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TSAKADI Komi

TSAKADI Komi

Notaire à Lomé (Togo)




Tableau de bord

  • Premier article le 17/12/2005
  • Modérateur depuis le 10/04/2006
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Ses articles classés par : ordre chronologique












Derniers commentaires



  • TSAKADI Komi TSAKADI 24 août 2009 16:41

    Effectivement il avait cette condition de nationalité imposée pour éliminer certains candidats. Mais lors des dernières négociations de Ouaga, cette condition a été enlévée. Donc Kofi peut être candidat.(Il avait dit que ce n’était pas un problème pour lui puisqu’il est pret à renoncer à la nationalité française).
    La condition de domiciliation effective au Togo d’une année au moins au moment du dépôt de candidature est toujours imposée.



  • TSAKADI Komi TSAKADI 16 juillet 2009 06:33
    Afrique : le peuvent-ils ? La lettre du jour | Genève, 13 juillet. – En tant qu’Africain, j’étais très content d’écouter le discours du premier président étasunien d’origine africaine au parlement ghanéen.


    Hilaire Kabeya | 16.07.2009 | 00:02

    Genève, 13 juillet. – En tant qu’Africain, j’étais très content d’écouter le discours du premier président étasunien d’origine africaine au parlement ghanéen. Quand il dit aux Africains « Yes you can », moi je réponds : « No they cannot. » Je m’explique : le propre père du président Obama mourait malheureux au Kenya, après de brillantes études, car n’appartenant pas à l’ethnie au pouvoir, il ne pouvait pas exercer sa profession ou offrir ses services à son pays. Croyez-moi, beaucoup de cadres africains vivent et vécurent la même situation dans plusieurs pays africains ou l’ethnisme était et est toujours mode de gouvernement. Raisons pour lesquelles ils choisirent l’exil pour échapper à la marginalité ou à l’embrigadement politique.
    Au Congo Kinshasa, le dictateur Mobutu, pendant les 32 ans de kléptocratie, a toujours travaillé avec les membres de sa tribu (la plupart des officiers supérieurs de l’armée incompétents, sans formation, corrompus, etc.). L’arrivée du pseudo-libérateur Laurent Kabila, aidé par ses voisins prédateurs, n’a pas dérogé à cette pratique qui mine le continent. On ne pourra pas nous faire croire que la CIA ignorait la dimension tribale du régime mobutiste. Dans le même ordre d’idée, la DST française a soutenu la Françafrique au Togo, en Guinée, au Gabon, au Congo Brazzaville, Cameroun.

    Tribune de Genève
    http://www.tdg.ch/communaute/courrier-lecteurs/afrique-peuvent-2009-07-15



  • TSAKADI Komi TSAKADI 15 janvier 2009 12:41

     

    L’argument sur le « bipartisme organisé » pour réfuter l’idée d’institutionnalisation d’un statut de l’opposition en France est courant. Même en Afrique, on argumente, je cite un leader d’un parti minoritaire de l’opposition au  Togo (pays ayant copié la constitution française)  que « le chef de file de l’opposition ne se conçoit pas dans le contexte d’un système non bipartite où chaque parti d’opposition a ses pratique et valeurs de références. »

     

    Au contraire, un tel système peut amener plus d’alternance non seulement au pouvoir mais aussi au sein de l’opposition. Car lors des législatives, le chef de fil de l’opposition peut perdre sa place si son parti obtenait moins de sièges ou même se voir remplacer par d’autres cadres de son parti.

     

    Certains pays africains semblent opter pour un statut de l’opposition mixte avec la création d’organe au sein duquel évolue le chef de file de l’opposition  pour représenter l’Institution de l’opposition. 

     

    Nous avons :

     

    -la Coordination des partis de l’opposition (CPO) (Burkina Faso), qui comprend les partis d’opposition parlementaire et extraparlementaire avec le chef de file de l’opposition qui est le représentant et porte parole attitré. Sa désignation est faite par le Président du Conseil constitutionnel.

    Il est le premier responsable du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée Nationale.(l’avant projet de loi élaboré par la commission ad hoc sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales et le statut de l’opposition devant modifié la loi n° 007-2000/AN (JO N° 30 2000) portant statut de l’opposition politique au Burkina Faso).

     

    -Le  Comité de gestion de l’opposition (Mauritanie) dirigé par le leader principal de la formation politique qui a obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale, assisté des autres leaders des formations politiques ou leurs représentants, représentées au parlement.(Proposition de loi portant abrogation et remplacement de l’ordonnance 2007/024 du 09/04/2007 portant statut de l’opposition démocratique en Mauritanie).

     

    Le débat sur l’institutionnalisation des droits pour l’opposition est une préoccupation mondiale et récurrente, la France ne saurait s’en priver.

     



  • TSAKADI Komi TSAKADI 31 décembre 2008 15:05

    Pour completer cet article,lire aussi :
    http://blog.multipol.org/post/2008/12/28/ANALYSE-%3A-Afrique-%3A-la-resurgence-des-coups-dEtat-et-des-tentatives-de-coups-dEtat
    Afrique : la résurgence des coups d’Etat et des tentatives de coups d’Etat
     

    Komi TSAKADI

    Le dernier coup d’Etat militaire en date sur le continent africain, intervenu en Guinée, le 23 décembre dernier au lendemain de la mort du Président Lansana Conté qui avait dirigé le pays durant 24 ans, vient s’ajouter à la longue liste des coups d’Etat et tentatives de coups d’Etat ayant fait du continent africain le lieu privilégié de ce mode d’accession au pouvoir en ce XXIe siècle.

    Définitions du coup d’Etat

    Pour définir le coup d’Etat, nous retiendrons quelques exemples de définitions.

    Pour Paul LEROY, « le coup d’Etat s’analyse en un changement de gouvernement opéré, hors des procédures constitutionnelles en vigueur, par une action entreprise au sein même de l’Etat au niveau de ses dirigeants ou de ses agents. Cette action (…) est soudaine et sollicite généralement la force » (« Le coup d’Etat », in O. DUHAMEL et Y. MENY, Dictionnaire constitutionnel, Paris : P.U.F, 1992, p. 240).

    Pour Jean-Pierre PABANEL, « c’est une pratique volontaire et consciente de l’armée ou d’une partie de celle-ci pour s’emparer des institutions étatiques et occuper le pouvoir d’Etat » (Les coups d’Etat militaires en Afrique noire, Paris : L’Harmattan, 1984, p. 5).

    Pour Issaka SOUARE, c’est « une saisie illégale au plus haut niveau de l’autorité d’un Etat par un nombre restreint des officiers militaires dans une opération discrète qui ne dépasse pas quelques jours » (Guerres et civiles et coups d’Etat en Afrique de l’Ouest : comprendre les causes et identifier des solutions possibles, Paris : L’Harmattan, 2007, p. 55).

    Ces définitions permettent de distinguer le coup d’Etat du conflit armé interne ou de la rébellion.

    En effet, contrairement à un conflit armé interne ou à la rébellion, le coup d’Etat ne dure pas longtemps. Il se caractérise par sa soudaineté, sa brièveté. Le caractère discret du coup d’Etat implique un nombre réduit d’acteurs alors que pour le conflit armé interne, on a besoin d’un grand nombre de personnes.

    Condamnation du coup d’Etat comme mode d’accession de pouvoir en Afrique

    Pendant la période 1960-1990, la seule forme de prise de pouvoir dans les pays africains était le coup d’Etat : 267 coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat ont été dénombrés (1). L’adoption de nouvelles Constitutions instituant le multipartisme par les pays africains dans les années 1990 avait fait croire que la période des coups d’Etat, qui était le seul moyen de prendre le pouvoir auparavant dans un contexte de parti unique, était révolue.

    Mais il continue de ponctuer la vie politique des pays africains. En moyenne, on dénombre par an au moins 3 coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat depuis 1990, à tel point qu’en juillet 1999, lors du 35e sommet à Alger (Algérie) de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue Union africaine (UA), une déclaration condamnant l’usage du coup d’État comme mode d’accession de pouvoir en Afrique a été adoptée.

    Pour autant, il y a lieu de constater que ce texte n’a pas fait baisser cette moyenne. On continue de recenser des coups d’Etat et tentatives de coup d’Etat sans compter ceux imaginaires ou inventés par certains dirigeants pour détourner l’attention de leurs citoyens sur les vrais problèmes et faire des purges et des exécutions sommaires et extrajudiciaires.

    Causes des coups d’Etat en Afrique

    La déclaration d’Alger ne semble pas avoir mis fin à la pratique des coups d’Etat militaires comme mode de conquête de pouvoir et l’Afrique sera, sans nul doute, en proie dans les mois et les années à venir, à un nombre sans cesse croissant de projets de coups d’État, voire des coups d’État si leurs causes ne sont pas identifiées en vue de les prévenir. Les signes avant-coureurs sont perceptibles dans bon nombre de pays africains.

    En effet, selon beaucoup d’auteurs, « l’environnement sociopolitique » prévalant dans les pays concernés est la cause principale des coups d’Etat. Selon ces auteurs, la faible culture politique, voire son inexistence dans certains pays, rend vulnérables ces pays à l’intervention militaire dans les affaires politiques (2).

    Tout porte à croire que l’Union Africaine et ses partenaires, tels que l’Union Européenne, les Nations Unies, l’Organisation internationale de la Francophonie, pourtant engagés dans la prévention des conflits, n’ont pas encore pris l’ampleur de ce phénomène, se contentant à l’annonce de chaque coup d’État ou tentative de coup d’État déjoué, de condamner sans s’attaquer aux causes sous-jacentes, notamment l’opposition muselée, le refus d’alternance, les élections truquées, le « tripatouillage » des Constitutions pour supprimer la clause de limitation des mandats à deux quinquennats ou pour léguer le pouvoir à qui on veut, le plus souvent au fils du président comme au Togo…

    Ce feuilleton sans fin de coups d’État et de tentatives de coups d’État appelle à une réflexion urgente sur le mécanisme d’accession au pouvoir en Afrique. Pour ce faire, tout comme le bannissement des coups d’État, les fraudes électorales, les missions internationales d’observation électorale dévoyées, les « tripatouillages » des Constitutions doivent être condamnés et sanctionnés.

    Quelle solution ?

    L’Union Africaine, par la déclaration d’Alger de 1999, condamne toute rupture de l’ordre constitutionnel résultant des coups d’État avec des sanctions automatiques contre les auteurs. Mais aucune mesure n’est prévue contre les dirigeants qui usent de manœuvres frauduleuses et du « tripatouillage » des Constitutions pour se maintenir durablement au pouvoir.

    Au risque de voir se proliférer dans les prochaines années, des coups d’État « libérateurs », pour changer de régime et favoriser l’alternance, les signes annonciateurs (bâillonnement de l’opposition, fraudes électorales, « tripatouillage » des Constitutions…) subsistant dans bon nombre de pays, il est impératif pour l’Union Africaine et ses partenaires de repenser la gestion du pouvoir politique dans les pays africains.

    Il convient de renforcer les capacités des acteurs politiques à animer une vie politique apaisée et démocratique en Afrique, ce qui implique l’exigence d’élections libres et transparentes pouvant conduire à des alternances démocratiques.

    A défaut d’élections libres et transparentes qui pourront permettre de voir se succéder aux affaires des hommes et des femmes plus inspirés et animés par l’exigence de résultats, proposant des idées nouvelles et performantes pour sortir résolument les populations de la misère, nous assisterons à la multiplication des coups d’État et des projets de coups d’État avec le « risque jurisprudentiel Bozizé-Guéi » (3), contre les dirigeants africains dont la mauvaise gouvernance et le refus de l’alternance cristallisent nombre de critiques.

    Loin de moi l’idée de défendre ou de justifier les coups d’État ou les projets de coups d’État, même ceux qualifiés de pro-démocratiques car ayant pour objectif de créer les conditions de l’essor de la démocratie. D’ailleurs quelle opposition dans beaucoup de pays sur le continent ne s’en prévaudrait pour souhaiter la même thérapie à son profit ?

    Le risque est grand que la résurgence des coups d’Etat persiste car l’Union Africaine pas plus que ses partenaires, malgré leur condamnation de toute prise de pouvoir par ce biais, ne sont pas en mesure de faire pression sur les dirigeants actuels des pays africains pour garantir des élections libres et transparentes aux populations africaines et un droit de l’opposition à une alternance démocratique, meilleurs antidotes contre les coups d’Etat en Afrique.

     

    (1) T.Y. WANG, « Arms Transfers and Coup d’Etat : A study on Sub-Saharian Africa », Journal of Peace Research, 1998, vol. 35, n° 6, p. 669.

    (2) I. SOUARE, Guerres et civiles et coups d’Etat en Afrique de l’Ouest : comprendre les causes et identifier des solutions possibles, Paris : L’Harmattan, 2007, p. 132.

    (3) Il s’agit des militaires qui prennent le pouvoir et qui, à la suite de la transition, décident de se présenter aux élections, contrairement au président Toumani Touré qui ne s’est pas présenté aux élections après avoir conduit la transition au Mali.

     

    Biographie sommaire

    Moustapha BENCHENANE, Les coups d’Etat en Afrique, Paris : Publisud, 1983.

    Edouard N. LUTTWAK, Coup d’Etat, mode d’emploi, Paris : Odile Jacob-Opus, 1996.

    Jean-Pierre PABANEL, Les coups d’Etat militaires en Afrique noire, Paris : L’Harmattan, 1984.

    Issaka SOUARE, Guerre civiles et coups d’Etat en Afrique de l’Ouest, Paris : L’Harmattan, 2007.

     

    Coups d’Etat et tentatives de coup d’Etat en Afrique depuis 1999

    1999
    9 avril, Niger, coup d’Etat
    30 avril, Comores, coup d’Etat
    24 décembre, Cote d’Ivoire, coup d’Etat
     

    2001
    8 janvier, Cote d’Ivoire, tentative de coup d’Etat
    16 janvier, Congo Démocratique, tentative de coup d’Etat
    22-23 juillet, Burundi, tentative de coup d’Etat
    28 mai, Centrafrique, tentative de coup d’Etat
    19 décembre, Comores, tentative de coup d’Etat
    2-3 décembre, Guinée-Bissau, tentative de coup d’Etat
     

    2002
    19 septembre, Cote d’Ivoire, tentative de coup d’Etat
    5 août, Niger, tentative de coup d’Etat
    25 octobre, Centrafrique, tentative de coup d’Etat
     

    2003
    15 mars, Centrafrique, coup d’Etat
    7-8 juin, Mauritanie, tentative de coup d’Etat
    9 juin, Liberia, tentative de coup d’Etat
    16 juillet, Sao Tomé e Principe, tentative de coup d’Etat
    14 septembre, Guinée-Bissau, coup d’Etat
    Fin septembre, Burkina Faso, tentative de coup d’Etat
     

    2004
    Mars, Guinée-Equatoriale, tentative de coup d’Etat
    28 mars, Congo Démocratique, tentative de coup d’Etat
    11 juin, Congo Démocratique, tentative de coup d’Etat
    9 août, Mauritanie, tentative de coup d’Etat
    28 septembre, Mauritanie, tentative de coup d’Etat
     

    2005
    5 février, Togo, coup d’Etat
    3 août, Mauritanie, coup d’Etat
     

    2006
    22 mars, Gambie, tentative de coup d’Etat
    13 avril, Tchad, tentative de coup d’Etat
    Août, Burundi, tentative de coup d’Etat
     

    2007
    19 juillet, Liberia, tentative de coup d’Etat
     

    2008
    6 août, Mauritanie, coup d’Etat
    22 novembre, Guinée-Bissau, tentative de coup d’Etat
    23 décembre, Guinée, coup d’Etat
     



  • TSAKADI Komi TSAKADI 14 novembre 2008 10:59

    "L’action de l’ONU en RDC fait écho aux nombreux scandales dénoncés à Haïti ou encore en Côte d’Ivoire lors des conflits de 2002. Quelle instance pourra donc réguler et contrôler, voire sanctionner, l’action et les abus des organisations internationales, lorsqu’elles n’assurent plus, ou plutôt alors qu’elles n’ont jamais assuré ce rôle ? "

    Pourquoi pas un médiateur humanitaire ?
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=31177
    Faut-il des médiateurs pour réguler les actions humanitaires en Afrique ?

    L’affaire de l’ONG française l’Arche de Zoe, qui a cherché à soustraire 103 enfants tchadiens supposés orphelins darfouris pour les faire parrainer en France, vient s’ajouter à la longue liste des dérives de l’action humanitaire en Afrique ; d’où l’urgence de repenser l’action humanitaire définie comme une action de solidarité et d’assistance, désintéressée, menée sans discrimination, de nature politique, religieuse ou autre, en faveur de populations civiles en détresse dont l’existence est menacée du fait de guerres, famines, catastrophes naturelles.

    La multiplication des crises humanitaires impliquant l’accroissement des missions humanitaires dans le monde et surtout en Afrique a ouvert une nouvelle ère à l’action humanitaire.

    Cette nouvelle ère est marquée d’une part par la restructuration de l’humanitaire d’Etat à côté de l’humanitaire d’ONG et d’autre part par des dysfonctionnements ou des dérives générées par l’aide humanitaire notamment : le détournement de l’aide ou de l’argent de l’aide pour financer le fonctionnement de l’ONG, l’aggravation des conflits par l’action humanitaire, l’instrumentalisation diplomatique des ONG et de l’aide humanitaires, la concurrence entre les ONG, le désintérêt des humanitaires dans certaines crises au profit d’autres crises plus médiatisées donc plus « rentables », la manipulation, le racket des ONG par les parties en conflit pour se constituer des stocks de nourriture et de médicaments au détriment de la population, la partialité de certaines ONG...

    Face à l’opposition entre ces deux formes de l’action humanitaire et à l’insuffisance des mécanismes de sa régulation au niveau des ONG ou des Etats ayant conduit à des dérives humanitaires, ne faudrait-il pas des médiateurs pour l’action humanitaire ?

    Humanitaire d’Etat et humanitaire d’ONG

    Pendant longtemps, l’action humanitaire a semblé être le monopole des ONG engagées au service des victimes des conflits, d’oppressions, de catastrophes naturelles mais, depuis les années 90, les acteurs étatiques ont fait leur retour sur le front humanitaire. L’humanitaire d’Etat consistant pour un Etat ou une organisation internationale à s’impliquer dans des actions de solidarité en faveur des populations en détresse, soit en finançant en grande partie des ONG, soit en mettant en œuvre des actions militaro-humanitaires.

    La restructuration de l’humanitaire d’Etat a consisté pour les organisations internationales à mettre en place des institutions spécialisées comme le Bureau de la coordination des affaires humanitaires ou United Nations Office for Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) dans le cadre des Nations Unies. En Europe, outre l’European Community Humanitarian Office (ECHO) créé en 1992, un poste de commissaire européen à l’action humanitaire a été institué au sein de la Commission européenne. Il faut déplorer l’absence d’une telle structure sur le plan africain, terre de prédilection de l’action humanitaire ces derniers temps.

    Pour les Etats, l’exemple de la France est révélateur. En effet, il a été créé en 1986 un secrétariat d’Etat à l’action humanitaire, érigé en ministère en 1990. Des reformes successives opérées dans ce domaine ont conduit en 2003 à la création d’un comité interministeriel de l’action humanitaire d’urgence composé par les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Défense, des Finances, de la Santé, de l’Agriculture et de la Coopération. Organe de régulation de la politique humanitaire d’urgence de la France, ce comité fixe le cadre politique d’intervention à l’étranger et définit les moyens financiers et techniques affectés par chaque ministère aux opérations humanitaires d’urgence. Son secrétariat est assuré par la Délégation à l’action humanitaire (DAH).

    Ces reformes successives traduisent manifestement la volonté de la France d’instrumentaliser diplomatiquement l’aide humanitaire.

    Les autorités françaises n’ont-elles pas été peu regardantes sur les activités de cette ONG française, l’Arche de Zoé, pour des intérêts diplomatiques ou géostratégiques ?

    Le médiateur de l’action humanitaire serait une personnalité chargée d’assurer la jonction entre l’humanitaire non gouvernemental et cet humanitaire étatique doté de capacités à déployer d’énormes moyens logistiques ou à planifier des opérations à grande échelle mais agissant davantage par rapport à des critères d’efficacité politique et des intérêts géopolitiques.

    Il devra veiller à ce que l’action humanitaire (d’Etat et d’ONG) soit profitable aux populations en détresse en évitant les dysfonctionnements et les dérives humanitaires.

    Juguler les dérives humanitaires

    Pour juguler ces dysfonctionnements et dérives humanitaires, notamment la tendance pour les acteurs humanitaires à n’intervenir qu’en faveur des crises très médiatisées, donc « rentables », au détriment des crises chroniques ou oubliées, il revient au médiateur de l’action humanitaire, disposant d’un droit d’alerte, d’assurer la veille de l’aide humanitaire pour saisir les ONG, les structures étatiques humanitaires et les bailleurs de fond pour un déploiement de moyens et d’acteurs dans de telles crises, garantissant ainsi un droit à l’aide humanitaire et à la protection à toutes les populations vulnérables.

    Il sera également chargé de veiller au respect par les ONG des codes de conduite de l’action humanitaire (codes de conduite interorganisations), devant organiser une collaboration adéquate entre elles et réguler leurs actions sur le terrain.

    Il pourra apporter sa médiation dans des conflits qui peuvent survenir entre ces différentes ONG qui se font concurrence sur le terrain, empêtrées dans des démarches marketing et commerciale, à la recherche de « rentabilité » de leur mission aux dépens de l’utilité pour les populations dont les préoccupations ne sont pas toujours prises en compte.

    Il pourra intervenir également dans les différends entre ONG et autorités étatiques ou factions armées, qui n’acceptent pas toujours la présence de ces acteurs humanitaires ou cherchent à les contrôler voire à les racketter, à les manipuler ou à nier l’urgence et la nécessité de secourir des populations sous leur contrôle et sous leur administration.

    Il pourra aussi jouer le rôle d’intermédiaire entre les acteurs humanitaires et les bénéficiaires de l’action humanitaire au sujet de leurs préoccupations concernant le fonctionnement de l’aide humanitaire au quotidien, pour que cette aide contribue efficacement à améliorer la situation de ces derniers.

    Un tel médiateur, nommé dans le cadre des Nations Unies et placé sous l’autorité de l’envoyé spécial des Nations Unies dans le pays en crise donné, peut constituer une mesure visant à juguler les dysfonctionnements et les dérives de l’action humanitaire, dont l’affaire de l’Arche de Zoé est une énième manifestation, et éviter que ces dysfonctionnements ne constituent des alibis pour certains dirigeants africains dans leur refus de voir des humanitaires intervenir dans nos crises.


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