L’anti-américanisme aura raison d’Obama
L’anti-américanisme est inévitable car les Etats-Unis sont une puissance indispensable. De fait, ceux qui se déchaînent contre l’administration Bush et qui fondent de grands - et parfois irréalistes - espérances dans la future gestion d’Obama ne se rendent pas compte qu’ils sombrent précisément dans le manichéisme qu’ils reprochent au Président actuel !
Bénéficiant de la compassion et du soutien indéfectible du monde entier au soir du 11-Septembre 2001, George W. Bush et les Etats-Unis d’Amérique, cédant aux sirènes des "néo-cons", se sont très rapidement métamorphosés aux yeux de l’opinion publique européenne en cow-boy arrogant et menteur, sorte de champion de la belligérance globale à vocation moralisatrice. Néanmoins, l’image des Etats-Unis serait à nouveau sur le point de s’inverser grâce au charme et à la candeur du candidat démocrate : Obama regagnera le terrain perdu par Bush, l’homme de Chicago reconstruira sur les ruines du pétrolier Texan et, du même coup, empathie et persuasion succéderont à la force et au narcissisme... Bref, le "soft power" aura raison de l’unilatéralisme.
M. Obama est pourtant un candidat on ne peut plus classique à la Maison-Blanche, à l’opposé du politicien candide et inexpérimenté qui présidera forcément autrement que certains idéalistes démocrates se plaisent à voir en lui. Le pragmatisme de M. Obama ne l’a-t-il pas conduit à recentrer sa campagne dès lors que l’investiture démocrate avait été acquise ? N’était-ce pas non plus la posture préalable d’un Obama, démocrate de gauche, qui lui avait permis de remporter cette même investiture... ?
Nos sentiments et notre fascination pour Obama resteront-ils intacts si celui-ci accomplit deux mandats ? George W. Bush représente certes le stéréotype le plus offensant vu de notre Europe consensuelle : invasion unilatérale de l’Irak au nom de la liberté, pratique de la torture, favorisation à outrance du lobby pétrolier l’ayant naturellement conduit à massacrer les accords de Kyoto, il ne risque pas de détrôner Franklin D. Roosevelt du titre de second président le plus aimé des Etats-Unis.
Cependant, et aussi vrai qu’aucun président américain depuis Eisenhower n’a pu terminer son ou ses mandats sans de forts relents d’impopularité, un Bush en fin de second mandat même au bilan nettement moins chargé aurait également été un président controversé ! A l’instar d’un Bill Clinton bombardant l’Irak et réaffirmant du même coup la toute-puissance de son pays, Obama sera un jour violemment remis en question dès lors qu’il aura renforcé la présence militaire de son pays en Afghanistan et qu’une partie de son armée se sera adonnée aux excès souvent incontrôlables et allant de pair avec toute occupation militaire.
A partir de ce moment, la morgue de beaucoup d’Européens se déchaînera à nouveau contre le cow-boy américain ressuscité de ses cendres et ceux-là mêmes qui exprimeront cet anti-américanisme affirmeront qu’ils ne sont - bien-sûr - mus par aucun sentiment anti-américain, mais que les Etats-Unis portent en eux les germes de leur propre déclin. Une croyance fondamentalement tenace de l’anti-américanisme voulant que le capitalisme dynamique, mais sauvage, importé de ce pays soit en train de détruire notre mode de vie, avec notre complicité silencieuse et passive...
Le Barack Obama candidat adulé à la présidence des Etats-Unis connaîtra certainement ce sort à son tour et voilà pourquoi ce qui fait de l’Amérique une puissance indispensable est précisément ce qui rend cet anti-américanisme inévitable.
33 réactions à cet article
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"car les Etats-Unis sont une puissance indispensable" fin de la lecture
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Sage décision. La géopolitique, il vaut mieux laisser ça aux adultes.
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Bonjour Michel,
Article intéressant mais un peu consensuel, je m’attendais à un développement sur la prochaine élection et la façon dont l’anti-américanisme, principalement européen, laisse toutes ses chances à John McCain, alors que vous semblez partir du postulat qu’Obama sera élu.
D’autre part vous avez raison, en fin de mandat - simple ou double - l’insolente popularité mondiale actuelle de l’investi démocrate aura probablement l’air d’un aimable souvenir. Il est comme les autres un produit d’appareil qui gouvernera en tant que tel et sera soumis à la pression des groupes. Ce qu’on peut espérer au cas où il est élu, c’est un bol d’air diplomatique, sur quelques mois au moins, ne serait-ce que par effet placebo. Mais pour ma part je pense que les républicains vont rester au pouvoir. -
"car les Etats-Unis sont une puissance indispensable"
Indispensable à quoi, on se le demande. Indispensable au maintien de la puissance Américaine, certes, mais ce n’est pas un argument.
Quand on voit de quoi la puissance Américaine est responsable depuis 50 ans...
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kingofshifumi 4 août 2008 10:38Vous parlez comme si Obama était déjà élu. Or, rien n’est moins sûr, car le soutien dont il bénéficie de la part des européens risque de lui faire perdre des voix, voire même l’élection. En effet, pourquoi un américain voterait pour un candidat plebiscité par les pays étrangers, alors que l’électeur américain vote tout d’abord pour son intérêt et l’intérêt de son propre pays ? Etant donné que les américains sont encore la puissance dominante, les américains ont plutôt intérêt à ce que leur hégémonie dure, ce qui est difficilement compatible avec une approbation générale des pays européens et autre. J’ai peu d’espoir de voir Obama gagner.
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Il me semble aussi que Barack Obama a peu de chances d’être élu, tournée européenne ou pas. Si les Européens votaient, alors oui, il gagnerait. (Et John Kerry aurait gagné aussi en 2004.) Mais ce n’est pas la cas et, à mon avis, Obama aura une trajectoire comparable à celle de Ségolène Royal.
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kingofshifumi 4 août 2008 10:54D’autant plus qu’aux Etats-Unis, ce n’est pas parce que plus de gens ont voté pour vous que vous êtes élu ! Et quand bien même, on peut toujours ecarter des urnes les gens susceptibles de voter pour le "mauvais" candidat. Non, non, plus j’y pense, plus je doute d’une possible élection de Obama. Ce n’est pas comme si les Etats-Unis étaient une démocratie, faut pas rêver non plus.
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Vous semblez défendre ici l’idée que l’impopularité d’un président Américain est inévitable. Ce serait dans l’ordre des choses ?
Il me semble que celle ci, est , essentiellement, due à ses décisions et actes. Bombarder un pays étranger, prendre des positions politiques hostiles au reste du monde, défendre les intérêts d’une minorité .... n’est pas inévitable.
Bush est l’instrument d’un clan au pouvoir, Obama sera l’instrument d’un autre, à peine différent. Si je suis d’accord avec vous pour dire que sa popularité pourrait bien ne pas durer, c’est parce qu’élu (?), il sera très vite confronté à la réalité de la crise, de l’influence des lobbies, et de "l’héritage" des ses prédécesseurs.
Va t-il socialiser un système de santé ? Il n’en parle plus.
Faire la chasse aux spéculateurs ? Ils font partie de ceux qui financent sa campagne.
Se retirer d’Irak ? Rêvons encore un peu...
J’ai peur qu’un président des USA, quelle que soit sa bonne volonté, ne puisse plus s’opposer aux lobbies, qui imposent des décisions allant dans le sens de leurs intérêts à court terme. Le système est devenu fou et il n’y a plus personne pour l’arrêter.-
Que de jugements gratuits et étayés par des idées reçues. Mais remarquons avec amusement que le vent ayant tourné la girouette Agoravox se met de plus en plus dans le vent Obama.Espèrons que l’on n’ira pas jusqu’au lit... du vent bien sûr.
Il va sans dire que tout candidat américain a droit à son costume trois pièces style européen... sourions.-
vous écrivez "Nos sentiments et notre fascination pour Obama "
Personnellement j’en ai aucun ,car il représente la même chose que le candidat républicain
=> il est pour la peine de mort
=> il est pour la poursuive de l’occupation en Irak
=> il est contre la CMU américaine et prévoit juste une baisse des assurances privées pour les pauvres !
=> il est le représentant des lobbys qui lui ont versé des centaines de millions de dollars pour sa candidatures.
Il ne faut pas tomber dans le piège du communautarisme "black" qui consisterait à dire :
Je vote pour lui parce qu’il est black ,comme en France Ségolène ROYAL voulait qu’on vote pour elle parce que c’est une femme
C’est ridicule et c’est prendre les gens pour des cons
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merde Lerma,
encore une fois je vous ai plussé !
J’en suis tout retourné, mais là vous le méritiez.
Quand vous ne parlez pas de TSS, vous pouvez même aller jusqu’a y voir clair ...
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Comparez les sonorités : Mc Cain et Obama.
La première a besoin de toute la prononciation de l’anglais américain avec cette syllabe « ain » qu’il est difficile de noter dans notre langue mais que les présentateurs prononcent, je crois, assez bien. La deuxième non, avec des syllabes standard.
Tout cela rentre subrepticement dans le cerveau à chaque fois et c’est là que l’élection se joue.
C’est comme si en France, avec mes excuses, un candidat s’appelait Mohamed.
La partie est terminée depuis le début, c’est tellement simple à comprendre.
À tel point qu’on n’entend pas Mc Cain, ou très peu, c’est à se demander s’il a besoin de faire campagne.
Si je me trompe, refoutez-moi ce message à la g… ici même le moment venu.
Bien à vous.
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Même si Mc Cain passe, on peut te refoutre ce message à la gueule, car l’analyse se limite à une analyse nauséabonde de deux noms de famille.
En clair, même si tu tombes juste, tu n’auras pas eu raison grâce à tes qualités intellectuelles. Ce sera un pur hasard. -
Obama vire à droite sur les questions de l’Irak et du militarisme
L’adoption d’éléments essentiels du programme du Parti républicain et le largage des positions qu’il a avancées durant sa campagne des primaires sous le thème « Un changement dans lequel vous pouvez croire » est maintenant quotidien, alors que le candidat présidentiel du Parti démocrate, Barack Obama, fait un virage sur les chapeaux de roue vers la droite.
Par Bill Van Auken
Dans ses discours et ses conférences de presse de mercredi et jeudi, Obama a continué à identifier sa campagne au soutien pour le militarisme américain, alors qu’il prend ses distances de sa promesse de campagne des primaires d’établir un échéancier pour le retrait des troupes de combat américaines hors de l’Irak.
A Colarado Springs mercredi dernier, Obama a donné un discours sur l’enrôlement qui louangeait l’armée américaine et promettait de faire grossir ses rangs.
Tout en proposant l’expansion d’Americorps, des Peace Corps et d’autres entités civiles, Obama a été clair sur le fait que l’enrôlement à laquelle il veut soumettre les jeunes Américains est celui dans l’armée.
Il a commencé en évoquant les attaques terroristes du 11 septembre 2001 sur New York et Washington et s’est plaint de l’échec de l’administration Bush de lancer « un appel à servir » et « un appel au sacrifice ».
« Il n’y a pas de défi plus grand que la défense de notre nation et de nos valeurs », a-t-il continué, louangeant les actions des soldats américains « luttant contre les talibans résilients » et « qui gardent les déserts et les villes de l’Irak ».
Quelles « valeurs » sont incarnées dans la destruction systématique des sociétés afghane et irakienne et le meurtre de millions de civils dans la tentative d’imposer l’hégémonie américaine sur les régions riches en pétrole de la planète, le candidat démocrate ne l’explique pas.
Plutôt, il a insisté sur la « nécessité de soulager nos troupes de leur fardeau, tout en s’adressant aux défis du 21e siècle ». Que ces « défis » signifient la continuation des guerres déjà engagées et de nouvelles guerres est clair. En tant que président, a-t-il dit, il « appellerait une nouvelle génération de jeunes Américains à joindre les rangs de l’armée », promettant d’augmenter le nombre des soldats de 65 000 et celui des marines de 27 000.
Dans un contexte où l’armée lutte pour atteindre ses quotas actuels de recrutement, cette proposition soulève véritablement la question de savoir si l’enrôlement que considère Obama ne signifie le retour de conscription obligatoire.
Lors d’une conférence de presse à Fargo dans le Dakota du Nord jeudi avant de prendre la parole devant un groupe de vétérans, Obama admit qu’il « préciserait » sa position sur l’Irak lors d’un voyage dans le pays occupé cet été.
Prenant ces distances de sa promesse d’entreprendre un retrait de 16 mois des troupes de combat hors de l’Irak, le candidat a dit « J’ai toujours dit que le rythme du retrait serait dicté par la sécurité pour nos soldats et le besoin de maintenir la stabilité. » Pendant ce temps, il a indiqué que son opposition à la continuation de l’occupation en Irak au niveau actuel reposait sur la nécessité plus urgente d’envoyer des troupes en Afghanistan.
Les conseillers d’Obama ont été plus explicites. Son principal conseiller sur la politique étrangère, Anthony Lake, un ancien conseiller sur la sécurité nationale de l’administration Clinton, a dit à la presse qu’une future administration démocrate se consacrerait à conserver « une force résiduelle pour réaliser des missions précises » en Irak, ainsi que « pour préparer le terrain pour y retourner », si nécessaire. « Ce n’est pas la politique de retraiter et de voir ce qui se passera », a dit Lake, un des architectes des interventions soi-disant humanitaires de l’administration Clinton en Somalie, en Haïti et dans les Balkans.
Pendant ce temps, on parle de plus en plus qu’Obama se prépare à maintenir à son poste l’actuel secrétaire à la Défense, Robert Gates. Son camp aurait accepté de mettre en place des équipes de transition dans les secteurs de l’armée, du renseignement et de la police pour assurer une continuation sans heurt de la « lutte globale contre le terrorisme ».
Sa victoire dans les primaires démocrates étant due pour une bonne part au fait qu’il se présentait comme un opposant à la guerre en Irak et condamnant son adversaire, Hilary Clinton, pour avoir voté en faveur de celle-là, Obama se présente maintenant comme un autre « président de guerre ».
Le virage à droite de la campagne d’Obama est si évident qu’il a été accueilli par une série de commentaires dans la presse bourgeoise. Certains s’en réjouissent et d’autres s’inquiètent que sa manœuvre est si crue qu’elle pourrait s’aliéner une couche importante de la population envers le processus électoral et exposer la tromperie que constitue le système des deux partis.
Le Christian Science Monitor de jeudi, par exemple, fait référence à des inquiétudes que le virage à droite d’Obama était « un risque particulièrement pour les jeunes électeurs, qui se sont présentés et ont milité pour Obama et qui pourraient être désillusionnés par sa politique de style traditionnelle. »
Parmi ceux qui se réjouissent, on trouve le Wall Street Journal qui a publié un éditorial ce mercredi intitulé « Le troisième mandat de Bush ». Le Wall Street Journal, dont la ligne éditoriale reflète généralement le point de vue des sections de la droite du Parti républicain qui domine l’administration Bush, a souligné qu’Obama disait constamment qu’une victoire de McCain signifierait un « troisième mandat de George Bush ».
« Peut-être est-il inquiet que l’on remarque qu’il est le candidat qui veut le faire » a affirmé l’éditorial.
L’éditorial continuait en notant que l’annonce par Obama il y a deux semaines qu’il votera en faveur de la loi de l’administration Bush qui légitimera le programme d’écoute électronique intérieur tout en offrant une immunité rétroactive aux compagnies de télécommunications qui l’ont aidé dans l’accomplissement illégal de cet espionnage systématisé. L’éditorial indiquait aussi son retrait de ses promesses électorales pour un échéancier pour le retrait des troupes américaines en Irak. Et il a mentionné qu’Obama avait appuyé le financement par l’État de programmes sociaux « basés sur la foi », tout comme une série de déclarations calculées sur les soi-disant questions chaudes de la droite politique, qui vont des armes jusqu’à la peine de mort.
Un autre appel démagogique qu’Obama a abandonné est sa prétention qu’il s’opposait au traité de libre-échange et qu’il était proche de la position protectionniste de la bureaucratie syndicale. Dans une interview récente qu’il a donnée au magazine Fortune, le candidat a déclaré « J’ai toujours été un défenseur du libre échange » et a admis qu’une partie de la rhétorique des primaires sur cette question était allée « trop loin ».
« Maintenant, que nous sommes en élection générale, a écrit le Wall Street Journal, il ne peut plus se permettre de faire peur à la communauté des affaires. » Il semble que la Bourse ne soit pas très terrorisée. Selon des données compilées par le Center for Responsive Politics, Obama a obtenu presque 8 millions en contribution des sociétés de courtage, presque le double du montant obtenu par son rival républicain, John McCain.
L’éditorial du Wall Street Journal a conclu cyniquement, mais avec raison, que « le prochain président, démocrate ou républicain, fera sienne une bonne partie de la politique étrangère et politique antiterroriste de M. Bush, qu’il l’admette ou non. »
En bout de piste, ce représentant de la droite de Wall Street critique Obama non pas pour sa politique, mais plutôt pour être ce qu’il appelle une « personnalité politique » douteuse, ce qui signifie qu’on a pas encore entièrement confiance en sa détermination à entreprendre des guerres à l’étranger et des attaques contre la classe ouvrière au pays même que l’élite exige.
Le virage à droite d’Obama est la manifestation d’un système dans lequel la politique des deux grands partis est déterminée par une petite couche riche de la population qui n’a que mépris pour la volonté et les sentiments de la population américaine.
Le programme de droite énoncé par Obama met la table pour une autre élection où les masses des travailleurs aux Etats-Unis n’auront pas de moyen d’exprimer leur immense hostilité à la politique de la guerre, à la destruction de leur niveau de vie et à la politique réactionnaire à laquelle est identifiée l’administration Bush.
L’évolution rapide d’Obama dans la foulée des primaires expose les politiques de tromperie et de manipulation de l’opinion publique utilisées dans sa campagne depuis le début. Elle n’a jamais représenté un soulèvement de la base, mais plutôt une tentative d’éléments de l’élite dirigeante de mettre en oeuvre certains changements de politique concrets mais limités, tout en utilisant Obama pour donner un nouveau visage à l’impérialisme américain qui est discrédité au pays et à l’étranger.
La tentative d’utiliser la campagne d’Obama afin de tromper de larges couches de la population qui cherchent du changement bénéficie de l’appui proactif et crucial de la majorité de la soi-disant « gauche » américaine. Ils tentent de masquer ou d’excuser la trajectoire vers la droite des démocrates. Certains avancent l’argument cynique qu’Obama ne fait que ce qui est nécessaire pour être élu, car, selon leurs dires, le peuple américain est arriéré et droitier. D’autres soutiennent qu’il réagit aux pressions de l’establishment et qu’il doit être ramené dans la bonne voie par des pressions de la gauche.
Représentante typique de la deuxième école, la journaliste libérale de gauche Arianna Huffington, qui a publié sur son site Internet un conseil à Obama, a averti ce dernier que « se maintenir au centre est une stratégie perdante ».
Elle lui a plutôt demandé de « s’adresser aux 82 millions de personnes qui n’ont pas voté en 2004 », ajoutant : « La raison d’être de la campagne Obama n’était-elle pas au départ de pousser l’électorat à exiger un changement fondamental ? »
En réalité, Obama fait maintenant campagne pour son véritable programme, celui d’un politicien corrompu et réactionnaire de la grande entreprise. Il laissera la tâche de continuer à promouvoir des illusions sur sa candidature à des éléments comme Huffington, The Nation, et d’autres de la soi-disant gauche, pendant que lui oriente son discours vers ses électeurs clés, soit l’aristocratie financière et les forces de l’Etat.
Les démocrates n’ont aucun intérêt à prendre le pouvoir avec un mandat de « changement fondamental », car ils ne souhaitent aucunement réaliser de telles transformations. En fait, le dernier virage de la campagne d’Obama vise en grande partie à créer une nouvelle base définitivement conservatrice pour des politiques qui seront, en ce qui concerne les éléments clés, en continuité avec celles de l’administration Bush.
En dernière analyse, la promotion d’illusions dans Obama et les démocrates ne sert qu’à bloquer l’émergence d’une véritable alternative basée sur la mobilisation politique indépendante des masses de la classe ouvrière.
Une chose est sûre, les politiques d’une future administration Obama ne seront pas déterminées par les anciennes postures populistes du candidat ni par les pressions exercées par les libéraux de gauche. Elles seront plutôt dictées par l’énormité de la crise économique et politique à laquelle fait face le capitalisme américain et par ce qui est nécessaire pour défendre les intérêts de classe de l’élite dirigeante dans ces conditions. Le virage à droite durant la campagne est une préparation à cette tâche fondamentale.
Samedi 05 Juillet 2008
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TALL 4 août 2008 11:29L’auteur
Cependant, et aussi vrai qu’aucun président américain depuis Eisenhower n’a pu terminer son ou ses mandats sans de forts relents d’impopularité
Faux, Clinton aurait eu un 3e mandat, s’il en avait eu le droit.
Il n’aurait fait qu’une bouchée de GW Bush qui n’a battu Al Gore que d’extrême justesse en 2000-
el bourrico 4 août 2008 12:18"car les Etats-Unis sont une puissance indispensable"
C’est la phrase de trop, et comme elle arrive dès le début... ben dommage.
En fait, ils sont responsables et coupables de pas mal de choses. Si ces choses étaient bénéfiques pour tout le monde, l’antiaméricanisme serait de la jalousie, ce qu’il fut longtemps. Ce n’est plus le cas, l’antiaméricanisme est plus viscéral maintenant, ils ne sont plus jalousé, ils sont haïs.-
el bourrico 4 août 2008 12:21Et ceux qui croient qu’un président vaut mieux qu’un autre, c’est encore plus faux la bas qu’ici. Il n’y aura pas de différence, déjà parceque dans ce pays, il n’y a qu’un parti, qu’une idéologie, représentée par ce que j’appellerai deux courant, d’autre part parce que les politiciens sont à la merci des industriels, quand ils ne forment pas qu’un.
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1-Je ne suis pas certains que les americains sont pret a elire un noir a la maison blanche.
2-Meme elu Obama fera pendant un certains temps la meme politique que Bush concernant la guerre en Irak. La realite s’imposera a lui...
3-Il sera oblige de satisfaire les lobbis qui l’auront fait elire.
4-Il pensera d’abord aux interet americains. (c’est ce qu’on demande a n’importe quel president. il n’echappera pas a cette regle).
Ce faire apprecier des europeens (en particulier es francais) ne peut que le deservir en campagne presidentielle. D
se faire passer pour un socialiste serait une erreur les ricains ne les aiment pas. en plus les socialistes (definition europeenne) n’existent pas aux USA (ou du moins sont tres mal vu). Il n’y a que la droite "soft" (democrate) et l’ultra droite (republicaine). D’ou le recadrage qu’il est en train de faire de lui-meme ou sur conseil de ses proches.
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el bourrico 4 août 2008 12:22Si, un comme Rice, un "Bounty" comme disais je ne sais plus qui, noir dehors et blanc dedans.
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@l’auteur
Ou avez vous vu que les gens adulait Obama ?
Vous l’avez lu dans la presse comme nous tous, et désolé de vous l’apprendre mais ce qu’écris la presse Française ne correspond que très rarement a ce que les gens pensent vraiment...
Les politiques , les médias, les élites bien pensante, les gardiens du temple Euro mondialiste, les petits sectateur béats de l’américanisme, tous en effet adulent Obama, il faut dire (les pauvres) que la dernière administration a sérieusement mis à mal leur idolatrie pro américaine !
Mais quand vous interrogez les gens "normaux" , vous savez ceux qui bossent dans la vraie vie (pas celle imaginée par les médias), qui ont gardés leur bon sens populaire, qui prennent pas des vessies pour des lanternes etc...etc...
Et bien la vous vous rendez compte qu’il n’y a pas plus d’obamania que de macainmania, il y a juste un dégout pour un système qui s’apparente a une parodie de démocratie, ou les compétiteurs ne sont que des marionnettes et tous savent très bien que quelque soit le président élu, la politique sera la même car le vrais pouvoir aux USA ne se trouve pas à la Maison Blanche.-
bonjour,
en gros avec obama on espère plus de paix et moins de tension "raciale", si on plus on avance vers l’idée que le taux de mélanine qui différencie les couleurs de peau n’a aucune incidence sur la possibilité d’etre sainement brillant socialement en tant qu’homme ou femme, la "méritocratie", il faut reconnaitre que quantité des crises identitaires françaises s’en trouverai apaisé.
ça c’est l’apparence, sur l’idée que la guerre est une question uniquement militaire.
La guerre américaine d’assurance énergétique est gagnée, l’armée aura les moyens d’assurer la transition énergétique de tous ses véhicules dépendant aujourdh’ui du pétrole, et donc de rester la première puissance militaire du monde dans les années qui viennent face a la raréfaction du pétrole.
sur le plan de la guerre culturelle, médiatique, économique, en cas de victoire d’obama,
le modèle américain va pouvoir faire rêver toute l’afrique et n’aura aucun mal a faire du recrutement d’élites, l’immigration "choisie", assurant ses moyens de faire pression sur le moyen orient, il n’échappera a personne qu’obama est protestant, et que si c’est la religion estampillé " celle qui fait réussir", elle y gagnera beaucoup en capacité de recrutement.
Bref, une partie de l’afrique va elle aussi rentrer dans une logique de rêve africain teinté de rêve américain, et au niveau de la guerre culturelle, ça va changer considérablement la donne, transition qui ne se fera pas sans mal, on s’en doute.
du point de vue guerre d’influence religieuse sur une population africaine à peau noir, l’islam deviens la religion du pauvre qui le reste, au service de familles orientales au pouvoir héréditaire, le protestantisme, ou autre religion inspiré de la bible, donne une toute autre envergure a un rêve de dévellopement de la qualité de la vie et du statut social accessible au pauvre.
le record de vente de la biographie d’obama dans toute l’afrique est un signe avant coureur de cette hypothèse de dévellopement du regard africain sur lui même et sur le monde. Et ne pas croire que cela risque d’engendrer des conflits de "civilisation" , n’est pas lucide.
la médiation européenne, la médiation "bassin méditérranéen", etc... sera un sport particulièrement instable, surtout si on se met a médiatisé la réalité africaine sur des population catholiques maltraité par des musulmans aux états unis... le partage du gateau entre us et chine de l’afrique n’en sera que facilité.
Faut il préciser que la sortie de la dépendance du pétrole, objectif clairement affiché, que ce soi au nom du réchauffement climatique, ou autre propagande, important peu, d’un coté, et que faire de l’islam le "grand satan" de l’autre coté,
induit qu’a un moment donné, le moyen orient n’aura plus sa principale source de revenu, sera a la merci de la moindre accusation en soutien au terrorisme pour figer et récupèrer des biens financiers, et confronté a une afrique catholique organisée en voie de dévellopement réel, ce qui permet aussi de contrer/stabiliser l’influence grandissante de la chine sur l’afrique.
alors l’élection obama, vue sous cet angle, n’a rien a envier au bushisme en croisade pour ce qui est d’assurer les intérets américains. la nature du champs de bataille change, mais la guerre des conflits d’intérets continue.
pour ma part j’espère que l’identité française, européenne et musulmane vont arréter de mal s’harmoniser, qu’une vague de théologien raisonnable européen, a la malebranche pour le catholicisme, génère un islam phare confortant la mise en avant de l’usage de la raison sur la parole du prophète, et qu’ainsi on sorte d’une prison identitaire religieuse obscurantiste, victimaire et constamment dans le sentiment d’être agressée et toujours du mauvais coté du rapport de force.
et qu’au final, on arrive a un bloque européen et un moyen orient en partie interdépendant, motivé par l’envie de construire, équivalent voir même meilleur que ce que sont les rapport franco allemand aujourdh’ui.
amicalement, barbouse.
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Merci pour ce texte édifiant d’Adler, tout est dit sur le sujet.
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Si l’antiaméricanisme est un antisémitisme, alors les Etats-Uniens sont des Juifs.
Ensuite, être Juif ne signifie pas être sioniste. Un Juif antisioniste est un Juif qui s’oppose à l’existence de l’état d’Israël. C’est possible.
Après, Alexandre Adler fait peur selon le premier paragraphe de votre citation. Il a su s’imposer à tous, partout.
Dans le second paragraphe, je ne vois pas le lien entre le simplisme de la vision des Français par rapport à celle de l’Amérique et l’antiracisme de Bush. En plus son antiracisme est "justifié" par le capital de sympathie qu’il dispose, selon vous, chez les Noirs et les Hispaniques. Comme il en a un très grand chez les pétroliers, il est donc aussi anti quelque chose. Je propose anti-dictateurs (cf Irak). Je ne vois pas le lien entre la peinture et le simplisme de la vision française. Il n’éclaire pas beaucoup les subtilités de l’opération irakienne.
Dans le troisième paragraphe, il confirme l’idée que les Américains sont des Juifs. Il y croit par l’association qu’il fait entre l’interdit de dire du mal des Juifs et la permission de dire du mal des Américains. Le lien logique entre ces deux objets reste à découvrir. Si vous en voyez un, je suis curieux. Mettre avant ce point douteux, une affirmation très sensible sur l’état de la France, qui provoque automatiquement des réactions émotives fortes, évite de se demander quel est le lien entre la France en mauvais état et l’antiaméricanisme qui est un antisémitisme. En plus, le lien est douteux entre ce point et la France.
Dans le paragraphe suivant, je n’y connais rien. Donc je me tais. Par contre, il me donne une idée. Si vous ne savez rien, vous vous inclinez devant son talent. Il sait écrire. Il sait tourner une belle phrase. Il sait les aligner les unes à côté des autres. Sur la base des deux paragraphes précédents, je crois qu’il sait jouer à l’expert et impressionner tous ceux qui ne savent pas. Il y a toujours une phrase que son interlocuteur ne peut pas maîtriser ou comprendre. Cette phrase lui donne l’avantage dans une dispute publique. C’est le point de départ évident de sa contre attaque. Je suis convaincu d’avoir ici la méthode Adler. Elle impressionne et n’est pas aussi solide que vous l’aimeriez.
Dans le dernier paragraphe, le Figaro ne se montre pas si hostile aux Etats-Unis. Je crois qu’il est possible de trouver d’autres publications assez favorables aux Etats Unis. En plus, selon le premier paragraphe, il passe souvent à la télé et dans les journaux. Cela implique une presse pas du tout hostile aux Etats-Unis. J’en déduis que cette affirmation d’hostilité généralisée est une posture lui permettant de justifier sa méthode agressive d’empilement d’affirmations péremptoires laissant toujours une porte ouverte pour l’attaque. La cohérence n’est pas son fort. L’attaque par esbrouffe à partir de son expertise est son fort. Elle est en plus fort rentable car elle lui permet d’écrire très vite beaucoup de textes. Sa popularité a bien baissé, mais il impressionne et sait faire croire qu’il sait tout.
En résumé, il empile des phrases pour défendre les Américains et Israël. Ces phrases touchent des domaines très divers sans liens entre eux sinon les émotions suscitées chez l’auditeur ou le lecteur. Elles servent à bloquer la pensée du contradicteur par les émotions ou l’idée qu’il ne connait rien au sujet. Le sens ou la direction du discours disparaissent ainsi à la vue de l’auditeur ou du lecteur. Il est obligé de s’en remettre à Alexandre Adler pour le retrouver. C’est à cet endroit que ce dernier assène sa vérité, l’affirmation qu’il veut promouvoir. L’auditeur n’a pas le choix. Il l’accepte. C’est encore plus facile si l’auditeur a confiance en Monsieur Adler. Sinon, il paralyse son adversaire avec sa méthode. Le temps que l’’adversaire réagisse. Adler a gagné. Cette méthode marche. -
Non Arthur Mage , pas de procés en sorcelerie...ca ne marche plus cette vielle technique de terrorisme !
mais tu peux remplacer :
L’antiaméricanisme français est une version politiquement correcte de l’antisémitisme
par :
L’antiaméricanisme français est une version politiquement correcte de l’antisionisme
Et tout de suite tu montrerais a tous que tu n’est pas un terroriste de la pensée unique, mais un fin analyste...-
Si c’était si simple. Qui veut écrire " le proaméricanisme aura raison d’Obama ?
Pas moi !-
Impressioné par le commentaire de Fonzibrain !
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Pour ma part, s’il fait ce qu’il dit pendant les primaires. Il finira comme JFK, tué par un illuminé
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Je demande à l’auteur s’il est payé par les néocons à la ligne, à la page, ou au mot.
Et maintenant vous mettez en place les petits copains pour contrôler les votes et limiter le matraquage !
Vous n’avez plus beaucoup à attendre pour voir vos grands copains us mordrent la poussière.
Je vous promets alors de faire un article en reprenant vos élucubrations néocons
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Evènement
Un article qui ne soit pas totalement orienté...
Miracle
Ce qui a plu à certains commentateurs... une partie du titre... je laisse deviener laquelle
Woops quelle appréciation des visiteurs a eu ce rédacteur Bouloulou... Houlala
Désolé
Qu’en déduire de la part des orientations des visiteurs ?-
@ l’auteur. : CQFD. L’Amérique est malade et contagieuse. Il faudra bien du temps pour que l’Amérique redevienne fréquentable. Trouvons nous d’autres amis.
Pierre JC Allard-
Denver : Hillary Clinton pourrait être « la surprise »
12 août 2008Le quotidien américain The New York Sun vient de publier un article intitulé Hillary’s surprise affirmant qu’Hillary Clinton pourrait emporter l’investiture démocrate lors de la Convention démocrate qui s’ouvre à Denver le 26 août.
Après tout, remarque le journal, avec presque 18 millions d’électeurs, elle dispose d’un large soutien dans la population. Elle a gagné dans la plupart des Etats dont les démocrates ont besoin en novembre : la Pennsylvanie, l’Ohio, la Californie, New York, le New Jersey et la Floride. Elle a même gagné au Massachusetts en dépit du fait que les sénateurs de l’Etat, Ted Kennedy et John Kerry, avaient appelé à voter pour Obama.
Ensuite, les « super-délégués » peuvent changer leur vote si ils le pensent utile, par exemple si Obama leur paraît trop faible ou si il commet une gaffe conséquente.
En ce qui concerne le timing, le quotidien rappelle le fait que bien que John Kerry et Michael Dukakis disposaient d’avances considérables dans les sondages sur leur adversaire républicain, ils ont fini par perdre les élections présidentielles. Déjà aujourd’hui l’avance d’Obama a disparu dans plusieurs Etats ou s’amenuise d’une façon inquiétante face à un candidat républicain par ailleurs peu reluisant : John McCain.
Et il reste plusieurs mois avant le scrutin. Il y a donc de quoi s’inquiéter pour le camp démocrate.
Enfin, si le discours d’Hillary Clinton était accueilli favorablement, lors de sa prise de parole le deuxième jour de la Convention, tout serait de nouveau possible.
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