• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de poetiste

sur Nicolas Sarkozy et la France d'après...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

poetiste poetiste 27 mai 2010 09:50

Identité nationale pour l’avenir.

On va y revenir, dit Eric besson. S’il y a besoin de la définir, c’est qu’on a la vague impression de l’avoir perdue mais où ? Demander à un amnésique de dire qui il est, il ne répondra que s’il retrouve la mémoire.
On ne retrouvera pas le temps de l’Etat gérant la fonction publique. Nous avons fait délibérément le choix de l’Europe, de l’euro, le choix du « libéralisme économique » qu’elle impose dans un contexte de guerre économique internationale. L’Etat est sommé de liquider la fonction publique au nom de la libre concurrence.
L’Etat européen le mieux placé au sein de l’union européenne n’est pas la France car elle y a perdu son identité ; la voilà mise en contradiction par rapport à un centralisme exacerbé issu de l’ère napoléonienne, avec en prime, la nostalgie de l’époque coloniale.
Le Français vote sécuritaire, c’est dire où les digues de l’illusion de puissance ont cédé. Le Français dit « moyen » est peureux et peu heureux, disons qu’il est atteint d’une inquiétude pathologique bien entretenue en un système électoral fermé sur lui-même.
Le français moyen ne sort pas du marasme français ; on dirait qu’il s’y complait, qu’il s’en fait une identité. Phénomène psychologique bien connu : on redoute moins le présent douloureux que l’épreuve de la métamorphose nécessaire et indispensable pour l’avenir.
L’identité nationale pourrait vouloir dire quelque chose si l’incurie politique de la France n’était pas une vaste entreprise d’anesthésie générale dans un jeu électoral à très courte vue, à gauche comme à droite. (Les verts apportent une vue plus futuriste en ce sens).
L’abstention des électeurs montre bien le désenchantement et le sentiment à la base, de ne plus avoir aucun moyen, aucune influence sur une quelconque politique.
Les médias unilatéraux, non interactifs, sont l’instrument de cette mélancolie profonde, de ce sentiment d’impuissance. Quand on a le privilège d’émettre des informations, on les veut sensationnelles et quand on a le rôle d’amuser le public, c’est au plus démagogue, c’est à la plus grande bassesse ; indice d’écoute oblige.
On voit tomber son voisin au chômage, on passe. Cela ressemble à « la chute » de Camus où un gus ne répond pas à l’appel d’un homme qui se noie et traîne sa culpabilisation par la suite.
On voit des mendiants sur les trottoirs et on passe. On banalise la situation : la peur parle à la place de l’indignation, dit : « ça pourrait être moi » et l’on s’esquive.
Note d’identité nationale pour l’égalité, la fraternité : très faible ! Note pour la liberté : très diminuée. L’identité nationale est à réinventer complètement et ça demande une participation courageuse et généreuse pour sortir de l’attentisme et des « à quoi bon » mélancoliques et désespérés. Je le dis d’autant plus volontiers que je ne brigue aucun poste, que je suis au ras du seuil de pauvreté.
L’identité de chacun, c’est en rapport à un ensemble d’individus, à un mimétisme. Le président Sarkosy critique le président Miterrand et pourtant, on avait une identité mieux définie du temps de ce dernier. Sur le plan international, nous étions mieux représentés.
Si l’on veut se mesurer à de grandes puissances sur un plan économique, c’est perdu d’avance ; nous avons un autre rôle à jouer, peut-être à promouvoir des valeurs acquises dans notre histoire qui ont été appréciées en d’autres temps.
Des mesures s’imposent : régler la dette, changer un mode vie individualiste pour un autre plus collectif ; retrouver la mémoire de ce qui fait l’identité nationale comme on l’aime, plus intelligente, moins pusillanime, moins inconséquente.
Quand on voit des politiques participer à des jeux télévisés, on se demande quelle est la conception du sérieux de leur responsabilité.
Ah ! Comme je voudrais me définir Français avec fierté. Je pense qu’on aura le potentiel de le faire avec imagination et courage quand « l’égalité » sera légalité. A suivre !

A.C

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès