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L’Ankou

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  • L’Ankou 6 juin 2013 18:05

    @Bur K : Merci du compliment mais j’ai pris la mauvaise habitude de construire mes arguments par la controverse, et la critique d’une pensée que j’estime inaccomplie. Solution de facilité peut-être, mais qui me permet de m’exprimer, là où la rédaction d’un article sans un support à critiquer finit par m’amener au silence et au renoncement devant la complexité de la tâche. Désolé de vous décevoir, mais vous devrez continuez à ne me lire qu’en commentaire.

    @Roungalashinga (commentaire de 15:35)

    Je ne peux que vous inciter à la prudence quand vous invoquez des vérités intemporelles, immémoriales, absolues et « de toute éternité ».

    Il se trouve, sans aller sous des lattitudes très lointaines, que les braves celtes que nous nous reconnaissons comme ancêtres culturels, pratiquaient un matricarcat éclairé et parfaitement respectable. Joyeux fêtards comme nous le sommes encore un peu, ils n’hésitaient pas à honorer des divinités dédiées à la fécondité dans des conditions telles que les enfants nés neuf mois plus tard auraient eu bien du mal à identifier de quel père ils sont nés. Comprenez bien, dans ces conditions, que cette société traditionnelle ne pouvait pas fonctionner en liant indissociablement le mariage et la procréation. Et il s’agissait bien de nos aieux.

    De la mère, on était sûr. Les titres, biens, honneurs et autres se transmettaient donc par la mère. Le père... par défaut, c’était le mari de la mère, et si c’était une erreur, on faisait comme si on ne l’avait pas vu...

    Voilà donc une grande civilisation, dont on découvre progressivement les raffinements qui, à l’opposé de ce que vous dites (pour autant que je le sache, n’étant ni historien ni anthropologue), atténue grandement votre vision d’un couple parfait ayant existé de tous temps et en tous lieux.

    Ce n’est qu’avec la conquête romaine, hiérarchisée, machiste, disciplinée et souvent violente, que les bâtards furent ainsi déconsidérés. Quand à les considérer comme des « anomalies monstueuses », je suppose qu’il aura fallu attendre que l’autoritarisme romain se double d’un moralisme chrétien pour en arriver là. Aupraravant, les relations hors mariage étaient moins honies que vous ne le supposez. Peut-être en reste-t-il encore cette bienveillance française pour les frasques extra-conjugales, qui firent à nos yeux de Clinton un être plus sympathique que condamnable.

    J’ajoute que sous d’autres lattitudes, le mariage prend d’autres formes encore, y compris la polygamie. Ce n’est pas pour m’en faire le promoteur, mais juste pour démentire votre fable d’un modèle universeml du mariage.

    Il me semble aussi que les société grècques antiques ne promouvaient pas que les relations hétérosexuelles, qu’en d’autres temps, la pénurie d’hommes aux sortir des guerres mondiales obligeaient sans doute à des compromis sur la mise en commun des procréateurs, et que le mariage n’a eu que très récemment valeur d’union entre deux personnes, ayant longtemps constitué plutôt un traité de paix et d’alliance entre deux clans ou entre deux familles.

    Il est donc particulièrement risqué d’extrapoler sur les représentations fantasmatiques des mariages du passé. Sans même aller très loin, je rappelle que la femme, mineure, se mariait pour que la gestion de ses biens passe de son père à son mari, et que la loi exigeait d’elle fidélité et soumission, quand le mari, lui, n’était assujetti à rien de tel.

    Non seulement le mariage a déjà évolué mainte fois, mais la représentation idéalisée que vous en avez n’est finalement que très récente.

    Ce que j’avais peut-être du mal à prouver, j’espère au moins avoir pu renverser les preuves contraires que vous vous êtes efforcé de me présenter. Merci, au moins, pour ça.



  • L’Ankou 6 juin 2013 14:44

    « L’accès au mariage n’est évidemment pas une question de liberté »

    Oh ? Vous seriez donc favorable aux mariages forcés ?

    « C’est un droit accordé en échange des devoirs qu’il implique. »

    Il faudrait être plus précis que ça et plus rigoureux juridiquement : Le mariage consiste en un échange de consentements libres et éclairés, qui constituent un engagement de deux personnes l’une envers l’autre. A ce titre, c’est un contrat.

    Mais ce contrat produit des effets à l’égard des tiers. A ce titre, c’est une institution.

    En tant que contrat, ça regarderait seulement les personnes qui y sont parties. Il est sain que ni l’Etat ni les tiers n’aient un droit de regard sur votre organisation matrimoniale, sur les relations dans le ménage, la répartition des rôles et des tâches... L’état « libéral » que vous décriez tant, est celui, à la base, qui estime que si des citoyens libres et responsables venlent passer contrat entre eux, ils sont les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour eux. Vous êtes contre ce « libéralisme » ? Soit ! L’alternative ? Un Etat qui fout les pieds dans votre vie privée pour vous dire comment vivre ? Ne ne suis pas du tout libéral, notamment d’un point de vue économique, mais je préfère ce « libéralisme » matrimonial à toute forme d’ingérance dans ma sphère privée.

    Voilà pour l’aspect seulement contractuel, mais le mariage est un peu plus que ça : c’est une institution. En celà, il ne se résume pas à une liste plus ou moins équilibrée de droits et de devoirs : c’est un cadre au sein duquel les équilibres se forment et évoluent, mais à l’extérieur duquel les tiers ont des garanties.

    Ce qui justifie que le code civil s’intéresse tant à au mariage, c’est essentiellement pour ses effets vis à vis des tiers. Et les principaux effets immédiats sont de permettre au créanciers d’un membre du couple de ne pas perdre son droit de poursuite à cause d’un changement de nom dû au mariage ; de permettre aux créanciers des dépenses communes de se payer sur les biens communs ; de réglementer les pouvoirs de chacun des époux dans sa capacité à engager le patrimoine commun, afin que chaque créancier sache bien si le contrat qu’il signe est valide ; de protéger les biens propres de chacun des époux contre la prodigalité de l’autre ; etc.

    C’est ça, le mariage, et ça principalement : un cadre, qui assure, au prix d’une visibilité extérieure qui sécurise les relations avec les tiers, une vie intéieure privée, protégée par défaut d’un certain nombre d’ingérances et d’agressions (y compris étatiques).

    Ce qui relève de ce contenu peut être distingué de ce qui relève des conditions d’accès, mais il y a une cohérence assez nette :

    La condition de n’être pas déjà marié est, avant tout, une mesure de transparence et de visibilité pour les créanciers. C’est déjà suffisamment compliqué avec deux personnes... C’est aussi pourquoi la polygamie institutionnalisée n’est pas pour demain.

    Il y a d’autres conditions dans la loi : sur l’âge et la capacité à s’engager. Et aussi sur le consentement des parents, mais ce n’est pas étonnant : la possibilité d’engager son patrimoine dans une mésalliance autorise bien un contrôle sur la maturité et la responsabilité des époux, et notamment pour un acte susceptible de modifier les ordres successoraux dans leurs deux familles respectives.

    Après, vous posez la différence de sexe comme une autre condition. C’en était une, ça ne l’est plus, vu qu’elle était si peu justifiée.

    Vous parliez d’égalité ? parlons-en ! Je vois bien que Conforama, quand il livre un canapé à un couple, a moins de droits et de garanties de paiement selon que le couple est marié ou vit en union « libre ». Seulement je ne vois pas au nom de quelle principe débile certains veulent priver cette entreprise de telles garanties au motif que le couple en question, de même sexe, devrait être interdit de mariage. Vous vous dites pragmatique : Conforama compte sur vous ! C’est bien beau de controverser sur le sexe des anges et des époux, mais l’important, c’est que le chèque du canapé soit approvisionné, c’est à dire que l’organisme de crédit ait pu considérer le couple comme présentant à cet effet les garanties juridiques prévues par le code pour les personnes mariées.

    Votre deuxième condition, celle d’être de sexes différents, ne se justifie qu’aux yeux de ceux qui ne voient, à tort, le mariage que sous l’angle facultatif et éventuel de la procréation (laquelle, je le répète, se passe assez facilement du mariage).

    Le pragmatisme, c’est que l’essentiel du mariage, au moment où il est conclu, relève d’une législation sur le patrimoine et la sécurité des affaires. La procréation est un vague débouché possible, plus ou moins lointain, plus ou moins certain, et totalement facultatif. Extirpez donc de votre cervelle l’idée d’un rapport causal entre mariage et procréation et vous verrez la réalité sous un jour moins déformé, plus réaliste... « pragmatique ».

    « La seule liberté vis-à-vis du mariage est de ne pas y recourir. »

    Ben tiens ! Et la liberté d’y recourir avec la personne de son choix, pour peu qu’elle soit libre, majeure, consentante et non apparentée à soi en ligne directe, ça ne compte donc pas ?

    « Les homos disaient : ’’Pourquoi refuser un droit qui ne vous enlève rien ?’’ »

    Vous prêtez cette question aux seuls « homo »(au prix, en outre, d’une généralisation abusive : ils ne sont forcément unanimes sur ce point), mais nombreux sont les hétéros qui se posent la même question, en vous regardant avec la prudence dubitative qu’on réserve aux pendules qui retardent. Pour moi, qui ne revendique le fait d’être « homo » que si vous y ajoutez « sapiens », et qui assume pleinement mon hétérosexualité, j’ai parfaitment conscience de n’avoir rien perdu.

    « Et bien la voilà la réponse : aujourd’hui, le mariage n’a plus de sens. C’est le sens qui a été enlevé. »

    C’est donc ça : vous avez mal au sens. Allez ! Je suis bon : combien vaut le kilo de sens, sur le marché ? On va vous indemniser... Je ne pense pas que vous arriviez à trouver un juge qui verra le « mal au sens » comme un préjudice, mais sait-on jamais... S’il est subtile, il vous indemnisera avec le sens du mot « dédommagement », en quantité suffisante.

    Le sens des mots n’est pas un droit. Ou si c’est un droit, ce n’est certainement pas un droit immuable. Bord d’aile : tout notre édifice juridique n’est qu’un jeu complexe de définition, de conditions, de qualification, de requalification, de redéfinition, de réforme des définitions, de modification des définitions... Prétendre que les définitions sont en dehors du champ de la loi et du droit, c’est ne rien connaître et ne rien comprendre aux lois : c’est leur substance ! Ni aux institutions républicaines, puisque toute nos règles, à commencer par notre constitution, toutes nos élections, tous nos système de représentativité visent à donner aux parlementaire, via les lois, et au gouvernement, via les réglement, la légitimité démocratique de changer le sens des mots qui font les lois. Si les députés ne servent pas à modifier, tout au mlong de leur mandat, le sens des notions juridiques, alors à quoi servent-ils donc ? En supprimant la fonction, vous désoeuvreriez l’organe...

    @philouie : « le but du mariage est de donner un cadre sécurisé pour ceux qui veulent faire des enfants, c’est-à-dire procréation + éducation. »

    Contresens, où au mieux imprécision : ce cadre sécurisé n’est au mieux qu’un des multiples buts du mariage, parmi tant d’autres, et c’est vous qui, artificiellement, le posez à tort comme le but unique ou premier ou « essentiel » du mariage.

    « La procréation passe par l’union de personne de sexe opposée. ce que JL appelle la génitalité. »

    Sauf que JL méconnait autant la puissance du droit que les limites de sa compétence, ainsi que quelques éléments de progrès techniques. J’admets très volontiers que, pour les espèces sexuées, la procréation passe très généralement par la rencontre d’un gamète mâle et d’un gamète femelle. Mais ça, c’est de la biologie et pas du droit.

    « c’est simple. »

    Et comme la plupart des choses trops simples, c’est faux.
    - Si par « union » vous entendez « mariage », le contre-exemple des naissances hors mariage suffit à établir qu’il s’agit d’une contre-vérité.
    - Si par « union » vous entendez « accouplement fécondant », vous observerez que de nombreux mariages parfaitement légaux et réguliers sont confrontés à l’infécondité, à la stérilité ou au désir de ne pas avoir d’enfants. Les personnes de même sexe ne sont pas juridiquement dans une situation différente de ces couples et il n’y a donc pas lieu de leur interdire le mariage pour ce motif.

    « l’acouplement de personne de même sexe n’a jamais donné naissance au moindre enfant. »

    Re-voilà la biologie. Mais ça tombe bien puisque le fait de donner naissance à un enfant n’est plus, depuis bien longtemps (et même chez les catholiques) une condition de validité du mariage.

    « Si un homosexuel veut faire des enfants, qu’il se marie avec une personne de sexe opposé, ce qu’il est libre de faire ou pas. »

    Encore une fois, vous en avez une vision étroite qui ne balaye pas toutes les possibilités, y compris celles qu’emploient des femmes dont le mari est impuissant et qui, avec son accord ou non, vont chercher la fécondation où elle peuvent et pas toujours dans des laboratoires médicaux... Qui empêche donc deux femmes qui s’aiment de procéder de la sorte ? Encore une preuve que le mariage peut très largement être contourné pour enfanter, qu’on soit hétéro, homo ou bi. Preuve, donc, que le mariage et la procréation entretiennent des rapports bien plus lointains et certainement pas aussi causaux que vous le pensez.

    Vouloir restreindre le mariage à cause de conséquences possibles sur la procréation, au lieu de légiférer sur la procréation, c’est un peu comme interdire la voiture pour éviter les pannes d’essence...

    Pour ce qui est du mariage au sens de « union entre personnes de sexes différents, à seule vocation procréative » et sous la condition supplémentaire de n’avoir pas divorcé d’un mariage précédent, vous le retrouverez sans problème dans les églises, d’où il n’aura pas disparu. Moi, ça me va tout à fait : je suis, au titre du droit à l’erreur, un ardent défenseur de la liberté religieuse, pour peu que al religion ne se mêle que du salut des âmes, et pas des droits du livreur de canapé.

    Bien à vous, L’ankoù



  • L’Ankou 6 juin 2013 01:48

    Et hop ! Encore un ramassis de débilités profondes et rétrogrades.

    « Les débats sur le mariage homosexuel ont été concentrés sur la revendication de l’égalité des droits. »
    Dans ta tête, mon gars. La vraie raison est la liberté. Pas l’égalité. Ceux qui pensent comme vous sont ceux qui projettent leurs hantises anti-communistes et leur haine de l’égalitarisme sur le gouvernement actuel, qui est juste libéral.

    « Or l’égalité républicaine concerne l’égalité des droits individuels et non pas l’égalité des groupes dont notamment les couples, a fortiori non constitués ce qui est le cas des prétendants au mariage républicain. »

    Oui. Bon... Les mariages entre personnes de même sexe concerneront deux individus, et pas deux groupes. Votre argument rate sa cible.

    « Je ne reviendrai pas ici sur ce qui a été dit et redit : les homosexuels n’ont jamais été exclus du mariage pour la bonne raison que la République n‘a pas à connaitre les orientations sexuelles des individus : le mariage n’a pas été fait pour des couples homosexuels. Donc l’argument d’égalité est déjà en soi une perversion de nos valeurs républicaines. »

    Sauf que vous y revenez quand même et que, y reviendriez vous mille fois, ça resterait une connerie. Vous dites que le mariage n’est pas fait pour les couples homosexuels pour pouvoir le refuser aux personnes de même sexe... bref, vous supposez la question résolue comme cela vous arrange pour en tirer les conclusions que cette solution est la seule possible. Partez du principe que le mariage est fait pour tous, vous trouverez la loi normale, ce qu’elle est.

    Définissez le mariage comme la liberté (c’est bien une histoire de liberté, j’insiste) de se marier avec la personne de votre choix, et vous verrez que tous n’avaient pas cette liberté. Il est aussi cynique que crétin de prétendre que la liberté d’épouser une personne qu’on n’a pas choisie constitue un droit au mariage.

    Au surplus, dire que le mariage est fait pour tous, sans considération de sexe, c’est exactement le contraire que de mêler les orientations sexuelles à l’affaire : si nul n’a plus besoin d’aller vérifier de quel sexe sont les futurs époux, comment voulez-vous que l’orientation sexuel ait une quelconque importance. Au contraire : il perd celle qu’il avait. Ça vous dérangera certainement, mais en attendant, ça démontre que votre raisonnement n’est pas le bon.

    Enfonçons le dernier clou : deux personnes de même sexe peuvent parfaitement se marier par intérêt, par commodité ou pour n’importe quelle autre raison, exactement comme les autres. Des amants platoniques de même sexe peuvent se marier sans qu’aucune orientation sexuelle ne s’en mêle. Réciproquement, la sodomie et la masturbation peuvent parfaitement se pratiquer au sein d’un couple de sexes différents, sans que la loi ne s’en offusque. Donc, votre appréciation est juste totalement hors propos.

    « Les pratiques sexuelles relèvent de la sphère intime des individus »
    Parfaitement d’accord, pour une fois.

    « ...même si les plus politiquement correctes et avouables se font à deux. »
    La seule chose politiquement correcte, quand on se prétend républicain, c’est de dire que ce qui se passe entre adulte consentants sans lien direct de parenté ne nous regarde pas, quel que soit le nombre et le sexe des adultes. A fortiori, il y a encore moins de raison qu’un officier d’état civil ne s’en mêle.

    « Le mariage est une institution qui ignore les pratiques sexuelles »

    Vrai !

    « ... puisque la République n’a à connaitre en la matière et pour sa pérennité, qu’une seule pratique : la génitalité.

    Génitalité vient de génital : relatif à la procréation sexuée. »

    Confusion mentale et ignorance du droit ! La procréation se passe de mariage et le mariage de procréation.

    Relisez les articles du code civil sur les droits et devoirs des époux et il vous apparaîtra clairement que la sécurité des contrats passe par un tiers avec l’un des époux et la façon dont cela influe sur le patrimoine du couple et les biens propres des époux sont la préoccupation essentielle du législateur. Par comparaison, le respect, la fidélité, le secours et l’assistance entre époux ne représentent qu’une mention marginale dans un article isolé. Et l’obligation de « génitaliser », si c’est comme ça que vous appelez la sexualité entre personnes de sexes différents sans capote ni moyen de contraception avec obligation d’éjaculer uniquement dans le vagin, ne figure évidemment nulle part dans le code civil.

    « La génitalité est l’apanage des couples mixtes : seul les couples composés d’un homme et d’une femme sont susceptibles de pratiquer la génitalité, indépendamment des orientations et préférences de chacun des conjoints. » 

    Et accessoirement, votre « génitalité » permet à une conception sur deux de se faire hors mariage. C’est dire si l’on est en plein hors sujet !

    « La règle n’interdit pas, c’est la loi qui interdit : la déviance concerne la règle, l’interdit concerne la loi. On ne transgresse pas une loi, on la viole ; on ne viole pas une règle, on la transgresse : cela s’appelle une exception. La transgression d’une règle, si elle n’a aucune conséquence néfaste sur autrui ne regarde que le déviant. En revanche, si les conséquences créent un préjudice pour autrui, alors c’est la loi qui dicte le droit. »
    J’avoue mon intérêt pour ce point de vue. La pesanteur n’est donc pas une loi de la nature, mais une règle que le génie de l’’homme peut s’employer à transgresser, donnant ainsi naissance à l’aviation, à la mongolfière... etc. Ca me plait bien. Les inventeurs, les génies, les explorateurs sont donc, selon vous, des « déviants » qui transgressent les règles naturelles. Bon... si ça vous amuse de les qualifier ainsi... Moi, ça me plait un peu moins, mais s’il n’y a que ça pour vous contenter...

    Ce que j’en retiens, personnellement, c’est que tous les principes naturels n’obligent pas à pondre des lois pour les réaffirmer : la nature se passe très bien du parlement. Les règles naturelles ont leur propre sanction, et aucun loi n’est nécessaire pour sanctionner la chute d’un corps : la douleur physique s’en charge très bien toute seule.

    « La règle supporte des exceptions, pas la loi. Le transgresseur d’une loi peut bien ne pas être puni s’il n’est pas pris, mais devoir être puni pour avoir transgressé une loi c’est la règle dans un Etat de droit. »
    Vous vous emmêlez les pinceaux, là, non ? C’est la règle ou c’est la loi ? En plus, vous étalez au grand jour votre ignorance crasse de la sphère juridique, qui n’est faite que d’exceptions que la loi elle-même prévoit aux principes généraux qu’elle pose...

    « La sexualité est chez l’homme, ce qui remplace l’instinct animal. »

    Inexact : les animaux ont une sexualité. Ils n’ont par contre aucun langage verbal structuré qui leur permettrait de faire des lois, ni d’exprimer des promesses ou des sentiments. Par ailleurs, je suis assez persuadé que l’instinct n’est pas totalement absent de la sexualité humaine, mais c’est une affirmation péremptoire que j’aurais du mal à démontrer au pied levé.

    « Toutes choses égales par ailleurs, un groupe dénué de plaisir sexuel serait rapidement écrasé en nombre par un groupe qui serait doté de ce plaisir lié à la génitalité. »
    Affirmation inconsidérée : Le plaisir de la génitalité, selon vous, ça inclut les douleurs de l’accouchement, ou vous vous contentez de voir ça de votre point de vue de mâle ? Ce qui est curieux, c’est effectivement que le plaisir immédiat du sexe semble primer sur la perspective des souffrances de l’enfantement, sans même parler des boulets d’ingratitude à traîner plus tard, au temps de l’adolescence... Mais pour l’essentiel, pas de quoi pavoiser : la même primauté existe chez les lapins et les cloportes.

    « A l’opposé, un groupe tourné vers le seul plaisir et phobique des pratiques génitales déclinerait très vite également. On peut donc soutenir que cette règle qui fait du plaisir un vecteur de la relation génitale s’intègre dans la théorie du darwinisme. »
    Oui. Surtout si l’on n’a rien compris au Darwinisme... On eput soutenir aussi qu’une population dotée de raison et dépourvue de prédateur (du moins d’autres prédateurs que lui-même) a plutôt intérêt à réguler sa population plutôt que de crever de sa prolifération inconsidéré. D’où la possibilité d’avoir le plaisir sans la prolifération grâce à de magnifiques conquêtes de transgresseurs de règles naturelles comme la contraception.

    « Darwin, Génitalité : deux mots qui font peur, le premier aux créationnistes, le second aux individualistes. Curieusement, le mariage homosexuel fait les affaires de ces deux clans qui se sont pourtant illustrés par leurs oppositions farouches sur ce sujet. »
    Votre phrase n’a pas de sens. Le mariage entre personnes de même sexe fait se pâmer de joie les créationnistes ? Vous êtes assez mal informé, à ce que je crois. Quand à la sélection naturelle, elle n’a jamais empêché la présence marginale de populations homosexuelles dans la plupart des espèces sexuées. Là aussi vous raisonnez sur des bases fausses.


     « Le mariage homosexuel est le ver dans le fruit qui détruira le mariage républicain. »
    Superbe prophétie... je vais la mettre à côté des autres prédictions de fin du monde pour l’an 1000, l’an 2000, l’an 2012...

    « Le libéralisme qui entend dégraisser les institutions démocratiques ne peut pas être innocent dans cette affaire  »
    Il n’est certainement pas irresponsable. De là à le dire coupable, il y a un fossé qu’un vrai républicain ne peut franchir sans une loi préalable pour déterminer une incrimination pénale... Mais vous le savez, vous qui êtes si profondément républicain...

    « les institutions de Bruxelles ... »
    Ah, oui, tiens... On ne l’a pas souvent brandi, cet épouvantail là, à propos du mariage entre personnes de même sexe.

    « ...verraient certainement d’un très bon œil la suppression du mariage républicain au profit du mariage religieux. »
    Ah, oui ! c’est bien ça ! Nos amis Polonais, si profondément catholiques et que l’idée d’institutions laïques n’offusque pas, pour autant que toutes les lois soient conformes aux évangiles, vont certainement applaudir à la futur disparition du mariage républicain, quitte à admettre que cette disparition passe par l’admission de péchés mortels qui enverraient tant d’âmes dans les enfers...

    « Dans ce monde où tout devient possible, on ne peut exclure une hypothèse pessimiste : la crainte que le président de la République, plutôt que d’abriger cette loi Taubira ne décide d’abolir sans autre forme de procès le mariage civil, un voeu déjà exprimé par nombre de personnes.
    A ce propos, il n’est pas inutile de rappeler que les esclaves n’avaient pas accès au mariage. Si le mariage républicain n’est plus, les croyants seront bien gardés et les brebis égarées seront renvoyées au rang d’esclaves. »

    Affirmation fondée sur des peurs fantasmatiques... Le mariage, en tant qu’institution républicaine, est indispensable à la sécurité juridique des contrats. L’abolition du mariage foutrait un tel merdier dans l’économie que personne ne peut l’envisager sérieusement, à part les fabricants d’épouvantails, encore un coup.

    « Le contraire de la loi ce n’est pas l’absence de lois, c’est la règle. » (Jean Baudrillard)

    A celà, je répondrai : Le droit découle des lois, mais le droit suppose une autorité à qui en demander l’application. La liberté, elle, se passe des autorités. Elle existe dans le silence des lois. Voilà ce qu’est l’absence de loi.

    Bien à vous,
    L’ankoù



  • L’Ankou 3 juin 2013 16:31

    C’est Nabum, je trouve que vous restez très en surface du sujet...

    Pas sous son l’angle du mensonge : on se doute de ce qu’il advient des piètres menteurs en politique comme au poker : ils sont éliminés très tôt des compétitions, où ne s’affrontent à haut niveau que des menteurs accomplis et professionnels.

    Sous l’angle de la transparence, il y avait plus à dire, sans doute, et je vous livre une piste : vous évoquez la transparence rêvée de l’eau de mer. Qui n’imagine pas un lagon d’un bleu si pur, qu’on en voit le fond, sous une lumière chaleureuse et pénétrante propice à en révéler la faune et la flore, comme mises à portée de main.

    Vous dites que la transparence est un leurre et qu’elle n’empêche ni la diffraction ni les distorsions. Certes, mais il y a pire : quoi qu’on fasse, quelle qu’en soit la qualité, la quantité de l’eau la rend opaque, les hauts fonds l’assombrissent, et s’éloigner de la surface amène inexorablement les ténèbres.

    Est-ce qu’en politique aussi, la transparence n’est pas finalement qu’un attrape-nigaud pour touriste naïf ?

    La transparence est le luxe arrogant d’eaux qui n’ont guère de profondeur. Il me semble que c’est à méditer.

    Bien à vous,
    L’Ankoù



  • L’Ankou 31 mai 2013 18:14

    Bonjour, Chambolle, et merci pour ce fort juste rappel à l’impermanence des lois.

    J’aimerais assez que vous citiez vos sources à propos de l’intangibilité supposées des lois sociétales... Quel est l’andouille qui l’a évoqué ? En quels termes précis ? Je conserverais volontiers dans mes archives personnelles et j’épinglerai sur mon propre « mur des cons » la photo et la citation (si vous la retrouvez) du ministre ou du parlementaire qui se serait permis cette bourde sur les lois immuables alors que c’est juste son boulot de les faire évoluer.

    La constitution, en tout cas, reste muette sur ces lois « sociétales ». Pour elle, ce qu’une loi peut faire, une autre peut la défaire.

    Il va de soi que si la législation du mariage ne pouvait être modifiée, celle qui l’autorise sans considération de sexe n’aurait pu être adoptée et promulguée.

    Je m’autorise néanmoins à savourer cet instant de satisfaction personnelle, moi qui viens de passer neuf à dix mois à tenter d’en convaincre ceux qui s’opposaient au texte. Ils admettent enfin ce point de vue sur l’évolution du droit, puisque soudain, il leur paraît enfin légitime de la réclamer ! Mes arguements auraient-ils enfin vaincu leur obscurantisme ?

    Allez ! Loin de cracher dans la soupe, abondons dans leur sens :
    La déclaration des droits de l’homme et du citoyens de1793, même si sa valeur juridique est des plus symoblique, affirmait en son article 28 que « Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. »

    Pour être parfaitement exhaustif, il faut mentionner quand même un frein à cette remise en question permanente du droit. Cela n’a rien à voir avec un caractère « sociétal ».

    Comme le souligne le fort docte constitutionnaliste Didier Maus, « La seule réserve est qu’en matière de droits fondamentaux le retour en arrière n’est pas possible. Le Parlement peut renforcer les libertés, il ne peut pas les restreindre. »

    D’après lui - et il fait autorité en la matière - « le Conseil constitutionnel a pris soin de souligner que les règles relatives au mariage ne concernant pas « les droits et libertés fondamentaux », il n’existe aucun obstacle constitutionnel à une modification de la loi, voire à son abrogation totale ou partielle. »

    C’est avec tout le respect possible pour la haute compétence du professeur Maus que j’aurais l’audace d’en disconvenir, ou du moins d’émettre un doute.

    Les personnes de même sexe ont conquis une liberté. Oh, pardon ! Cela va même plus loin ! Toute personne, quel que soit son sexe, a désormais la liberté d’épouser qui bon lui semble sans considération de son sexe (pour peu qu’il soit majeur, consentant, qu’il ne soit pas engagé par ailleurs dans un autre mariage, qu’il ne présente pas de lien de parenté trop étroit avec elle... On reste bien loin du mariage « pour tous », hein ?). J’ai du mal à ne pas considérer ça comme une liberté fondamentale.

    Bon, d’accrod... est-ce un droit ou une liberté ? Ca se discute. Un droit dépend d’une autorité et suppose un texte. Une liberté ne dépend de personne et s’exerce pleinement dans le silence des textes. Le choix du conjoint relève de quelle qualification ? Il me semble que celà peut faire débat. Du reste, M. Maus lui-même emploie dans la même phrase « droits fondamentaux » et « libertés » sans s’attacher beaucoup à en distinguer l’essence.

    Quelle qu’en soit l’issue, vous me permettrez de trouver ce débat plus intéressant que le poids respectif des lettres é et t dans la différenciation entre « social » et « sociétal ».

    Par contre, si votre arguement en faveur du changement des lois est parfait à mes yeux, je nuancerai votre point de vue sur « la défense de la démocratie ».

    Certes on mentirait en prétendant que la loi votée est insusceptible de remise en question pour l’avenir, mais cela ne veut pas dire qu’il soit particulièrement malsain « de persuader les citoyens qu’il n’existe pour eux, qu’une seule alternative : approuver ou se taire. »

    Je veux dire que le pouvoir en place est légitime. Son programme était annoncé. Ses intentions étaient claires. Sa mise en oeuvre était transparente. Il a procédé à des auditions particulièrement ouvertes, où même les représentants des religions ont été invité à exprimer librement leurs arguements (et l’on ne peut reprocher au pouvoir la crétinerie assez manifeste de ces arguments - vous pouvez revisionner les auditions !). Bref, toutes les règles de la démocratie ont été respectées. Dorénavant, les gens qui défilent contre une loi légitime le font très exactement contre le peuple qui a souverainement et successivement confié les pouvoirs présidentiel et parlementaire entre des mains favorables à cette réforme.

    Remettre la loi en question au cours de ce mandat, c’est juste remettre en question la souveraineté populaire exprimée lors de plusieurs scrutins successifs, quoi qu’en pensent des manifestants qui se sont convaincus d’être majoritaires. A ce stade, autant se proclamer ouvertement anti-républicain.

    L’abrogatoin, si elle doit avoir lieu, devra attendre au moins un changement de majorité, et probablement beaucoup plus longtemps encore. C’est une très juste défense de la démocratie représentative que de le rappeler, ne serait-ce que pour libérer la rue à des manifestations plus pertinentes et plus utiles.

    Bien à vous,
    L’Ankoù

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