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Accueil du site > Actualités > Economie > Prestidigitateurs, mages et lecteurs de bonne fortune

Prestidigitateurs, mages et lecteurs de bonne fortune

 Oh miracle, la croissance en France, frise une décimale positive. Tirée, bien entendu, par le marché hyper subventionné de l’automobile. Qui lui même, lance la machine technologique des bénéfices à caractère « développement durable », tout en restant un élément majeur de la détérioration écologique mondiale.

Et d’un.

 Puisque les consommateurs américains rechignent à consommer « comme avant » et pour cause, puisque les centaines de milliers de retraités, - ayant vu leurs bas de laine fondre par la crise du systèmes des retraites des fonds de pension spéculatifs -, hésitent à acheter quoi que ce soit et essaient de mette de côté ce qui a été sauvé après l’ouragan des produits financiers pourris, et bien, nous dit le FMI, c’est aux Chinois de consommer. Quoi ? Des produits made in USA que le marché intérieur américain rechigne de consommer. Pour cela, il faudrait selon toujours le FMI, ouvrir les vannes du crédit à Pékin et lancer dans le marché de la consommation des millions de chinois jusque là exclus ? Par qui ? Par Pékin qui a basé toute sa politique dans la planification minutieuse d’entrée aux compte goutes (cent millions par an) de nouveau consommateurs, et l’investissement de ses bénéfices… aux Etats Unis avec, ayant, comme objectif avoué vis-à-vis des USA, de remplacer le débat politique par la contrainte économique, voir le chantage aux bons du trésor qu’il détient désormais. 

Et de deux.

Pour sauver les banques, les Etats leur ont prêté de l’argent qu’ils n’avaient pas. Les déficits ainsi créés sont abyssaux. A qui les Etats ont emprunté pour donner (pardon prêter) aux banques ? Au marché. C’est à dire, aux banques. Celles ci ne faisaient plus confiance aux autres banques, mais elles font confiance aux Etats. Tour de passe-passe, les banques prêtent aux banques à travers les Etats et ces derniers, fauchés comme le blé, endettés à en mourir, attendent la reprise, c’est à dire nous les contribuables, pour rendre l’argent que les banques se sont prêté.

Et de trois

Les banques sauvées en socialisant leurs pertes, elles recommencent à faire des bénéfices. Mais elles gardent l’argent, préférant recommencer les jeux qui les ont mené à leur perte, et se distribuant généreusement bénéfices et bonus. Elles disent aux Etats : de quoi vous mêlez-vous ? C’est notre argent, on en fait ce qu’on veut. On ne prête pas, mais soyez tranquilles, on propose aux entreprises des produits autrement plus intéressants. Comportant beaucoup de bénéfices et des risques minimum. Ah bon ? Grands bénéfices petits risques ? Bien sûr. D’ailleurs, si ça tourne mal, vous serez toujours là, n’est-ce pas ?

Et avec quoi allons-nous financer notre politique sociale, nos infrastructures ?

Ne vous en faites pas, on vous prêtera de l’argent, si, bien entendu, « le marché » considère que vos projets sont rentables… Le secteur développement durable nous semble très prometteur…

Et de quatre.

Je rechignais d’accepter une mission en Mongolie, mais aujourd’hui elle me semble parfaite. 


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7 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 19 août 2009 13:27

    Méfiez vous de la Mongolie, j’avais ouvert un compte bancaire pas loin, en Arctique...il a fondu !


    • lechoux 19 août 2009 14:26

      Je t’invites à lire « Ceci n’est pas une crise » de Philippe Dessertine (directeur de l’Institut de Haute Finance) ; selon-lui, c’est plutôt la Chine qui est le dindon de la farce des bons du trésor américains, car elle s’est engagée à ne pas s’en séparer sous condition de continuer à exporter aux USA, tout en sachant qu’aujourd’hui le dollard vaut potentiellement 10 % de sa valeur précédente !!! Et de quoi sera fait demain ?

      J’aimerais savoir comment vont-ils rendre les produits américains achetable par des chinois ; il y a quand même plus d’un million de millionaires chinois.

      Concernant les projets rentables il y a ceci dans le Figaro d’aujourd’hui : Fitch, Moody’s et standard and Poor’s attribut la note AAA à l’UNEDIC à moyen terme et à long terme pour sa capacité d’emprunt sur les marchés financiers.

      Ils m’épatent ces américains !!

      Ils ont une meilleure confiance que nous dans notre bonne économie ainsi que dans notre capacité à rembourser nos dettes, tout en sachant que notre monnaie est corrompue par leur monnaie de singe, qu’ils nous ont balancé leurs produits pourris dans des placements à risque, qu’ils ont racheté une bonne partie de nos entreprises par LBO financés par la dette via des titres adossés à des créances douteuses, que cette dette est transférée au bilan des ces entreprises françaises rachetées, vue les nouvelles normes comptables, que certaines sont cotées sur Euronext « mariée » au NYSE (sous le régime de la communauté d’intérêt) et non à la DeutchBorse ce qui aurait été plus logique (mais le NYSE a fait un tel pont d’or !!!) Aurais-je oublié quelque chose ?


      • le naif le naif 19 août 2009 16:34

        La Chine et les USA dansent un drôle de tango.
        Qui a le plus besoin de l’autre ?
        Quitte à inonder un pays de produits manufacturés, la chine peut se tourner vers l’Afrique, l’Amérique du Sud, la Russie etc.... tous les pays qui peuvent en contre partie de ses marchandises lui fournir des matières premières plutôt que d’exporter vers les Etats Unis qui payent en monnaie de singe.
        Fondamentalement, n’est-ce pas l’intérêt commun des pays émergents de voir tomber l’empire américain ?
        Et si la chine était prête à perdre quelques milliards de dollars pour arriver à ce résultat, serais-ce cher payé ??


      • Alpo47 Alpo47 19 août 2009 14:31

        Et oui, tout se passe bien loin de nous... en général, on dit « au dessus de nous ».
        Et nous sommes, in fine, les dindons de cette farce, c’est entendu ...

        Alors que les objectifs de la mondialisation apparaissent de plus en plus clairement, il faut se poser la question : Pourquoi ?
        Pourquoi veulent ils nous paupériser, briser nos acquis sociaux, nous amener à un état de précarité généralisé .... ?

        Renforcer LEUR pouvoir ? Ils en ont déjà plus que de raison.
        Se prémunir contre une révolte ? Ils controlent déjà tout.
        Créer une société fasciste ? A quoi bon, tout est déjà en leur possession
        Un peu tout cela, ou autre chose ? Sais pas ...

        Il y a forcément une raison, logique. Et de la réponse dépendent nos choix à faire et notre avenir.

        Mais je pense que nos vrais « maîtres », les rentiers-actionnaires, ont ignoré un certain nombre de données, propres à l’humain et à son infini variété de réactions. Un cerveau, une âme humaine ne peuvent pas être COMPLETEMENT mis en équation.

        C’est notre seule chance.


        • fredleborgne fredleborgne 19 août 2009 14:58

          C’est tellement ecoeurant qu’on ne sait plus où commencer le ménage. Comment assurer son avenir ? En s’offrant une pastille de cyanure pour le jour où ca ira mal. Car, guerre, famine, pollution...une fois que l’homme se sera bien auto-détruit, la nature reprendra ses droits même s’il lui faut quelques millions d’années.
          Plus le temps passe, et plus je me dis qu’on ne mérite pas mieux.


          • jako jako 19 août 2009 15:29

            Si Fred, l’homme mérite mieux beaucoup mieux même, il est capable du meilleurs, du plus beau.
            Pour le pire (ce que nous vivons) seuls quelques milliers sont coupables


          • lechoux 20 août 2009 15:07

            Pour alimenter le débat sur l’interpendance des économies USA-Chine, trouvé sur www.solidaritéetprogres.org

            Une source haut placée dans le renseignement américain est allée examiner les comptes-rendus du Congrès et a expliqué que le Président a été convaincu de la nécessité d’un programme massif d’austérité. « Le renflouement pourrait coûter la bagatelle de 24 000 milliards de dollars, donc il faut bien procéder à des mesures d’austérité afin de réduire le déficit public, a-t-il expliqué. Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, et le conseiller économique en chef de la Maison Blanche, Larry Summers, ont tous deux promis aux Chinois et aux autres grands détenteurs de la dette américaine qu’il y aurait des coupes budgétaires massives pour réduire les déficits. Sans leur Comité indépendant, ils ne pourront pas imposer leurs coupes budgétaires dans les soins médicaux et les remboursements.
            C’est ce que croit le Président. Ce qu’ils veulent faire au système de santé n’est qu’une partie du programme d’austérité qu’ils veulent appliquer. »

            Là, c’est la Chine qui tient les USA par les couilles. Et si les USA ne s’exécutent pas, c’est les USA qui tiennent la Chine par les couilles. Cela me rappelle le débat sur le débit de gaz et le tuyau , tenus respectivement par la Russie et l’Ukraine.

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