Merci Bernard pour cet article !
Vous aviez surement pris connaissance des travaux de Lord Adair Turner, Steve Keen, ou encore Blyth et Lonergan, qui vont exactement dans le même sens :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/renflouez-les-gens-pas-les-banques-156000
A bientôt sans doute !
Gérard Foucher
Bonjour JPdu44,
Merci de votre commentaire !
« Que je comprenne bien, si la banque X me prête 100.000 euros pour construire, que je donne cet argent (créé) à mon constructeur… possibilité de reprêter 8 fois cette somme... »
Non, c’est pire que ça. Ça fonctionne dans l’autre sens, et le multiple n’est pas de 8 du tout. Il n’y a pas de multiple :
La banque crée pour vous, ex nihilo, par deux écritures comptables, 100.000€ qui n’existaient pas auparavant, et elle crédite votre compte chez elle de ces 100.000€. Il n’y a aucun transfert, aucun virement. Aucun compte d’aucun épargnant n’est débité de cette somme.
ENSUITE, elle demande à la Banque Centrale 1% de cette somme sous forme de monnaie de base. C’est le taux actuel des « réserves obligatoires »… qui doivent être créées « obligatoirement » et a posteriori par la Banque Centrale au profit des banques secondaires qui émettent d’abord les crédits ! (voir ici :
https://www.banque-france.fr/politique-monetaire/reglementation-et-mise-en-oeuvre-de-la-politique-monetaire/mise-en-oeuvre-de-la-politique-monetaire/reserves-obligatoires-presentation-assiettes-calendriers.html
et là :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/scoop-la-banque-d-angleterre-149472)
« Cet argent n’existe pas, est-ce encore par des prêts qu’il va falloir le créer pour payer cet intérêt ???? »
Bien sûr ! Sinon, d’où viendrait-il ? Toute la monnaie qui figure sur les soldes de tous les agents économiques de tous les pays du monde entier provient d’un crédit en amont.
« Maintenant, on peut sanctionner les banques en les privant de nos actifs, mais comme il en faut bien une... pourquoi ne pas en élire une (par ex. La Banque Postale), et boycotter toutes les autres…. »
Oui, c’est une très bonne idée ! On pourrait même transférer tous nos avoirs chez « Compte-Nickel », qui n’est pas une banque. Toutes les banques seraient alors contraintes, pour honorer leurs liquidités virées, de demander 100% de leurs liquidités en monnaie de base à la Banque Centrale pour les transférer chez Compte-Nickel ! Un 100% monnaie obligatoire ! (http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/)
Votre idée « d’élire une banque » revient pratiquement au même. On pourrait même imaginer de changer de banque tous les mois !
C’est sûr que ça ne passerait pas inaperçu ! Si vous vous sentez de lancer ça…
Bonjour L’enfoiré,
Merci ChuangTseu,
Oui, tout à fait !
Galuel, sort de ce corps !
La « Monnaie » est une chose.
Merci !
Bonjour Bigglop,
Bonjour Hervé,
Cher l’Enfoiré,
Vous dites :
« « Si elle l’était, nous pourrions avoir de la monnaie négative, ce qui serait absurde. »
C’est le coup du millénaire ! 27 siècles de profits et d’oisiveté pendant que les autres bossent !
Bonjour Henrique
@Cédric Moreau :
ObjectifObjectif a dit :
Le problème est justement de ne pas mélanger le concept d’unité de compte des enregistrements des achats/ventes, avec le concept de support matériel anonyme des unités de compte, qui devient un intermédiaire d’échange. C’est ce mélange qui est toxique.
Cédric Moreau a dit :
« C’est ce mélange qui est toxique. »
Des arguments ?
Nous avons :
d’une part, des unités de compte formant des nombres, qui servent à enregistrer des opérations comptables
d’autre part, un support matériel sur lequel figurent des nombres, qui est donné « en échange » d’un bien réel.
Il est effectivement très difficile de comprendre la toxicité du mélange de ces deux concepts, car on a l’impression, une fois que le support matériel existe, qu’effectivement celui-ci possède un « pouvoir d’achat » qui lui donne de la « valeur », et qu’on a bien le droit de décider ce qui est valeur ou pas.
Malheureusement, en faisant cela, on oublie totalement que ce bout de ferraille portant un nombre a été créé par quelqu’un, et qu’on est OBLIGÉ de l’utiliser.
Le fait qu’il porte la tête d’un chef n’est pas anodin.
Derrière le droit de décider de ce qui est valeur ou pas, il y a la force de ce chef qui impose à tous les membres de la communauté d’accepter ce support à leur tour, et qui donc leur donne la confiance de pouvoir le refiler à quelqu’un d’autre.
Mais d’où vient cette confiance ? Elle vient du fait que TOUT LE MONDE a peur du chef ! Pourquoi ? Parce que les soldats du chef vont venir l’année prochaine pour en réclamer, de ces supports matériels, et que si je n’en ai pas, je vais me faire saisir ma maison et mettre en prison ! Donc NON, la monnaie n’est pas une valeur comme les autres. C’est une valeur forcée. Et le fait de la reconnaître ou pas n’a donc rien d’anodin, rien de moral, et rien de libre.
NB : La « monnaie » a un pouvoir « libératoire ». Oui, c’est bien le mot, on peut, avec ce jeton, se libérer de la menace fiscale qui nous oblige à l’accepter…
En acceptant de propager cette fraude, on oublie complètement la racine de la « création monétaire », à savoir la première émission. On oublie complètement que le premier pouvoir d’achat, c’est celui que le despote se donne asymétriquement et avant tout le monde à lui-même, par la magie du détournement du système de mesure, la confusion créée entre les chiffres et le support, et la menace de prison. Ce pouvoir d’achat-là, il ne vient que du pouvoir de contraindre tout le monde à utiliser la fraude et à accepter la confusion... Confusion qui permettra, l’année prochaine et toutes les années suivantes à perpétuité tant que le système restera invisible, d’opérer la prédation fiscale, qui prélèvera indéfiniment sur chaque vie humaine un temps précieux de liberté perdue.
C’est cela, le « mélange toxique » !
« Vous considérez ici que la monnaie ne peut-être qu’une unité de compte, mais pourquoi cette définition serait-elle absolue ? »
Vous mettez le doigt sur un élément essentiel, car c’est exactement le contraire qui s’est produit : la Monnaie telle qu’elle est apparue historiquement n’est précisément plus une unité de compte. Si elle l’était, nous pourrions avoir de la monnaie négative, ce qui serait absurde.
Le grand art des despotes a été justement de prendre le contrôle des unités de compte et de les transformer en Monnaie. Cela n’a pu se faire que grâce à la violence et à la contrainte de l’impôt et du glaive. Comment un paysan pourrait-il accepter de donner sa récolte en échange de quelques rondelles de ferraille s’il n’y était pas obligé ?
C’est ensuite le fait de considérer des unités de mesure comme des unités de valeur qui permet de justifier :
- qu’elles peuvent être échangées
- qu’elles peuvent être transmises
- qu’elles doivent se reproduire par l’intérêt.
Ce référentiel n’est bien entendu pas le seul. Le référentiel bancaire existe. Les monnaies complémentaires existent, les SELs existent, Bitcoin existe, et bien d’autres travaux sont en cours, plus ou moins libres, plus ou moins équitables, plus ou moins fraternels…
Certains respecteront peut-être la liberté ultime, celle du choix de son propre système.
Votre analyse est parfaitement exacte, et la différence entre le crédit et la bourse est que l’un est de la création ex nihilo alors que l’autre est un transfert de « travail cristallisé » existant.
Pour chacune de ces opérations [émissions de crédit, paiements à des tiers, etc...], la banque crée de la monnaie « ex nihilo », en inscrivant simultanément à l’actif et au passif de son bilan un crédit et une dette.
Cette création de dette et de crédit simultanés est en réalité l’équivalent de l’opération qui, dans un Système d’Échange Local (un SEL), permet aux deux membres d’un échange de créer les deux montants qui vont mesurer leur transaction.
Dans un SEL, les unités de compte sont créées à chaque transaction en fonction de la valeur transmise entre un « vendeur » qui offre quelque chose (une marchandise, un service...), et un « acheteur » qui reçoit cette chose. Le vendeur augmente son solde (il enregistre des chiffres positifs), et l’acheteur diminue son solde (il enregistre des chiffres négatifs).
Dans le système monétaire actuel, la banque crée d’abord les deux montants pour elle-même, puis elle met en circulation la partie positive. Il y a en réalité deux opérations successives : création, et mise en circulation.
- Opération 1 : La banque crée les deux parties de la transaction.
- Opération 2 : Elle en conserve une partie pour elle, et met l’autre en circulation.
- Résultat : Les chiffres positifs deviennent de la monnaie ; les chiffres négatifs restent au bilan de la banque, et lui rapportent un intérêt. C’est l’accumulation de ces chiffres que tout le monde appelle « La Dette ».
Explication : Ce que l’on appelle « La Dette » n’est que la partie négative de la création monétaire. Par le double jeu du crédit bancaire centralisé et des multiples créateurs/emprunteurs, le secteur bancaire s’approprie les engagements individuels des utilisateurs et en tire profit.
Si nous tenions encore nos comptabilités réciproques avec des systèmes de crédit mutuel décentralisés (comme c’était le cas avant l’apparition des monnaies d’État monopolistiques, autour de -700 av. JC), nous n’aurions pas oublié que la « monnaie » est seulement un cas particulier de crédit mutuel où la masse négative est occultée et accaparée par un pouvoir central d’émission.
Dans un système de crédit mutuel libre et volontaire, vendre c’est comptabiliser des chiffres positifs, acheter c’est comptabiliser des chiffres négatifs. Les deux changements de solde sont égaux et de signe opposé à chaque transaction.
Ce système d’enregistrement et de mesure des déséquilibres réciproques permet de connaître en continu sa position personnelle par rapport à la moyenne des autres soldes, qui reste en permanence égale à zéro. Chacun connaît ainsi sa position par rapport à l’équilibre, chacun sait s’il est en positif ou en négatif et de combien. Chaque membre d’un système monétaire équilibré sait ainsi en permanence s’il a beaucoup donné ou beaucoup reçu, et peut en tirer les conséquences.
En outre, la somme algébrique des soldes de tous les comptes étant également par définition égale à zéro, tout enrichissement sans contrepartie commerciale se voit immédiatement. Il est donc impossible de « créer » de l’argent en l’absence de transaction réelle.
Dans un système centralisé où la création de crédit est devenue un monopole détenu par le cartel État - Banques, et où la partie négative des échanges n’apparaît pas sur les comptes des utilisateurs mais reste au passif des émetteurs, la création de crédit d’une part se confond avec les gains dus à l’échange, faisant passer la création de crédit pour un enrichissement commercial, et d’autre part, permet aux émetteurs de créditer leurs propres comptes et ceux de leurs complices sans que les usagers ne puissent identifier cette fraude en tant que telle.
Ce que l’on appelle « la dette » n’est donc que la partie négative et mathématiquement indispensable d’un système de crédit mutuel qui a été accaparée, redéfinie, et rendue payante par un système centralisé, privateur et monopolistique.
« contradictoire avec la théorie de l’article qui prétend que la banque centrale ne pilote pas le crédit attribué par les banques »
L’article ne présente pas une théorie, mais décrit des fonctionnements.
Le QE est en effet une émission de réserves.
Alors à quoi peut bien servir le QE si ce n’est pas à cela ?
.
Rappel : le fonctionnement du cycle des émissions de réserves par la BC, qui expose le mythe du »multiplicateur monétaire« , à l’existence duquel vous semblez croire :
L’absence de contrôle par la BC de la masse monétaire en circulation :
Une autre idée fausse répandue est que la banque centrale détermine la quantité de prêts et de dépôts dans l’économie par le contrôle de la quantité de monnaie de banque centrale - l’approche dite du »multiplicateur monétaire« . Dans ce point de vue, les banques centrales mettent en œuvre la politique monétaire en choisissant la quantité de réserves. Et, parce qu’il est supposé exister un rapport constant entre la monnaie de base et la masse monétaire en circulation, ces réserves sont ensuite »multipliées" pour devenir un montant beaucoup plus important de crédits et de dépôts bancaires.
Pour que cette théorie soit valide, il faudrait que le montant des réserves exerce une contrainte sur le montant des crédits, et que la banque centrale puisse déterminer directement le montant des réserves. Cette théorie du multiplicateur monétaire peut être un moyen utile de présenter l’argent et la banque dans un manuel d’économie, mais ce n’est pas une description précise de la façon dont l’argent est créé dans la réalité. En général, plutôt que de contrôler la quantité de réserves, les banques centrales mettent en œuvre aujourd’hui la politique monétaire en fixant le prix de réserve - qui est un taux d’intérêt.
En réalité, les réserves n’exercent aucune contrainte sur les crédits, et la banque centrale ne fixe pas le montant des réserves disponibles. Comme la relation entre les dépôts et les crédits, la relation entre les réserves et les crédits opère généralement dans le sens inverse de celui qui est décrit dans certains manuels d’économie.
Les banques décident d’abord de la quantité de crédit qu’elles vont émettre en fonction des opportunités de prêts rentables qui s’offrent à elles, et qui dépendent surtout du taux d’intérêt fixé par la Banque d’Angleterre. Ce sont ces décisions de création de crédits qui déterminent la quantité de dépôts bancaires qui seront créés par le système bancaire. Le montant des dépôts bancaires influence à son tour le montant de monnaie de base que les banques voudront détenir en réserve (pour couvrir les retraits par le public, faire des paiements à d’autres banques, ou répondre aux exigences réglementaires de liquidité). Ces réserves sont alors, en temps normal, fournies sur demande par la Banque d’Angleterre.
« Pourquoi la FED ferait-elle du « Quantitative easing », si les banques commerciales pouvaient imprimer si facilement ? »
Ronfladonf :
Je lui ai répondu :
« qui peut bien ignorer cela par les temps qui courent »
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