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Commentaire de J. GRAU

sur « Capitalism : A love story » - à Moore le capitalisme !


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Jordi Grau J. GRAU 24 novembre 2009 08:47

La première différence entre les moulins à vent de don Quichotte et le capitalisme, c’est que les premiers sont inoffensifs, et même bénéfiques à la société, ce qui n’est pas vraiment le cas du capitalisme.

La deuxième différence, c’est que le capitalisme est beaucoup plus fragile qu’un moulin à vent. S’il a jusqu’à présent résisté aux menaces communistes, c’est qu’il s’est réformé, c’est qu’il a consenti une petite dose de « social ». Si Ford a relevé le salaire de ses employés, par exemple, ce n’est pas uniquement par calcul économique : c’était sous la pression des ouvriers. Il en va de même pour l’instauration de la sécurité sociale, des indemnités de chômage, etc. Tout cela est en grande partie le résultat des mobilisations anticapitalistes. Celles-ci n’ont donc pas été aussi vaines que l’héroïsme de don Quichotte.

Ensuite, il est absurde de dénoncer le manque d’originalité de Michael Moore. Quand un scandale s’éternise, il y a deux solutions : soit on ferme sa gueule, on se résigne ; soit on continue à dénoncer et à informer pour réveiller les consciences. La première solution est la plus confortable (à condition bien sûr qu’on vive dans des conditions sociales et économiques pas trop mauvaises) mais elle contribue à perpétuer le scandale. La deuxième solution est la plus intelligente et la plus digne, même si on n’a jamais la garantie qu’elle puisse servir.

Enfin, vous sous-entendez que la seule manière de combattre le capitalisme est de renouveler les expériences soviétiques ou maoïstes, qui n’ont évidemment pas marché. Mais, si j’ai bien compris, ce n’est pas du tout ce que propose Moore. Ce dernier est partisan d’une démocratie radicale, qui soit présente à tous les niveaux de la société, y compris dans les entreprises. Je ne crois pas que ce genre d’expérience ait jamais été tentée à l’échelle d’un pays entier. A cet égard, l’URSS avait un mode de fonctionnement très proche de celui des USA, puisque les travailleurs y étaient soigneusement encadrés et spoliés du fruit de leur travail.


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