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Les commentaires de Gérard Foucher



  • Gérard Foucher Gérard Foucher 17 octobre 2014 19:09

    Merci Bernard pour cet article !
    Vous aviez surement pris connaissance des travaux de Lord Adair Turner, Steve Keen, ou encore Blyth et Lonergan, qui vont exactement dans le même sens :
    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/renflouez-les-gens-pas-les-banques-156000
    A bientôt sans doute !
    Gérard Foucher



  • Gérard Foucher Gérard Foucher 8 septembre 2014 23:18

    Bonjour JPdu44,

    Merci de votre commentaire !

    « Que je comprenne bien, si la banque X me prête 100.000 euros pour construire, que je donne cet argent (créé) à mon constructeur… possibilité de reprêter 8 fois cette somme... »

    Non, c’est pire que ça. Ça fonctionne dans l’autre sens, et le multiple n’est pas de 8 du tout. Il n’y a pas de multiple :
    La banque crée pour vous, ex nihilo, par deux écritures comptables, 100.000€ qui n’existaient pas auparavant, et elle crédite votre compte chez elle de ces 100.000€. Il n’y a aucun transfert, aucun virement. Aucun compte d’aucun épargnant n’est débité de cette somme.
    ENSUITE, elle demande à la Banque Centrale 1% de cette somme sous forme de monnaie de base. C’est le taux actuel des « réserves obligatoires »… qui doivent être créées « obligatoirement » et a posteriori par la Banque Centrale au profit des banques secondaires qui émettent d’abord les crédits ! (voir ici :
    https://www.banque-france.fr/politique-monetaire/reglementation-et-mise-en-oeuvre-de-la-politique-monetaire/mise-en-oeuvre-de-la-politique-monetaire/reserves-obligatoires-presentation-assiettes-calendriers.html
    et là :
    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/scoop-la-banque-d-angleterre-149472)

    « Cet argent n’existe pas, est-ce encore par des prêts qu’il va falloir le créer pour payer cet intérêt ???? »

    Bien sûr ! Sinon, d’où viendrait-il ? Toute la monnaie qui figure sur les soldes de tous les agents économiques de tous les pays du monde entier provient d’un crédit en amont.

    « Maintenant, on peut sanctionner les banques en les privant de nos actifs, mais comme il en faut bien une... pourquoi ne pas en élire une (par ex. La Banque Postale), et boycotter toutes les autres…. »

    Oui, c’est une très bonne idée ! On pourrait même transférer tous nos avoirs chez « Compte-Nickel », qui n’est pas une banque. Toutes les banques seraient alors contraintes, pour honorer leurs liquidités virées, de demander 100% de leurs liquidités en monnaie de base à la Banque Centrale pour les transférer chez Compte-Nickel ! Un 100% monnaie obligatoire ! (http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/)
    Votre idée « d’élire une banque » revient pratiquement au même. On pourrait même imaginer de changer de banque tous les mois !
    C’est sûr que ça ne passerait pas inaperçu ! Si vous vous sentez de lancer ça…  smiley



  • Gérard Foucher Gérard Foucher 29 août 2014 16:32

    Bonjour L’enfoiré

    Je ne suis pas sûr que cette proposition soit de la philanthropie, pas sûr du tout...



  • Gérard Foucher Gérard Foucher 29 août 2014 13:42

    Merci ChuangTseu,

    Vous dites : « acquérir de l’unité monétaire synonyme d’une certaine valeur/richesse sans l’obtenir d’un échange ou d’une promesse de compensation ultérieure (dette) reviendrait à fausser les règles du jeu (et surtout à tricher à son avantage). »

    Comme vous le soulignez très bien (« seules banques... pouvoir de triche... »), l’essentiel est d’annuler l’asymétrie existante, et bien entendu, « L’assouplissement quantitatif donné à tous les acteurs » s’impose pour rétablir l’égalité en droit entre les humains de la zone.

    « impliquerait là maintenant une lourdeur administrative sans précédent si on veut le réaliser avec l’euro. »
    Oui, mais ce n’est qu’un argument conséquentiel. Quand on veut abolir l’esclavage, on ne se demande pas qui va ramasser la canne à sucre... smiley


  • Gérard Foucher Gérard Foucher 29 août 2014 12:25

    Oui, tout à fait !

    Remettre le système monétaire à sa place d’origine, c’est supprimer la monnaie !
    Bien vu !
    Je viens d’en parler ici : 


  • Gérard Foucher Gérard Foucher 29 août 2014 12:23

    Galuel, sort de ce corps ! smiley


    (C’est de l’humour Cédric) smiley smiley


  • Gérard Foucher Gérard Foucher 29 août 2014 12:13

    La « Monnaie » est une chose. 


    Le système monétaire, ou « Système de mesure et d’enregistrement des transactions » en est une autre. 

    D’une part, la « monnaie » (les chiffres accumulés en positif sur un compte) peut être considérée comme un intermédiaire d’échange, presque une marchandise, à laquelle on peut effectivement attribuer une valeur intrinsèque, et que par conséquent beaucoup considèrent comme un « bien » que l’on peut accumuler, sur lequel on peut demander des intérêts, etc...

    D’autre part, un « Système monétaire », est un système de comptabilité mutuelle destiné à mesurer et à enregistrer les transactions réelles. 
    Chaque transaction est enregistrée simultanément chez les deux intervenants. En positif d’un côté, en négatif de l’autre. Quand je vous achète quelque chose, mon compte descend, le vôtre monte.
     
    NB1 : Ce pourrait être l’inverse. L’échelle et le sens de mesure des transactions n’a pas d’importance, il suffit que chacun soit d’accord sur les paramètres. On peut même imaginer que, comme pour les températures, il existe plusieurs systèmes que l’on puisse interconnecter avec de simples formules de conversion. 

    NB2 : Évidemment, les chiffres des mesures ne sont pas « créés » pour enregistrer les transactions, ils sont simplement utilisés. Les chiffres existent pour s’en servir. La notion de « créer des chiffres » n’a aucun sens. C’est uniquement le fait que, dans le système actuel, les chiffres négatifs sont payants qui obligerait à « créer » des chiffres (positifs) pour « renflouer les gens », afin que chacun puisse enregistrer librement ses productions et ses réceptions, ses achats et ses ventes...


    Bref, dans le premier cas (« monnaie »), on accorde de la valeur à des mesures accumulées, dans le second (« système de mesure »), les mesures ne servent qu’à tenir les comptes et à conserver l’historique des transactions.

    La différence est une question de point de vue... et de Loi. 

    La « monnaie » est un point de vue qui découle à la fois d’une interprétation (des mesures accumulées ont une valeur intrinsèque) et d’une convention (pour avoir des unités de mesure, il faut les louer à un centre de pouvoir - Banque, Roi, État...). Convention et interprétation forment une synergie auto-réalisatrice.

    Se débarrasser de ces conditionnements, c’est rendre à l’enregistrement des échanges sa nature simple et originelle, et par conséquent se libérer de l’endettement obligatoire pour obtenir des unités. 



  • Gérard Foucher Gérard Foucher 29 août 2014 10:53

    Merci !

    Bonne chance pour La Rochelle !
     smiley


  • Gérard Foucher Gérard Foucher 29 août 2014 10:52

    Bonjour Bigglop, 


    « -la référence à un article du CFR think tank libéral US (page accueil du CFR) me fait froid dans le dos. »
    Oui, moi aussi. La distribution d’unités monétaires peut également représenter, d’un certain point de vue, un très bon tranquillisant...

    « -celle à Ben Bernanke (The Helicopter) me fait l’effet d’un saut d’eau glacée à la mode. »
    C’est un discours fameux qu’il prononça il y a un bail au Japon. Il doit y avoir un moment où un directeur de banque centrale a envie, et est autorisé à, annoncer des mesures improbables.

    « Je ne sais si c’est volontairement que vous ne parlez pas de l’effet de levier des réserves fractionnaires ou multiplicateur de crédit »
    Le multiplicateur est une légende. En réalité, le mécanisme de création des réserves fonctionne dans l’autre sens. Crédit d’abord, réserves ensuite. C’est un diviseur qui s’applique. Voir à ce sujet cet article et ce bulletin de la BoE. De plus, le taux de réserves appliqué par la BCE est actuellement de 1% (voir détails sur le site de la Banque de France ICI). 

    Merci de votre commentaire. 

    Et si vous avez un moment : 


  • Gérard Foucher Gérard Foucher 10 juillet 2014 14:50

    Bonjour Hervé, 


    Effectivement, nous ne sommes pas sur la même cible. 

    Vous vous concentrez sur l’usurpation et l’accumulation des biens, des moyens et des idées par « certains » aux dépens des autres. C’est effectivement un aspect crucial.  smiley 
    Le monopole de l’usage de la violence (armée, police, puis tribunaux, lois, prisons...) est un élément essentiel de cette domination et de la protection des privilèges acquis. Le brevetage, comme vous le dites très bien, est en cela une arme de dernier cri...

    Je me consacre à l’étude de l’émergence de ces « certains », et aux moyens qu’ils utilisent, non pas pour acquérir, accaparer ou conserver plus que leurs semblables, instituant ainsi le rapport de force permanent que vous pointez très justement, mais pour les exploiter et en tirer des ressources alors même que leurs productions sont en train d’être effectuées !
    La monnaie, associée à l’impôt qui en crée le besoin et à l’intérêt qui la rend payante, est sur ce point l’instrument le plus subtil et le plus efficace. L’impôt, c’est pour les politiciens, l’intérêt, c’est pour les banques. Le monopole de la force fait tourner tout ça. 
    Les intérêts, les besoins, les profits, les privilèges, les fins et les moyens, tout se croise et tout est lié. 

    Difficile dans un pareil contexte de définir les causes et les conséquences de nos conditionnements. L’essentiel est de nous déniaiser les uns les autres !

    Merci pour votre commentaire !


  • Gérard Foucher Gérard Foucher 10 juillet 2014 14:16

    Cher l’Enfoiré, 

    Vous dites : 

    « « Si elle l’était, nous pourrions avoir de la monnaie négative, ce qui serait absurde. »

    Mais non, cela existe.
    Cela s’appelle « reconnaissances de dettes ». »

    Oui, en un sens, vous avez raison ! smiley Et c’est bien ça le problème : l’émetteur privilégié à pris possession de la partie négative de nos systèmes de comptabilité mutuels, et nous fait croire qu’il ne peut exister que des chiffres positifs sur nos comptes (la « monnaie »), tandis que les chiffres négatifs (le « découvert autorisé ») coûtent 18% par an !

    C’est le coup du millénaire ! 27 siècles de profits et d’oisiveté pendant que les autres bossent !



  • Gérard Foucher Gérard Foucher 10 juillet 2014 11:47

    Bonjour Henrique smiley

    Vous vous faites malgré vous l’avocat de 27 siècles de culture monétaire et politique. C’est très difficile de se débarrasser d’une culture commune aussi ancienne et puissante et de se trouver en état de recevoir une autre vision. 
    Si vous décidez un jour d’entamer le parcours, vous pourriez commencer par lire Marcel Mauss, le très célèbre « Essai sur le don », un peu barbant mais bonne entrée en matière, puis Pierre Clastres, « La société contre l’État » (au moins le dernier chapitre), et puis David Graeber, « Dette, 5000 ans d’histoire »...
    On pourrait alors commencer à discuter... smiley

    La légende la plus persistante est que le troc a précédé la monnaie qui a précédé le crédit. D’un point de vue anthropologique, c’est l’évolution exactement inverse qui est constamment observée. Le crédit mutuel est primordial, puis vient la naissance de la monnaie, qui est directement liée à l’émergence de pouvoirs centralisés. Le troc n’est observé qu’en dernier lieu. Il s’impose quand la carence de monnaie et l’oubli des systèmes anciens de crédit mutuels obligent des populations à y recourir par raison de survie.

    Ceci dit, beaucoup d’autres points dans votre message sont exacts et vérifiés par l’observation directe. 


  • Gérard Foucher Gérard Foucher 10 juillet 2014 10:38

    @Cédric Moreau : 


    ObjectifObjectif a dit : 

    Le problème est justement de ne pas mélanger le concept d’unité de compte des enregistrements des achats/ventes, avec le concept de support matériel anonyme des unités de compte, qui devient un intermédiaire d’échange. C’est ce mélange qui est toxique.


    Cédric Moreau a dit : 

    « C’est ce mélange qui est toxique. »

    Des arguments ?



    Nous avons : 

    d’une part, des unités de compte formant des nombres, qui servent à enregistrer des opérations comptables

    d’autre part, un support matériel sur lequel figurent des nombres, qui est donné « en échange » d’un bien réel. 


    Il est effectivement très difficile de comprendre la toxicité du mélange de ces deux concepts, car on a l’impression, une fois que le support matériel existe, qu’effectivement celui-ci possède un « pouvoir d’achat » qui lui donne de la « valeur », et qu’on a bien le droit de décider ce qui est valeur ou pas. 

    Malheureusement, en faisant cela, on oublie totalement que ce bout de ferraille portant un nombre a été créé par quelqu’un, et qu’on est OBLIGÉ de l’utiliser. 

    Le fait qu’il porte la tête d’un chef n’est pas anodin. 

    Derrière le droit de décider de ce qui est valeur ou pas, il y a la force de ce chef qui impose à tous les membres de la communauté d’accepter ce support à leur tour, et qui donc leur donne la confiance de pouvoir le refiler à quelqu’un d’autre. 

    Mais d’où vient cette confiance ? Elle vient du fait que TOUT LE MONDE a peur du chef ! Pourquoi ? Parce que les soldats du chef vont venir l’année prochaine pour en réclamer, de ces supports matériels, et que si je n’en ai pas, je vais me faire saisir ma maison et mettre en prison ! Donc NON, la monnaie n’est pas une valeur comme les autres. C’est une valeur forcée. Et le fait de la reconnaître ou pas n’a donc rien d’anodin, rien de moral, et rien de libre.

    NB : La « monnaie » a un pouvoir « libératoire ». Oui, c’est bien le mot, on peut, avec ce jeton, se libérer de la menace fiscale qui nous oblige à l’accepter…


    En acceptant de propager cette fraude, on oublie complètement la racine de la « création monétaire », à savoir la première émission. On oublie complètement que le premier pouvoir d’achat, c’est celui que le despote se donne asymétriquement et avant tout le monde à lui-même, par la magie du détournement du système de mesure, la confusion créée entre les chiffres et le support, et la menace de prison. Ce pouvoir d’achat-là, il ne vient que du pouvoir de contraindre tout le monde à utiliser la fraude et à accepter la confusion... Confusion qui permettra, l’année prochaine et toutes les années suivantes à perpétuité tant que le système restera invisible, d’opérer la prédation fiscale, qui prélèvera indéfiniment sur chaque vie humaine un temps précieux de liberté perdue. 

    C’est cela, le « mélange toxique » ! 









  • Gérard Foucher Gérard Foucher 9 juillet 2014 17:51

    « Vous considérez ici que la monnaie ne peut-être qu’une unité de compte, mais pourquoi cette définition serait-elle absolue ? »

    Vous mettez le doigt sur un élément essentiel, car c’est exactement le contraire qui s’est produit : la Monnaie telle qu’elle est apparue historiquement n’est précisément plus une unité de compte. Si elle l’était, nous pourrions avoir de la monnaie négative, ce qui serait absurde. 

    Le grand art des despotes a été justement de prendre le contrôle des unités de compte et de les transformer en Monnaie. Cela n’a pu se faire que grâce à la violence et à la contrainte de l’impôt et du glaive. Comment un paysan pourrait-il accepter de donner sa récolte en échange de quelques rondelles de ferraille s’il n’y était pas obligé ?

    C’est ensuite le fait de considérer des unités de mesure comme des unités de valeur qui permet de justifier :

    - qu’elles peuvent être échangées

    - qu’elles peuvent être transmises

    - qu’elles doivent se reproduire par l’intérêt. 


    Ce référentiel n’est bien entendu pas le seul. Le référentiel bancaire existe. Les monnaies complémentaires existent, les SELs existent, Bitcoin existe, et bien d’autres travaux sont en cours, plus ou moins libres, plus ou moins équitables, plus ou moins fraternels…

    Certains respecteront peut-être la liberté ultime, celle du choix de son propre système. 



  • Gérard Foucher Gerard Foucher 21 mars 2014 02:08

    olivier69

    « la transaction réelle n’est elle pas la reconnaissance de dettes comme contrepartie de l’échange ? »

    Dans un système monétaire complet, la transaction réelle occasionne juste une mesure et un enregistrement des déséquilibres qu’elle a créés chez les deux agents. L’un qui délivre (« exporte ») et l’autre qui reçoit (« importe »). Le livreur (ou « vendeur », ou « producteur ») se met en déséquilibre en exportation, le « receveur » se met en déséquilibre en importation.
    La « transaction », c’est la transfert d’un bien ou d’un service, ou de toute richesse, d’un agent producteur vers un receveur. Dans le système actuel, le transfert est mesuré et enregistré sous forme d’un nombre négatif chez le receveur et d’un nombre positif chez le « vendeur ». C’est un système « compensatoire » : les unités sont distribuées en sens inverse du transfert réel. 

    On pourrait tout aussi bien imaginer des inscriptions comptables dans le même sens que le transfert de biens réels, dans le sens direct : que le vendeur, qui n’a plus son bien, inscrive des chiffres négatifs, et le receveur, qui l’a reçu, inscrive des chiffres positifs. Ce serait un système « descriptif ». D’un strict point de vue mathématique, l’enregistrement est tout aussi valide. D’un point de vue perceptif, cette notation serait plus exacte et correspondrait mieux à la réalité (en terme de biens réels, c’est le « vendeur » qui s’appauvrit et le « receveur » qui s’enrichit !).
    La fait que nos transactions soient enregistrées dans le sens inverse, ou « compensatoire » (le vendeur inscrit des unités positives et le receveur inscrit des unités négatives) laisse croire que les unités monétaires sont « reçues » par le vendeur et qu’elles sont une richesse, ce qui n’est évidemment pas le cas ! 
    Dans tous les cas, il s’agit de transfert immédiat (spot trade). La mesure est instantanée. 
    Les unités monétaires sont créées uniquement à l’occasion de la transaction. Ni avant ni après. Elles sont détruites quand le système revient à l’équilibre. 

    Exemple : 
    Un producteur A transmet quelque chose à un receveur B. 
    A est donc en positif, B est en négatif. Deux masses « monétaires » sont créées, comme deux particules + et -.
    Le déséquilibre de l’agent A qui a reçu des unités positives (le premier « vendeur » dans le cas d’un système compensatoire) est ensuite transmis à un autre vendeur C à l’occasion d’un transaction entre A et C (C vend à A qui reçoit). Le premier vendeur A devient alors à son tour receveur et son compte revient à zéro (on suppose que le « prix » est le même que pour la première transaction). Le nouveau vendeur C reçoit les unités positives, et les transmettra à son tour à un vendeur D (C revient à zéro et D est en positif), et ainsi de suite. Jusqu’au moment où les unités positives reviennent au tout premier receveur B, qui était en négatif depuis le début. Et là, le déséquilibre est annulé. Tout le monde est revenu à zéro. La « monnaie » a disparu. Les deux « particules » + et - sont annulées.

    Le système bancaire actuel est un cas très particulier de ce système général.
    La banque crée d’abord pour elle-même un actif et un passif, c’est à dire à la fois les unités négatives et positives nécessaires pour enregistrer de futures transactions non encore réalisées.
    Puis elle « prête » les unités négatives à l’un des agents, l’acheteur, qui ne peut pas en obtenir autrement puisqu’il n’a pas eu le droit de les créer lui-même, et qui en a absolument besoin pour « recevoir », puisqu’il n’a pas le droit de se mettre lui-même en négatif. Il a donc absolument besoin d’unités positives pour acheter/recevoir. 
    Les unités négatives créées par la banque pour elle-même sont donc « prêtées » à l’agent acheteur. Elles deviennent alors le nouvel « actif » positif de l’agent qui a besoin d’acheter, c’est-à-dire de recevoir du bien réel. La banque conserve l’autre partie de la création monétaire, les unités positives, à son actif. Elles les détruira au fur et à mesure des « remboursements » de l’agent. 
    Cette appropriation d’une moitié de la création monétaire est payante : en réalité, la banque « loue » à l’agent acheteur la part d’unités négatives qu’il n’a pas eu le droit de créer lui-même. Il va donc être obligé d’en rendre le double ! Ce qui va obliger d’autres agents à continuer la boule de neige pour créer les unités manquantes. 
    D’où la nécessité de croissance, d’où l’augmentation exponentielle de la « dette »... qui va obliger tout le monde à monétiser de plus en plus d’activités, de ressources, de matières premières, et donc à piller l’environnement, à rendre payants de plus en plus de services, à produire de plus en plus de choses inutiles, etc, etc... ce pillage généralisé des choses réelles n’est obligatoire que pour nourrir la progression mathématique des chiffres immatériels destinés à augmenter les comptes des gestionnaires du système. 

    Effectivement, il y a une grosse « faille dans le raisonnement technique » !
    Et oui : « Quand la monnaie cesse d’être une richesse présente, elle devient une dette... » !


  • Gérard Foucher Gerard Foucher 19 mars 2014 10:33

    Votre analyse est parfaitement exacte, et la différence entre le crédit et la bourse est que l’un est de la création ex nihilo alors que l’autre est un transfert de « travail cristallisé » existant. 

    Votre définition du « vrai problème » me rappelle qu’en dernier ressort, ce sont les agents économiques eux-mêmes qui sont responsables de leurs crédits respectifs. La banque n’a fait que s’approprier l’émission de cet engagement. 
    Vous pourrez peut-être trouver une explication de ce phénomène dans ce petit texte extrait du livret « 15 bonnes raisons de s’intéresser de près à la monnaie » pages 10 et 11 : 

    .

    Pour chacune de ces opérations [émissions de crédit, paiements à des tiers, etc...], la banque crée de la monnaie « ex nihilo », en inscrivant simultanément à l’actif et au passif de son bilan un crédit et une dette.

    Cette création de dette et de crédit simultanés est en réalité l’équivalent de l’opération qui, dans un Système d’Échange Local (un SEL), permet aux deux membres d’un échange de créer les deux montants qui vont mesurer leur transaction.

    Dans un SEL, les unités de compte sont créées à chaque transaction en fonction de la valeur transmise entre un « vendeur » qui offre quelque chose (une marchandise, un service...), et un « acheteur » qui reçoit cette chose. Le vendeur augmente son solde (il enregistre des chiffres positifs), et l’acheteur diminue son solde (il enregistre des chiffres négatifs).

    Dans le système monétaire actuel, la banque crée d’abord les deux montants pour elle-même, puis elle met en circulation la partie positive. Il y a en réalité deux opérations successives : création, et mise en circulation.

    - Opération 1 : La banque crée les deux parties de la transaction.

    - Opération 2 : Elle en conserve une partie pour elle, et met l’autre en circulation.

    - Résultat : Les chiffres positifs deviennent de la monnaie ; les chiffres négatifs restent au bilan de la banque, et lui rapportent un intérêt. C’est l’accumulation de ces chiffres que tout le monde appelle « La Dette ».

    Explication  : Ce que l’on appelle « La Dette » n’est que la partie négative de la création monétaire. Par le double jeu du crédit bancaire centralisé et des multiples créateurs/emprunteurs, le secteur bancaire s’approprie les engagements individuels des utilisateurs et en tire profit.

    Si nous tenions encore nos comptabilités réciproques avec des systèmes de crédit mutuel décentralisés (comme c’était le cas avant l’apparition des monnaies d’État monopolistiques, autour de -700 av. JC), nous n’aurions pas oublié que la « monnaie » est seulement un cas particulier de crédit mutuel où la masse négative est occultée et accaparée par un pouvoir central d’émission.

    Dans un système de crédit mutuel libre et volontaire, vendre c’est comptabiliser des chiffres positifs, acheter c’est comptabiliser des chiffres négatifs. Les deux changements de solde sont égaux et de signe opposé à chaque transaction.

    Ce système d’enregistrement et de mesure des déséquilibres réciproques permet de connaître en continu sa position personnelle par rapport à la moyenne des autres soldes, qui reste en permanence égale à zéro. Chacun connaît ainsi sa position par rapport à l’équilibre, chacun sait s’il est en positif ou en négatif et de combien. Chaque membre d’un système monétaire équilibré sait ainsi en permanence s’il a beaucoup donné ou beaucoup reçu, et peut en tirer les conséquences.

    En outre, la somme algébrique des soldes de tous les comptes étant également par définition égale à zéro, tout enrichissement sans contrepartie commerciale se voit immédiatement. Il est donc impossible de « créer » de l’argent en l’absence de transaction réelle.

    Dans un système centralisé où la création de crédit est devenue un monopole détenu par le cartel État - Banques, et où la partie négative des échanges n’apparaît pas sur les comptes des utilisateurs mais reste au passif des émetteurs, la création de crédit d’une part se confond avec les gains dus à l’échange, faisant passer la création de crédit pour un enrichissement commercial, et d’autre part, permet aux émetteurs de créditer leurs propres comptes et ceux de leurs complices sans que les usagers ne puissent identifier cette fraude en tant que telle.

    Ce que l’on appelle « la dette » n’est donc que la partie négative et mathématiquement indispensable d’un système de crédit mutuel qui a été accaparée, redéfinie, et rendue payante par un système centralisé, privateur et monopolistique. 




  • Gérard Foucher Gerard Foucher 18 mars 2014 22:13

    « contradictoire avec la théorie de l’article qui prétend que la banque centrale ne pilote pas le crédit attribué par les banques  »

    L’article ne présente pas une théorie, mais décrit des fonctionnements. smiley

    Par exemple le fonctionnement du cycle des émissions de réserves par la BC, qui expose le mythe du « multiplicateur monétaire », à l’existence duquel vous semblez encore attacher de l’importance. (voir ci-après)
     
    Alors, « Pourquoi la FED ferait-elle du « Quantitative easing » ??

    Le QE est en effet une émission de réserves. 


    La première explication, celle que vous semblez retenir, à savoir que la BC tente de relancer ainsi le crédit puisque 
    « les banques commerciales ne peuvent pas imprimer si facilement », ne fonctionne pas très bien. Les réserves, en effet, ne sortent jamais du système interbancaire, et ne donnent pas lieu à de la création de crédit pour l’économie réelle.

    Alors à quoi peut bien servir le QE si ce n’est pas à cela ? 

    La seconde explication, plus subtile, serait que les banques exercent un chantage constant à la faillite générale sur les gouvernements, et donc sur la BC, ce qui leur permet d’exiger le renflouement permanent de leurs bilans, déséquilibrés par les défauts colossaux qu’elles doivent assumer sur les crédits pourris qu’elles ont émis et qu’elles continuent d’émettre. Il se pourrait donc bien que, de ce point de vue, le QE soit une gigantesque extorsion de fond destinée, non pas à relancer le crédit et donc l’économie réelle, mais bien à conserver au secteur bancaire les profits colossaux dont il ne peut plus se passer. Les montagnes de QE sont bien entendu investies, mais en compte propre, pour le plus grand profit du secteur financier dans son ensemble, et chacun touche sa part du colossal gâteau de, par exemple, 85 Mds$ par mois qu’émet la Fed. Vous pouvez à ce sujet lire les pages 39 à 44 de ce petit livret, ça devrait vous intéresser. 

    La troisième explication, qui est compatible avec les deux précédentes, c’est que le QE permet au secteur bancaire et financier d’annuler progressivement une grande partie des dettes de la population et des entreprises. Dettes qu’il a lui-même émises précédemment. 
    Ce processus a deux avantages : d’abord il permet de retarder l’effondrement inéluctable du système par une perfusion à long-terme. Et il permet d’éviter d’avoir recours aux anciennes méthodes devenues trop meurtrières pour le sens moral de l’époque. C’est en effet une transition plus douce que la table rase d’une guerre mondiale. 

    .


    .

    Rappel : le fonctionnement du cycle des émissions de réserves par la BC, qui expose le mythe du »multiplicateur monétaire« , à l’existence duquel vous semblez croire : 

    L’absence de contrôle par la BC de la masse monétaire en circulation :

    Une autre idée fausse répandue est que la banque centrale détermine la quantité de prêts et de dépôts dans l’économie par le contrôle de la quantité de monnaie de banque centrale - l’approche dite du »multiplicateur monétaire« . Dans ce point de vue, les banques centrales mettent en œuvre la politique monétaire en choisissant la quantité de réserves. Et, parce qu’il est supposé exister un rapport constant entre la monnaie de base et la masse monétaire en circulation, ces réserves sont ensuite »multipliées" pour devenir un montant beaucoup plus important de crédits et de dépôts bancaires.

    Pour que cette théorie soit valide, il faudrait que le montant des réserves exerce une contrainte sur le montant des crédits, et que la banque centrale puisse déterminer directement le montant des réserves. Cette théorie du multiplicateur monétaire peut être un moyen utile de présenter l’argent et la banque dans un manuel d’économie, mais ce n’est pas une description précise de la façon dont l’argent est créé dans la réalité. En général, plutôt que de contrôler la quantité de réserves, les banques centrales mettent en œuvre aujourd’hui la politique monétaire en fixant le prix de réserve - qui est un taux d’intérêt.

    En réalité, les réserves n’exercent aucune contrainte sur les crédits, et la banque centrale ne fixe pas le montant des réserves disponibles. Comme la relation entre les dépôts et les crédits, la relation entre les réserves et les crédits opère généralement dans le sens inverse de celui qui est décrit dans certains manuels d’économie.

    Les banques décident d’abord de la quantité de crédit qu’elles vont émettre en fonction des opportunités de prêts rentables qui s’offrent à elles, et qui dépendent surtout du taux d’intérêt fixé par la Banque d’Angleterre. Ce sont ces décisions de création de crédits qui déterminent la quantité de dépôts bancaires qui seront créés par le système bancaire. Le montant des dépôts bancaires influence à son tour le montant de monnaie de base que les banques voudront détenir en réserve (pour couvrir les retraits par le public, faire des paiements à d’autres banques, ou répondre aux exigences réglementaires de liquidité). Ces réserves sont alors, en temps normal, fournies sur demande par la Banque d’Angleterre.



  • Gérard Foucher Gerard Foucher 18 mars 2014 21:18

    « Pourquoi la FED ferait-elle du « Quantitative easing », si les banques commerciales pouvaient imprimer si facilement ? »


    Il y a d’une part la monnaie de base, ou monnaie de réserve, qui est émise par la BC, et d’autre part, la monnaie bancaire, émise par les banques ordinaires à l’occasion de chaque crédit. Consultez le livre « Les secrets de la monnaie - Changer la monnaie pour changer le monde ». Tout y est expliqué en langage de tous les jours. 

    Le QE est de l’émission de réserves, c’est-à-dire de monnaie de base, une forme de monnaie qui sert exclusivement aux transactions de compensations des banques commerciales entre elles et aux transactions entre la BC et les banques commerciales. Ces réserves ne vont jamais dans l’économie réelle. Elles sont attribuées aux banques pour rééquilibrer leurs bilans déséquilibrés par les défauts sur les crédits qu’elles ont émis antérieurement. 


  • Gérard Foucher Gerard Foucher 18 mars 2014 17:57

    Ronfladonf : 


    « on fait quoi (d’efficace) pour empêcher çà ? ou pour sortir de ce système ? »

    N’importe quoi pourvu que ce soit une tentative qui remette en cause/remplace/réforme le système existant. 
    Au point où on en est, tout est bon !!

    Je lui ai répondu :

    Monnaies complémentaires, Systèmes d’échange locaux, Timebanks, JEU, Systèmes à Crédits Mutuels, Banque éthique, Économie du don, Crowdfunding, Freebanking, Revenu de Base Monétaire, Eurofranc, Bitcoin, Litecoin, OpenUDC, Ucoin, Community Exchange Systemetc, etc...

    ... et je ne parle pas de décroissance, de permaculture, de villages autonomes, de jardins partagés, de couchsurfing, de gratiferias... etc, etc...

    Choisis ce que tu aimes, et fais-le !

    « Be the change you want to see in the world ! »



  • Gérard Foucher Gerard Foucher 18 mars 2014 16:38

    « qui peut bien ignorer cela par les temps qui courent »


    C’est vrai que quelques personnes, notamment des internautes, sont au courant de ces mécanismes, savent les expliquer aux autres et proposent des alternatives. 
    En dehors de ces gens-là...

    Avez-vous déjà fait l’expérience d’aller sur un marché par exemple, ou dans une rue commerçante de n’importe quelle ville de France, et de poser aux passants la simple question : « Savez-vous qui a émis la monnaie qui réside sur votre compte bancaire ? »
    Je l’ai fait, et ce jour-là j’ai failli me tirer une balle...

    Avez-vous fait l’expérience de demander à des économistes, à des politiciens, à des professeurs : « Pouvez-vous m’expliquer d’où vient la monnaie ? »
    Je l’ai fait, de nombreuses fois, et je n’ai jamais eu deux fois la même réponse...

    Y’a encore du boulot, croyez-moi... smiley smiley