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Commentaire de mike57

sur Relations difficiles entre Nicolas Sarkozy et France 3


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mike57 1er juillet 2008 22:43

« L’Élysée fut dans Paris le coin inquiétant et noir. Dans ce lieu mauvais
on était petit et redoutable. On était en famille, entre nains. On avait
cette maxime : jouir. On vivait de la mort publique. Là on respirait de la
honte, et l’on se nourrissait de ce qui tue les autres. C’est là que se
construisait avec art, intention, industrie et volonté, l’amoindrissement de
la France. Là travaillaient, vendus, repus, et complaisants, des hommes
publics, lisez : prostitués. L’Élysée a été le laboratoire, le comptoir, le
confessionnal, l’alcôve, l’antre du règne. L’Élysée prétendait gouverner
tout, même les mœurs, surtout les mœurs. A l’Élysée, une certaine laideur
était considérée comme élégance ; ce qui fait le visage fier y était raillé
comme ce qui fait l’âme grande ; c’est là qu’ont été mises à la mode toutes
les bassesses, y compris la bassesse du front. C’est le plus effrayant
essai de poussée en arrière qui ait jamais été tenté. Tout ce qui était
l’édifice est maintenant la ruine ; le sol en est jonché. En une nuit
l’inviolabilité de la loi, le droit du citoyen, la dignité du juge,
l’honneur du soldat ont disparu. D’épouvantables remplacements ont eu lieu ;
il y avait le serment, il y a le parjure ; il y avait le drapeau, il y a un
haillon ; il y avait l’armée, il y a une bande ; il y avait la justice, il y
a la forfaiture ; il y avait le code, il y a le sabre ; il y avait un
gouvernement, il y a une escroquerie ; il y avait la France, il y a une
caverne. Cela s’appelle la société sauvée. C’est le sauvetage du voyageur
par le voleur. »

Victor Hugo, Histoire d¹un crime, 1877


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