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Commentaire de Michael Texier

sur Université : diagnostic et thérapie(s)


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Michael Texier 16 novembre 2007 16:47

@ Le péripate,

J’ai lu attentivement l’article auquel vous faites référence et je suis ravi de l’opportunité que vous me donnez de pouvoir répondre à certains arguments qui sont formulés par l’auteur.

Avant toute chose, je note que la seule lecture de la première phrase illustre parfaitement les approximations et le parti-pris (ou l’humour diront d’autres) qui émaillent le reste du discours. En effet, on y apprend que Mme la ministre de l’enseignement Supérieur et de la Recherche se nomme désormais « Valérie Pécheresse » et que la loi LRU (relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) signifie « Loi sur la Recherche et l’Université ». Confusion qui témoigne peut-être d’une certaine méconnaissance du contenu d’une loi dont l’auteur n’a visiblement même pas retenu le titre. Passons.

Dans la première partie du texte, l’auteur déclare ne pas avoir d’opposition de principe à un financement diversifié des universités : « Des dons, des fondations ... pourquoi pas. Je ne fais pas sur cette question de blocage idéologique... »

Pour résumer, sa première critique porte sur le fait que le financement des universités par les entreprises risquerait à terme de « réduire le tissu universitaire » en raison de l’hétérogénéité du tissu industriel sur le territoire. Cet argument consiste à dire qu’en vertu du principe d’égalité, il faudrait freiner certains partenariats universités-entreprises car ils risqueraient d’être exagérément profitables à ces universités en termes de moyens et de renommée. En somme, il faudrait s’assurer que toutes les universités soient égales « par le bas » et que surtout aucune d’elles ne se distingue.

D’autre part, je doute qu’il n’y ait sur le territoire français aucune zone dont l’activité économique ne puisse être rapprochée de l’université. Si tel était le cas, il conviendrait de se poser la question de la justification de la présence d’une université dans un tel désert d’activité. A ce propos, l’auteur prend pour exemple Poitiers, j’aimerais qu’il se renseigne sur les partenariats entre l’Université de Poitiers (ou l’école d’ingénieurs ENSMA) avec Dassault Industries ou la SNECMA par exemple... Je ne crois pas que les étudiants ou les chercheurs de cette université n’aient à s’en plaindre.

Ensuite, l’auteur se lance dans une logorrhée décrivant la mission d’un enseignant ou d’un chercheur pour qui, selon lui, l’excellence est un critère indéfinissable. Et bien je suis désolé, mais pour moi, même sans employer le terme d’excellence, je considère que de nombreux critères sont en mesure de nous permettre d’estimer la qualité du travail d’un enseignant-chercheur et au minimum d’en reconnaître la motivation et l’implication.

J’ai moi aussi une très haute idée de la mission qui est confiée aux enseignants-chercheurs. En contribuant à faire progresser et à transmettre le savoir, les enseignants-chercheurs ont la lourde responsabilité de construire l’avenir. C’est une tache qui ne peut être assumée avec légèreté, pour laquelle on ne peut s’investir à moitié. J’entends par là que cette responsabilité repose autant sur l’engagement que sur la réussite, les deux étant les conditions menant à ce que certains appelleront l’excellence.

L’auteur estime à ce propos que l’on ne peut pas valoriser l’excellence car [il] « n’a pas choisi ce métier pour être le meilleur ouvrier du mois ». Moi non plus. Mais je ne vois rien de condamnable à ce que l’état, ou l’université, témoigne de sa reconnaissance à ceux qui s’investissent pleinement dans leur mission.


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