M. Biancheri
Permettez-moi d’abord de vous féliciter pour la qualité de votre site, leap2020, auquel je donne le plus grand écho auprès de mon entourage. Peut-être envisageriez-vous de me verser un pourcentage sur les abonnements souscrits !!!
Cette parenthèse fermée, je ne me suis à ce jour pas encore exprimé sur la crise Georgienne, et cet excellent article m’en offre donc l’occasion.
L’une des justifications des conflits armés est la défense ou l’extension des frontières nationales. Ces dernières, loin d’être figées, offrent maintes opportunités aux bellicistes. Cela est d’ailleurs fort bien expliqué dans l’Encyclopédie sous l’article « guerre » ; article toujours d’actualité. Les généalogistes ont donc le loisir de rappeler aux souverains que tel territoire a appartenu au royaume en un temps plus ou moins éloigné. Peu importe : on convoque le ban et l’arrière-ban. A qui appartient l’Ossétie ? On peut certes écouter les généalogistes, mais aussi les Ossètes d’aujourd’hui.
En effet, il faut souligner la diminution de l’importance des frontières géographiques nationales à une époque où l’on échange grâce aux électrons avec tous les peuples du monde. Une communauté nationale se caractérise donc avant tout par le désir de vivre ensemble, et cela doit primer sur tout le reste, y compris la géographie.
Je me félicite du retour de la Russie non communiste sur la scène internationale. Ce, pour au moins deux raisons :
D’abord parce que la Russie a une vocation naturelle à jouer un rôle de premier plan dans les affaires du monde.
Ensuite parce que la Russie, à l’instar de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de l’UE ( ?) et d’autres pays encore, pourra briser la vision unipolaire imposée par les Etats-Unis. Qu’on n’y voie nulle trace d’anti-américanisme mais uniquement un attachement profond à la pluralité. L’Amérique a également vocation à faire entendre sa voix, et elle s’en portera mieux – ce que je lui souhaite – en écoutant un peu plus les autres.
Je crois que l’UE devrait adopter une posture gaullienne. Des relations privilégiées avec nos amis américains, mais un partenariat franc avec nos amis russes. Et surtout : l’indépendance diplomatique.
Je pense qu’en la matière vous faites erreur. Non seulement les américains, en proie à des difficultés conjoncturelles, ont la capacité à rebondir rapidement, mais en plus, il faut le leur souhaiter. Une Amérique faible ne serait pas une bonne nouvelle pour le monde.