Cher Hellman,

Il est à craindre que votre analyse des faits, de leurs causes et conséquences soit un peu à affiner, même si votre point de départ concernant les réseaux cachés au sein de la GLNF n’est pas dénué de vérité demandant à être précisée.

La GLNF est à la fois en effet une obédience qui abrite des réseaux commerciaux franco-français, mais aussi des réseaux plus « multinationaux ».

Que ces réseaux s’affrontent entre eux et avec d’autres, l’article essaie de le souligner, mais la destruction des réseaux franco-français hérités du gaullisme n’est pas que le fruit du travail de méchants Anglo-saxons, ce qui serait une erreur de lecture, surtout en Afrique et Asie.

Entreprises chinoises indiennes, brésiliennes, russes sont aussi impliquées très fortement dans la lutte pour les marchés et donc dans des affaires de corruption locales dans les pays concernés.

Réduire donc les conflits existants à des affrontements franco-américains est doublement erroné :

1) la France ne fait plus le poids là où elle était avant maîtresse des lieux par la force des armes. Sa chute se fait d’elle-même par son déclin général.

2) les entreprises américaines ne visent pas les mêmes marchés : elles se concentrent sur le pétrole, le gaz et certains minerais dits stratégiques pour le futur.

Ainsi, les sociétés des pays dits émergents visent eux les matières premières de base : pierre de construction, ciment, acier, bois, aliments....

Comme je l’expliquais à dom y loulou, le simplisme réducteur est l’ennemi de la compréhension des vraies réalités du terrain

Il est aussi vrai que le monde culturel franco-français n’encourage pas à saisir les nuances, à voir la complexité des processus : il préfère le manichéisme vide de deux couleurs et de faux antagonismes de surface.

Mais, comme disait Galilée, « Et pourtant, elle tourne ».

Bien cordialement,