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  • microf 10 août 2020 12:48

    @microf

    Suite du Discours de Sékou Touré á De Gaule le 25 Août 1958 á Conakry.

    " Monsieur le Président, vous me permettrez de rappeler un passage du discours que j’ai prononcé à l’occasion de la visite récente d’un Représentant du Gouvernement Français, M. Gérard Jaquet, ancien Ministre de la France d’Outre-Mer.

    Notre option fondarnentale qui, à elle seule, conditionne les différents choix que nous allons effectuer, réside dans la décolonisation intégrale de l’Afrique : ses hommes, son économie, son organisation administrative, et, en vue de bâtir une Communauté Franco-Africaine solide et dont la pérennité sera d’autant plus garantie qu’elle n’aura plus dans son sein des phénomènes d’injustice, de discrimination ou toute cause de dépersonnalisation et d’indignité.

    En effet, le monde évolue rapidement et les impératifs de la vie moderne posent avec brutalité le problème du choix entre la stagnation et le progrès, entre la division des peuples et leur union fraternelle, entre l’esclavage et la liberté, enfin entre la guerre et la paix.

    Pour l’Afrique Noire d’influence française, ces problèmes doivent être abordés avant tout avec un esprit réaliste, compréhensif. Notre coeur, notre raison, en plus de nos intérêts les plus évidents, nous font choisir, sans hésitation, l’interdépendance et la liberté dans cette union, plutôt que de nous définir sans la France et contre la France. Et c’est en raison de cette orientation politique que nos exigences doivent être toutes connues pour que leur discussion soit facilitée au maximum.

    D’aucuns en parlant des rapports franco-africains situent leur raisonnement dans le domaine économique et social exclusivement, et concluent fatalement, compte tenu du grand retard des pays sous-développés d’Afrique, par l’apologie de l’action coloniale de la France. Ces hommes oublient qu’au-dessus de l’économique et du social il y a une valeur autrement plus importante, qui oriente et détermine le plus souvent l’action des homrnes d’Afrique ; cette valeur supérieure réside essentiellement dans la Conscience qu’apportent les hommes d’Afrique à la lutte politique, tendant à sauvegarder leur Dignité et leur Originalité et libérer totalement leur Personnalité. Qui ne sait aujourd’hui que les drames douloureux enregistrés dans l’histoire coloniale française en Indochine et en Afrique du Nord sont interprétés aussi différemment selon que l’on donne la suprématie à l’économie, ou que le Droit à l’indépendance, le respect de la Dignité des peuples sont considérés comme les bases les plus solides de toute association de peuples différents !

    "



  • microf 10 août 2020 12:46

    @microf

    Suite du Discours de Sékou Touré á De Gaule le 25 Août 1958 a Conakry

    " Á travers le désordre moral dû au fait colonial et à travers les contradictions profondes qui divisent le monde, nous devons taire les pensées idéales afin de serrer au plus près les possibilités réelles, les moyens efficaces et imrnédiatement utilisables ; nous devons nous préoccuper des conditions exactes de nos populations afin de leur apporter les éléments d’une indispensable évolution, sans laquelle le mieux-être qu’elles prétendent légitimement obtenir ne pourrait être créé. Si nous ne nous employions pas à cette tâche, nous n’aurions aucune raison de vouloir remplir les fonctions dont nous avons la charge, aucun droit à la confiance de nos populations. C’est parce que nous nous interdisons de confisquer à notre profit la souveraineté des populations guinéennes, que nous devons vous dire sans détour, Monsieur le Président du Conseil, les exigences de ces populations pour qu’avec elles, soient recherchées les voies les meilleures de leur Emancipation totale."

    Le privilège d’un peuple pauvre est que le risque que courent ses entreprises est mince, et les dangers qu’il encourt sont moindres. Le pauvre ne peut prétendre qu’à s’enrichir et rien n’est plus naturel que de vouloir effacer toutes les inégalités et toutes les injustices. Ce besoin d’égalité et de justice nous le portons d’autant plus profondément en nous, que nous avons été plus durement soumis à l’injustice et à l’inégalité. L’analyse logique et une connaissance de plus en plus grande de nos valeurs particulières, de nos moyens potentiels, de nos possibilités réelles nous laissent cependant exempts de tout complexe et de toute crainte : nous sommes uniquement préoccupés de notre avenir et soucieux du bonheur de notre peuple. Ce bonheur peut revêtir des aspects multiples et des caractéristiques diverses selon la nature de nos aspirations, de nos désirs, selon notre état propre ; il peut être aussi bien une chose unique qu’un faisceau de mille choses, toutes également indispensables à sa réalisaton. Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre Dignité. Or, il n’y a pas de Dignité sans Liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’Homme et en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la Pauvreté dans la Liberté la Richesse dans l’esclavage. Ce qui est vrai pour l’Homme l’est autant pour les sociétés et les peuples. C’est ce souci de Dignité, cet impérieux besoin de Liberté qui devait susciter aux heures sombres de la France les actes les plus nobles, les sacrifices les plus grands et les plus beaux traits de courage. La Liberté, c’est le privilège de tout homme, le droit naturel de toute société ou de tout peuple, la base sur laquelle les Etats Africains s’associeront à la République Francaise et à d’autres Etats pour le développement de leurs valeurs et de leurs richesses communes."



  • microf 10 août 2020 12:43

    @microf

    Suite du Discours de Sékou Touré á De Gaule le 25 Août 1958 á Conakry.

    " Notre esprit, pourtant rompu à la logique implacable des moyens et des fins, ainsi qu’aux dures disciplines des réalités quotidiennes, est constamment attiré par les grandes nécessités de l’Elévation et de l’Emancipation Humaines.

    L’épanouissement des valeurs de l’Afrique est freiné, moins à cause de ceux qui les ont façonnées, qu’à cause des structures économiques et politiques héritées du réginne colonial en désequilibre avec ses aspirations d’avenir.

    C’est pourquoi nous voulons corriger, non par des réformes timides et partielles, mais fondamentalement, ces structures afin que le mouvement de nos sociétés suive la ligne ascendante d’une constante évolution, d’un perpétuel perfectionnement.

    Le Progrès est en effet une création continue, un développernent ininterrompu vers le Mieux, pour le Meilleur. Etape après étape, les sociétés et les peuples élargissent et consolident leur droit au bonheur, leurs titres de dignité, et développent leur contribution au Patrimoine économique et culturel du monde entier.

    L’Afrique Noire n’est pas différente en cela de toute autre société ou de tout autre peuple. Selon nos voies propres, nous entendons nous acheminer vers notre bonheur et cela avec d’autant plus de volonté et de détermination que nous connaissons la longueur du chemin gue nous avons à parcourir.

    La Guinée n’est pas seulement cette entité géographique que les hasards de l’Histoire ont délimitée suivant les données de sa colonisation par la France, c’est aussi une part vive de l’Afrique, un morceau de ce continent qui palpite, sent, agit et pense à la mesure de son destin singulier. Mais aussi vaste que soit notre ère d’investigation, aussi étendu que soit notre champ d’action, cela est insuffisant en regard de nos propres exgences d’évolution.

    Pour y répondre, nous devrons engager non seulement l’ensemble de nos potentialités propres, mais encore tout ce qui constitue les biens et les connaissances universels, lesquels chaque jour se développent et s’accroissent de manière inappréciable."



  • microf 10 août 2020 12:41

    @microf

    Suite. Discours de Sékou Touré á De Gaule le 25 Août 1958 á Conakry.

    Sékou Touré est de la trampe de De Gaule, et il aime son pays comme De Gaule aime la France.

    Monsieur le Président du Gouvernement de la République Française,

    Dans la vie des Nations et des Peuples, il y a des instants qui semblent déterminer une part décisive de leur Destin ou qui, en tout cas, s’inscrivent au registre de I’Histoire en lettres capitales autour desquelles les legendes s’édifient, marquant de manière particulière au graphique de la difficile évolution humaine, les points culminants, les sommets qui expriment autant de victoires de l’Homme sur lui-même, autant de conquêtes de la Société sur le milieu naturel qui l’entoure. Monsieur le Président, vous venez en Afrique précédé du double privilège d’appartenir à une légende glorieuse qui magnifie la Victoire de la Liberté sur l’asservissement et d’être Ie premier Chef du Gouvernement de la République Française à fouler le sol de Guinée. Votre présence parmi nous symbolise non seulement la « Résistance » qui a vu le triomphe de la Raison sur la force, la Victoire du Bien sur le mal, mais elle représente aussi, et je puis même dire surtout, un nouveau stade, une autre période décisive, une nouvelle phase d’évolution. Comment le peuple africain ne serait-il pas sensible à ces augures, lui qui vit quotidiennement dans l’espoir de voir sa dignité reconnue, et renforce de plus en plus sa volonté d’étre égal aux meilleurs ?

    La valeur de ce peuple, Monsieur le Président, vous la connaissez sans doute mieux que nul autre, pour en avoir été juge et témoin aux heures les plus difficiles que la France ait jamais connues. Cette période exceptionnelle à l’issue de laquelle la liberté devait resurgir avec un éclat nouveau, une force décuplée, est marquée par l’homme d’Afrique d’une manière toute particulière, puisqu’il a, au cours de la dernière guerre mondiale, rallié, sans justification apparente, la cause de la Liberté des peuples et de la Dignité Humaine.

    A travers les vicissitudes de l’Histoire chaque peuple s’achemine vers ses propres lumières, agit selon ses caractéristiques particulières et en fonction de ses principales aspirations sans qu’apparaissent nécessairement les mobiIes réels qui le font agir.



  • microf 10 août 2020 12:37

    La France va de plus en plus se sous-développer.

    « Lorsqu´on tombe, on ne regarde pas le point de sa chute, mais du point oú l´on a glissé, ou du moins, la cause de sa chute »

    dit un proverbe africain.

    C´était prédit ce sous-développement de la France.

    Nous sommes en Août quelle coincidence.

    Le général De Gaule sentant que les pays d´Afrique francophone vont obtenir leurs indépendances, concoit un plan qu´il nommera Association Franco-Africaine.

    Association oú la France va toujours avoir la main-mise sur l´Afrique, une sorte de neo colonisation.

    En Été 1958 le général De Gaule vient en tournée en Afrique pour faire valider son Projet Franco-Africain, ceci, sans concertation ou discussion au préalable avec les africains.

    Partout oú il passe dans ses colonies en Afrique, ce plan est accepté sans discussion, sans concertation avec les africains.

    Le 25 Août 1958 le général De Gaule arrive á Conakry capitale de la Guinée.

    Le général De Gaule le dira que ce sera le meilleur accueil qu´il n´aura jamais recu.

    De l´aéroport jusqu´á Conakry, sur plusieurs kilomètres, il ya une foule immence d´autres, jonchés sur les arbres, pour voir cette mythique figure symbole de la libération de la France contre l´occupant NAZI.

    Partout, des cris De Gaule, De Gaule, De Gaule.

    Lors des Cérémonies d´accueils le Président du Conseil de Gouvernement de la Guinée « Francaise » Sékou Touré, prononce un Discours qui restera célèbre.

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