Je me souviens qu’en 2002, la droite avait fait massivement appel aux électeurs de gauche pour faire « barrage au front national ». Le consensus a eu la fin qu’on connaît... En dix ans, le FN est passé du statut de pestiféré, dont les idées ont été littéralement rejetées, à celui d’exemple dont les idées ont été outrageusement copiées. Quelle est donc la ligne de conduite du parti que vous affectionnez ? Quelle est donc votre position, vous, électeur UMP, face à cette évidente extrémisation ? Souffrez que le monde change me répondrez-vous ? Que face à cette crise « inouïe, d’une violence extrême », les solutions qui s’imposent sont, elles aussi, d’une violence extrême ? Que ferez-vous, après la refonte du FN et de l’UMP en UFN, union pour un front national (car c’est bien de cela qu’il s’agit) ? Je prends le pari que vous vous contenterez d’adapter votre discours, parce qu’après tout, les libéraux, le fond ils s’en balancent...
"Oui, l’élection de François Hollande amènerait un léger mieux aux
classes moyennes, quelques avancées sociétales. Mais - et c’est tout le
cœur du problème - pour toutes celles et ceux qui aujourd’hui ont la
tête sous l’eau, sont au chômage en fin de droit, touchent des pensions
au minimum vieillesse, ne sont pas partis en vacances depuis des années,
pour qui les fins de mois difficile, ça commence le 15 du mois… Ce
n’est pas l’augmentation du SMIC de la moitié de la croissance et le
« sens » à la rigueur qui vont leur faire sortir la tête de l’eau. Leur
vie ne changera pas, ou si imperceptiblement avec François Hollande
président.«
Permettez-moi d’y répondre. F. Hollande, à l’inverse de son concurrent direct, ne ferme pas la porte au droit de grève et à la manifestation. Donc beaucoup de choses se gagneront dans la rue, de l’augmentation du SMIC à l’abandon progressif du nucléaire. Si vous n’êtes pas décidé à vous battre pour vos convictions alors oui, bonnet blanc et blanc bonnet... Mais songez aussi à tout ces gens que l’on cessera de stigmatiser, du chômeur au musulman, en passant par le fonctionnaire. Pour eux, je voterai contre Sarkozy et pour Hollande ! Et si ce dernier n’est pas »dangerous", alors nous le serons à sa place !
Oui, effectivement, ils n’y a que nous qui puissions nous sauver.
Bien plus encore que la prestation de Hollande, je me suis délecté du
malaise affiché par Sar-KO-zy. J’ai même cru à une mutation spontanée en
gnome, tant sa gestuelle pré-mandat avait repris le dessus. De
haussement d’épaule en réajustement de veste,le président-dégageant
s’est montré sous son vrai jour. Celui d’un enfant teigneux sous ritaline.
J’ai noté ce passage épique, démontrant son incapacibilité à se concentrer :
Nicolas Sarkozy : Donc vous serez incapable de trouver les économies. Incapable. Et c’est encore une fois le laxisme et la
folie dépensière. Vous avez ça pourquoi ? Parce que quelques syndicats
vous l’ont demandé. Il n’y a absolument pas besoin de 61 000 postes de
plus. Enfin...
Juste un mot sur les retraites. C’est la réforme que nous avons
conduite qui met en cause la pénibilité. La pénibilité n’existait pas.
D’abord vous dites 18 ans. Aujourd’hui une personne qui a commencé à travailler
avant 18 ans, part à la retraite à 60 ans, monsieur Hollande. Part à la
retraite à 60 ans. Sur les 750 000 personnes qui partent à la retraite
chaque année, il y en a 150 000 qui partent à 60 ans. Et j’ai introduit
pour la première fois en France le critère de la pénibilité.
François Hollande : Non.
Nicolas Sarkozy : Si, monsieur.
François Hollande : Non.
Nicolas Sarkozy : Lorsqu’on a une incapacité.
François Hollande : Une invalidité, ce n’est pas la même chose.
Nicolas Sarkozy : Une invalidité...
François Hollande : Ne confondez pas invalidité et pénibilité.
Nicolas Sarkozy (bafouille) : Si on a une invali...bilité, c’est parce que le travail est pénible.
Sarko s’est fait moucher, dans tous les domaines possibles et inimaginaux !
"En ces temps de crise où il de bon ton de critiquer à tout va l’«
ultralibéralisme », le « néolibéralisme » et tout ce qui caractérise une
certaine forme de libéralisme économique en omettant de préciser que
tout un autre pan du libéralisme (philosophique et politique) a été
progressivement passé à la trappe au cours du XXème siècle,
il me semble nécessaire de réaffirmer les principes fondateurs du
« vrai » Libéralisme : les libertés individuelles bien sûr, mais aussi
leurs indispensables corollaires : l’égalité, la responsabilité, la
non-nuisance." ...
Je constate que vos prises de bec avec les perroquets du RU portent leurs fruits. Ça n’intéresse vraiment plus grand monde. Laissez-les donc se pignoler entre eux.