y vais ou pas, car j’ai aussi mesuré sa réceptivité à moi, et ce que j’en sais.

          dans tout cela qu’y a-t-il ? 
          tout sauf de la pensée, mais de l’instinct, du feeling, la plénitude animale, du mouvement, de l’acte, bref du sexe pur, qui est l’exact contraire de la pensée, car à partir du moment où je vais me mettre à la penser, dans ses détails, je suis après l’acte, je nous arrange au miroir, je suis passé à la défensive, elle me fait peur, je la découpe, c’est joué, fini, clos, re-présentation, perte de la présence, castration, etc.

          cette émission n’a donc aucun contenu « sexuel » à mon sens, une femme qui ne parle pas, son timbre quoi, c’est rien... or qu’est-ce que qui est alors mis en scène ici ? 
          une pure domestication, selon un discours dominant, et qui est comme je l’ai dit plus haut :
          le discours silencieux des femmes entre elles ; 
          bref, sous couvert que soit-disant silencieuse, la femme est ici morcelée, évacuée, c’est via la soumission des intervenants à une logique qui n’est pas la leur, de la pure évacuation de l’homme qu’il s’agit. 
          admirable womanoeuvre...

        • Loup Rebel Loup Rebel 12 mai 2013 11:42

          Bonjour Volt,

          Je suis heureux de constater une fois encore que votre clavardage apporte la touche manquante aux propos d’un auteur.

          Homère nous l’avait pourtant révélé : l’homme (le mâle) voit sa tête descendre dans son slip dès qu’il écoute le chant des sirènes... et il se met dès l’or à penser avec sa bite.

          À propos de l’auteur du billet : ce que dit le parlant d’une chose en dit bien souvent plus long sur lui que sur la chose dont il parle smiley


        • volt volt 12 mai 2013 12:05

          Salut Bur K, merci du compliment, ça m’arrive, je n’avais pas remarqué votre réponse à mon délire de l’aut’ jour, votre dia-gnostique est précis, appréciable .. je ne vous souhaite pas d’être livré à tous les chants de sirènes imaginables, y’en a qui décapent, bien .. c’est dur pendant, mais après ça libère .. de purs esprits pourrait s’amuser sur tous ces claviers, c’est si pratique .. question l’auteur de ce billet, qui subit tant d’attaques, dont j’ignore l’historique exact, je suis un fan, pas des attaques, quoique, c’est drôle, parfois, mais de l’auteur ..


        • volt volt 12 mai 2013 12:07

          oups désolé loup rebel mais vous me renvoyâtes à un commentaire de bur K... !


        • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 12:03

          @ Volt :

          Intéressant. Oui, d’accord en partie. Perso je suis pour la de verbalisation, qui est aussi un pouvoir, sans me sentir féminisé à outrance. Je pense que verbaliser développe des dimensions intérieures auxquelles les hommes ont aussi accès s’ils le souhaitent. Il n’est que de voir les poètes hommes, qui n’était pas pour autant des hommes sans qualités masculines.

          Le strip masculin de cette verbalisation a peut-être en partie l’aspect que vous soulevez : rassurant, formaté. Mais il est aussi, pourquoi pas, une marche en avant dans l’affirmation de son regard d’homme. Je me demande si le ressenti rapide et non verbalisé est réellement une qualité, ou si c’est une fuite devant l’affirmation de soi devant une femme. C’est une qualité pour aller vite et savoir si l’on met du temps dans cette direction ou si on laisse tout de suite tomber. Mais en deuxième étape une verbalisation permet de garder un espace d’insoumission.

          Dans certains domaines comme la guerre, il faut à la fois le ressenti immédiat du danger, et la pensée anticipatrice qui met des mots sur les détails, sur les situations. Je pense que ce n’est pas antinomique.

          Sur l’expérience que vous proposez, d’accord avec vous ! D’une part les femmes regardent les autres femmes avec des lasers dans les yeux, cela se constate régulièrement. Il suffit d’observer discrètement une femme dans un bus ou à une terrasse de café : où vont ses yeux quand une autre femme passe... D’autre part, ne pas regarder les femmes est perçu presque comme une injure. Quand à l’expérience du canon et du thon, certains prétendent que les thons couchent plus facilement... smiley


          • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 12:49

            Non, j’aime la difficulté : je ne prends que des canons. Et si possibles drôles et intelligentes. Vous n’avez aucune chance.


          • jymb 11 mai 2013 12:55

            Heureusement que ce n’est pas le borgne flaccide et ventripotent que l’on a mis à poil !
            J’ai vu pour ma part des abrutis se gargarisant de déclarations pseudo esthético-philosophiques de comptoir devant des filles que l’on espère au moins rétribuées pour se livrer à ces séances ni intelligentes ni érotiques ni artistiques. De l’idiotie et du néant pour remplir les cases du programme télé.


            • Corinne Colas Corinne Colas 11 mai 2013 15:36

              « reconnaissons que la beauté physique, l’esthétique, l’apparence, travaillent les filles au corps dès la puberté »


              Dans ce cas, puisque l’on sait que chez vous, c’est la taille de votre nouille qui vous travaille, on attend une émission de télé où tous en rang à l’inspection, vous attendrez avec fébrilité qu’une femme vienne vous la mesurer.

              Le but étant de faire croire que l’être humain est une pièce de viande, le mot « sexisme » est inadéquat pour qualifier ce genre de programme...

              Jetez votre télé !

            • jymb 11 mai 2013 17:15

              J’ai l’impression qu’on est d’accord tous les deux ?


            • Bilou32 Bilou32 11 mai 2013 13:10

              Moi, les femmes m’empècheraient plutôt de penser... Une jolie fille qui passe, et j’admire simplement ... comme je peux m’extasier devant un paysage, un chateau, un tableau...
              Et je me refuse à juger, peut-être parce que je ne suis pas terrible non plus.
              Et puis dans l’ensemble, je trouve les femmes pas mal du tout, si elles font un minimum d’effort pour rester féminines !
              Quand à cette émission, elle est stupide, comme la majorité des émissions TV actuelles, pas de nouveauté...


              • Intelle Intelle 11 mai 2013 14:17

                Juste une remarque : pourquoi les femmes vont-elles de leur plein gré dans des émissions pourries et donnent leur image en pâture à la critique des hommes (ou d’autres femmes) ? 

                N’en ont-elles pas assez de jouer aux bimbos marionnettes pour faire comme les autres (celles qui sont assez « co... » pour croire que c’est leur seule apparence qui leur donne de la valeur en tant qu’être humain) ?

                Est-ce comme cela qu’elles jouissent de leur « libération » ????

                • Fergus Fergus 11 mai 2013 16:46

                  Bonjour, Intelle.

                  Bonne question.

                  Je note de surcroît qu’il nous est dit que le producteur de l’émission est une femme. Et cela me rappelle ces femmes qui, durant des mois, ont été exhibées en sous-vêtements dans les vitrines d’un grand magasin parisien. Et cela, à l’initiative d’une femme, là aussi, et avec des protagonistes parfaitement volontaires pour participer à cette exhibition.


                • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 20:31

                  Elles font ce qu’elles veulent. N’était-ce pas le but ? Faut-il réinstaurer une nouvelle morale, par qui, au nom de quoi ? Qui peut juger de leur libération ?

                  La vraie question est : qui veut encore les contrôler ? Des femmes, surtout des femmes ! Incroyables. Mais c’est bien le fond sous-jacent du féminisme et de sa lutte contre les femmes : contrôler les femmes, imposer une norme, une bien-pensance. Cela dégouline de chaque intervention féministe sur n’importe quel thème de société : on donne la norme de ce que doivent être les femmes, ou en creux de ce qu’elles ne doivent pas être.

                  Alors ces femmes qui vont se montrer nues sont à la double peine : être évaluées par des regards d’hommes, et en plus être jugées par d’autres femmes qui sous prétexte de morale sociale leur crachent dessus comme sur des ruines humaines.

                  Ce que je vois c’est que cela emmerde le monde que des femmes fassent vraiment ce qu’elles veulent. Cherchez l’erreur !


                • legrind legrind 11 mai 2013 15:29

                  Et que pensent les féministes de toute obédiences, en particulier les femen de Fourest, des boites libertines, de Jacquie et Michel ?  smiley


                  • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2013 16:08

                    Elles approuveront complètement puisqu’il s’agit là encore d’émasculer le désir masculin. 


                  • mortelune mortelune 11 mai 2013 16:15

                    Le problème avec l’esthétisme c’est que l’on essaye de nous faire croire que ce qui est beau ou moche pour une personne vaut pour tout le monde. Nous ne sommes pas loin de l’idée des nazis en matière du culte du physique et je ne suis pas surprise que cela se passe au Danemark puisque ce pays est la fenêtre étasunienne sur l’Europe. Dans un monde où chacun sait qu’il peut faire l’objet d’un jugement, la sagesse voudrait que l’on ne manque pas de vertue en évitant de juger les autres. Je trouverais plus sain et plus pédagogique que la télé montre deux professionnels faire l’amour et expliquer ce qu’ils font plutôt que perdre du temps à dire qu’une femme a une belle poitrine (?) mais un gros cul (?). 

                    Au fait je rappelle quand même que de nombreuses femmes (dont moi) passent plus de temps à se faire belle pour elles-mêmes que pour se faire mater par des inconnus. Sans compter que la rivalité entre femmes entraîne souvent des excés tant en maquillage qu’en vêtements et ceci sans que les hommes y soient pour quelque chose. 
                    Si quelques femmes font la démarche d’aller dans cette émission c’est tout à fait leur droit mais quelle serait votre tête messieurs si vous y voyez vos filles ou votre femme ou bien plus simplement votre mère. 
                    Quelque part ça me rappelle les esclaves qui étaient ’montrées’ aux acheteurs, pas vous ?


                    • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2013 17:15

                      Je pense la même chose mais ne l’ai pas dit aussi bien.


                    • hommelibre hommelibre 11 mai 2013 20:24

                      @ Mortelune :

                      "Le problème avec l’esthétisme c’est que l’on essaye de nous faire croire que ce qui est beau ou moche pour une personne vaut pour tout le monde."

                      Je ne vois pas que ce soit le cas ici.

                      La question n’est pas d’éviter de juger : la moindre honnêteté doit nous faire reconnaître que nous le faisons constamment. Il s’agit d’un jugement esthétique et non d’un jugement de valeur sur la qualité de la personne. Ce processus est profond : le sentiment de la beauté de l’autre touche des zones auxquelles la raison n’a pas accès. Et il ne me semble pas correct de nier le besoin de plaire par le corps. A moins de développer un surmoi gros comme une montagne ! smiley

                      Le dévoilement de l’intime est dans notre société. Pas seulement en ce qui concerne les corps : ce dévoilement-là n’est que la suite du dévoilement de l’intime émotionnel ou de l’âme, dont la culture est remplie de longue date. Accepter sans tiquer que Proust parle de ses souvenirs d’enfance et de ses états d’âme et tiquer dans la représentation du corps et de ce qu’il inspire est peu cohérent, au fond. C’est encore la trace de la séparation corps-esprit, héritage des grecs repris par les chrétiens. On peut revenir au temps des corsets, des robes longues. Non, pas cela ! Mais alors où pose-t-on la limite, et qui la pose, et au nom de quoi ?

                      Si l’on trouve que Proust apporte quelque chose à la représentation de l’humain, la mise à nu du corps devrait être considérée de même. Ma compagne ou ma fille pourrait aller montrer son histoire dans l’étalage glauque de Toute une histoire ou dans n’importe quel talk show, et pas son corps ? Qu’a donc le corps de si mauvais, de quel traumatismes est-il encore imprégné, pour qu’il soit traité aussi mal ? Pour que tant de jugement aussi négatifs émaillent cet article, au point ou l’on se demande si l’on n’est pas revenu aux grandes heures de la religion triomphante ?

                      je trouve l’étalage des invités de Sophie Davant navrant : faire ainsi sa thérapie devant des gens invisibles qui s’en foutent, c’est grave. Si l’on veut voir une perversion quelque part, c’est là.

                      Je n’aurais pas envie que ma compagne aille se montrer dans une telle émission. Non parce que je trouve cela mal, dégradant ou humiliant. Mais parce que la tête des gens est encore majoritairement pleine de merde et que cette merde est toxique. D’ailleurs poser la question c’est déjà admettre que la société est pleine de merde et que l’on doit s’en protéger, surtout quand il est question du corps.


                    • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2013 22:58

                      N’importe quoi. Vous êtes homo ou bien ?


                    • Malika 12 mai 2013 08:35

                      Je suis allée voir cette émission et ce qui m’a frappée c’était que la femme m’apparaissait être un prétexte, un support à la discussion entre deux hommes qui se posaient comme connaissant « la femme ». Elle n’existait pas en tant que personne, elle était semblable à une statue, à une peinture.

                       Je veux bien croire que ces femmes sont volontaires pour se dénuder et attendre « une évaluation » de leur personne. Veulent-elles s’entendre dire qu’elles sont belles et désirables ? Et si elles ne le sont pas selon ses hommes assis sur un canapé que vont elles penser ? 
                      Tout ceci me fait penser à mes élèves (âgés de 5 ans) qui viennent me voir pour me montrer le dessin qu’ils ont fait avec cette demande constante : « il est beau mon dessin ? ». Je leur réponds : « oui c’est magnifique » même si je m’aperçois qu’un élève a oublié de dessiner des bras à son bonhomme, que les jambes de ce dernier ressemblent à des spaguettis...Je leur dit que leur dessin est beau car c’est le leur, parce qu’au fond ils s’identifient à leur dessin et le moindre défaut montré du doigt serait comme leur dire qu’ils ne sont pas parfaits...tout ce qu’ils souhaitent c’est donner satisfaction, ils ont envie d’entendre qu’ils sont acceptés même si leur dessin est différent de celui de leur camarade..L’auteur semble apprécié que dans cette émission on parle vrai c’est-à-dire on dit tout haut ce que l’on pense tout bas. Jusqu’où ira-t-on ? peut-être que dans une prochaine émission des parents assis dans un canapé scruteront de la même façon des enfants pour parler de l’éducation, ils diront celui-ci est poli, celui-là manque cruellement de bonnes manières... et pour terminer, comme notre auteur est sensible à ce qui écrit dans la bible, je terminerai par :
                      "Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’oeil de ton frère." Matthieu 7:1-5



                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2013 09:33

                        Tout à fait d’accord avec Malika.

                        Les femmes qui viennent à l’émission le font en raison d’un besoin narcissique, donc d’une fragilité.
                        Celle-ci est annoncée d’emblée par Blachman comme un besoin de la femme de paroles d’homme sur son corps.
                        Mais ce besoin, très clairement, ne peut être que besoin d’une acceptation, besoin d’un accueil, besoin de réassurance quant à sa capacité de séduction.

                        Dès lors, dans son principe même cette émission est viciée et vicieuse car il est clair que ce besoin ne sera jamais satisfait.
                        Nous ne sommes pas, en effet, avec Jacques Martin et son émission pour enfant. Nous ne sommes pas à la maternelle.
                        Les paroles d’homme sur les corps de ces femmes qui s’exposent ne peuvent être toutes admiratives dès lors qu’elles prétendraient être authentiques.

                        Or, ces paroles, si elles sont authentiques, seront forcément perçues comme brutales à un moment ou un autre dès lors qu’elles pointeront la moindre imperfection sans, en même temps, la positiver comme « défaut » qui donne de la personnalité, du « chien » (pensons à la mouche des coquettes du temps de la cour).

                        Cette impossibilité à formuler authentiquement la pensée des hommes qui jugent les corps des femmes pour cause d’inévitable violence faite à l’une ou à l’autre fait que cette émission est mensongère dès le début.

                        Dans cette émission la femme qui se met à nu n’est qu’une potiche support de discours ainsi que le pointe Malika.
                        On aurait aussi bien pu mettre une statue.
                        Alors qu’elle attend de se voir dans le miroir de la parole masculine, elle est tout au plus occasion de discours plus ou moins intéressants mais sans connexion autre que nébuleuse avec son corps.

                        Bref, l’émission se protège de la violence des mots et des jugements par un écran de fumée intello qui est en soit une supercherie ou une escroquerie au regard du contrat qui faisait le principe même de l’émission.

                        Malgré tout, quand une très belle femme s’offrira à leur regard, des paroles admiratives crèveront l’écran de fumée, mais comme par inadvertance, à l’insu de leur plein grè, parce que c’est plus fort qu’eux. Et dès lors, l’injustice de « l’élection » sera réinstaurée.

                        Celles qui n’auront pas bénéficié de ces compliments sauront à quoi s’en tenir : elles auront échoué.

                        La violence de ce monde qui nous met dans cet état de fragilité narcissique sera donc perpétuée. Force est alors de revenir à la Bible avec le même Matthieu, mais pour parler cette fois du fameux « effet Matthieu » qui semble être la loi de ce monde car il nous dit que :
                        « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a »

                        On le voit bien dans l’émission sous-titrée en anglais (ici). La deuxième femme est une femme sûre d’elle-même, sûre de sa beauté, et c’est elle qui reçoit les compliments directs la concernant. C’est elle qui est nourrit alors qu’elle est déjà comblée (et d’autant plus portée (habituée) à se montrer nue) Les autres, quant à elles, sont restées sur le faim.

                        Bref, cette émission est bien à l’image du monde des hommes tel qu’il est devenu : immonde, comme la TV réalité si bien nommée.

                        Je précise que je ne suis pas contre le spectacle de la nudité, loin s’en faut. Mais je suis pour le respect des personnes. Ici la condition n’est pas satisfaite et qu’on ne me mette pas le consentement en avant.

                        Tous ceux qui se font escroquer étaient des consentants. Il y a des association de défense du consommateur pour certes raisons même.
                        Consentement ne vaut pas licence de n’importe quoi !


                      • voxagora voxagora 12 mai 2013 14:20

                        Entre l’un qui dit que « les femmes qui .... le font en raison de ... donc ... »

                        et l’autre qui observe (!) le regard des femmes (!) qui est comme un laser (!) sur les autres femmes,

                        on a de quoi tirer pas mal de fils.

                        Je préfère m’attarder sur le deuxième, qui pense « voir le regard » parce qu’il l’épie,
                        et même, y voir un « laser » ... qui transpercerait ? verrait au-delà ?

                        c’est bien proche du « taser » tout ça, qui est une arme incapacitante.

                        reste à savoir si le regard, dans la scène, est réel ou supposé ?

                        et d’où peut bien venir la question, de ce que veut une femme ?
                        .








                        • ecolittoral ecolittoral 13 mai 2013 11:07

                          Il y a les machos, les féministes...et les autres qui sont (aussi) masculins et féminins.

                          Pourquoi et depuis quand un corps de femme ou d’homme serait acceptable ou non ?
                          Celle ci est petite, grosse, vieille. Celui ci est bedonnant, chauve, petit. Et alors ?

                          Nous sommes au mois de mai, le soleil (je suis dans le sud) brille et chauffe. Les pantalons font place aux jupes et les blousons aux chemises moulantes. 
                          Doit on devenir aveugle ou se suicider ? 
                          Dois je prévenir la police parce qu’un tel regarde ces jambes et ce cul (que, moi même aurais repéré !). 
                          Dois je alerter les services sociaux parce qu’une telle suit du regard le grand en tee shirt ?

                          Un corps nu dans la rue, c’est indécent. Habillé dans un camp de naturiste c’est...contre nature. Sur une affiche ou à la télé...à chacun et chacune de décider.
                          Désolé ! J’aimerai bien m’en faire une...ou deux...comme une femme de mes connaissances aimerait bien se faire un jeune. Serions nous pervers tous les deux ?

                          Les femmes ont leurs critères de sélection, conscients et inconscients. 
                          Il en est de même pour nous les hommes. 
                          Les femmes raisonnent d’une certaine façon et les hommes d’une autre.
                          Et alors ! Nous ne sommes pas hermaphrodites ou cloportes !
                          Pourquoi chercher à rivaliser et à concourir, alors que nous sommes (heureusement) différents ?

                          Décidément, je suis indécrottable. J’aime bien l’été.

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