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Commentaire de Halman

sur Xavier Darcos en Laurent Fabius bis ?


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Halman Halman 2 novembre 2007 12:50

« On croyait donc avoir tout vu, dans les années 90, avec des gens comme Benoît Sillard, ex-directeur de FUN RADIO, bombardé monsieur »responsable nouvelles technologies à l’éducation nationale« (on se demande encore comment !) »

Est ce bien étonnant ?

Il y a encore 20 ans on bombardait directeur informatique d’un hôpital un gars qui ne savait que bidouiller en basic sur son Amstrad, recruté sur cette seulle « compétence » ! Ca a donné un foutoir délirant, des Mac et des pc dans le même bureau, des secrétaires qui passent leur temps à raler parce que son Mac ne peut pas lire les document du pc de la collègue et inversement.

Des secrétaires qui, sous prétexte de faire du ménage dans leurs disques durs parce que quelques centaines de comtes rendus médicaux saturent leurs ridicules petits disques durs de 40 mo, effacent tout simplement le ms.dos et autres répertoires systèmes autres que \windows et \word... Qui courent paniquées, blèmes, en disant des « au secours, à l’aide j’ai pleins de virus dans mon ordinateur ». Ordinateur qui, est il besoin de le préciser, n’était relié à aucun réseau à l’époque.

Encore cette semaine, le prof d’informatique de mon ancienne école primaire vient de détruire des ordinateurs certes antiques mais excellents et mytiques, au lieu de les donner à des gens qui en ont encore l’utilité ! Des IBM PS2, véritables objets de collections rarissimes que les collectionnaires s’arrachent à prix d’or ! Comment faire comprendre à ceux là, que que ce soit un 80286 ou un Pentium Quad Core, un programme c’est toujours un programme, un ordinateur toujours un ordinateurs. Ce message là ne passe pas, même chez certains « professionnels ».

Ca donne une idée du niveau des profs d’informatique de nos écoles !

Quand on voit que les profs d’informatique des lycée en sont encore à donner à leurs élèves des corrections d’exercices de programmes avec pas moins de 3 boucles infinies dans le corrigé !

Qu’il est facile de leur faire atteindre les limites de leur incompténce par la moindre blague du genre débrancher une prise ou changer un fond d’écran !

Le problème est à tous les niveaux, aussi bien de nos politiques incompétents que de l’utilisateur lambda, que de l’utilisateur un peu moin lambda qu’on bombarde formateur informatique, tous gobent tout et n’importe quoi, et attention, il ne faut pas les contrarier, ils sont possesseur de la vérité suprème en matière d’informatique.

On leur raconte que Bill Gates a volé le ms.dos, et ils s’insurgent tous : ah la la mais quel voleur il ne faut plus acheter du Microsoft, même si on leur explique que faire un chèque de 50 000 $ c’est un peu curieux pour un vol.

On leur fait gober le bug de l’an 2000 grâce à un plan panique médiatique délirant et ne veulent rien savoir quand on leur montre un antique 8086 qui affiche sereinement sans la moindre panne des dates de 2049 de son bios !

L’ordinateur a toujours eu un effet fascinant, soit de rejet ou d’admiration, et même d’indifférence forcée. J’ai formé les gens depuis l’époque du ms.dos, du Basic, du Fortran et du Pascal, et sur les premiers tableurs Multiplan et Lotus.

J’ai toujours été frappé que dès que les gens sont assis devant un écran, il se passe systématiquement chez eux des réactions assez passionnelles. Cela va du blocage psychologique du genre « oh la la je ne toucherai jamais à cette machine, je vais tout faire planter, l’écran fait mal aux yeux, le clavier fait mal aux poignets, il faut faire une pose toutes les deux heures sinon on devient dingue, c’est pour mieux nous espionner et nous controler, c’est pour nous mettre au chomage et nous remplacer par des ordinateurs », à « c’est génial c’est l’avenir, on va pouvoir dormir au soleil pendant que nos ordinateurs bossent ».

Sans oublier la bande innévitable des « moi je sais programmer les autres c’est tous des nuls qui ne savent meme pas mettre une disquette les pauvres balourds ».

Aujourd’hui encore je connais de ces gens qui en sont encore à ne pas vouloir internet à la maison parce que « vous comprennez les gossent risquent de tomber sur des gens douteux, on ne sait pas qui on a derrière l’écran » leur a t’on incrusté dans la cervelle, campagnes médiatiques oblige. Et quand on leur explique que ces sites dangereux ne vous sautent pas à l’écran, que quand on va sur des sites sérieux il n’y a pas de problème de sécurité, non, on leur a tellement bourré le mou que définitivement non quand même.

L’informatique fait des miracles.

Elle rend intelligent, très supérieurement intelligent, quiconque en utilise un au bureau ou à la maison devient du jour au lendemain le génie informatique de la famille.

D’ailleurs dans les reportages télé, ne voit on pas systématiquement derrière les personnes interviewées un écran d’ordinateur placé à l’évidence à dessein, sur une mise en veille de la société, histoire de faire un peu de pub et d’ajouter un doigt de sérieux et professionnalisme, :« moi je suis pro et moderne, je sui informatisé ! ».

Cela va de la fifille ingénieur chimiste ou secrétaire médicale qui fait le tour des pc de la famille en virant des bons antivirus gratuits et un navigateur internet très peu ciblé par les virus. Résultat, au bout de trois jour, on appelle au secour parce qu’on ne comprend pas pourquoi le pc s’est pris 963 virus d’un seul coup ! C’est pas moi j’ai rien fait ! Ca installe une mouture dernier cri de Directx même si on lui explique qu’il faudra encore 6 mois voir 1 an pour que les logiciels et ordinateurs capables de l’utiliser soient dans le commerce. Ca installe la dernière version pro d’une suite bureautique qui tient sur un dvd rom juste pour que le tonton ou le papy soit capable d’écrire quelques emails et 10 cartes de voeux au nouvel an.

Ca utilise un jargon informatique super pro mais très local et très personnel appris au bureau. C’est très curieux comme d’une boite à l’autre, d’une région à l’autre, d’une administration à l’autre, le vocabulaire varie considérablement pour désigner le même objet. Chez certain, une page d’écran, ça s’appelle un cliché, un tableau, mais jamais une fenêtre. Une souris on appelle ça aussi bien une cliqueteuse qu’une « maousse » ou un « pointeur graphique ». Bref, quasi à chaque personne un vocabulaire informatique différent. Juste histoire de se donner un genre pour écraser l’autre de sa science informatique de nase.

Et pendant une demi heure on se demande de quoi la personne veut bien parler, pour finir par comprendre qu’il s’agit juste de cliquer sur Ok ou de faire un clic droit sur les paramètres.

Souvent dans les transports en commun on entend de la part de jeunes nerds encostardés qui se font reluire le portrait des choses du genre « Tu as vu Jean Pierre n’a pas encore fini l’implémenting de son looking de son interfacing logon de son Target version 25.36.14, ce nuuuuuul, oups oups oups ».

N’importe quoi.

Depuis que les gens se croient comme par magie des super cracks grâce à l’arrivée des choses multimédia avec cd rom et interfaces graphiques « géniaaaales », quand je me déplace pour dépanner c’est les mains dans les poches. Avant j’emmenais deux valises remplies de disquettes de démarrages, de tests, de drivers, de documentations sur les cartes mères et les processeurs, de disques durs et lecteurs cd rom, etc. Depuis que je me déplace pour dépanner des imprimantes qui fonctionnent parfaitement, juste un alt-tab-del et un reboot, des documents qui ne veulent pas sortir en couleur à l’imprimante mais qui sont en noir et blanc à l’écran (l’imprimante elle est enconre en panne), et tout ce genre de joyeuseté, mais que, comble des combles, l’ado qui a détruit les cd rom d’installation en les laissant trainer dans la porcherie de sa chambre, la personne qui me dépanne me sort systématiquement des « c’est pas moi c’est un virus ! », c’est toujour la fautes des virus et de Windows même si le gros bourin a fait une horreur maison et ne sait pas faire la différence entre un disque dur et la ram ! Maintenant je me déplace les mains dans les poches.

Quand on me dit que « la douchette est en panne », je répond invariablement, « appelez le plombier, je ne me déplace que pour les scanners à mains ! ».

Et pourtant ce sont ces gens là qui, quand ils s’achètent un pc pour la maison ont besoin d’aide pour l’installer, même avec un plan couleur gigantesque qui montre clairement qu’il suffit de brancher le cable jaune dans la prise jaune, le cable gris dans la prise grise, le cable vert dans la prise verte... Et il y en a encore qui nous mettent la prise de souris dans la prise de clavier. Plans pourtant encore moins compliqués que leurs mécanos de leur enfance...

Et ce sont ces gens là qui nous expliquent interminablement que les pc c’est compliqué, qu’on nous bouffe la vie avec ces engins compliqués, que de leur temps on avait des machines à écrire et un fax, et patati et patata...

C’est sur cette base de totale nullité de la plupart des utilisateurs que certains posent les bases de lobyings anti Microsoft ou anti technologie. Il est très facile de convaincre quelqu’un qui a encore des problèmes de souris que des logiciels autres que Microsoft, dit libres ou alternatifs, les libéreront des plantages, de la complexité, des virus. Plantages qui en réalité sont dus à 90% à l’incompétence de l’utilisateur, que ce soit sous Windows, Linux ou Cougar.

Utilisateurs et mêmes professionnels, qui ont gobé le bug de l’an 2000, qui ont préféré acheter un cd rom de 640 mo fragile à architecture fermée et non réinscriptible au lieu de disquettes magnétoptiques de 500 mo évolutives et compatibles avec les ordinateurs, alors que pour installer un cd rom il fallait une carte son spéciale et des drivers spécifiques pas vraiment au point.

Avant dépanner un pc c’était passionnant, on metait les mains dans le cambouis, on parlait informatique avec le client, on prenait son temps. On ramenait l’engin à la maison, on y travaillait quelques minutes ou quelques jours, on prennait plusieurs jours pour l’essayer et tout fignoler. Aujourd’hui, c’est les mains dans les poches, quelques clics, un reboot et c’est réparé, et des commentaires navrants de nullités de la part du client, et si ça dure plus d’une heure on voit le client commencer à s’agiter et devenir blème en pensant à la facture !

Souvent je repars au bout de 10 minutes, problème reglé, juste bonjour au revoir, les mains dans les poches.


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