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Les commentaires de Guillaume WIL



  • Guillaume WIL 6 février 2022 20:49

    @titi

    nous n’avons certainement pas lu le même article... je ne veux rien imposer en Europe. J’explique justement que c’est l’illusion des européistes français de croire qu’ils vont imposer leur système en Europe (c’est encore le cas avec leur « euro-défense »). Donc on est d’accord ! ... Puis je suppute que c’est précisément la prise de conscience de cet échec d’export du système français, qui emportera intellectuellement une bascule en faveur du Frexit d’une partie de notre classe dirigeante.

    Observons cependant que des pays comme l’Allemagne n’hésitent pas à imposer leur système. De même les Américains ou les Chinois. Simplement, eux en ont les moyens. C’est une question de pouvoir. Inutile donc de nous flageller avec du masochisme national. Notre système est très bien pour nous, dans notre cadre national. Et c’est pourquoi il me semble préférable d’y revenir, plutôt que d’essayer de jouer (et perdre) dans la catégorie des autres. Brillons avec nos qualités !

    Cessons de nous étripatouiller sur la Sécurité Sociale qui fonctionne très bien, et a fait entièrement et magistralement ses preuves après 75 ans (contrairement à l’UE et à l’Euro !). Il faut cependant renégocier le prix de remboursement excessif concédé aux laboratoires. Et c’est par le retour de la prospérité éconnomique nationale (monnaie et douanes adaptées) que les rentrées remettront les comptes au vert.

    A part ça, si les Français ne sont guère partis en Nouvelle-France, c’est surtout que la France n’avait pas de surplus démographiques, ayant presque déjà réalisé sa transition démographique au 18ème siècle. Et que les Français n’avaient donc aucune raison de partir voir ailleurs. Peut-être aussi que les Français étaient suffisemment heureux chez eux avec leur « mauvais système ». Ne voyons pas tout en noir !



  • Guillaume WIL 6 février 2022 20:26

    @zygzornifle

    Ce que vous dites c’est ce qu’essayent de nous faire croire les européistes... une vision mécaniste des choses. On va fusionner les nations comme jadis les provinces. Sauf que ça ne se passe pas comme cela. On n’additionne pas les torchons pour obenir une grande serviette. Ce n’est pas une question de taille mais de nature. Il existe de grandes nations et de petites nations, sédimentées ainsi dans l’Histoire.

    Leur but est de devenir une grande nation comme les Etats-Unis ou la Chine. Sauf que les Etats-Unis et la Chine sont unifiées autour d’une culture centrale forte (WASP et Han). Rien de cela en Europe : aucune « romanité » pour unifier et dépasser les nations. Ce n’est que l’association de plus en plus bureaucratique de 27 nations déjà sédimentées dans l’Histoire.

    De plus, pour remédier à cela, pour « faire une omelette avec des œufs durs », les européistes n’ont d’autre choix que d’araser les identités nationales des 27 pays. C’est-à-dire de détruire le rapport social qui faisait précisément la richesse et la prospérité de chacune ! Il est difficile de voir un projet plus stupide que d’appauvrir son propre sol.

    Nous ne serons jamais des Américains, car l’identité américaine profonde (quoi qu’on en pense par ailleurs) a une consistance, une richesse, une histoire forte, et s’adosse notamment à la religiosité persistante de son peuple. Rien de tout cela en Europe européiste. Nous ne serons pas des Américains, ni des Européens, mais des déracinés, totalement hors-sol, et gérés par une bureaucratie technoïde. C’est l’échec assuré.

    C’est d’ailleurs un des principaux obstacles au projet européiste (en plus de ceux que j’ai cités, et de quelques autres).

    J’observe que les mêmes européistes ne proposent cependant pas de fusionner Taïwan avec la Chine, ni l’Ukraine avec la Russie, ni l’Irlande avec le Royaume-Uni, ni le Pakistan avec l’Inde, ni le Koweït avec l’Irak, etc. Par contre, ils se proposaient il y a peu encore de fusionner la France avec la Turquie au sein de l’UE. Tout cela est à géométrie très variable.

    En définitive, je reste assez serein et tranquille sur l’échec inéluctable de l’UE. Comme ces histoires d’amour qui n’ont pas lieu d’être. Ca ne tient qu’aussi longtemps que le soupirant s’échine vainement. On peut être calme à ce sujet.

    Le vrai enjeu, c’est de savoir quand et comment ça va s’arrêter. Et si les dégâts commis pour cette chimère n’auront pas trop abîmé la maison.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 21:14

    @Eric F

    je partage votre avis. L’ouverture à l’est a définitivement fait basculer l’affaire. Mais c’était mal engagé dès le début. Si je me souviens, même Lénine mettait en garde dès 1915 contre « le mot d’ordre des Etats-Unis d’Europe ».

    Il me semble que la proposition est hypocrite et bancale depuis le début. Après avoir échoué à unifier le continent sous conduite française (Napoléon) puis allemande (Reichs), les européistes ont voulu le faire par les voies détournées d’une bureaucratie plus ou moins commerçante. Pour certains (réalistes) le but est en effet purement mercantile, mais pour d’autres (utopistes) il s’agit vraiment d’une vision mystique.

    L’idée de progresser par « effet de cliquet » de façon subreptice a quelque chose de puéril et désespéré. Quand on s’y prend par-derrière c’est bien qu’on sait que c’est impossible par-devant. D’une certaine façon, les européistes savent eux-mêmes que les peuples ne veulent pas de ce projet. Mais pensent-ils sérieusement pouvoir tenir ensemble 400 millions d’habitants contre leur gré dans le long terme ? C’est un peu délirant, quand on y songe. On ne voit pas bien quelle « bonne politique » pourrait finir par se mettre en place dans une telle communauté. C’est complètement hypothéqué dès le départ. Et d’ailleurs, les Anglais sont partis les premiers...

    Ce projet a pu se déployer à l’ombre de la puissance américaine dans le contexte géopolitique et macro-économique tout à fait particulier de l’après-guerre. Mais cet écosystème a fait son temps, et l’ours polaire européen est condamné avec la banquise qui l’a vu naître. La question est maintenant de savoir dans quelles conditions le mariage va prendre fin, et si l’on ne va pas se prendre la maison branlante sur le coin de la figure.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 20:56

    @titi

    tout à fait, vous avez raison. Beaucoup trop de Français ignorent la ligue hanséatique, ce « Mare Nostrum du Nord », dominé par le Saint-Empire Gemanique, qui domine en réalité l’UE.

    Je parlais cependant ici uniquement du refus allemand de passer à l’Euro-Défense et à l’Autonomie Stratégique proposées par la France. J’essayais de donner des raisons objectives possibles à cet état de fait : cela ne relève pas de la « mauvaise volonté allemande », ni même seulement de ses « intérêts hanséatiques et centre européens », mais aussi tout simplement de sa sujétion géopolitque et militaire à l’Amérique depuis 1945. C’est une position historique radicalement différente de celle de la France.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 20:49

    @yakafokon

    je me suis peut être mal exprimé sur ce dernier point. Je pense en effet qu’un « révolution national-bourgeoise », une sorte de révolution de palais, pourrait mettre en œuvre l’article 50. C’est ce que je voulais dire par : « C’est peut-être du constat et de la prise de conscience de l’impasse structurelle de l’UE pour la France, que viendra chez ces mêmes bureaucrates un désir d’imiter les Anglais. Rien n’est impossible, et l’Histoire nous montre quantité de retournements de ce genre. »

    Mais la situation politique n’est pas figée. J’évoque en commentaires la manière totalement imprévue dont Eltsine, Kravtchouk et Chouchkievitch ont mis fin à l’URSS. A travers cet exemple, je veux dire que le consensus peut évoluer sous la pression des événements. Après tout, si la situation évoluait suffisamment au point permettre d’imaginer publiquement le Frexit, c’est que le consensus des principales puissances occidentales, ou du moins européennes (Allemagne, France, Italie, par ex.) aurait sacrément évolué aussi (avec un possible pilotage de la dissolution) ! Et cela en bon accord avec l’hégémon américain (reconfiguration des traités, comme lorsque l’URSS s’est transformée en CEI).

    Je partage donc largement l’analyse de M. Asselineau. Je ne crois pas une autre Europe possible, car elle est structurellement trop hétérogène. Je me positionne simplement sur la manière dont le Frexit pourrait émerger dans la « légitimité publique » en France dans les années à venir. C’est une esquisse de scénario.

    A titre de réflexion, la France et la Grèce sont à deux doigts de faire la guerre à la Turquie, et réciproquement. Cela au sein même de l’Otan ! On imagine mal une guerre Otan/Russie dans le même temps. Et par-dessus cela une guerre Etats-Unis/Chine. Ca part un peu dans tous les sens. Et l’hégémon américain en viendra peut-être à essayer de reconfigurer son poulailler. Biden négocie avec Poutine par-dessus l’UE et l’OTAN : cela est significatif. Ces bureaucraties (Ue-Otan) sont en voie d’obsolescence, de « mort cérébrale » comme disait Macron lui-même. L’infrastructure bouge, la superstructure finira par suivre.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 17:30

    @Fergus

    comme je l’ai expliqué à Réflexion du miroir, à propos du « pur bon sens » que vous évoquez...

    Dans la lecture de nombreux articles et éditoriaux des années 1990-2000, souvent de manière péremptoire, on nous affirmait : que la Turquie allait entrer dans l’UE avec son « islamisme des lumières », que la Chine serait une banlieue cool de l’Occident progressiste et participatif, et la Russie aussi, que l’Histoire était terminée, qu’on s’imprimerait des organes de remplacement avec une imprimante 3D et qu’on atteindrait l’immortalité, que l’Europe d’Erasme et Beethoven rayonnerait dans les foyers en extase, que l’Euro serait une fabuleuse machine de convergence, que l’Euro deveniendrait monnaie de réserve mondiale, etc. Et je ne parle pas de l’Euro-Défense et la Brigade Franco-Allemande qui défilait déjà sur les Champs-Elysées... que le Brexit n’arriverait jamais.

    D’Union Européenne, il n’y a eu pour finir que contre le choix du peuple (référundum de 2005)... ce qui donne peut-être un petit aperçu de son avenir le plus probable. Et la Commission Européenne de Walter Hallstein à Ursula von der Leyen, en passant par Jacques Delors, nous laissera un impérissable souvenir.

    Et de nation européenne, il n’y a toujours point.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 17:16

    @Réflexions du Miroir

    la démondialisaion a été théorisée par le Forum de Davos lui-même... alors, si ça vous choque. L’objet du « Great Reset » est précisément d’essayer de démondialiser « à leur main », face à l’inévitable retour des « nationalismes » (c’est leur mot). Je parle donc du réel. Reste à savoir comment on l’appréhende.

    Vous avez une définition erronée du nationalisme. Vous le confondez avec l’autarcie. Personne ne parle d’autarcie. C’est un peu comme si vous disiez qu’il ne doit y avoir qu’une seule entreprise par secteur, sous prétexte qu’on ne va pas être plusieurs à fabriquer le même produit. La plupart des entreprises achètent leurs fournitures auprès d’autres entreprises : ça ne veut pas dire qu’elles fusionnent. Il y a un marché mondial mais plusieurs entreprises. C’est pareil pour les nations. Par moments la tendance est à la concentration, et par moments la tendance est au morcellement. Ce n’est pas linéaire mais dialectique.

    Il n’y a pas si longtemps on nous disait que la Turquie allait entrer dans l’UE avec son « islamisme humaniste », que la Chine serait une banlieue cool de l’Occident progressiste et participatif, et la Russie aussi, que l’Histoire était terminée, que la « marche du monde » était inéluctable (aussi inéluctable que pour les communistes jadis), que le futur était connu... on nous promettait récemment encore d’imprimer des organes de remplacemnt avec une imprimante 3D et qu’on atteindrait l’immortalité (alors qu’on est incapables de guérir une simple pneumonie, que l’espérace de vie commence à se tasser en Occident, et que la mortalité infantile progresse en France). On nous affirmait aussi que l’Euro serait une fabuleuse machine de convergence, alors que c’est le contraire. Etc. Ca fait 20 ans qu’on nous dit que l’Euro va devenir monnaie de réserve mondiale, et ce n’est pas le cas : il a simplement repris les parts du Mark allemand en la matière. Au contraire, les nationalismes sont de retour partout, de l’Inde à la Chine, des Etats-Unis à la Russie, de l’Angleterre à l’Allemagne, du Japon à Taïwan, et même en Afrique, et sont parfaitement compatibles avec le capitalisme mutipolaire.

    C’est plutôt les fantasmes d’euro-guerre en Ukraine qui sont obsolètes et fascistes, la « démocratie qui ne peut pas aller contre les traités », le « nouvel ordre mondial contre lequel personne ne pourra s’opposer », etc. C’est une vision figée du monde et de l’Histoire. Mais on sera d’accord sur un point : qui vivra verra...



  • Guillaume WIL 5 février 2022 16:48

    @lecoindubonsens

    Il ne faut pas confondre supra-national et inter-national.

    Pour le moment, c’est surtout l’UE supra-nationale qui « légifère sur les fromages » ! Airbus ou l’ESA sont des collaborations inter-nationales. Le Rafale national est plus performant et moins cher que l’Euro-fighter. Le nucléaire est une excellence nationale, etc. Quant à l’Euro, il n’est que la cote mal-taillée des monnaies nationales, et engendre les divergences et déséquilibres que nous connaissons. Donc, évitons de réduire subtilement le national au fromage, car c’est aussi bien le contraire !

    « L’unionite » des européistes m’évoque leur « pacifisme » d’autrefois (car aujourd’hui ils sont va-t-en-guerre en Ukraine et impérialistes pour confronter la Chine et les USA). Ils ne proposent pas au Japon ou à Taïwan de fusionner avec la Chine pour être plus forts et plus unis, rapprocher les peuples d’une même civilisation, et opérer la subsidiarité ! Tout cela est à géométrie variable.

    On s’obstine à vouloir faire jouer (et échouer) un excellent poids-moyen chez les poids-lourds... L’UE c’est la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Il vaut mieux briller dans sa catégorie qu’échouer dans celle d’au-dessus. Notamment pour les raisons objectives que j’ai exposées dans l’article.

    L’objet de la politique n’est pas de traiter de l’idéal mais du réel : l’Europe n’est pas une nation mais une aire culturelle (d’ailleurs traversée de forts contrastes) ; elle n’est pas le niveau d’expression du politique.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 16:02

    @PascalDemoriane

    je partage votre avis sur le « couple paradoxal » Mélenchon/Zemmour ! Ils sont d’ailleurs tous les deux issus de l’ex-Empire colonial français, et ont une approche assez idéaliste de notre pays. Il y aurait une approche psychanalytique et littéraire à faire !

    Je partage aussi votre avis que la souveraineté nationale est le premier étage de la souverainté populaire. Et que c’est dans ce « moment » là que nous sommes entrés. Bien que la situation semble extrêmment bloquée aujourd’hui, y compris à mes yeux je l’avoue, je me dis qu’elle finira par se débloquer matériellement, sous la pression croissante des réalités. J’évoque ici l’hypothèse d’un moment « national-bougeois » que prendrait pour visage la première étape d’une éventuelle évolution. Une sorte de « révolution de février ». Ce n’est certes qu’une hypothèse, mais elle ne me semble pas improbable.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 15:49

    @jefresi

    En 1991, Eltsine, Kavtchouk et Chouchkievitch ont signé la dissolution de l’URSS sur un coin de table en 15 jours. La CEI et l’OTSC ont remplacé l’URSS et le Pacte de Varsovie. La fin de l’UE prendra peut-être un visage similaire, et sera peut-être organisée par des européistes bon-teint ! Avec un habillage lexical bidon, du genre « plus unis dans la liberté ». Et les éventuelles structures collectives de substitution seront renégociées et profondément assouplies et déconcentrées. A voir...

    Je pense qu’il n’y aura pas de guerre en Ukraine, pour la simple raison que les puissances (tant les Occidentaux que les Russes) n’ont pas les moyens matériels et humains d’une guerre conventionnelle symétrique, même restreinte sur quelques jours ou semaines. Et que la suprématie du monde ne se joue plus ici ni de cette manière. D’ailleurs Biden négocie en direct avec Poutine, par-dessus les instances supra-nationales UE et OTAN. C’est très significatif. J’écrirai probablement un article sur ce sujet, pour apporter ma petite contribution.

    Paradoxalement, c’est « l’absence de guerre en Ukraine » qui risque probablement de précipiter la chute de l’UE et de l’OTAN en montrant leur obsolescence dans le nouvel âge capitaliste multipolaire.

    C’est du moins mon avis à ce stade.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 15:33

    @Moi ex-adhérent

    Je reste sceptique sur les mouvements euro-régionalistes. Ils arrivent à contre-temps en « fin de cycle » néolibéral, et ont peu de chances de se concrétiser. Ils risquent même d’accélérer les réactions nationales, et contribuer à précipiter la fin de l’UE dans un même mouvement (un peu comme la Perestroïka a préicipité la fin de l’URSS).

    Regardez en Espagne : la réaction nationale aussi bien des élites, du peuple et de l’appareil d’état espagnol. Même Manuel Valls, le mari de la banquière, est allé apporter son soutien à l’unité nationale de sa patrie d’origine. En Grande Bretagne, c’est le Brexit qui l’a emporté, et non l’euro-indépendance de l’Ecosse. En Italie, la « Ligue du Nord » est devenue « la Ligue » tout court, abandonnant le discours euro-régionaliste au profit d’un discours national italien. En France, l’appareil d’état a opéré un demi-tour radical et éclair sur la question Néo-Calédonnienne, au profit d’une posture néo-nationale. Même les milieux progressistes se sont offusqués des récentes propositions macronistes « d’autonomie » des Antilles, arguant que le moment n’était pas à l’éloignement mais à la solidarité nationale.

    Plus largement, les mouvements populaires spontanés de masse depuis quelques années, sont à tendance nationale et non régionale. Les Gilets-Jaunes agitaient le drapeau français, les Libanais agitaient le drapeau libanais, les prolos trumpistes du Capitole le drapeau américain, les Italiens en révolte contre les restrictions sanitaire leur drapeau national, etc. ... Aujourd’hui, les Canadiens en révolte agitent leur drapeau national. Les peuples, notamment en Occident, sont dans une phase de conscience nationale : les Gilets-Jaunes n’en appelaient pas à l’aide de l’Europe, mais bien au contraire à la résistance nationale à ce système. D’ailleurs, la tentative de remplacer la drapeau national par le drapeau européen sous l’Arc-de-Triomphe a entraîné une réprobabtion générale bien au-delà des cercles patriotiques. Quant aux Polonais ou aux Hongrois, dans un autre genre, ils s’opposent aussi à la dilution nationale. Même les pays africains semblent entrer dans une phase nationale.

    De leur côté, les élites économiques bon-gré mal-gré utilisent de plus en plus les mots de nation et de patriotisme. Les nations redeviennent l’unité d’action efficiente dans le capitalisme multipolaire qui émerge dans le monde. Il semble que le capitalisme mue pour cette fois-ci par un morcellement et non par une concentration.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 15:02

    @zygzornifle

    je suppose en effet ici que le Frexit sera la conséquence de causes matérielles et non absraites.



  • Guillaume WIL 5 février 2022 14:50

    @samy Levrai

    La souverainté nationale est le premier étage de la souveraineté populaire. Je pense que nous nous dirigeons peut-être vers un « moment national » dans les années à venir. Dans un premier temps, le changement prendra peut-être la figure d’une révolution « national-bourgeoise », un peu comme à la fin de l’URSS. Il ne faudra pas se laisser abuser par la forme apparemment conservatrice de ce mouvement.

    Aujourd’hui, le fascisme est opéré objectivement par Macron et les européistes français, qui cherchent à savergarder une forme obsolète et déficitaire du capitalisme. Ils sont étymologiquement « réactionnaires ». Le capitalisme, dans son évolution constante, entre dans une phase de morcellement multipolaire, où les structures supra-nationales de l’ère néolibérale devenues obèses sont appelées à régresser ou disparaître. Mais les tenants de ce système refusent que la « destruction-créatrice » s’applique à eux-mêmes. D’où la rigidification actuelle.

    Dans le « moment national », il y a une alliance transitoire entre la bourgeoisie nationale et les forces démocratiques du Travail. Les forces démocratiques ne doivent pas rater cette phase, et ne pas s’égarer dans un euro-conservatisme sous couvert d’un anti-fascisme erroné. Le progrès démocratique et social est contenu dans le bloc brut national : de la même façon que la sculpture raffinée est déjà contenue dans le bloc de pierre brute originaire.



  • Guillaume WIL 10 septembre 2021 14:26

    @samy Levrai

    merci !



  • Guillaume WIL 10 septembre 2021 14:26

    @C BARRATIER

    la question qui nous est posée, en tant que Français, est l’intérêt de la France. Pour ceux qui sont attachés, comme moi, au recouvrement de la souveraineté nationale de la France, l’éclatement du Royaume-Uni dans le contexte actuel serait une mauvaise chose. Voilà le sens de mon raisonnement. 

    Pour ce qui est de « l’intérêt des Ecossais », ils en jugeront eux-mêmes. Il n’est absolument pas dit que les Ecossais, à commencer par les patriotes Ecossais, ne choisissent pas de rester avec Londres. En effet, il n’est nulle part question de l’indépendance écossaise, mais uniquement de l’éclatement du Royaume-Uni et de l’intégration de l’Ecosse au sein de l’UE sous gouvernance bruxelloise. C’est très différent. 

    Par ailleurs, je ne pense pas qu’on juge de l’intérêt des nations (et de la liberté des peuples et des individus, en conséquence) du seul point-de-vue des modalités administratives des échanges linguistiques... C’est typique de la manière de penser « bruxelloise », en inversant les principes et les pratiques, au nom d’une vision post-moderne de l’homme. C’est ainsi qu’on se déleste de sa liberté en échange de quelques aspects pratico-pratiques (d’ailleurs accessibles de toutes façons). C’est prendre l’habit et rejeter le moine. Pour finir, « vous aurez perdu l’honneur et vous aurez quand-même la guerre » avait dit un certain Churchill... 



  • Guillaume WIL 10 septembre 2021 14:16

    @Plum’ 

    De Gaulle était un réaliste, et d’abord attaché à l’intérêt de la France. Dans le contexte actuel, l’éclatement du Royaume-Uni desservirait le recouvrement de la souveraineté nationale française. C’est donc un point-de-vue de Français, et conditionné par la situation concrète actuelle. J’appelle précisément à nous méfier de notre sentiment romantique de sympathie spontanée pour l’Ecosse. Au nom de l’intérêt supérieur de notre propre patrie. 

    Par ailleurs, je souligne que l’argument de « l’auto-détermination » est trouble en la circonstance. L’auto-détermination est une version un peu floue du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Mais cela s’entendait dans le sens d’une création national-libérale. Hors je démontre, me semble-t-il, que la question écossaise actuelle n’est pas un national-libéralisme mais un euro-régionalisme. Ce qui est substantiellement différent. 

    D’ailleurs, il n’est nulle part question de l’indépendance écossaise. Mais uniquement de l’intégration de l’Ecosse au sein de l’Union Européenne sous gouvernement bruxellois. Il ne s’agit donc pas d’une indépendance nationale, mais au contraire de l’éclatement d’une nation (Royaume-Uni) et de l’intégration de l’Ecosse au sein du système supra-national européen. Il faut bien nommer les choses. (Ce qui fera d’ailleurs peut-être que nombre de patriotes écossais choisiront potentiellement, en raison, le maintien au sein du Royaume-Uni). 

    Enfin, nous parlons strictement en tant que Français. Nous ne sommes pas acteurs de la situation à la place des Anglais et des Ecossais. La question qui nous est posée n’est pas abstraite mais concrète : soutenir Londres ou Edimbourg ? 

    Ma réponse est que « dans le contexte actuel, l’éclatement du Royaume-Uni desservirait la cause du recouvrement de la souveraineté française de son propre côté ». 



  • Guillaume WIL 10 septembre 2021 13:56

    @Clocel

    j’exprime, clairement me semble-t-il, que dans le contexte actuel il ne faut pas céder à un romantisme superficiel de notre sympathie française pour l’Ecosse... Au stade actuel, l’éclatement du Royaume-Uni desservirait le retour que nous souhaitons (pour ceux qui le souhaitent) de la souveraineté de la France. 



  • Guillaume WIL 10 septembre 2021 13:52

    @pierrot

    les Ecossais feront ce qu’ils veulent ou peuvent (car l’Histoire s’écrit selon ses propres contraintes) ... sans, en effet, demander leur avis aux lecteurs d’Agora... 

    Par contre, en tant que Français, je parage aux lecteurs d’Agora mon point-de-vue sur la question, de manière argumentée. Dans la circonstance actuelle, faut-il soutenir Londres ou Edimbourg... je donne et argumente ma vue. 

    Je pense précisément, en tant que Français, qu’il ne faudrait pas céder à un romantisme superficiel en la situation. Je démontre, me semble-t-il que la question écossaise est aujourd’hui un euro-régionalisme et non un national-libéralisme. Personnellement, attaché à la liberté, je pense que c’est dans le cadre national qu’elle peut le mieux s’exprimer. Je recherche pour mon pays la liberté, et donc la souveraineté. 

    Dans le cadre du recouvrement de la souveraineté nationale française, je juge donc néfaste un soutien inconsidéré à un euro-régionalisme écossais opportunément mis en avant par des partisans du bureaucratisme bruxellois. Car je pense que ça se retournerait aussi contre nous qui souhaitons retrouver la souveraineté nationale française.

    Ce qui n’empêche pas de maintenir une sympathie pour l’Ecosse, comme je l’exprime... mais « France d’abord » pour ce qui nous regarde... et j’attends réciproquement des Ecossais sincères qu’ils comprennent que, de notre point-de-vue et dans le contexte actuel, le destin de la France ne serait pas soutenu à ce stade par un éclatement du Royaume-Uni. Voilà tout. 



  • Guillaume WIL 10 septembre 2021 13:38

    @sylvain

    les Ecossais feront ce qu’ils veulent ou ce qu’ils peuvent... telle est la loi de l’Histoire... je parle uniquement de mon point-de-vue de Français... faut-il soutenir Londres ou Edimbourg. Voilà, j’ai donné mon point-de-vue. Si certains ont un autre point-de-vue, qu’ils n’hésitent pas à le présenter et à en donner les arguments. 



  • Guillaume WIL 10 septembre 2021 13:34

    @confiture

    personnellement je trouve assez dégradant de rabaisser une question nationale à des histoires de « vins et formages »... 

    Régis Debray raillait à juste titre ce dernier carré de fierté concédé à la France... mais apparemment c’est le même chose pour l’Ecosse. 

    La question nationale concerne la souveraineté -et partant la liberté- des individus et des nations. Je ne vois guère le rapport avec le tourisme, si sympathique soit-il...