J’ai
pris beaucoup de plaisir à la polémique interminable sur la
disparition des insectes auparavant écrasés sur les pare-brises
(assurément plus aérodynamiques qu’avant !!! ).
Nous
ne devons pas avoir le même âge, mais il y a 40/50 ans, c’était
une bouillie épaisse qui ne pouvait être éliminée par les
essuie-glaces et nécessitait un nettoyage manuel plutôt vigoureux.
Mais, c’est bien connu, on n’arrête pas le progrès.
Dans
la manière de répondre à côté et de faire ainsi dévier le
sujet, je devine la formation désormais classique des organismes de
communication formant aux actions de riposte et de lobbying, l’IFOCAP
peut-être ?
Donc
tout véritable dialogue franc avec vous doit être considéré comme
nul et non avenu, puisque l’on ne
va entendre que la phraséologie du syndicat dominant qui codirige la
politique agricole depuis tant d’années avec le succès que tout
un chacun peut constater : des exportations en net recul depuis 20
ans et des importations ayant
suivi le chemin strictement inverse. Hors boissons, le solde
s’avérerait négatif :
https://www.senat.fr/rap/r21-905/r21-9058.html
Et
pendant ce temps, les sols et les nappes phréatiques profondes
recèlent de plus en plus de résidus chimiques, et les algues vertes
(forcément valorisables) continuent d’envahir les côtes
bretonnes. Mais tout va très bien, Madame la Marquise…
Pour
ne reprendre que la première phrase qui ouvre votre intervention,
une phrase opportunément isolée de son contexte qui fait référence
à une modification modique des règles françaises d’attribution
des subventions (le mot en lui-même n’a rien
d’insultant) pour (petite bifurcation, un terme encore
irritant) aider un peu plus les petits producteurs (si
possible bio, j’assume), je ne suis pas sûr que les
agriculteurs qui ont lancé en 2023 le cycle de protestations en
Haute-Garonne, en dehors des instances syndicales, y seraient
opposés.
Donc votre===> ce
n’est le souhait d’aucun agriculteur,
c’est
du pur bullshit ! Et j’ai la faiblesse de croire que le reste
est à l’avenant...
OK
afficionado de Trump ! Agressivité, affirmations péremptoires,
version orientée ou biaisée des faits, le compte y est. Claude
Allègre devait être votre idole !
On
peut additionner torchons et serviettes en considérant que le miel
trafiqué en y incorporant divers sirops est comparable au miel
véritable, et dans ce cas les chiffres de production dans les pays
exportateurs (et en premier lieu la Chine) vont continuer à grimper
allégrement !
Continuez
donc à me pourrir si cela peut vous faire du bien, mais j’aimerais
bien savoir en quoi mes interventions citoyennes sur Agoravox sur des
sujets précis auraient pu causer la mort de millions d’Africains ?
Il
me semble que même contraints par les règles européennes, il y a
un refus de pousser pour une meilleure application de ces règles,
voire obtenir des arbitrages plus favorables.
-
Alors que la France est le deuxième contributeur net, il est
paradoxal que notre pays semble toujours plier devant la volonté de
notre « partenaire » allemand : en une autre époque,
le « I want my money back » thatchérien obtenait
gain de cause ;
-
Selon les contrôles européens, 40 à 50 % du miel importé
(pour prendre cet exemple) serait frauduleux. Et puis, rien !
Quand on veut défendre une production nationale, on se devrait
d’obtenir des sanctions. Le coût le plus bas pour le consommateur
(qui aurait son mot à dire) ne peut être la seule finalité ;
-
Même au niveau de la PAC, les arbitrages des divers piliers restent
nationaux. La prime donnée en France à la surface pourrait être
atténuée au profit de cultures spécifiques, dont le bio ou le
local. Ce n’est évidemment pas le souhait de la FNSEA, mais
rééquilibrer les cultures vivrières plutôt que de favoriser
outrageusement les exportatrices semblerait plus correspondre au mot
d’ordre de « souveraineté alimentaire »
régulièrement mis en avant. ;
-
La création de méga-bassines est conçue pour pratiquer une
agriculture intensive et se passer d’une rotation des cultures
moins rétributrice. Cela n’affecte heureusement pas toute les
régions, reste qu’un mien ami céréalier pendant de nombreuses
années en Haute-Normandie a lâché prise en raison du nombre de
traitements qu’il devait effectuer (à l’époque il était de bon
ton de plaider pour une baisse de la quantité par hectare alors que
l’on avait fortement augmenté les concentrations, d’où l’échec
du plan écophyto). Sa prise de conscience s’est effectuée alors
qu’il constatait en se promenant sur les chemins ruraux l’absence
d’insectes et d’oiseaux à l’inverse de exubérance de ses
souvenirs antérieurs. Le silence de la campagne !!
Il
y a une forme de résignation dans votre démonstration. Or il est
techniquement possible de limiter l’entrée sur le territoire
français de produits ne respectant pas les règles sanitaires ou la
composition naturelle (dixit le blé de l’est de l’Europe pour ne
pas dire ukrainien ou le miel frauduleusement trafiqué issu de
Turquie ou de Chine).
Sans
nier la question de pouvoir d’achat lié à la trappe à bas
salaires générée par la politique de l’offre de notre Mozart de
la finance, la part de l’alimentation dans le budget des ménages a
fortement diminuée au fil du temps. A l’inverse de celle de la
téléphonie mobile ou des achats non essentiels dictés par
l’omniprésente publicité.
Le
recul constaté du bio obéit aussi a deux facteurs : les
grandes surfaces après avoir outrageusement margé sur ce secteur en
étranglant comme d’hab les producteurs, se sont détournées de
cette niche en ouvrant des centrales d’achat à l’étranger, plus
profitables, et en même temps les aides dédiées à ce secteur ont
drastiquement diminué…
En
Occitanie, où je réside, les marchés locaux accueillent bon
nombre de producteurs en vente directe et leur proportion n’a pas
fléchi. La notion de surcoût par rapport au traditionnel ne saute
pas aux yeux.
Reste
la question des parasites qui obère nombre de productions fruitières : les nombreux articles en ce moment sur le site sur
le renforcement de l’utilisation des pesticides semblent donner la
clef du problème : la fuite en avant (façon Lemmings) créant
des sols improductifs sans leur dose de drogue, le quasi abandon des
assolements au profit de la monoculture, la disparition des chaînes
alimentaires animales ont favorisé la prolifération des nuisibles.
Alors : Stop ou Encore ? Nos chers zélus ont tranché, cela sera
toujours plus et il ne faudra pas venir se plaindre !