Il ne possède alors en effet que deux collaborateurs : Jack Hertenstein, un spécialiste des maquettes radio-commandées, rencontré chez Developmental Sciences où il avait aussi travaillé (société ayant fabriqué
le Skyeye, autre drone intéressant, ici à gauche, devenu
Sky Owl chez McDonnell Douglas), et Jim Machin un jeune étudiant rencontré à une convention de maquettes volantes. Son moteur est construit dans le garage de Hans Hermann, un pilote de Formule 1 des années 50 ( qui l'avait
échappé belle en 1959 au Grand Prix d'Allemagne).
"Son projet a finalement atterri dans la chambre de la maison, et quand Karem terminé plus d'un an plus tard, il amené dans son allée un engin étrange, en forme de cigare qui était destinée à changer la façon dont les Etats-unis allaient faire la guerre désormais" peut-on lire dans une de ses biographies. Si l'on regarde l'engin de près, il présente de grandes similitudes avec l
'Hermes 450 de chez Elbit, auquel aurait pu accéder Karem lors de ses responsabilités antérieures (ou est-ce plutôt le Hermes qui a copié le sien ?).
Les USA auraient ainsi pratiqué de l'espionnage inédit, en utilisant tout bonnement le savoir-faire d'un retraité plutôt adroit de ses mains ! Il construit donc seul, ou presque (jusque 1982 en tout cas) un engin sans pilote qu'il a rebaptisé "Albatross" et qui attire l'intérêt de la DARPA, alors en manque de projet de ce type. Pour en faire un projet industriel, il fonde une société, "Leading Systems Incorporated (ou LSI)". Commande lui est alors offciellement passée par l'armée 1984 d'un engin télécommandé de taille supérieure et à train rentrant baptisé "Amber" à moteur Rotax 582 (à deux cylindres donc) dont le premier vol a eu lieu en 1986, à peine deux ans après l'obtention du contrat. L'engin a les faveurs du Navy Secretary John Lehman, et de Bob Williams, responsable à la DARPA, ce qui lui fait une belle carte de visite d'introduction auprès des autorités. Un drone qui ressemble comme deux gouttes d'eau, déjà, à un Predator, à part son aile restée en configuration "parasol". Il a gardé sa queue en V inversé, destiné à protéger son hélice arrière lors des phases délicates de décollage et d'atterrissage. En démonstration devant les militaires, avec sa tenue en vol de plus de 38 heures d'affilée, son drone "low cost" bat tous ses concurrents et l'US Army en commande donc 30 exemplaires dans la foulée. L'Amber peut même servir de drone d'attaque ou de missile de croisière du pauvre : il contient une charge dans l'avant de son fuselage et possède la capacité de pouvoir larguer son aile pour mieux fondre sur son objectif ! Les essais du Amber ont eu lieu au dessus du
El Mirage Dry Lake, où ont lieu des
courses de vitesse automobiles. C'est là que General Atomics installera plus tard sa piste d'essais en vol, sur le
triangle caractéristique d'une ancienne base aérienne (ci-dessous en 2003) :
Abraham ("Abe") E.Karem semble avoir gardé de son passé chez IAI le goût du secret : lorsqu'il fait tester son "Albatross", comme on l'appelait alors, ce dernier été transporté sur la petite
piste unique de Dugway Proviing Ground en Utah, où elle il a aussitôt démontré à l'abri des regards la capacité de rester en l'air sans danger pendant 56 heures - une très longue durée qui enthousiasme ses acheteurs. L'endroit est situé à 140 km (87 miles) au sud-ouest de Salt Lake City. Nous ne sommes pas si loin que ça de Groom Lake et de la Zone 51. La piste, construite en 1951 et restée en fort mauvais état jusque 1985, c'est celle de la base
Michael Army Field, au sud de la base de
Hill AFB, qui s'occupera quelque temps des essais du X-38, le "canot de sauvetage" des cosmonautes US et aurait aussi aidé au développement du mystérieux X-37. Selon la presse,
"c'est la faiblesse du trafic aérien à cet endroit qui en aurait fait une zone privilégiée pour essayer les drones secrets" : en réalité, c'était surtout pour ne pas interférer avec les essais d'appareils menés à quelques distance de là, et la mise en service du F-117 à Tonopah. Mais Dugway est aussi un endroit bien spécial, le centre de tests connu des produit chimiques et des armes biologiques, aussi bien que des bombes fumigènes de catégorie militaire durant toute la guerre froide. En 1947, déjà, on y avait testé des bacilles divers, pour une future guerre bactériologique. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, l'installation avait joué un rôle essentiel dans le développement de bombes incendiaires au phosphore ; comme celles qui ont ravagé Tokyo. Pour tester ces armes incendiaires des militaires de Dugway avaient constuit des répliques complètes de villages allemands et japonais, allant même jusqu'à équiper les constructions de modèles des meubles qui seraient semblables à ceux trouvés dans le pays respectif. J'ai déjà évoqué ces constructions ici-même. Le choix de la piste de Dugway s'explique donc difficilement, avec sa piste en mauvais été : à moins de vouloir garder ces essais aussi secrets que ceux de Groom Lake, l'endroit peut être considéré comme plutôt mal choisi, à moins d'avoir un appareil qui décolle en quelques dizaines de mètres seuiement : ce que fera l'Albatross. Mais il semble surtout que c'est le secret qui a été recherché en premier, lors des essais surtout de phase d'attaque au sol avec largage de l'aile parasol.
Mais tout ne s'annonce pas facile, pour autant. Leading Systems Incorporated, la société créée par E.Karem, en difficultés financières (la DARPA l'a lâché, en ne renouvelant pas ses contrats avec lui, preuve que l'organisme n'a pas bien saisi le potentiel du futur Predator !), est vendue tout d'abord à Hughes Aircraft, qui se retrouve absorbée en 1989 par General Atomics, société rachetée à Chevron qui doit son nom au départ à ses activités... dans l'atome. Elle est dirigée par deux frères multimillionaires, Neal et Linden Blue, qui sont eux-mêmes des pilotes amateurs et des passionnés d'aviation. Dans les années 50 ils ont beaucoup volé sur des petits appareils, vers l'Amérique du Sud, notamment, et en 1961, lors d'un vol parti du Nicaragua, Linden Blue a été forcé d'atterrir à La Havane, ce qui n'avait pas manqué de poser de sérieux problèmes diplomatiques : emprisonné pendant 12 jours, il avait été libéré la veille de l'invasion de la Baie des Cochons ! Leur entreprise est située à
San Diego, en
Californie, et elle a été à l'origine des petits réacteurs TRIGA au zirconium destinés aux études sur l'atome ou aux pays désireux de débuter dans le monde du nucléaire dans le cadre du programme "Atom for Peace" lancé en 1953 par Eisenhower. Sa division aéronautique n'est créée qu'en 1993, justement avec la mise en fabrication de son premier drone, celui designé par E.Karem. C'est dire à quel point General Atomics croit en l'appareil de E.Karem. L'engin créé par General Atomics s'appelle le Gnat 750, et il est dans la droite ligne du précédent : c'est un "Amber" agrandi, de 5 mètres de long à train rétractable toujours dont l'aile de 10,75 m a été cette fois intégrée au fuselage, il est construit en composites de carbone-époxy et de Kevlar, matériaux désormais faciles à mettre en œuvre.
Si le Gnat sait émettre des données récupérées de ses caméras, il ne sait pas encore les envoyer très loin, aussi un autre appareil lui sert de relais : c'est un planeur motorisé
Schweizer RG-8A (ou SA2-37B Condor) qui joue à ses heures perdues à l'avion espion lui aussi - grâce à son fonctionnement silencieux- (c'est un oiseau très rare : il n'en existe que 8 exemplaires au monde, dont 3 pour les garde-côtes pour surveiller le trafic de drogue au Mexique et 3 pour la CIA, les deux autres appartenant au Mexique et à la Colombie). Le Gnat 750 est équipé d'un système de navigation par GPS et d'une caméra FLIR stabilisée. Comme la CIA s'intéresse de près à son usage malgré la difficulté à cordonner le drone et son avion relais, un programme nouveau (et secret) lui est dédié q
ui s'appelle "Lofty View". La CIA a (enfin) compris l'usage qu'elle pourrait faire des drones.
Une version agrandie du 750, le I-750 (ou "Improved Gnat"). apparaît en 1994, propulsé par un moteur
Rotax 912 (Rotax, ou BRP-Powertrain GmbH & Co KG d'origine autrichienne), un q
uatre cylindres à plat, lointain héritier du moteur... Wolkswagen, développant 64 kW (85 hp), moteur que l'on retrouve aussi dans les... moto-neige (ou
"skidoos"). Prisé par les avions "ultralight", il est assez bruyant, en réalité, et les efforts suivants de développement s'efforceront de faire baisser son
insupportable bruit de tondeuse à gazon.
Malgré ses difficultés, le Gnat fait son trou et lorsque en janvier 1994 le Pentagone réclame un "Advanced Concept Technology Demonstration" (ACTD) afin de mettre en chaniter un "Tier II Medium Altitude Endurance UAV" (ah, les sigles US !), c'est General Atomics, dirigé par un Frank Pace devenu l'ami de Karem, qui remporte le marché. Le nouveau "750" qui en sort quelques mois plus tard devient alors le Predator A. Le drone a été pensé comme facile à mettre en œuvre, il se range dans 6 boîtes appellées "cercueils" et sa station de télécommunicatins tient dans un container de 30x 8X 8 pieds. Fini le Schweizer suiveur, le drone communique désormais directement par satellite, grâce à sa volumineuse antenne de nez disposée sur le dessus, à l'avant, à la place de
"goutte d'eau" des modèles précédents. «
Quand j'ai commencé, les gens ont demandé pourquoi je faisais un drone avec quatre fois la puissance de calcul du F-16,
le premier chasseur à réaction "fly-by-wire", dit M. Karem. La raison en est que, comme tout acheteur d'ordinateur le sait, une machine plus puissante prend plus de temps à devenir obsolète « Presque tous nos sous-systèmes de 1985-89 volent encore dans certains Predator aujourd'hui", a dit M. Karem, "y compris son ordinateur vieux de 27 ans, avec des modifications mineures, et sa station au sol." En prime, le Predator présente un avantage certain par rapport à la concurrence : il n'a pas englouti des milliards en développement et ses projets tiennent en l'air longtemps. Le petit MQM-105 Aquila a réussi à engloutir 1 milliard de dollars, et le Condor géant de Boeing a fini accroché au plafond d'un musée. L'Aquila nécessitait la présence de 30 personnes pour être mis en œuvre, ne volait que quelques minutes et avait la fâcheuse tendance de s'écraser toutes les 20 heures de vol...
La guerre en Bosnie va offrir un terrain d'essai inattendu au Predator. "
Quelques années plus tard, quand l'administration Clinton cherchait désespérément un moyen de surveiller les conflits ethniques dans les Balkans, le directeur de la CIA James Woolsey s'est rappelé Karem, qu'il avait rencontré et était venu admirer quelques années plus tôt. "Abe est un génie de la technologie d'entreprise », dit aujourd'hui Woolsey. « Il vit pour créer." La CIA a acheté deux Gnat-750s avec des caméras vidéo et a commencé à survoler avec la Bosnie. Ils ont été lancés à partir de l'Albanie, où se trouvaient leurs stations de contrôle au sol et leurs opérateurs. Comme cela se passait, le ministère de la Défense a organisé un concours pour un modèle plus avancé UAV "d'endurance à moyenne altitude" . Une des exigences requise était que l'avion puisse être muni d'une antenne satellite pour qu'il puisse être piloté par des opérateurs qui étaient beaucoup plus loin que ceux pilotant le Gnat, car pour la Bosnie il fallait relayer ses signaux à travers l'Albanie, via un planeur motorisé piloté" écrit Air&Space." Quand Woosley était venu le voir pour fabriquer le premier Predator, ce dernier avait prédit qu'il faudrait 100 millions de dollars et que cela prendrait 5 ans à faire. Abe lui avait répondu que ça lui couterait 5 millions seulement et que ça ne prendrait que 3 mois ! Le contrat signé en 1994 des premiers Predator demandait la fourniture de 3 appareils et d'une seule station de contrôle distante pour 31,7 millions de dollars, livrables dans moins d'un an.
Abe, insatiable inventeur a alors déjà quitté General Atomics pour allez cher Boeing mettre au point le premier drone hélicoptère (ou plutôt le second exactement) le Boeing A160 Hummingbird. Juste avant, il a revendu sa société du moment, Frontier Systems. Acessoirement, le Predator, toujours non armé, se rend célèbre en filmant en 2000 Ben Laden au milieu de sa base
de la Ferme de Tarnak (on ne l'apprendra que
4 ans plus tard). En 1998, la ferme avait reçu une volée de Tomahawk, qui aurait pris à peine trois heures à être rééditée. Clinton avait alors empêché de supprimer Ben Laden.
C'est Bosnie que Michael E. Ryan, qui venait de remplacer Gen. Ronald R. Fogleman à la tête del' USAF Chief of Staff s'est aperç des capacités de détection du Predator et son absence cruelle de possiblités d'attaque. Des cibles détectées avaient été ratées, faute de temps pour lancer les Thunderbolts à leur assaut : la "kill chain" était trop longue. C'est lui qui avait dépêché un Predator pour retrouver les deux pilotes français éjectés au dessus de la Bosnie. C'est lui qui contactera William Grimes, le responsable du programme Big Safari, sur la base de Wright-Patterson AFB, en Ohio pour le convaincre d'armer les Predators au plus vite. En remplaçant la caméra d'acquisition par un désignateur laser, l'engin devenait un redoutable chasseur de cibles au sol. Le montage fut très rapide : en 18 heures, alors que le Predator n'était arrivé au Kosovo que 38 heures auparavant. La bureaucratie du Pentagone avait été promptement bousculée. La question du missile à emporter fut vite réglée : les ailes ne pouvant emporter plus de 200 livres (90 kilos) c'est le Hellfire de 175 (80 kilos) qui a été choisi par défaut, un sous chaque aile pour équilibrer l'appareil.
"Le 16 février 2001, le Predator N° 3034 a pris l'air et a tiré avec succès un Hellfire en vol. Une série de tests a montré combien le Hellfire était efficace contre les chars. le général Clark conserve sur son bureau l'ogive récupérée de la première frappe de Hellfire Predator pour frapper un tank. Les tests ont continué tout au long du printemps et de l'été. Parcours de tir ont été faites à des altitudes variablet. Il n'y avait pas de problèmes jusqu'à ce que l'altitude de tirs d'essai a atteint 12.000 pieds, et donc une décision simple mais pragmatique a été faite : Ne tirez pas le Hellfire du Predator à des altitudes supérieures à 10.000 pieds !" En fait sur 16 tirs de Hellfiresur de vieilles carcasses de char, 12 avaient fait mouche. Le N°3034 sera en fait un des trois seuls Predators déployés en 2001 à l'étranger. L'une des premières cibles testées
dans le Nevada près de
la base de Creech fut une réplique de la base de Tarnak de Ben Laden, construite en plein désert, le responsable de la CIA Cofer Black étant un chaud partisan de son élimination physique : de tueur de chars, le Predator deviendra vite l'arme d'assassinats ciblés de responsables d'Ai-Qaida. Pour ne pas impliquer l'armée ou l'Air Force, tout le process d'armement fut dévolu par la CIA aux mercenaires de Blackwater, qui deviendra Xe. C'est à Creech/Indian Springs que seront essayés les RQ-170 Sentinel. La base de Creech est dans une zone d'interdiction, elle aussi : c'est la Base 54 !!! Résultat : c'est obligatoirement devenu chez les soucoupistes forcenés le territoire d'une espèce "spéciale" d'Aliens : les "
grands blancs".
Une spécialité de Charles Hall, ancien météorologue à la base de Nellis, et autre fêlé notoire : selon lui, "ils" sont parmi nous, et leurs yeux virent du bleu au rose avec l'âge.. Si un jour vous rencontrez des yeux roses sur un grand corps blanc,
pensez à lui téléphoner... ça enrichira sa "
galactic connexion". Selon lui ; "les Tall Whites vivent sous terre dans les montagnes de la zone 53. Les Zones 53 et 54 et dans l'ouest du Desert Southwest Game Range sont connus comme étant "Dreamland"... et bien entendu, ils travaillent
aussi sur les bases militaires US... incognito. Il peuvent aussi selon lui "f
aire différentes choses à la fois" : on en conclura que notre homme n'est pas marié ; et n'a jamais quelqu'un venu de Venus montrer à celui venu de Mars comment on réalise cette prouesse chez les êtres humains.... féminins (ci-dessous la base de Creech débusquée par Cryptome : en rouge, les 2 drones Predator/Reaper visible et les multiples unités de télécommande sur la droite de la photo) :
L'autre source pour la provenance des drones est assez inattendue. Vous vous souvenez sans doute de Paul MacCready (décédé en 2007), sorte de fou volant de l'avion à pédales, un Géo Trouvetou qui avait fondé AeroVironment, une entreprise destinée à obtenir le prix Kremer, celui qui récompenserait un avion à propulsion humaine capable de voler en huit autour de deux poteaux éloignés d'un demi-mile l'un de de l'autre. Sous des aspects de docteur de retour vers le futur,
MacCrady était en fait un ingénieur réputé,
spécialiste du planeur d'altitude dès 1947 et compétiteur émérite (il a ainsi remporté le titre de champion international en
France en 1956, il est en photo ici à droite).
Il a également inventé un inventera un calculateur de vol connu comme étant le « MacCready Speed »). En 1977, son Gossamer Condor remporté le prix, avec à la clé une récompense de 100 000 dollars. MacCready se fera connaître universellement en 1
979 en traversant la Manche. Son entreprise AeroVironment, spécialiste des appareils ultra-légers, sera logiquement contactée (fort discrètement bien sûr) par la DARPA pour fabriquer en 1987 le premier avion militaire sans pilote portable dans un sac à dos, un appareil pesant à peine neuf livres
avec une caméra 35-mm
dans le nez, enregistrant son trajet sur
cassette Hi8 VCR (sans transmettre donc), un engin
appelé Pointer. Le baptême du feu du Raven
ce drone low-cost, aura lieu en octobre 2001 avec eux deux exemplaires de Raven amenés en Afghanistan pour la surveillance à basse altitude où il s'est révélé relativement efficace.
Les drones ont-ils pour autant réussi leur pari ? Au Pentagone, on voudrait bien le croire. Mais un terrible rapport après leur usage au Kosovo tempère fortement l'enthousiasme des militaires
: "ce rapport cinglant répertoriait de nombreux cas dans lesquels le Predator n'avait pas réussi à répondre aux normes de performance propres au Pentagone . Les problèmes incluaient " une mauvaise précision de localisation des cibles, des communications inefficaces, et les limites imposées par la météo, mais par temps peu difficile notamment lors de pluies. " Le système n'était pas fiable et n'a pas réussi à répondre aux exigences de maintenabilité. Il n'a pas pu passer assez de temps sur cible, lorsqu'il est déployé à partir d'une distance de 400 miles, la plage de fonctionnement pourtant requise. Ses images n'étaient pas assez précises à la distance oblique requise de 30 000 pieds, ce qui signifie qu'il aurait dû voler à une altitude plus faible, à des hauteurs plus vulnérables pour recueillir des données qui auraient été vraiment utiles". En outre, le rapport a mis en garde contre l'usage par intempéries du " Predator ", qui "ne peut pas être lancé dans des conditions météorologiques défavorables, comme notamment de l'humidité visible : la pluie , la neige , la glace, le givre ou le brouillard. " A trop avoir testé l'engin dans le désert seul, on semble avoir oublié son inadaptation aux contrées européennes !
Des insuffisances criantes, que confirmeront le nombre sidérant de crashs de Predator et Reaper, restés longtemps du domaine de l'information verrouillée par l'armée. L'engin de rêve n'est somme toute pas différent des grosses machines de guerre qu'il est censé remplacer ! Le drone low-cost a vécu : chaque exemplaire du Predator coûte 2,5 millions de dollars . Un système complet , qui comprend les stations de contrôle au sol et ses périphériques revient à 25 millions de dollars...
Les failles entourant la conception même du Predator sont pourtant criantes en effet, et c'est la découverte d'un virus informatique à bord de leurs stations de contrôle qui le montrera avec éclat (à gauche un RQ-7B Shadow vu à Bagdad).Le virus détecté, un "Keylogger" classique (il "note" les mots de passe que vous introduisez au clavier) révélera surtout que le système "vieux de 27 ans" décrit en 2012 par le créateur du drone n'était autre qu'un système Windows, de type 1.0, apparu en effet en 1985. Un système 16 bits (Unix est apparu 12 ans avant !). Autrement dit, une vraie passoire à virus, qui selon les militaires eux-mêmes aurait été transmis par clé USB (autrement dit sur un Windows au moins mis à jour en
Windows 95 minimum et plutôt Windows 98).
De découvrir que l'arme principale de l'armée US est gérée par un tel système hackable n'est plutôt pas très rassurant en effet. Pas davantage en apprenant en 2009 que certains talibans avaient réussi à
capter les images d'un Predator valant 4,5 milions de dollars pièce a
vec un shareware en valant seulement... 26.
Skygrabber, logiciel
trouvable partout. On apprendra par la même que les images vidéos transmises par le drone n
'était même pas cryptées !!!
Résultat, les pertes de la "merveille" volante sont considérables, contrairement à ce qu'en disent les militaires qui les minimisent depuis le début. Une source (anglaise) chiffre les drones
retrouvés au sol depuis 2007 : on y compte plus de 60 Predator/Reaper. Soit 150 millions de dollars de dégâts, la plupart sur accident et non pour avoir été abattus par une quelconque DCA. Son pire ennemi, à ce jour, c'es
t son moteur ou ses liaisons électroniques (voire le stress de ses pilotes, rendus suicidaires avec ce qu'ils voient avec leur caméra !).
Cela ne représente même pas un demi F-22, dont on comprend mieux pourquoi il n'a jamais été déployé au combat. Entretemps, la base de Dugway est devenue en 2009 celle du Rapid Integration and Acceptance Center, les pistes du Michael Army Airfield ont été refaites et agrandies. Le
dernier Predator (non armé) a été livré en 2010, remplacée par le Reaper (armé) et la
nouvelle génération (furtive) arrive déjà : doté d'un
turboréacteur Pratt&Whitney, l'engin présenté comme "Predator C" s'appelle désormais l'Avenger a effectué son
premier vol en avril 2009. Ce n'est plus un porteur de deux missiles légers : en soute, il transporte 1,3 tonnes de munitions (des missiles Hellfire, mais aussi des bombes GBU-24 Paveway III, GBU-31 et GBU-38 JDAM). T
esté lui aussi à Creech... et par des êtres humains aux commandes de joystick, et non des "grands blancs" !!!
Un exellent document sur l'historique de l'ensemble des drones :